Hermétisme
et Rose+Croix
Extrait
de
"Secrets et
mystères de l'ocultisme :
Saint Germain et
Cagliostro".
[...] La “ Rose + Croix ”
demeure sans conteste d'inspiration
chrétienne. Nul ne saurait sérieusement
contrevenir à cette assertion tant
l'iconographie rosicrucienne ne cessa de le démontrer. Mais
là encore,
conviendrait-il au préalable, d'établir une
différence entre la “ Rose +
Croix ” universelle, intemporelle et invisible,
d'une part, et les
différents mouvements historiques, d'inspiration “
rosicrucienne ” qui
fleurirent d'autre part, du début du XVIIème
siècle jusqu'à nos jours.
Et si, selon d'aucuns, le légendaire
Christian Rosencreutz aurait, à son
retour d'Asie, affiché une “ façade
” délibérément “
chrétienne ” au
rosicrucianisme - pour mieux dissimuler en fait des enseignements de
source
orientale -, il n'en demeure pas moins réel que la plupart
des documents “
rosicruciens ” envisagés se
réfèrent au seul ésotérisme
chrétien.
D'ailleurs, n'oublions pas que si la lutte contre la
papauté et le
catholicisme romain pervertis faisait partie du programme
énoncé par la
"Fama Fratemitatis" (1614) suivie de la "Confessio" (1615),
la restauration de l'authentique ésotérisme et
hermétisme chrétien en
constituait précisément le but suprême
bien qu'inavoué.
Dans un manuscrit conservé dans la
bibliothèque de Leipzig, l'alchimiste Michel
Maïer mentionne le réveil de la
société des hommes sages et
véritables, sous la
dénomination des "Frères de la Rose + Croix" d'Or
dont le dessein
essentiel consistait à " relever l'humanité si
profondément déchue de sa
dignité première par le déplorable
état de péché; sauver, des griffes de
Satan,
les âmes si chèrement rachetées par
Jésus-Christ; prêcher le royaume lumineux
de Jésus, au grand nombre, et, comme une voix clamant dans
le désert, préparer
la voie pour la deuxième Venue du Seigneur". La devise des
confraternités
rosicruciennes n'était-elle pas la suivante :
Ex Deo
nascimur
In
Jesu morimur
Per Spiritum Sanctum
reviviscimus
"De Dieu nous naissons, en Jésus nous
mourons, Par l'Esprit-Saint nous
revivons.”
Les enseignements reposaient principalement sur une
approche hermétique de
la tradition biblique : la Rose s'identifiant au précieux
sang du Christ et ses
cinq pétales aux cinq plaies du Seigneur. L'alchimiste
rosicrucien Madathanus, nomen
mysticum voilant la personnalité du
médecin Hadrian von Mynsicht,
n'avait-il pas écrit dans le même esprit :
"L'homme intérieur ou le corps
dynamique pur, forme avec sa céleste fiancée, par
la foi, une essence
spirituelle qui est la chair du Christ, la teinture de vie, un amour
igné et
pénétrant. c'est de l'humanité
spirituelle que Jésus a donné à ses
disciples un
corps et une vie célestes qu'il apporta du Ciel. La loi est
un feu qui réduit
en cendres la nature, Adam est la chair par la souffrance et la mort ;
l'Evangile est une eau qui spiritualise par la grâce du
Christ et de l'Esprit
et qui produit la paix, la joie, la bénédiction
et la vie."
Selon Mosheim tel que nous l'apprend Arthur Edward
Waite: "Parmi tous
les corps de la Nature, la rosée était celui qui
possédait le plus grand
pouvoir dissolvant sur l'or ; la croix, en langage alchimique,
représentait la
lumière, Lux, parce que toutes les lettres de ce mot peuvent
se retrouver dans
la figure d'une croix. Or la lumière est appelée
la semence ou le menstrue du
dragon rouge, lumière grossière et
matérielle qui, digérée et
transformée,
produit l'or. Si l'on admet tout ceci, un philosophe rosicrucien sera
celui qui
cherche, par le moyen de la rosée, la lumière ou
Pierre Philosophale."
De l'ésotérisme
chrétien à l'"hermétisme", il n'y a
donc qu'un pas
que Johan Valentin Andreae ne manqua pas de franchir en ses Noces
chimiques de
Christian Rosencreutz" : authentique traité d'alchimie et
dans lequel le
philosophe et mathématicien Leibnitz trouva
matière à réflexion : “ J'y
ai
moi-même déchiffré une
énigme qui est véritablement le
problème de l'algèbre
dont le mot était celui-ci : Alchimia."
Il s’agit bien ici de l'"Ars Magna" : la "voie
royale"
du Grand OEuvre alchimique car, à l'instar de Dante en sa
Divine Comédie, la
"Fama Fraternitatis" rejetait les "souffleurs" ou
alchimistes "faiseurs d'or " avec véhémence:
"Pour ce qui est
plus particulièrement des faiseurs d'or impies et
exécrables de notre temps,
ils se sont tant répandus que beaucoup de vagabonds en
rupture de ban
poursuivent sous ce prétexte leurs friponneries et abusent
de la crédulité des
curieux, et même les esprits pondérés
les tiennent en estime, comme si la mutatio
metallorum était le suprême aspect et fastigium
de la philosophie...
"
Et dejà, en 1574, bien avant la parution de
la "Fama", un manuscrit
alchimique se trouvait évoqué dans le Theatrum
Chemicum (1613)
s'intitulant : Compendium totius... On y
,rencontrait le terme de
"philosophie " s'appliquant intégralement,à
l'"alchimie " :
"la Philosophie d'Hermès".
Théologie et liturgie chrétiennes
sont empreintes de connotation hermétique
ainsi que l'a si magistralement démontré
Eugène Canseliet en ses nombreuses
études alchimiques. D'ailleurs, son maître
Fulcanelli n'affirmait-il pas :
"Marie, Vierge et Mère représente donc la forme,
Elie le Soleil, Dieu le
Père est l'emblème de l'esprit vital. De l'union
de ces deux principes résulte
la matière vivante, soumise aux vicissitudes des lois de
progression et de
mutation. C'est alors Jésus, l'esprit incarné, le
feu corporifié dans les
choses telles que nous les connaissons ici-bas." N'oublions d'ailleurs
pas
que les deux ouvrages du maître : Le Mystère des
cathédrales et Les Demeures
philosophales, sont entièrement dédiés
à la gloire de l"hermétisme
chrétien, bien que la mythologie gréco-romaine
ait précédemment constitué le
véhicule allégorique de la grande " tradition
alchimique ".
Et si comme l'exprimait C.G. Jung en notre
siècle, "l'Occident a perdu
ses mythes", force est bien de reconnaître que
l'hermétisme médiéval est
là pour nous les rappeler.
Les "Fratres Roris Coctis" - les " Frères de
la Rosée +
Cuite" - s'organisèrent en nombreux petits
collèges et ce, principalement
plus tard, au XVIIIème siècle. Un document d'une
valeur inestimable en fait foi
: il s'agit d'un manuscrit .en latin, en haut-allemand
médiéval et en langage
chiffré rosicrucien et des Symboles secrets des
Rosicruciens [18],
oeuvres enregistrées au cours d'une convention rosicrucienne
tenue en Allemagne
en 1777. Et c'est près de deux siècles plus tard
qu'un maçon - de haut rang -
M. Ernst Klatscher qui, devant quitter Prague alors sous le joug des
nazis,
décida de s'enfuir aux Etats-Unis, emportant avec lui ce
manuscrit fort rare
ainsi que Les symboles secrets des Rosicruciens
(éd. d'Altona, 1°livre,
1785 et 2° livre, 1788). M. Ernst Klatscher mourut
hélas peu de temps après et
sa veuve, dès son arrivée, décida de
remettre les précieux documents aux Ets
Frenkel et Cie ayant des succursales à Londres, Paris,
Amsterdam et Hambourg.
Ce document se compose de quatre sections :
introduction; premier degré;
deuxième degré; troisième
degré.
- Le premier
degré : “ Junior ” ou “
Zelator ” suscite la conscience analogique à
travers les nombreux symboles exposés : l'unité
de la matière, exprimée par le serpent
“ Ouroboros ” ; les deux “ natures
”, active et passive ; les trois “ principes
” ou “ tria prima ” : mercure, soufre et
sel ; les quatre “ éléments ”
: eau, air, terre, feu, ainsi que la “ quintessence
” ou substance éthérée qui
en émane par le truchement de l'“ Art ”.
On y étudie également la “ kabbale
génésiaque ” relative à la
“re-création ” hermétique.
- Le second
degré des “ Fratres Theoricus ”
révèle le langage symbolique des Adeptes : le
“ gay sçavoir ” ou “ cabale
” phonétique et chiffrée, où
l'esprit préside et l'emporte au détriment de la
lettre. On y étudie les oeuvres des maîtres en
alchimie : Basile Valentin, Denys Zachaire, Paracelse,
Eyrénée Philalèthe, Le Cosmopolite,
Arnaud de Villeneuve, Madathanus, Limojon de Saint-Didier, etc. Les
étudiants se familiarisent ici avec le matériel
expérimental et ses diverses fonctions : cornues
à distiller, fourneaux de réverbère,
de fusion, etc.
- Le
troisième degré des “ Fratres Practitus
” enseigne quant à lui progressivement la pratique
au laboratoire ainsi que l'élaboration des trois
“dissolvants ” propres à chacun des
trois règnes: le “ menstruum ” radical
minéral, le “ menstruum ” radical
végétal, le “ menstruum ”
radical animal; suivait ensuite la préparation du
“ menstruum universel ” s'appliquant
indifféremment à l'un des trois
règnes. Puis, peu à peu, l'étudiant
est amené à envisager la pratique du Grand CEuvre
où ses propres “ redécouvertes
” expérimentales se trouvent
agréées ou non par les maîtres, ses
pairs.
Les produits de ces nombreux travaux étaient
destinés à soulager l'humanité
souffrante et à renforcer l'autonomie de l'Ordre
Rosicrucien, pour la plus
grande gloire du Très-Haut. Par ailleurs, nous avions
déjà cité, en son temps
l'existence du document de Breslau (1714) fixant les cinquante deux
règles de
l'"Ordre de la Rose + Croix d'Or", allant dans la même
orientation
humanitaire et évolutionniste. En voici un exemple fourni
par la “ Règle 12 ” :
“ Quand le Magis-terium sera
communiqué à un frère, qu'il prenne
l'engagement, vis-à-vis de Dieu, de n'en faire usage, ni
pour lui-même, ni pour
conduire un royaume à la révolte, ni pour servir
un tyran, mais qu'il dise ne
pas connaître le Magisterium et que c'est
une duperie. ”
Combien sommes-nous conscients d'aborder une alchimie
authentiquement
"chrétienne" lorsque nous feuilletons les pages de
l'éminent ouvrage
des Symboles secrets des Rosicruciens. En voici,
pour le lecteur,
quelques extraits choisis parmi les plus représentatifs :
“ […] L'âme des hommes,
partout, fut perdue par une chute et la santé du
corps souffrit d'une chute, le Salut vint vers l'âme humaine
IEHOVA,
Jésus-Christ. La santé du corps est rendue par
une chose qui n'est pas bonne à
regarder. Il est caché dans cette peinture le plus grand
trésor de ce monde,
dans lequel se trouve le remède suprême et la plus
grande partie des richesses
de la Nature, qui nous ont été données
par le Seigneur IEHOVA. [...]
“ […] "Au Lecteur
Chrétien qui en est Digne" :
Lecteur aimable et aimant Dieu, et
particulièrement vous sapientiae et
doctrinae filii, il y a quelques années, le Dieu
Tout-Puissant ouvrit mes
yeux à l'illumination de Son Esprit Saint (Dont nous
recevons toute Sagesse et
Qui nous fut envoyé par le Père à
travers le Fils), parce que je l'avais prié
avec ferveur et avec constance et que j'avais fait appel à
Lui maintes fois.
[…]
“ [...] Au Très Haut, Dieu
Tout-Puissant, qui a créé cet art et qui a aussi
bien voulu me révéler cette connaissance,
à moi misérable pécheur, à
cause
d'une promesse et d'un voeu sincère, qu'Il lui soit rendu
louange, honneur,
gloire et reconnaissance, avec une très humble et
très fervente prière afin
qu'Il veuille bien diriger mon coeur, mon esprit et mes sens par
l'intermédiaire de Son Esprit Saint, me guidant afin que je
ne parle à
quiconque de ce secret, encore moins que je le communique à
celui qui ne craint
pas Dieu, ou que je le révèle à toute
autre créature ; de peur que je ne manque
à mon vœu et à mon serment, que je ne
brise les sceaux célestes et ne devienne
ainsi un Frère parjure de l'Aureae Crucis
et n'offense tout à fait la
Divine Majesté et ne commette et n'accomplisse ainsi
sciemment un péché immense
et impardonnable contre le Saint-Esprit. Aussi, que Dieu le
Père, le Fils et le
Saint-Esprit, la Très Sainte Trinité, me gardent
miséricordieusement et me
protègent constamment.
” Dans la droite ligne de la filiation
spirituelle Aureae + Crucis le
chancelier d'Eckhartshausen fit paraître à Munich
en 1798, un véritable “manuel
d'alchimie rosicrucienne” intitulé Essais
chymiques. Ainsi que le décrit
le Dr Marc Haven “ Il a voulu et su se tenir à
l'écart de toutes les sociétés
secrètes, plus ou moins mystiques, qui fleurissaient
à son époque, tout en
restant, plus que personne, membre actif de cette Communauté
de la Lumière
qu'il décrit en si parfaite connaissance de cause dans ses
ouvrages. ”
L'auteur de La Nuée sur le
Sanctuaire s'inscrivait ainsi dans cette
longue lignée de philosophes portant la croix, au sein de
l'Eglise “ Intérieure
”, afin d'en conquérir la “ Rose
” résolument placée en son centre...
N'avait-il pas écrit en effet : “
Mais qu'est le royaume de Dieu ? La
possession parfaite de Jésus-Christ dans notre coeur,
régnant en lui comme en
son temple, avec Sagesse et Amour, et illuminant par son Esprit notre
raison,
de l'intérieur vers l'extérieur, afin que nous
puissions percevoir l'extérieur
de la nature.
“Lorsque nous serons en possession de cet
Esprit universel (c'est-à-dire de
l'Esprit du Christ dans notre intérieur), alors
pourrons-nous peut-être, par sa
Grâce, apprendre à connaître
l'extérieur de l'esprit universel de la nature,
mieux que ne le connaît la philosophie ordinaire."
”Se réclamant
légitimement de la “ Rose + Croix
”, Saint Germain et
Cagliostro, outre l'“ alchimie ”, pratiquaient de
surcroît la “ théurgie ”.
Cette discipline secrète et particulièrement
sacrée - “ disciplina arcana ” -
si l'on en croit P.V. Piobb possédait deux sens :
“celui "d'acte de la
puissance divine" (c'est-à-dire positivement "d'effet d'une
puissance
ou énergie supérieure", car dans le mot
énergie on retrouve "ergon")
et celui de "mise en action de la même puissance".
En effet, le mot “ théurgie
” vient du grec “ theos ” (Dieu) et
d'“ergon ”
(oeuvre) et définit ainsi une sorte de “ magie
divine ” qui, surpassant le
domaine des seules forces élémentales permettrait
d'atteindre directement le
Divin, tandis que l'action du simple “ mage ” ou
“ magiste ” se réduit à
influencer le plan physique - en apparence - par le biais du monde
“ astral ”.
Au IIIème siècle de notre
ère, Jamblique, en ses “ Mystères
” fit remarquer
qu'il existe dans l'Ame, un principe supérieur à
la Nature extérieure. Par ce
principe, nous pouvons surpasser le Cosmos et les systèmes
de cet Univers.
Quand l'Ame s'élève jusqu'à des
essences supérieures à la sienne, elle
abandonne ce Cosmos auquel elle est temporellement liée. Et
par un magnétisme
mystérieux, elle est attirée vers un Plan
supérieur avec lequel elle se mêle et
s'identifie. […] “
La théurgie nous unit si
étroitement à la Puissance divine s'engendrant
par
elle-même, elle nous unit si étroitement
à toutes les actions créatrices des
Dieux, selon les capacités de chacun, que l'Ame,
après avoir accompli les Rites
sacrés, est affermie dans leurs actions et leurs
intelligences, se trouve enfin
placée dans le Dieu créateur lui-même.
”Le but de toute “
théurgie ” digne de ce nom, consiste donc par
conséquent,
à relier l'homme à Dieu, grâce
à l'intervention des puissances ou émanations
divines - telles les Hiérarchies célestes - mises
en oeuvre, se manifestant
suite à des “ invocations-évocations
” réitérées avec foi, de la
part de
l'Adepte.
Dans sa Philosophie occulte, le
célèbre mage Henri-Corneille Agrippa avait
écrit à ce propos : “ […]
les fumées et l'onction des sacrifices
pénètrent tout
et ouvrent les portes des éléments et des cieux,
afin que l'homme puisse voir
et connaître les secrets du Créateur, les choses
du Ciel, comme sont les Anges
et les Esprits des cavernes et des abîmes, les fantasmes des
lieux déserts,
comment les faire venir, paraître, comparaître et
obéir. ”
Notons que le mot grec “ angelos ” -
“ aggelos ” - traduit le vocable
hébraïque “ maleak ”,
signifiant “ messager ”. Saint-Denys, dans Des noms
divins, avait souligné au sujet de leur lumière
prodiguée à l'humanité: “
Ils
sont les miroirs très purs et très clairs et les
réceptacles de la lumière
principale et du rayon divin. […] Par eux, au contraire,
Dieu élève la Création
à un plus haut degré de gloire. Il la rapproche
du Trône de sa Majesté, il
manifeste dans une illumination plus splendide ses adorables
perfections et
produit une image vivante plus fidèle de son être.
Car l'Ange est un lumineux
flambeau placé au vestibule du Temple où se cache
la divinité, l'image de Dieu,
le miroir sans tache, de toute beauté divine, qui
réfléchit autant qu'il lui
est possible, cette même bonté voilée
dans le Sein de Dieu.”
Selon Denys l'Aréopagite (De la
hiérarchie céleste), les Anges ont pour but
d'“assimiler et d'unir à Dieu, car contemplant
d'un oeil assuré la beauté
suréminente, ils la retracent en eux en autant d'images de
Dieu.”
Au demeurant, peut-on considérer que la
théurgie, mystique sacrée s'il en
fût, entretint davantage de liens avec l'alchimie spirituelle
qu'avec la “
magie astrale ” élémentale ? En effet,
ses relations intimes avec l'aspect
interne de l'alchimie, telle la “ voie horienne ”
égyptienne, apparaissent ici
évidentes, par sa participation à la
réalisation du “ corps glorieux
d'immortalité ”, évoqué par
certains gnostiques s'adonnant à la théurgie,
suivant l'exemple d'Apollonios de Thyane, conduisant à une
doctrine demeurée
inexorablement voilée parce que conduisant à
l'authentique “ libération ” de
l'être, en dehors de tout contexte strictement “
religieux ” !
C'est sans aucun doute ce qui motivait Cagliostro et qui
le poussa à écrire
ces lignes, ô combien admirables :
“[... ] sans le secours d'aucun mortel, son
esprit (celui de l'homme) est
rempli d'un feu divin, son corps se fait aussi pur que celui de
l'enfant le
plus innocent, sa pénétration est sans limites,
son pouvoir immense et il
n'aspire plus à rien d'autre qu'au repos pour atteindre
l'immortalité et
pouvoir dire lui-même: Ego sum qui sum...
”.
Par Patrick Rivière.
Ed De Vecchi
Notes
1. Diodore de
Sicile, Antiq. Liv.
4.
2. Cf. P.
Rivière, Alchimie:
science et mystique
3.
René Guénon, Aperçus sur
linitiation, éd. Traditionnelles, 1985.
4. Cf. A.J.
Festugière, Herinès
Trismégiste ou Corpus Hermeticum, éd. Les Belles
Lettres, 1972. (4 vol.) ;
Louis Ménard, Herpnès Trismégiste,
éd. Guy Trédaniel, 1983 ; Jack Lindsay, Les
Origines de l'alchimie dans l'Égypte
gréco-romaine, éd. du Rocher, 1986.
5. Cf. P.
Rivière, Alchimie :
science et mystique.
6. Cf. P.
Rivière, La Médecine de
Paracelse, éd. Traditionnelles.
7. Suivant les
propres déclarations
de Samuel Hahnemann - le père de l'homéopathie -
à son élève et disciple Trinks
! Cf. notre ouvrage, La Médecine de Paracelse.
8. Papyrus de Stockholm,
n° 3.
9. Zosime,
livre VIR, n° 28.
1 0. Document
mentionné également
par Fessler et Magister Pianco, in Der Rozencreutzer in seiner Bloesse.
1 1. Cf.
Wittemans, Histoire des
Rose + Croix, éd. Baudoin, 1979.
12. Les Noces
chymiques de
Christian Rosencreutz, introduction, traduction et notes de Serge
Hutin, éd. du
Prisme, 1973.
13. J.L. Von
Mosheim, Institutionum
Historiae Ecclesiasticae antiquioris et recentioris, libri IV,
Francfort et
Leipzig, 1726.
14. The real history of the
Rosicrucians, founded on their own
Manifestoes and on Facts and Documents collectedfrom the Writings of
Initiated
Brethren, Londres, Redway, 1887.
15. D'ailleurs,
le prénom du
personnage légendaire ne signifie-t-il pas
intrinsèquement “ croyant en Christ
” ou plus simplement “ chrétien
”?
16. Dont le
seul dessein était de
s'enrichir grâce à des “ petits
particuliers archiniiques ”.
17. Cf. Dom
Peméty, Les Fables
grecques et égyptiennes dévoilées,
Paris, 1786.
18. Le Dr Franz
Hartmann précise
que cette oeuvre parut déjà partiellement en 1625
sous le titre allemand: “ Ein
guldener Tractat vom Philosophischen Steine. Von einem noch Lebenden, doch ungenannien
Philosophen, den Filiis doctrinae
zur Lehre, den Fratibus aureae Crucis aber zur Nachrichtung
19. Selon le
témoignage de
l'alchimiste contemporain Albert Riedel - alias Frater Albertus -, le
mouvement
rosicrucien “ A.M.O.R.C. ” obtint des photocopies
de ces documents ainsi que la
première édition des Symboles secrets des
Rosicruciens de l'exécuteur
testamentaire de M. E. Klatscher, le document original venant d'un
monastère de
Prague.
20. Patrick
Rivière, Sur les
sentiers du Graal, éd. Robert Laffont, 1984.
21.
D'Eckhartshausen, Essais
chymiques, préface d'André Savoret,
éd. Psyché,1963.
22.
D'Eckhartshausen, La Nuée sur
le Sanctuaire, éd. les Anùtiés
spirituelles, 1965.
23. D'Eckhartshausen, op. cit.
24. P.V. Piobb,
Formulaire de
Haute-Magie, éd. Dangles, rééd. 1990.
25. Voir Rituel de la
Maçonnerie Egyptienne. “ Je Suis Celui
qui Suis ” (et non “ qui est ”) ne
sont-elles pas les propres paroles
prononcées par Yahvé, sous la forme de la
révélation divine du “ buisson ardent
”, faite à Moïse, dans l'Horeb ?
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