La démarche du franc-maçon est victime de son succès. Les idées qu’elle a propagées depuis sa fondation se sont répandues et constituent la base des conceptions  politiques, sociales, morales qui régissent une grande partie du monde. Nous, nous sommes engagés à travailler à nos perfectionnements spirituels et moraux, obligés d’apporter à autrui le feu de Prométhée et de répandre à notre tour la Lumière que nous avons reçue. Cette tache ne consiste pas seulement dans la lutte contre l’ignorance, la superstition et l’erreur ; elle n’est pas faite de destruction, mais avant tout de construction. Nous sommes des architectes travaillant au temple de l’humanité, et cette qualité nous charge de devoirs nouveaux.

Mais, comme disait  Krishnamurti, inspirée par la synthèse d’un poème oriental :

«  Si tu veux rétablir l’ordre dans le monde, tu dois d’abord rétablir l’ordre en toi-même ».

Pour « rétablir l’ordre en soi-même » il faut casser les résistances de notre inconscient qui viennent polluer notre vie. Suivre le « fil à plomb » c’est en fait admettre l’engrammation de notre cerveau, depuis notre premier bain amniotique, ou les prémices du « moi » se trouvent contrôlés par la mère protectrice qu’il faudra « tuer » pour exister. Puis nos modèles socioculturels et religieux vont accroître cette trace événementielle au plus profond de notre cortex. Ces successions d’informations vont très vite établir nos schémas comportementaux, déterminant ainsi notre véritable état de conscience. Pour devenir un adulte responsable, une « pierre taillée », capable de s’affirmer devant les vicissitudes de l’existence, il faudra se libérer nos seulement de ses « passions », mais aussi du regard de l’autre, accepter le jugement d’autrui, renoncer pour mieux avancer….Cette démarche demande du courage, de la persévérance et de la tolérance : trois vertus maçonniques.

L’homme sera-t-il capable par une pensée élargie, par une transformation de son état de conscience, de transformer l’humanité ? La clé de l’avenir se trouve dans la possibilité de diriger sa conscience vers la lumière, c'est-à-dire l’intelligence dans le bien.

Cellule primaire du corps social, l’homme doit en premier lieu générer de façon harmonieuse

un organe indispensable à la santé de ce corps. L’homme est essentiel au bon fonctionnement du corps social, car par lui passe tous les messages, toutes les pensées, toutes les expériences des anciens, c’est la mémoire collective de l’humanité, elle se transmet par l’éducation, au sein de la famille ; L’éducation est toujours transmission et toute transmission est en quelque sorte un prolongement de soi qui nous dépasse et ne meurt pas avec nous. Si les cellules sont saines, elles se régénéreront saine et bénéficieront au corps. Sans l’aide de contraintes extérieures l’homme doit chercher dans sa liberté de conscience les moyens de progresser et de se perfectionner. Il doit s’engager sur le chemin de la connaissance de soi et donc de l’humilité, de prendre conscience qu’il n’est qu’un passage, qu’un simple mortel, sans savoir pourquoi il est là. Que son voisin n’est pas un étranger, que c’est son frère, car comme lui, il a une tête, deux bras et deux jambes.

« Que ressemble t’il plus à un homme qu’un autre homme ».

L’amélioration de l’homme est donc indispensable non pas à l’amélioration de la société, mais à sa transformation, à sa mutation profonde.

J’ai dit.       

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