GLUCI Loge : NP Date : NC


Devoir et liberté personnelle


Le thème proposé à notre réflexion est : « Devoir et liberté personnelle ».
Un des thèmes marquants au grade de maître secret est celui du Devoir, la fatalité du devoir.
Le Devoir se définit comme « Ce qu’on doit faire, ce à quoi l’on est obligé par la loi ou par la morale, par son Etat ou les bienséances.
Faire son devoir, c’est agir comme on doit agir.
La liberté c’est le pouvoir d’agir ou de ne pas agir, le choix reconnu à chacun d’accepter ce qui existe. La Liberté caractérise un état exempt de toute contrainte.
Notre étude va s’articuler autour des points suivants :
   - qu’est-ce que le devoir ?
   - qu’est-ce que la liberté ?
   - comment le franc-maçon peut-il accomplir son devoir en étant un homme libre ?

I -  Qu’est ce que le devoir ?

Les devoirs pour l’apprenti Franc-maçon qui s’engage sur le chemin de la connaissance sont : le silence, la présence régulière aux tenues, le maniement du maillet et du ciseau avec efficacité et persévérance etc…
Pour le compagnon, le devoir c’est la connaissance de soi à partir de la connaissance des fonctions de vie et le sens du devoir éclatera comme une étoile dans plusieurs directions.
Quant au Maître maçon, son devoir c’est la recherche de la parole perdue (connaissance). Le devoir du maître authentique est de transmettre sa lumière à ceux qui sont sur la voie et de nourrir son âme à la flamme d’un plus initié que lui.
Notre premier devoir est de nous mettre à couvert de toute pollution mentale et psychologique pour voir ce qui existe et que nous n’avons jamais pris le temps de regarder.
La Franc-maçonnerie n’impose pas comme premier devoir de faire son salut de toute force en fuyant la réalité de la vie quotidienne, mais de devenir un homme conscient  de ses limites et de sa grandeur.
Les premiers devoirs sacrés et plus pressants que la nature et la conscience nous imposent sont : une famille à entretenir, des enfants à élever, de vieux parents à soutenir, des engagements civils à remplir.
Le Devoir est la grande loi de la franc-maçonnerie.  Les Devoirs généraux de l’initié sont :
-         Fuir le vice et pratiquer la vérité
-         Se taire devant les profanes
-         Chercher la vérité
-         Vouloir la justice (suivi des lois)
-         Aimer ses frères
-         Se soumettre à la loi
En ce qui concerne les principes, la Grande Loge Unie de CI se réfère aux anciens devoirs, notamment quant au respect des traditions de la franc-maçonnerie et quant à la pratique scrupuleuse et sérieuse du rituel et du symbolisme en tant que moyen d’accès au contenu initiatique de l’ordre.
Les anciens devoirs des franc-maçons sont : un maçon est obligé d’obéir à la morale, d’appartenir à une loge et de soumettre aux règlements généraux. Les personnes admises comme membres d’une loge doivent être des hommes bons, loyaux, libres et de bonnes mœurs. Toute promotion doit être fondée uniquement sur la valeur réelle et sur le mérite personnel.
Tout frère doit être secouru au besoin dans la limite des moyens.
Le maçon doit cultiver l’amour fraternel.
Au cours de l’initiation, le V\M\ rappelle au récipiendaire que la franc-maçonnerie a pour but de lutter contre l’ignorance sous toutes ses formes : c’est une école mutuelle dont le programme se résume ainsi : obéir aux lois de son pays, vivre selon l’honneur, pratiquer la justice ( suivre la Loi ), aimer son semblable, travailler sans relâche au bonheur de l’humanité et poursuivre son émancipation progressive et pacifique. Ainsi lorsqu’on persévère dans la vertu, la vie devient calme et paisible.
Le franc-maçon ne doit jamais oublier le principe de morale sublime : « Ne fais jamais à autrui ce que tu ne voudrais pas qui te fût fais à toi-même ». Il doit être pénétré du principe qui en découle » : « Fais aux autres tout le bien que tu voudrais qu’ils te fassent à toi-même ».
Un initié se soumet sans réserve à la loi. Il se soumet scrupuleusement à la législation de tous les pays où il leur est permis de se réunir librement.
La grande route de devoir conduit à la vérité qui est la lumière. La parole perdue est la connaissance du devoir complet connu des anciens initiés. Cette parole perdue n’a pas été retrouvée. Et le maître secret se joint aux frères pour y travailler en suivant scrupuleusement la route du devoir qui est un but vers lequel l’on avance. La recherche du devoir et la ferme volonté de l’accomplir sans songer à une récompense, sans orgueil, ni ostentation, mais pour répondre aux exigences de sa conscience et la caractéristique du  4ème degré.
En ce qui concerne la parole perdue, lors du meurtre d’Hiram, les maîtres décidèrent de changer la parole des maîtres. Le mot de maître communiqué au 3ème degré est un mot substitué et de ce  fait , la vocation de maître est définie : il doit aller à la recherche de la parole perdue. Le devoir est donc la grande loi de la franc-maçonnerie.
-         Inflexible comme la fatalité
-         Exigeant comme la nécessité
-         Impératif comme la destiné
L’un des devoirs des membres des ateliers supérieurs est d’être actifs dans les loges bleues, d’y propager et défendre l’enseignement initiatique en s’interdisant de s’y prévaloir de leurs appartenances aux degrés supérieurs.
L’ordre maçonnique peut exiger du F\M\ qu’il verse jusqu'à la dernière goutte de son sang pour sa défense et pour celle de ses frères : c’est le sacrifice suprême. Celui qui vit sans accomplir son devoir d’évolution et de connaissance, sans s’y adonner de toute son âme, quelles que soient ses obligations du moment, sent sa vie vide, difficile et insatisfaisante.  « Malheur à ceux aspirent à ce dont ils sont indignes ».
« Malheur à ceux qui veulent assumer une charge qu’ils ne peuvent porter ».
«  Malheur à ceux qui acceptent légèrement des devoirs et qui ensuite, les négligent ».

II- Qu’est ce que la liberté ?

C’est la possibilité d’agir, de penser, de s’exprimer, selon ses propres choix. C’est l’exercice des droits naturels de chaque homme, selon la déclaration des droits de l’homme et du citoyen (révolution française de 1789).
Mais c’est aussi la possibilité assurée par la loi et le système politique et social, d’agir comme on l’entend, sous réserve de ne pas porter atteinte aux droits d’autrui ou à la sécurité publique.
La liberté n’est pas dans le refus mais dans l’acceptation et la juste adaptation. Le profane avance en tout premier fleuron ses droits. Il clame ses droits et oublie ses devoirs.
 Pour le franc-maçon c’est la liberté de l’initiable, de celui qui cherche, qui ne cultive  ni certitudes, ni croyances bloquées, mais celui qui reste ouvert à l’autre et à la connaissance. Reçu  Franc-maçon et virtuellement initié en homme libre, c’est à dire affranchi, consciemment libéré des préjugés vulgaires, des passions et du fanatisme aussi bien collectif et individuel, il avance, armé de ses outils, sur la voie étroite de sa quête initiatique.
Notre liberté est d’accepter, accepter un collègue énervé, une femme en retard, un enfant dernier en classe, une averse sur un dimanche de pique nique, une voiture récalcitrante. Notre liberté réside dans notre capacité à accepter la réalité, y compris la réalité de notre refus, de notre énervement, de notre mesquinerie, de notre jalousie, de notre avarice ou de notre souffrance. Difficile à accepter la souffrance alors que d’instinct, nous cherchons le plaisir et le bien-être facile. Lorsque nous refusons la réalité nous entrons en conflit. Celui qui vit sous la pression de ses phantasmes, de ses peurs,  de ses désirs et de ses aveuglements ne peut être libre. Il est l’esclave de ses pulsions automatiques.
Car la liberté du franc-maçon, loin d’être conférée, est progressivement conquise par  le dégrossissage de la pierre brute, par le dépouillement de soi-même pour atteindre l’essence divine ; cette intériorité où l’on découvre l’autre, où l’on réalise qu’il nous est semblable.
Pour le célèbre physicien Albert Einstein, grand théoricien de la relativité, « la vraie valeur de l’homme se définit en examinant dans quelles mesures et dans quel sens il est parvenu à se libérer du moi ».
C’est dans l’âme seule en effet que la vraie liberté peut se développer et s’épanouir.
Mais comment accomplir son devoir tout en étant un homme libre ?

Comment le F\M\ peut-il accomplir son devoir en étant un homme libre ?

Le Franc-maçon, homme libre, n’élude aucun des devoirs qu’implique un manifestation .Être libre pour un initié, ce n’est pas être libre vis-à-vis de ses devoirs, mais être libre de ses automatismes conscients et inconscients pour se tourner vers l’ordre réel, vers les énergies subtiles et orienter sa raisonnance .
Le F\M\ est un homme de la cité ; à ce titre et sans renoncer à sa vocation initiatique, mais bien plutôt en y prenant appui, il peut et doit affirmer sa position lorsque les valeurs considérées comme fondamentales se trouvent en péril, violées, méconnues ou attaquées. Il en est de la défense des droits de l’homme, de la protection des minorités, de la lutte contre le racisme ou l’exclusion etc.
C’est par le véhicule de la liberté et guidés par son devoir que les F\M\ ont toujours convoyé l’évolution et le progrès individuel et social. En pensant vrai, le maçon choisit d’agir selon le bon droit et la justice.
Mais pour accomplir son devoir dans la liberté, il faut d’abord les connaître, les aimer et les utiliser au bénéfice de soi et de l’autre. Et il est plus facile de faire son devoir que de les connaître. La tolérance  sera le point d’équilibre nécessaire, car parfois le devoir fait mal.
Et dans nos ateliers, nous travaillons pour que s’accomplisse l’union de ces deux concepts, avec la liberté comme clé et chemin confié à l’initié, et le devoir comme grande loi de la franc-maçonnerie.
L’initié jouit d’une entière liberté, parce qu’il est pleinement raisonnable et que par la suite, il ne peut faire qu’un usage de sa volonté. C’est en ce sens le maçon doit être libre dans une loge libre.

CONCLUSION

Cependant le devoir comme la liberté ne sont pas jamais pleinement accessibles à l’humain. Il s’agit de conquêtes de tous les jours, sans cesse remises en cause et que l’on doit s’efforcer de mettre en pratique dans le vécu quotidien sans découragement.
 
J’ai dit.
B
\A\ A\

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