GODF | Loge : NC | Date : NC |
Pour moi
le mot devoir a marqué durablement l’esprit et la conscience humaine.
Cela
commence à partir du moment ou on réalise que l’on est indépendant,
afin
d’exploiter un espace de liberté qui nous fera grandir avec les ans.
Avant même
de pouvoir abuser de ce nouvel espace avec délice, se dresse devant
nous le mot
devoir, devoirs à faire, devoir à rendre, devoir à remplir. La
conscience du
devoir à accomplir s’inscrit très tôt au plus profond de nous-mêmes.
S’agit-il
en réalité d’une prise de conscience, d’une renaissance ou d’un concept
collectif. Nous s’avons tous qu’il y a des devoirs dans notre société
et que
nous devons nous y soustraire sans pour autant troubler notre
tranquillité
physique ou morale.
Origine du
mot devoir. Pour les stoïciens,
le devoir est ce qui convient, ce qui est conforme à la nature. Le
premier
devoir de l’homme étend de vivre conformément à la nature et à sa
nature. Cela
passe par la recherche de ce qui est bon pour soi tout en fuyant ce qui
est
mauvais. Le devoir
est constitué de ce qu’il nous faut faire, c’est une obligation morale
définie
par le système que l’on accepte par la loi. Mais il
n’y a pas de droits sans devoir. Le maître maçon après avoir accompli
ces
devoirs pourra prétendre à des droits dans son atelier. Un des tous
premiers devoirs du maître maçon dans la loge, est de protéger la
flamme de ce
lieu privilégié. La lumière du rituel et des symboles à pour devoir de
faire
méditer l’ensemble des Frères Maîtres, afin d’apporter au dehors du
temple
cette clarté sans pour autant en trahir les secrets. La loge doit
rester un
lieu en dehors du temps ou le maître maçon a pour rôle de faire régner
la
concorde et la fraternité. Il doit toujours préserver ce lieu des
querelles et
des conflits du monde profane. Pour moi,
les devoirs de maître maçon découlent du serment que nous avons pris
lors de
notre initiation à la maîtrise. Ces devoirs nous sont indiqués tout au
long de
la cérémonie. Il ne peut subsister de doute dans notre esprit quant au
sérieux
de notre engagement. Tout est clairement exposé et sans ambiguïté. Le jour de
notre élévation, nous avons tous fait des promesses solennelles : « Je promets de
travailler à
l’émancipation intellectuelle de l’humanité ». Cette
promesse humaniste est une clé de l’œuvre de l’idéal maçonnique. Car,
tant que
les hommes seront asservis par l’ignorance, l’intolérance, et le
totalitarisme,
la franc-maçonnerie aura un rôle à jouer. Par ce lien fraternel
s’unisse tous
les francs-maçons du monde, il nous rappelle que nous appartenons à un
ensemble
et que l’homme seul ne peut rien. Le maître
maçon est pour moi la sentinelle avancée de l’humanité. Sachant l’homme
perfectible, les dogmes étant les ennemis du genre humain, le maître
maçon à
pour devoir de toujours donner sa chance à autrui afin qu’ils puissent
se
perfectionner. « Je m’engage à être
valeur
d’exemple pour les compagnons et les apprentis et les instruire ». Cet
engagement de valeurs doit s’effectuer sans relâche comme nous le
rappelle
notre rituel. La tradition, le rituel des outils symboliques nous aide
dans
cette tâche difficile. En tant que maître, possédant toutes les clés
des 3°
symboliques, le maître maçon à des devoirs tout particulier et
d’exemplarité
sur l’écoute, la transmission et d’assiduité vis-à-vis des Frères
compagnons et
apprentis. Pour moi
l’écoute représente l’exercice le plus utile que nous puissions faire
pour nous
libérer de nos propres détresses. Quand un frère est dans la
souffrance, notre
rôle n’est pas obligatoirement de donner une solution ou une
explication à son
désarroi, mais d’être attentif à son état, afin de l’aider, pour que
lui-même,
il puisse trouver son propre chemin pour se libérer. L’écoute
c’est accueillir notre Frère dans sa reconnaissance, tel qu’il se
définit
lui-même, c’est être ouvert à tous les sujets, à toutes les
expériences, à
toutes les solutions sans interpréter et sans juger, c’est laisser
l’espace et
le temps nécessaire à notre frère afin qu’ils puissent trouver la voie
qui est
la sienne. Les frères
maîtres sont souvent considérés dans la loge comme les détenteurs de la
connaissance et les transmetteurs du savoir. Je les identifierais à la
fonction
de passeur, étant celui qui initie les autres dans le labyrinthe des
connaissances pour trouver eux-mêmes leur chemin vers le savoir. Transmettre,
ne représente pas que pour moi l’acte de donner des informations, mais
la
transmission « du soi ». Le fait de transmettre des émotions, des
passions, des
désirs. Transmettre représente l’éveil de l’autre au désir d’être
soi-même.
Transmettre, ne représente pas un repère du passé, mais engendre
l’avenir. Afin
d’éveiller le soi de l’autre et non de le former à notre propre image. Le chemin
de l’initiation maçonnique représente cette quête de sens, ce désir de
progresser, de comprendre, pour agir au-delà des opinions partisanes,
des
clichés réducteurs. Cela représente notre héritage, ce capital que nous
devons
transmettre. Chaque franc-maçon prend conscience par le symbolisme,
guidés par
les Frères Maîtres de sa loge, que tout ce qu’il apprend, tout ce qu’il
reçoit,
il devra un jour le transmettre, et qu’il faut beaucoup d’humilité pour
recevoir et pour donner. Pour moi
le franc-maçon n’existe que par le travail collectif qu’il peut
accomplir en
tenue. Pour travailler en commun, pour partager en fraternité, il faut
que
chacun apporte son énergie, son aura personnelle afin que le temple,
grâce à la
magie du rituel transforme notre énergie individuelle en énergie
collective. Parmi nos
devoirs, le plus important de tout est sans doute l’assiduité. Si
l’assiduité
consiste d’abord à vivre la vie maçonnique, elle est aussi la liberté,
puisqu’il n’y a aucun endroit où chacun de nous ne soit plus libre
qu’au sein
de son propre atelier. L’assiduité
est un devoir envers l’ensemble des Frères de la loge qu’il soit
apprenti
compagnon ou Maître, mais c’est aussi un devoir envers soi-même, sinon
pourquoi
avoir entamé un si long voyage de perfectionnement spirituel. Quel
intérêt avons-nous d’effectuer toutes ces recherches personnelles si ce
n’est pas
pour les partager avec l’ensemble des Frères de l’atelier. Depuis
quelques temps pour moi, l’assiduité a perdu la notion de devoir, pour
devenir
une envie, un besoin, la nécessité d’être ensemble en fraternité en
formant et
reformant encore et toujours notre chaîne d’union, en promettant de
porter
parmi les autres hommes, les vertus dont nous avons promis de donner en
exemple. « Je promets, de ne rien
révélait à
quiconque des symboles et des rites au grade de maître ». Les Frères
apprentis et compagnons sont protégés, afin de ne pas recevoir une
lumière trop
vive, grâce au compartimentage du système maçonnique avec ces
différents
degrés. Un juste milieu s’avère nécessaire pour celui qui pose les
questions, sachant
qu’il a en lui, sans le savoir, déjà la moitié de la réponse. Ce serait
de
notre par une insulte à lui-même, de ne pas lui répondre. Mais la
réponse doit
être voilée et adaptée au degré, à celui qui a posé la question. L’un des
principes de notre ordre, est que chacun trouve ses propres réponses.
Notre
devoir de Maître, face aux compagnons et aux apprentis et simplement de
donner
des outils et d’indiquer les portes, qu’il incombe à eux seuls d’ouvrir
et de
découvrir. Dans un premier temps, le symbolisme et les rites ne cessent
de
voiler la vérité, dans un second temps, ils permettent aux véritables
adeptes
grâce à leur connaissance, de découvrir par eux-mêmes leurs défauts et
leurs
qualités afin de se révéler à eux-mêmes. L'homme en
marche vers la connaissance doit donc tenir compte de ce qu'il est.
Ainsi
l'homme se développe et se libère dans la mesure ou il prend conscience
de ce
qu'il est, et surtout de ce qui peut devenir. Le fait d’apprendre à
mieux se
connaître, va nous donner la possibilité de prendre le recul nécessaire
et nous
aider à trouver notre place au centre du cercle, position indispensable
pour
arriver un jour, a accédé à son élévation, afin de pouvoir rayonner en
quelque
sorte. En tant
que maître, une première interrogation se pose « connaît-toi toi-même !
». Dès que
l'homme apprend à se connaître, il saisit les oppositions qui règnent
dans sa
vie et dans son existence. La connaissance de soi est donc une
connaissance qui
perpétuellement se découvre ; il est impossible de l'aborder avec
précision et
de la décrire. Nul ne peut avoir la vision plénière de ce qu'il
aperçoit encore
dans l'obscurité. Se
connaître, c’est avant tout s'éprouver, se mesurer aux hommes et aux
choses,
c'est affronter les vicissitudes de la vie, c'est se débattre dans les
difficultés de l'existence. Se connaître, ce n'est pas vivre en soi
comme dans
un monde clos, mais c'est faire face à ce qui nous assaille, à ce qui
nous
paralyse, à ce qui nous entrave. La franc-maçonnerie
ne professe aucune théorie et n'impose aucun dogme. Le franc maçon est
un homme
libre dans une loge libre, mais il est dangereux car il est difficile
d’être
libre et de s’affranchir des dogmes. Les frères sont autant de miroirs
qui nous
permettre de suivre le processus et de nous voir dans notre réalité. Ce
n’est
pas toujours facile de faire taire tous ces petits mois égoïstes qui
forment
notre conciliant et notre inconscient afin que de faire naître notre
être
véritable, qui a toujours été en nous. Pour moi,
le travail du maître ne s’arrête jamais, il doit s’efforcé de bâtir un
temple
intérieur dont les murs ne sont jamais assez hauts afin qu’ils puissent
terminer l’ouvrage pour le recouvrir. Aussi
symboliquement, les étoiles, la lune et le soleil sont toujours
visibles à
l’intérieur du chantier. Grâce à ce mythe, équivalent à celui de
Sisyphe, le maître
reste en contact avec le cosmos. La loge est
composée d’hommes qui viennent de différents horizons. Le Maître doit
aider son
frère, qu’il soit apprenti ou compagnon à progresser, afin de prendre
le pas
sur élitisme et la suffisance intellectuelle qui sont contraires à
l’humanité. Par le travail, nous devenons les frères qui se construisent de jeudi en jeudi. À l’intérieur du temple, tournons et retournons le terreau du savoir, car le travail est un trésor. Aidons nos Frères apprentis et compagnons, avec les outils mis à notre disposition, en utilisant nos sens, en observant ce qui a été construit par les anciens Maîtres, afin de pouvoir faire gravir dans un premier temps à nos frères apprentis et dans un second temps à nos Frères compagnons, ces marches que le compagnon devrait mieux voir du haut la cinquième marche et comme le chante Jacques Brel, nous espérons atteindre « l’inaccessible étoile » que l’on nomme l’étoile flamboyante.
Conclusion
: L’accomplissement
de notre devoir de Maître Maçon se situe dans notre demeure intérieure
tout en
restant proche de la recherche de « je suis ». Si cette démarche peut
nous
paraître parfois compliquée, accomplissons-la en respectant
impérativement nos
obligations, soyons des maîtres présents pour l’ensemble des Frères de
l’atelier, soyons des hommes de devoir, ainsi nous resterons sur la
voie de la
vérité. |
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