GMLMI | Loge : NC | 13/04/2011 |
La Quête des Sens Dieu dans le sens générique du terme, a doté ses créatures d’un certain nombre de sens leur permettant d’éprouver des sensations de divers ordres et de percevoir ainsi les réalités matérielles du monde qui les entoure, au moyen d’images mentales. L’Homme possède cinq sens, qui se
complètent harmonieusement. Pour tenter d’explorer
le domaine des Sens, j’articulerai mon travail en trois
parties : 1ère partie, Les Sens du
Profane. A ce stade les sens de l'homme sont essentiellement passifs et réceptifs. Il est pourtant déjà frappant de constater à quel point ils sont complémentaires. Le goût n'est rien sans l'odorat, sinon c'est l'agueusie, tandis que le toucher et l'ouïe se développent en cas de perte de la vue. Par contre la perte du toucher n’est pas compensée, et entraîne la mutilation, comme dans la lèpre. En pratique, un Sens isolé est relativement inefficace. C’est en synergie que les Sens prennent tout leur « SENS ». D’ailleurs un son, une odeur, un goût, ou une sensation de toucher sont capables de nous projeter dans le passé en nous rappelant une image forte, et réciproquement. Au fil de son évolution, l’homme commence à utiliser ses sens de façon plus élargie. Le jour où les beautés de la Nature, telles qu’il les perçoit enfin, arrive enfin à émouvoir son âme, et qu’elles lui donnent l’idée d’un Créateur, l’homme n’est plus totalement dans le monde profane, et fait son premier pas sur le chemin de l’initiation. L’homme est sorti de l’animalité. Il tente de recréer les Merveilles qu’il a vues, au moyen de l’art, pour séduire ses sens, et en les utilisant il les affine. Au fur et à mesure sa conception du beau progresse et, au lieu de copier et reproduire, l’homme devient créateur à son tour. Il se met alors à utiliser des symboles, lesquels sont la forme qui traduit l’informel. Ces Créateurs, ces Bâtisseur et ces Artistes formés par eux-mêmes et par la Nature, vont se constituer en confrérie, pour que perdure le sens de la quête, et l’incitation à conserver ou retrouver la connaissance. Ils vont se mettre à coopter, et c’est ainsi que l’Initiale devient Initié. Et que l’aventure de la Franc-maçonnerie peut commencer. 2ème partie, Les Sens de l’Initié. L’initiation du Franc-maçon fait totalement appel aux cinq sens, mais le postulant Apprenti ne le comprendra vraiment qu’au cours de son compagnonnage. L’épreuve de la Terre est en rapport avec le Toucher, sens des solides. Au sortir du Cabinet de Réflexion le postulant est privé de la vue. Ses autres sens tentent de prendre le relais. Il sent la corde autour de son cou, puis la pointe d’une épée contre son sein. Enfin il doit goûter le breuvage d’amertume. L’épreuve de l’Air qui relève de l’Odorat, fait également appel à l’Ouïe par le vacarme, et au Toucher par les écueils et le guidage. L’épreuve de l’Eau pourtant rattachée au Goût, met également en œuvre l’Ouïe, et le Toucher quand la main est plongée dans le liquide froid. Signe encore de la complémentarité des Sens. Enfin, l’épreuve du Feu est en relation avec la Vue. Bien qu’il en soit privé, c’est par la chaleur, moyen de substitution utilisant un autre sens, que le voyageur perdu dans les ténèbres pressent la direction de la Lumière. Les 4 Eléments sont censés nous amener de la Sensualité (Terre) à la Sensibilité (Feu), via le Sentimentalisme (Air) et la Sensiblerie (Eau), pour nous permettre d’accéder à la Spiritualité. La quintessence des 4 Eléments étant l’Harmonie, qui correspond à l’Ouïe, sens des harmonies célestes. A la fin de son initiation, ayant retrouvé la vue mais n’en croyant pas ses yeux, l’Apprenti doit encore faire appel à ses sens pour recevoir les mots, signes, attouchements et apprendre les manifestations du rituel de son grade, marche, batterie, acclamations. Il découvre que l’attouchement
correspond à la demande du mot sacré, preuve que
tout est lié. Dès cet instant,
l’initié commence à utiliser ses sens
de façon plus active. L’usage des Sens
lui permet de constater. Constater n’est pas juger,
deux notions trop souvent confondues. M’abstenir de constater
serait renoncé à utiliser mes sens. Le retour au
Néant. Une façon « sèche », où la fraternité est celle de la Raison, théorique, policée et intéressé. Et une façon « humide », où la fraternité est chaleureuse, généreuse, et active. Je sais qu’il faut explorer les deux voies, ne serais ce que pour encore plus apprécier la façon « humide ». Pour ma part et pour l’instant je me complais dans la Fraternité agissante, celle du Cœur. Je viens à ton contact mon Frère, frotter ma pierre à la tienne. C’est ainsi que nous nous polissons mutuellement, et si cela produit de la chaleur et des étincelles tant mieux ! N’est ce pas déjà un peu de la Lumière que nous cherchons ? Poussant plus loin, l’Initié affûte ses Sens et les exploite de façon opérative. Plutôt que de simplement voir, il se met à regarder. Au lieu d’entendre, il tend l’oreille pour écouter. Il renifle les effluves et goûte les saveurs pour les analyser. Et en plus de toucher, il tend la main vers son prochain et vers le monde. Attentif aux autres et à leur écoute, il se met au service de ses Sœurs et ses Frères en Maçonnerie, et de ses Frères en Humanité. Il découvre l’Amour désintéressé, qui n’attend pas de retour. Mais le parcours initiatique ne consiste pas uniquement à se tourner vers les autres. VITRIOL nous ramène à l’introspection. Alors que le profane se laisse volontiers griser par ses sens, l’initié se doit de les maîtriser. Il s’écarte des plaisirs futiles qui obscurcissent sa Raison. Il apprend à connaître ses passions, à se défier de ses pulsions irréfléchies et inconsidérées, pour ainsi mieux les appréhender. Pour cela le Compagnon se guide sur l’Etoile Flamboyante et la lettre G. Bien sûr il m’arrive encore souvent de retomber dans l’excès, mais chaque fois que je trébuche je me relève plus déterminé encore. Si j’étais parfait je n’aurais pas besoin d’être Maçon… 3ème partie, la Transcendance des Sens. De même qu’il y a quatre éléments, et que leur quintessence l’Harmonie qui englobe le tout, on peut considérer que la transcendance des 5 sens est l’Intuition, communément appelée le 6ème sens. En latin, Intuitio signifie à la fois
Contemplation et Connaissance. L’intuition est la
Connaissance directe et immédiate de la
Vérité, sans recours au raisonnement.
Normalement, tous les éléments recueillis par les
organes des sens sont passés au crible de la raison et de
l’imagination afin que le cerveau en tire une conclusion
censée être l’expression de la
réalité. Rassuré-vous je vais vous le traduire, mais est ce vraiment la peine car vous connaissez tous en tant qu’initié le Latin, non ? Ah bon ! « Rien n’est dans l’intellect qui n’ait été d’abord dans les sens ». Mais souvent des illusions viennent altérer le jugement. Heureusement, parfois, une intuition fulgurante vient corriger les erreurs, en nous montrant la Vérité. Je crois que le but ultime du Cherchant est de parvenir, à force de travail sur lui-même, à domestiquer ce phénomène et s’affranchir de ses cinq sens pour n’utiliser que le 6ème. En percevant la vibration qui anime toute matière, en communiant dans l’Amour universel, il accède à cet état supérieur de conscience qui est le but du parcours initiatique. Ce n’est sans doute pas un pur hasard si le nombre de l’Intuition est le 6. Dans le Tarot, le 6 ème arcane c’est l’Amoureux, qui est tiraillé entre le spirituel et le matériel. La 6ème lettre hébraïque est Vav, qui est identifiée à l’œil de l’homme qui perçoit la lumière et à son oreille qui reconnaît la parole juste.La Quête des Sens En numérologie 6 est le nombre de l’épreuve entre le bien et le mal. Pour le Compagnon 6 est donc le nombre du choix. Il doit trouver sa route. Soit travailler encore pour s’élever, soit retombé dans le monde profane. Et si son intuition lui montre alors le bon chemin, cela confirmera que sa quête des Sens était bien un moyen de Connaissance. Vénérable Maître j’ai dit. W\ L\ |
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