Obédience : NC | Site : http://www.avs-philo-ethno.org | Date : NC |
L'Opus
Dei
Une église comme les autres ? (06-01)V « Si tu
te tais, tu ne t'en reprentiras jamais : si tu parles, souvent tu t'en
repentiras '. (Chemin,
639). « De callar no te
arrepentirás nunca: de hablar, muchas veces '(Camino, 639) « Il y a
beaucoup de gens - de saintes gens - qui ne comprennent pas ton chemin.
-
Ne t'efforce pas de le leur faire comprendre : tu perdras ton
temps et tu donneras
lieu aux indiscrétions '. (Chemin, 650).
« Hay mucha gente
-santa- que no entiende tu camino. - No te empeñes en
hacérselo comprender:
perderás el tiempo y darás lugar a indiscreciones
'. (Camino, 650)
---------------------------- L'Opus
Dei est une Association religieuse et profane pas tout à
fait comme les autres,
puisqu'elle a pignon sur rue chez nous, pays champion de la
laïcité, quoi de
plus normal, qu'elle a eu la bénédiction du
Vatican, de Jean-Paul II en tout
cas, qu'elle est habilitée à ordonner des
prêtres, qu'elle n'est pas considérée
par notre Parlement comme une secte, qu'elle est donc reconnue dans
toute son
honorabilité et édification morale, qu'elle est
derrière bon nombre d'autres
associations, centres culturels et éducatifs, et
entreprises, qu'ellle ne
néglige pas le monde économique et financier,
qu'elle inspire le discours de
certains députés, et pourtant, par ailleurs, elle
ne cesse d'intriguer, de
susciter méfiance et enquêtes de journalistes,
ouvrages très critiques... Si
l'on regarde du côté de la
laïcité, de certaines institutions
républicaines, de
certains courants de pensée, il n'est pas courant
de s'interroger sur la
nature exacte de l'Opus Dei, comme s'il n'y avait aucun
problème, d'autant plus
que notre Parlement n'a pas retenu les mouvements dépendant
des grandes
religions et qui ont leur aval, comme c'est le cas justement pour notre
objet
d'étude. Nonobstant, la question qu'il nous faut bien poser
tout de suite est
la suivante : l'Opus Dei est-elle une secte, malgré les
apparences honorables,
sa non inclusion dans les rapports parlementaires (1983, 1995, 1999),
ou bien
n'est-elle qu'un mouvement religieux catholique inoffensif et tout
à fait BCBG
dans un pays qui respecte institutionnellement la liberté de
conscience?... I. L'Opus Dei et
l'Eglise catholique, apostolique et romaine 1.
Le fondateur : le bienheureux Josemaría Escrivá
de Balaguer y Albas. Sa vie.
Son oeuvre apostolique et son oeuvre écrite. Né
le 9 janvier 1902 à Barbastro, province d'Aragon, en
Espagne, d'un père
commerçant en chocolat et tissus, dans une famille pieuse.
C'est à l'âge de
15-16 ans qu'il a une illumination, qu'il sent l'appel divin et qu'il
décide de
se faire prêtre. A partir de 1918, il fera des
études religieuses au Séminaire
de Logroño, et les poursuivra jusqu'en 1920 à
Saragosse. Il est supérieur du
séminaire à 20 ans, et commence des
études de Droit civil en 1923 à
l'Université, avec l'autorisation de l'Autorité
ecclésiastique. Le 20 décembre
1924 , il est ordonné diacre, et accède au
sacerdoce le 28 mars 1925. Au
printemps 1927, il va à Madrid où il exerce son
sacerdoce intensivement dans
tous les milieux, s'occupant également des pauvres et
handicapés des quartiers
défavorisés, et en particulier des incurables et
des mourants dans les
hôpitaux. Il prépare également pendant
ce temps un doctorat en Droit civil, et
le soir il s'adonne aux mortifications corporelles. En fait, on ne sait
pas où
il a obtenu son diplôme d'avocat, ni exactement dans quelle
faculté il a obtenu
son doctorat en droit (Saragosse ou Madrid?). Mais
la date importante en ce qui nous concerne est le 2 octobre 1928
où le
Bienheureux Josemaría Escrivá a eu
l'idée lumineuse et probablement divine de
fonder l'Opus Dei, en latin, l'OEuvre de Dieu, le travail de Dieu... Le
14
février 1930, sans doute une fois de plus inspiré
par le Seigneur, il
comprendra qu'il faut étendre l'apostolat de l'OEuvre
également parmi les
femmes. Fin 1933, il crée la première structure
officielle de l'Opus Dei, avec
l'Académie DYA (Academia de Derecho y Arquitectura). Pendant
la guerre civile,
il va acquérir une haine farouche des communistes et du
petit peuple. En fait,
il y a une zone d'ombre dans sa biographie entre 1935 et le 14
février 1943, date
à laquelle il fonde la Société
Sacerdotale de la Sainte Croix, rendant possible
de la sorte l'ordination de membres laïcs de l'Opus Dei Le 11
octobre 1943,
l'approbation officielle est notifiée par le Vatican. L'Opus
Dei s'installe au
Portugal en 1945, en Angleterre et en Italie en 1946, en France et en
Irlande
en 1947, aux Etats-Unis d'Amérique en 1949, au Chili en
1950, en Belgique en
1965, etc... Dès la fin 1946, Josemaría
Escrivá s'installe à Rome où il
résidera jusqu'à la fin de sa vie. En 1948, pour
former les membres masculins
il fonde le Collège Romain de la Sainte Croix. Le 16 juin
1950, l'Opus Dei
bénéficie d'une vraie reconnaissance pontificale
avec le décret Primum inter de
Pie XII (comme institut séculier). En
1953, c'est le tour de la section féminine, avec la
fondation du Collège romain
de Sainte Marie. En résumé, on peut dire que
l'Opus Dei s'est principalement
développée de 1939 à 1958, sous le
pontificat de Pie XII, celui que l'on a
surnommé "le Pape silencieux". Le fondateur de l'Opus Dei
décède à
Rome le 26 juin 1975. Le 17 mai 1992, il sera prestement
béatifié (sur 92
témoins cités, 56 sont membres reconnus de l'Opus
Dei, un témoin hostile sera
récusé). -
L'oeuvre écrite de Josemaría Escrivá
n'est pas négligeable, ni quantitativement
ni qualitativement, sans préjuger de l'idéologie
qui l'irrigue. Lui-même a dit
de lui: « Je m'appelle Escrivá et
j'écris beaucoup '. (jeu de mots en espagnol
sur son nom et le verbe écrire, «
j'écris 'se disant en espagnol « escribo '...). Sans trop s'y attarder, de 1934 aux oeuvres publiées
à titre posthume,
citons Chemin (Camino), recueil de 999 pensées qui constitue
en quelque sorte
le petit livre rouge du parfait opusdéiste, Saint Rosaire
(1934), Entretiens
avec Mgr Escrivá de Balaguer (1968), Quand le Christ passe
(1973), Amis de Dieu
(1977, sa première oeuvre posthume), Chemin de Croix (1981),
Sillon (1986),
Forge (1987)... Le tirage le plus important est sans conteste celui de
Chemin,
avec 3 818 228 exemplaires vendus (chiffres de 1992). L'Opus
Dei est une structure hiérarchique pyramidale et tripartite
: à la tête de
l'état-major, bien entendu, le président
général nommé à vie, et
dont
l'élection doit être confirmée par le
pape, soit d'abord le fondateur Josemaría
Escrivá jusqu'à sa mort, en 1975; puis de 1975
à 1994, Alvaro del Portillo, et
depuis 1994, Javier Echevarría Rodríguez.
Précisons tout de suite qu'à partir
de 1991, le prélat de l'Opus Dei est promu au rang
d'évêque. Pour le
gouvernement central, le président
général est aidé dans sa
tâche par un
Conseil général qui comprend, le cas
échéant, le vicaire auxiliaire, le vicaire
secrétaire général, le vicaire
secrétaire central, trois vice-secrétaires, un
délégué au moins de chaque
région, le préfet des études et
l'administrateur
général. Mgr Dominique Le Tourneau, auteur du
« Que sais-je? 'sur l'Opus Dei -
et qui n'indique pas sa qualité de prêtre de
l'Opus Dei dans l'exemplaire
utilisé - écrit : « Le vicaire
auxiliaire, le vicaire secrétaire
général et le
vicaire secrétaire central sont choisis parmi les
prêtres '(p. 74). Il nous
informe également sur le lien entre Prélature de
l'Opus Dei et le Vatican en
ajoutant : « Un procurateur qui doit être
prêtre, représente la Prélature
auprès du Saint-Siège et un prêtre
directeur spirituel central veille à la
direction spirituelle commune de tous les fidèles de la
Prélature, sous la
direction du prélat et de ses conseils '(p. 74). Cette
organisation se retrouvera au niveau régional, dans
« 87 nations ', selon
l'Opus Dei elle-même, ou 59 Etats selon les estimations de
Peter Hertel qui
conteste le sérieux des chiffres « officiels ',
faisant état de l'impossibilité
pour toute personne extérieure de vérifier les
chiffres de l'Annuaire
pontifical, et l'absence de liste officielle des membres. Les
membres de l'Opus Dei peuvent être masculins ou
féminins, mais de fait les
femmes sont réduites à des tâches
plutôt subalternes. Pour la base
masculine, distinguons entre les numéraires, qui
peuvent être ordonnés
prêtres, obligatoirement célibataires par
conséquent, les membres inscrits
(âgés d'au moins 32 ans et membres depuis plus de
9 ans), les membres élus (en
fait nommés par la hiérarchie), les
surnuméraires (avec une activité
professionnelle, vivant avec leur famille, tenus de faire des dons
à l'OEuvre, et
représentant de 30 à 35% des membres), enfin
gravitant autour de l'organisation
les sympathisants appelés membres coopérateurs. Quant
à la base féminine, nous retrouvons la
même structure, mais avec voix
consultative seulement... Il est vrai que le fondateur
lui-même a dit des
femmes : « Les femmes n'ont pas besoin d'être
savantes, il leur suffit d'être
prudentes '... Quant
à l'adhésion, il faut faire une demande
écrite, qui donne lieu à une enquête de
moralité. L'âge minimum requis : 16 ans. Mais pour
être définitivement admis,
c'est-à-dire accéder à la «
fidélité ', il faudra attendre 6 ans, divers
contrôles, diverses épreuves. 2. La
spiritualité, le corpus doctrinal et l'idéologie
sous-jacente. Pour
la version officielle, il faut se reporter au principal ouvrage du
père
Escrivá, Camino ou Chemin. Il faut tenir compte
également de déclarations
officielles faites à des journalistes par le fondateur
lui-même, comme celle-ci
recueillie par Peter Forbarth, correspondant du Time de New York, parue
le 15 avril
1967, et dont je vais citer un large extrait, édifiant :
« L'Opus Dei a pour
activité principale de donner à ses membres et
aux personnes qui le désirent
les moyens spirituels nécéssaires pour vivre dans
le monde en bons chrétiens.
Il leur fait connaître la doctrine du Christ; il leur
insuffle une mentalité
qui les amène à bien travailler par amour de Dieu
et au service de tous les
hommes. Il s'agit, en un mot, de se conduire en chrétiens;
en s'entendant avec
tout le monde, en respectant la liberté légitime
de chacun et en faisant en
sorte que notre monde soit plus juste. (...) Toute
l'activité des dirigeants de
l'Opus Dei se fonde sur un point dont l'importance est capitale et dont
dépend
l'existence même de l'OEuvre. (...) Chaque membre peut
exercer la profession
qu'il exercerait s'il ne faisait pas partie de l'Opus Dei, de sorte que
ni
l'Opus Dei, en tant que tel, ni aucun des autres membres n'ont rien
à voir avec
le travail professionnel de chacun des membres en particulier. Les
membres
prennent un engagement lorsqu'ils adhèrent à
l'OEuvre : celui de s'appliquer à
rechercher la perfection chrétienne à l'occasion
et par le moyen de leur
travail, et à prendre une conscience plus claire du
caractère de service rendu
à l'humanité que doit revêtir toute vie
chrétienne '. Cet
extrait est suffisant pour donner une idée du ton et de
l'idéologie de l'OEuvre
qui s'efforce toujours de mettre ainsi en relation harmonieuse les
principes de
l'institution et la pratique quotidienne de ses membres. Pour
continuer avec Camino, c'est d'après son éditeur
« l'Imitation des temps
modernes '. Or, l'Imitation de Jésus-Christ est un des plus
célèbres traités de
mystique chrétienne, un ouvrage anonyme probablement
rédigé au XVe siècle. Un
certain nombre de maximes de cet ouvrage n'est pas sans rapport avec le
moment
historique, témoignant d'un esprit de « croisade 'franquiste. En fait, si bon
nombre de pensées sont plutôt banales, ne
révèlent pas un niveau théorique bien
élevé, si l'ouvrage tout entier donne dans le
sentimentalisme, le piétisme, le
paternalisme, l'aspect "clérical-autoritaire", il n'en a pas
moins eu
un immense succès et continue à bien se vendre.
Ce succès est dû à une
stratégie de la séduction qui passe, par exemple,
par l'affirmation d'une
sanctification possible pour tout homme quelle que soit son
activité
professionnelle, et le tutoiement systématique qui assure un
ton amical, de
confidentialité, une insinuation
pénétrante, comme s'il s'agissait de conseils
chuchotés à l'oreille, et qui oblige le lecteur
à partager les sentiments et
les idées de l'auteur sans trop s'en rendre compte : « Si cela
ne te manque point, si jamais - fût-ce au cours d'un lointain
passé peut-être -
le Seigneur a mis dans ton âme une faim et une soif de Dieu,
sois sûr que tu
n'auras pas ouvert ce livre en vain. Il est même
très possible, si plongé
sois-tu dans les affaires du monde, que, par-dessus la rumeur de la rue
et de
la foule, tu entendes à nouveau la voix puissante du Christ
qui te dit : «
Festinans
descende, quia hodie in domo tua oportet me manere" (Luc, XIX, 5),
« Descends vite, car il ne faut
aujourd'hui demeurer chez toi '. A
travers ses quelque 135 thèmes principaux, des traits
saillants apparaissent
dessinant un certain sens de l'élitisme et de la domination,
un caractère
autoritaire, voire fascisant, comme par exemple la maxime n° 16
: « Te
laisser aller? toi... ferais-tu donc partie du troupeau? alors que tu
es né
pour être un chef!... '. Pour
aller vite, et définir maintenant ladite
idéologie, disons qu'elle présente au
moins quatre caractères principaux : -
une grande et indéniable ferveur religieuse, et surtout un
sens très aigu de
l'apostolat, ce qui conduit à une sorte de « totalitarisme théocratique '. -
la platitude d'un grand nombre de maximes -
la tendance très nette à un certain
élitisme (pensée n° 7 : « Ne vole pas comme un oiseau de
basse-cour quand tu peux t'élever comme un aigle ', n°28
: « Le mariage est pour la troupe et
non pour l'état-major du Christ '...), ce qui a amené certains
à parler
d'un surhomme chrétien en puissance, d'un «
Homo-Opus Dei '... -
enfin, la volonté de sauver le monde par et avec les moyens
du monde. En
fait, l'essentiel de l'idéologie de l'OEuvre est fait
d'efficacité et de
pragmatisme. Nous ne sommes pas ainsi très loin d'un
conception catholique
intégriste puisque le projet de
société que l'Opus Dei propose renvoie
finalement à une doctrine de l'ordre moral, s'appuyant sur
l'exaltation
nationaliste, la recherche sécuritaire d'une
identité, une conception cléricale
de la société où la clef de
voûte ne saurait être que religieuse, et
où tout
doit dépendre - sauf erreur d'interprétation - de
l'autorité ecclésiastique. 3. L'Opus Dei :
sphères d'influence et les affaires Son
expansion mondiale (brèves données) En
1975, l'Opus Dei compterait 60 000 membres dans 80 pays; en 1978, 75
375
membres dans 87 pays (dont 2% de prêtres) ; en 1990,
l'annuaire pontifical
donne 76 246 membres dont 74 508 laïcs, 1 395
prêtres et 343 séminaristes de
grands séminaires; en 1998, 82 135 membres toujours selon
l'Annuaire
pontifical, et selon les calculs de Peter Hertel, tout au plus 70 000
membres
répartis dans seulement 59 pays, ce qui n'est
déjà pas si mal... Au
total, l'Opus Dei dirigerait et/ou financerait 479
universités, lycées et
collèges, 604 publications d'importance, 52 stations de
radio, 38 agences de
presse, 12 sociétés de production et de
distribution de films. Sa
présence et son influence en Espagne (en dehors du champ
politique et
financier) Je
ne peux donner qu'un aperçu -qui va virer fatalement au
catalogue -des domaines
d'intervention de l'Opus Dei, le plus souvent de manière
déguisée puisque son
identité n'apparaît clairement au grand jour que
fort rarement. Tout
de suite, mentionnons Torreciudad, à 30 km de Barbastro
(lieu de naissance de
Josemaria Escriva), « le bastion de la véritable
Eglise '(Peter
Hertel), dans un site idylique, au-dessus du lac El Grado
(Pyrénées d'Aragon).
Les travaux y ont commencé en 1956 sur le lieu d'un
événement jugé miraculeux
survenu en 1904 au jeune Josemaría Escrivá alors
qu'il était gravement malade.
C'est un sanctuaire, un centre de pélerinage, le centre
spirituel de l'Opus Dei
qui forme 4000 personnes, et compte 40 confessionnaux.. En
ce qui concerne les oeuvres collectives d'apostolat, l'Opus Dei va
être
présente dans les centres de formation professionnelle, pour
ouvriers, comme
Tejamar, à Madrid, et pour paysans, comme l'Instituto
técnico agrario Bell-Lloc
del Pla, à Gérone. Il y a aussi les centres
éducatifs, à travers : a)
les collèges et clubs de jeunes (Club Montelar, à
Madrid, Gaztelueta, à Bilbao,
Viaró, à Barcelone, etc.) b)
les résidences d'étudiants (Centro Cultural
Pineda, à Barcelone, Colegio Mayor
Alcor, à Madrid) c)
les Universités Tout
d'abord l'Université de l'Opus Dei,
créée par Josemaría Escrivá
lui-même en
1952, c'est-à-dire l'Université de Navarre,
à Pamplune, dont j'ai déjà
parlé
dans mon introduction. Elle comprend : faculté de droit,
médecine, philosophie
et lettres, pharmacie, sciences biologiques, droit canon,
théologie, sciences
de l'information, une Ecole technique supérieure
d'architecture, de sciences
économiques et de l'entreprise, des instituts de sciences de
l'éducation,
d'arts libéraux, de langue et de culture espagnoles, de
langues, des écoles de
techniciens industriels, de bibliothécaires,
d'infirmières, de laboratoires,
d'histoire de l'Eglise, de sciences pour la famille, de sciences
appliquées,
plus une vingtaine d'autres sciences. La bibliothèque de
l'Université compte
plus de 400 000 ouvrages; l'Université a ses propres
éditions avec la EUNSA et
6 revues spécialisées (Nuestro Tiempo, Revista de
Medicina, Scripta theologica,
Jus Canonicum, Persona y Derecho, Anuario filosófico). Il
faut ajouter l'Université de Saint Sébastien :
une école d'ingénieurs et un
institut supérieur de secrétariat et
d'administration. Depuis
1952, et jusqu'en 1994, 28 718 étudiants ont
terminé leurs études à
l'Université de Navarre. En
1988-1989, 15 828 inscrits dont 863 étrangers + 6000
participants aux
programmes de perfectionnement et de formation permanente. 5 781
étudiants ont
sollicité une bourse de l'université. 8
Colegios mayores (résidences d'étudiants) d'une
capacité totale de 800 places
dépendent de l'université. Le
financement de l'université (toujours pour 1988-1989)
était ainsi réparti:
. inscriptions : 84, 3% La
Clinique universitaire dépend de la Faculté de
Médecine (500 lits). Citons
aussi l'Instituto de Estudios Superiores de la Empresa (IESE),
créé à Barcelone
en 1958, institut de renommée mondiale et qui collabore avec
Harvard. Il offre
des programmes de perfectionnement de la direction d'entreprises, un
master en
économie et direction d'entreprises, un doctorat en science
de la direction et
des affaires. Et,
en matière de centre de promotion de la femme, il y a, par
exemple, à Madrid la
Escuela técnica de Formación profesional Besana. Présence
et influence en France (en dehors du domaine politico-financier) Depuis
1982, elle s'est érigée en prélature
personnelle (siège : 5, rue Dufrénoy,
Paris). Elle
est présente à travers diverses associations,
comme l'ACUT (Association de
Culture Universitaire et Technique) qui a son siège au 199,
bd St Germain à
Paris. Je me contenterai de signaler un centre féminin
hôtelier dans l'Aube,
près de Soissons, école qui appartient non
à l'Opus Dei, évidemment, mais à la
SAIDEC (Société Anonyme d'Investissements pour le
Développement Culturel), et
qui recrute dans les familles modestes de la région. Depuis
1970 donc, il s'agit
de l'Ecole technique hôtelière Dosnon, qui forme
au CAP d'employées d'hôtel 20
jeunes filles à l'issue de la classe de
Troisième. C'est une formation en 3 ans
selon les programmes de l'Etat. Précisons tout de suite que
Dosnon assure un
débouché à tous ses
élèves. A proximité, se tient le
centre de rencontres de
Couvrelles.
2 centres culturels à Marseille Mais
l'Opus Dei s'intéresse aussi aux enfants et adolescents,
à travers 2 centres
d'aide à la formation humaine et spirituelle des enfants
(associations loi
1901) qui forment des animateurs diplômés BAFA :
. le club Fontneuve 46, rue Schaeffer
Paris XVI L'Opus
Dei, les hommes politiques et les affaires Pour
l'Espagne, pays d'origine de l'Opus Dei, et malgré bon
nombre d'atomes crochus
entre le pouvoir franquiste et la « Obra ', et même
si cela peut paraître un
peu lointain, il n'est pas possible d'ignorer « el
escándalo Matesa '(le
scandale Matesa) qui éclata à
l'été 1969. Matesa, ce sont les initiales d'une
société commerciale espagnole : «
Maquinaria Textil (del Norte de España),
Sociedad Anónima '(Outillage textile du nord de l'Espagne,
société anonyme).
Il s'agissait d'une entreprise créée le 20
juillet 1956, au capital de 600
millions de pesetas en 1968, et dont le siège social
était à Pampelune. En
apparence, on ne voit pas le rapport entre une
société industrielle
spécialisée
dans l'exploitation d'un brevet français de machines
à tisser et une
organisation religieuse qui dit elle-même n'avoir pour but
que de « diffuser
dans la société contemporaine, notamment dans les
milieux intellectuels, les
principes de la perfection chrétienne '(définition donnée par le Grand
Larousse Encyclopédique). Oui, mais... Matesa
crée de nombreuses filiales en
Espagne et dans le monde entier (plus de 70). Matesa s'inscrit dans le
« Plan
de Développement 'franquiste, voulant être le
symbole d'une Espagne nouvelle,
ouverte au développement économique et apte
à affronter la concurrence
internationale. En
fait, au lieu d'exporter des métiers à tisser,
Matesa transfère surtout des
capitaux espagnols lui permettant de prendre des participations dans
des
sociétés étrangères, et ces
capitaux sont principalement d'origine officielle
et en principe destinés à aider les entreprises
exportatrices... Il y a donc,
dans le cas Matesa, détournement pur et simple des deniers
publics. Les
emprunts frauduleusement obtenus par l'intermédiaire de la
« Banco de Crédito
Industrial 'atteignirent quelque 10 milliards de pesetas (soit 80
milliards
d'anciens francs). Le journal barcelonais La Vanguardia se demande
comment une
telle escroquerie a pu passer si longtemps inaperçue alors
que les dossiers
transitaient par des bureaux, organismes et institutions tout
à fait
officiels... La
presse espagnole, pourtant si soumise à la tutelle
gouvernementale à cette
époque, se met alors à établir une
multitude de relations personnelles entre
des hommes politiques et les milieux d'affaires proches de Matesa.
C'est ainsi
que l'on apprend que le principal dirigeant de Matesa, Juan Vila Reyes,
qui
avait exporté clandestinement des devises en Suisse (pour
103 510 428 pesetas)
pendant de nombreuses années, était
lié à de nombreux hommes politiques de
premier plan. Ce
financier ambitieux qui a subventionné la
première campagne de Richard Nixon
était un ami personnel de Laureano López Rodo,
l'une des personnalités alors
les plus importantes de l'Espagne, et membre de l'Opus Dei
(López Rodo a joué
un rôle capital dans l'évolution du
régime franquiste, et passe pour avoir
été
le principal conseiller de l'amiral Carrero Blanco). Il
était aussi un des
principaux conseillers de Jorge Luis Palasi, à
l'époque ministre de l'Education
nationale. En outre, le directeur de la banque « Banco de
Crédito Industrial 'impliquée dans le scandale était aussi un membre
de l'O.D. Comme de telles
relations privilégiées se retrouvaient dans de
nombreux établissements
bancaires publics ou privés, il était tentant
d'en conclure que l'OEuvre était
un des principaux centres de rassemblement de l'oligarchie espagnole,
et un moyen
d'imposer les décisions politiques favorables au
néo-capitalisme dans les
années 60... Quant
à l'influence politique, et pour être bref, il
faut savoir que la proclamation
solennelle par les Cortes de Juan Carlos, successeur de Franco, est due
à des
leaders politiques tels que López Rodo, membre de l'O.D., et
l'amiral Carrero
Blanco, l'obligé de López Rodo.
C'était aussi l'éviction de la Phalange qui, du
coup, voulut profiter de l'affaire Matesa pour régler ses
comptes avec l'Opus
Dei qui la supplantait comme groupe de pression... Mais, peine perdue,
à
l'occasion d'un remaniement ministériel en octobre 1969, les
« opusdeistas 'au
lieu d'être écartés du pouvoir
occuperont en force les ministères clefs.
Actuellement, l'Espagne compte environ 30000 membres de l'O.D., qui est
donc
bien loin d'être affaiblie par le scandale en question...
Organisation de type
maffieux, où le secret est jalousement gardé,
avec un règlement secret, en
effet, comment qualifier autrement ce conglomérat
multinational et financier de
plus de 600 entreprises et 20 banques représentant 60000
salariés, avec des «
dons 'd'un montant de 2 milliards de dollars en mai 1986, des
scandales
politico-financiers comme celui de Ruiz Mateos, certaines disparitions,
comme
celle de Jean de Broglie le 24 décembre 1976, dont on sait
qu'il était en très
étroites relations d'affaires avec le groupe espagnol Matesa
à travers une
filiale luxembourgeoise, la Sodetex?... Il
faudrait aussi se souvenir pour la France de « l'affaire
Meleux ', révélé par
le Canard Enchaîné en 1966, accusation contre
l'O.D. qui n'a jamais été
démentie (le délit de diffamation existe,
n'est-ce pas?...), et qu'Yvon Le
Vaillant a bien résumée dans Sainte Maffia, le
dossier de l'Opus Dei (Mercure
de France, Paris, 1971). Louis
Meleux, associé de l'Opus Dei, était un chef
d'entreprise travaillant pour
l'Etat, avec la garantie de la Caisse Nationale des Marchés.
Une vérification
des comptes de son entreprise révéla un
« trou 'd'un milliard cinq cents
millions d'anciens francs. Il fut retrouvé mort en
forêt de Fontainebleau, en
mars 1965. Or les sommes disparues avaient été
investies en Espagne en
profitant au passage et indirectement à une banque espagnole
qui perçut plus de
3 millions de nouveaux francs de frais d'agio... Cette banque, un des
actionnaires de l'entreprise Meleux, était la Banque des
Intérêts français,
dont plus de 34000 actions avaient été acquises
par le Banco Popular Español
très lié à l'Opus Dei... L'O.D.
: organisation discrète, secrète, secte ou pas
secte? 1.
La difficile définition d'une secte : Je
rappellerai l'étymologie latine du mot « secte ': du latin
sequi, suivre. Le disciple d'une secte est celui qui suit une voie
devant faire
de lui un adepte, c'est-à-dire quelqu'un qui a atteint le
but (du latin adptus,
ayant atteint). Le disciple « suit 'donc un
maître, et s'isole en même
temps, se coupe du reste de la communauté humaine. Le
mot « secte ', à
l'origine, désigne soit un petit groupe qui a fait
sécession, soit l'ensemble
des disciples d'un maître hérétique. Je
ne parlerai pas de l'erreur -erreur
volontairement entretenue par certains- qui consiste à
confondre secte et
organisation secrète ou initiatique. Quel
point commun existe, par exemple, entre la Triade chinoise, la Soka
Gakkai, la
Franc-Maçonnerie (hors la loge P2), la Fraternité
blanche, la Nouvelle
Acropole, la Scientologie? Le problème se corse, pour ainsi
dire, avec la
revendication habituelle du statut d'Eglise par la plupart des sectes.
Il y a
donc une première définition d'ordre
théologique, et Max Weber fut le premier à
définir la secte par opposition à l'Eglise. Cette
ambiguïté subsiste, et le cas
de l'Opus Dei est un bon exemple, puisque notre commission
parlementaire a bien
pris soin de ne pas inclure dans sa liste les mouvements religieux
gravitant
autour des grandes religions, des Eglises, donc, et nous en sommes
toujours là. Selon
Jean-Marie Abgrall, psychiâtre, criminologue, et membre de
l'Observatoire
interministériel sur les sectes, il conviendrait de
distinguer entre les
concepts de secte et de secte coercitive : « La secte est un groupe plus ou
moins évolué rassemblé autour d'un
leader ou d'une idéologie, religieuse ou
non, fonctionnant selon un mode fermé et secret mais
respectant néanmoins le
libre arbitre et l'identité de l'adepte. La secte
coercitive, SC, se qualifie
par son caractère contraignant et par l'absence de
liberté qui en résulte '(La
mécanique des sectes, 1996). Mais, il ajoute
aussitôt que cette différence
reste « aléatoire ', la survie
de toute secte exigeant l'application d'une stricte discipline, par
conséquent
dans toute secte l'évolution vers la coercition
s'avère inéluctable... Le
3 février 1999, Madame Catherine Picard,
député socialiste de l'Eure, et les
membres du groupe socialiste et apparentés, proposent une
loi « ouvrant à
certaines associations le droit de se porter partie civile 'dans des
procès
intentés à des sectes, et de ce fait ont
été amenés à
redéfinir les sectes.
Voici donc une autre définition : « tout mouvement
ou organisation ayant pour but
ou pour effet de créer ou d'exploiter une
dépendance psychologique ou physique
'. La
très récente proposition de loi About-Picard
(jeudi 22 juin) visant à
introduire dans le code pénal le délit de
« manipulation mentale 'est très
intéressante et suscite une levée de boucliers,
non seulement de sectes comme
la Scientologie, ou la secte Moon, ce qui n'a rien de surprenant mais
-fait
révélateur- également de la part de
représentants de plusieurs Eglises, dont le
père Jean Vernette, délégué
de l'épiscopat pour la question des sectes,
estimant qu'un tel délit formellement identifié
risquerait de mener à « la
législation d'exception que l'on voulait éviter '(La Croix du 20 juin). L'Opus
Dei : secte ou pas secte?... L'Opus
Dei n'est donc pas considéré officiellement,
juridiquement, comme une secte en
France, pas plus que « les légionnaires du Christ 'ou d'autres
mouvements religieux dépendant des grandes confessions.
Soit. Pourtant... si
l'on examine d'un peu plus près l'Opus Dei, certains
extraits de ses constitutions
secrètes à la lumière des 11
caractéristiques sectaires définis par le
Saint-Siège lui-même (document romain du 19 mai
1986, « les Nouveaux Mouvements religieux
ou les sectes ',
publié dans l'Osservatore Romano, n°20), on
reste confondu. Cette démarche subtile a
déjà été faite par une
association
américaine regroupant des parents, et qui a
débouché sur la publication par
J.J.M. Garvey du Guide des parents (en américain, Parents'Guide to Opus Dei)
décrivant l'organisation et le mode manipulatoire de
l'OEuvre, un travail tout
à fait d'actualité, comme on le voit. Je
ne vais pas toutes les citer, pour ne pas être fastidieux,
mais seulement
en citer trois : - Caractéristique
n°1 :
« Un processus subtil d'introduction du
converti et une
découverte progressive de ses véritables
interlocuteurs ainsi que l'approche
générale basée sur la tromperie et
l'affection '. Or,
que disent d'autre les articles 190 et 191 des constitutions
secrètes de l'Opus
Dei?... Extrait
de l'art. 190 : (...) le fait même d'être membre de
l'Institut (de l'Opus Dei)
ne permet aucune manifestation extérieure; et l'on cachera
aux gens de
l'extérieur le nombre des membres (de l'Institut); bien
plus, nos membres n'en
parleront pas aux gens de l'extérieur '. Mais
déjà dans Camino ou Chemin, le chef d'oeuvre de
Josemaría Escrivá, ne disait-il
pas lui-même : "Il y a beaucoup de gens, de saintes
gens, qui ne comprennent pas
ton "chemin". Ne
t'évertue pas à le leur faire
comprendre; tu perdrais ton temps et susciterais des
indiscrétions" (650). Les
nouveaux venus sont invités à ne pas « se dévoiler 'à
leurs
parents eux-mêmes, et savent rarement qui est membre de
l'oeuvre et avec quelle
qualification... - Caractéritique
n°2 :
Utilisation de « technique 'de
domination : « matraquage d'amour '(love-bombing)... Le
recrutement auprès des enfants est interdit par le Droit
Canon, mais l'Opus Dei
contourne l'obstacle en créant la catégorie des
« aspirants '. En fait,
toutes les émanations collectives de l'Opus Dei, les
écoles, les auberges, les
clubs, les centres culturels, les écoles
d'hôtellerie, les universités, les
résidences universitaires, les maisons
d'éditions, etc., sont aussi des centres
de recrutement, financés, gérés et
pourvus en personnel par des membres de
l'Opus Dei, mais jamais, grâce à Dieu ou au
Diable, propriété « légale 'de
l'Opus Dei!... Dans les résidences internationales, par
exemple, les membres de
l'Opus Dei ont ainsi l'occasion de « bavarder 'aimablement
avec de futures recrues qui ne se rendent pas compte qu'ils sont
passés au
crible, au milieu d'une ambiance agréable, de flatteries,
d'une atmosphère qui
paraît naturelle et bon enfant alors que tout a
été minutieusement organisé... - Caractéristique
n° 3 :
Utilisation de « l'isolement ':
contrôle
du processus rationnel de pensée, élimination de
toute information ou influence
extérieure (famille, amis, journaux, etc.) qui pourraient
briser la fascination
et le processus d'assimilation des sentiments, des attitudes et des
modèles de
comportement. L'Opus
Dei ne craint pas de donner dans le prosélytisme
à fond, et dans Camino le
fondateur lui-même traite de ce thème (il lui
consacre 23 maximes, dont
celle-ci que je traduis, la 812 : « Il s'agit d'inculquer,
sous couvert d'une
instruction religieuse catholique, la vision du monde propre
à l'Opus Dei '. En
fait, l'Opus Dei est jalouse des attaches parentales, et il s'agit pour
elle
d'extraire de leurs familles les jeunes recrues dès le
départ, de les répartir
en groupes homogènes pour les « cercles 'hebdomadaires où l'on enseigne la
soumission à la parole et à la pensée
d'un maître. Personnellement,
je crois reconnaître là une technique
psychique de conditionnement dont sont
friandes toutes les sectes, c'est-à-dire la scotomisation**.
Le directeur
spirituel (un numéraire laïc) endoctrinera alors
les jeunes recrues de quatre
manières : en gagnant leur confiance; en projetant une image
hautement
séduisante de l'Opus Dei; en imposant un système
de confessions obligatoires
hebdomadaires avec un directeur de conscience (un prêtre de
l'Opus Dei); enfin,
en dirigeant le très important « plan de vie '...
Il est évident que ledit «
plan de vie 'n'est connu que du recruteur/directeur spirituel, du
confesseur
de l'Opus Dei, et de la jeune recrue, ce qui donnera lieu à
une intimité
longuement prolongée, à la possibilité
de manipulation mentale, et sera utilisé
le cas échéant pour provoquer la «
crise de vocation '. Enfin,
et sans avoir épuisé le sujet, il faudrait
examiner la possibilité de quitter
l'OEuvre, le discours théorique de l'organisation et les
témoignages d'anciens
membres recueillis par Peter Hertel. Et les manipulations mentales. Un
exemple
rapporté par Peter Hertel dans Les secrets de l'Opus Dei
: « A Stuttgart,
la fiancée d'un membre de l'Opus Dei a reçu un
appel téléphonique anonyme. A
l'âge de dix-sept ans, ce membre avait fait la promesse de
demeurer
célibataire. Mais il avait changé d'avis et
voulait se marier et quitter l'Opus
Dei. Au téléphone, une femme se fit
reconnaître comme membre de l'Opus Dei mais
ne voulut pas décliner son identité. Elle
déclara qu'un serviteur de Dieu était
en la circonstance précipité dans les
abîmes du péché. La responsable - sa
correspondante - était une femme diabolique pour qui il n'y
avait rien de
sacré. Il fallait attacher une meule au cou de cet homme et
le jeter dans les
profondeurs de la mer. La jeune femme de Stuttgart tenta alors de se
suicider
après que la correspondance anonyme eut raccroché
'(p. 185). Jean Dupont Professeur d'Univérsité *
La structure et le fonctionnement de l'organisation (voir
l'organigramme, «
Structure directrice de l'Opus Dei, in Peter Hertel, les secrets de
l'Opus Dei,
Editions Golias, 1998, p. 62). **
SCOTOMISATION : Cette notion désigne le processus mental qui
fait qu'un
individu confronté à une contradiction
évidente entre le discours et les actes
tend à scotomiser (à ne pas voir) cette
différence. Ce processus de déni a pour
fonction d'éviter le conflit avec l'entourage, ou
d'éviter une perte d'énergie
en explications répétées ou tentatives
de conviction. L'isolement affectif et
la coupure avec la famille vont de pair et font l'objet d'une
véritable
théorisation (Jean-Marie Abgrall). Laforgue fournit sa
contribution la plus
originale en tentant de décrire le développement
des fonctions cognitives dans
ses relations avec l'évolution libidinale. C'est
là qu'apparaît pour la
première fois le terme de scotomisation pour
désigner ce qui représenterait,
sur le plan perceptif et cognitif, l'équivalent du
refoulement sur le plan
affectif. |
7207-1 | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |