La Prélature de l’Opus Dei
Si l’intégrisme musulman a fait la
« Une » des journaux, les activités de la droite
chrétienne s'effectuent souvent dans l'ombre, comme en témoigne la
troublante ascension de l'Opus Dei.
Opus Dei ! Ce nom suscite des controverses acharnées. Société secrète,
Pieuvre cléricale, Garde blanche du pape, Sainte mafia... J'ai voulu en
savoir plus.
Tout d'abord, il est bon de faire un petit résumé
historique.
L'Opus Dei est une société religieuse fondée en 1928 par un prêtre
espagnol : Jose Maria Escriva de Balaguer (né en 1902).
A la suite d'inspirations divines, à un moment où déferle en Espagne un
anticléricalisme des plus violents, il déclare que les catholiques
doivent exercer leur foi dans la foule, sans être visibles. Il recrute
ses membres parmi l’élite, les étudiants, les universitaires et les
professions libérales.
Escriva de Balaguer vit la guerre civile en Espagne comme une lutte
entre catholiques et communistes en qui il voyait l'incarnation du mal.
A cette époque, il choisi son camp : celui de franco.
En 1939, la croisade franquiste a vaincu le communisme
et l’église est dans le camp du vainqueur. 1943 voit la fondation de
« la société sacerdotale de la sainte croix »,
qui permettra l'ordination des prêtres de l'Opus Dei.
Tout comme Pie XII, Escriva minimise ensuite l'horreur du nazisme et
même la gravité de l'holocauste y voyant un rempart providentiel contre
le communisme.
Le monde diplomatique cite une de ses paroles : « Le
christianisme a été sauve du communisme par la prise de pouvoir du
général Franco avec l'appui du chancelier Hitler, ce dernier, étant
contre les slaves, était contre le communisme ».
Est-ce un hasard si l'on retrouvera Paul Touvier,
milicien du régime pétainiste, dans un cloître proche de Nice,
propriété de l'Opus Dei.
D'abord défini par le Vatican comme « Pieuse union »
réunissant des laïcs, l'Opus Dei s'installe à Rome en 1946.
A cette époque, l'Opus Dei joue un rôle important au sein du
gouvernement espagnol. Avec les juntes militaires, l'Opus Dei
s'identifie au parti unique. Le règne des technocrates va durer 15 ans.
A cette époque, les financiers de l’œuvre mettaient en
place le réseau, qui allait permettre à tous de jongler avec des
millions de dollars. Plusieurs fondations sont créées en Allemagne et
en Amérique Latine, avec l'appui de banques espagnoles.
Lorsque le fondateur de l'Opus Dei décède en 1975, plus de 60 000
personnes de 85 nationalités font partie de l’œuvre.
En 1982, Jean-Paul II fait accéder cette association au
rang de « prélature personnelle ».
De ce fait, elle ne reçoit plus les ordres de l’évêché du lieu
d'implantation de la structure, mais directement du pape, par
l’intermédiaire de son Prélat que le Saint Siège ordonne évêque.
En 1992, soit 17 ans après sa mort, à l'issue d'un
procès expéditif où seuls les témoignages positifs ont été retenus,
Jose Maria Escriva de Balaguer sera béatifié par Jean-Paul II.
Ce dernier était le candidat idéal de l'Opus Dei à la Papaute. Il
fallait un pape qui plaise aux représentants des pays du tiers monde
car le tiers monde est l'un des enjeux majeurs pour l'Eglise à cette
époque.
Tout l'entourage de Jean-Paul II est d'ailleurs, depuis
son élection, membre de l'Opus Dei.
Mais venons en à la description et l'organisation de la prélature de
l'Opus Dei.
Opus Dei veut dire : Œuvre de Dieu. Son nom officiel est : « Prélature
de la Sainte Croix et Opus Dei ».
Son activité se borne au conseil spirituel de ses adhérents et sa
mission est de promouvoir, parmi les fidèles chrétiens, une vie
pleinement cohérente avec la foi.
Les fidèles de la prélature réalisent leur tache d’évangélisation dans
tous les milieux, et doivent contribuer à apporter une solution
chrétienne aux problèmes de la société, en y rendant témoignage de leur
foi.
Bien que l'Opus Dei veuille se présenter comme une
association laïque au service de la foi chrétienne, il ne faut pas
oublier que l'association a été fondée par un prêtre, qu'elle est
dirigée par des prêtres, et ce à proximité de la hiérarchie catholique
qui lui apporte aide et sympathie.
De ce fait l'Opus Dei possède la capacité d'intervenir sur la scène
internationale pour influencer, directement ou indirectement, sur les
Etats des Pays considérés sociologiquement, à majorité catholique…
La structure de l'Opus Dei est complexe.
Ses membres partagent une même vocation, mais sous des formes diverses.
On les dits selon leur engagement et leur disponibilité :
« Numéraires » c'est l’élite, qui incarne l’unité de
la foi et de la science, le noyau dur, possédant au moins un doctorat,
disponibles pour s'occuper des taches apostoliques et de la formation,
ils vivent dans les centres de la prélature.
« agrégés ou associés », qui ont certaines
obligations, hommes ou femmes célibataires qui sont disponibles pour
certaines activités apostoliques.
« surnuméraires », environ 70% des membres, qui
doivent respecter des obligations comme l’obéissance.
« coopérateurs », qui soutiennent l’œuvre par le
travail et l’aumône, sans lui appartenir. Ils participent aux moyens de
formation de la prélature.
Mais surtout lui est unie « la société sacerdotale
de la sainte croix », association de plus de 2 000
diacres et prêtres, du clergé du monde entier.
Outre la formation et le soutien de ses membres, l'Opus
Dei assume des engagements, qui s'exercent principalement dans
l'enseignement universitaire, la recherche scientifique,
l'architecture, le droit et l'action éducative, telle l’université de
Navarre à Pampelune, qui jouit d'une réputation internationale. Elle
comprend actuellement 20 universités et une clinique universitaire.
Pour faire partie de l'Opus Dei, il faut le solliciter
et que les autorités de la prélature acceptent la demande.
Au bout de 6 mois, on accorde l'admission au demandeur, un an plus
tard, l’intéressé s'incorpore à la prélature, pour une période
renouvelable tous les ans. Cinq ans après, il est inscrit de façon
définitive, en s'engageant à respecter les normes qui régissent la
prélature.
Mais les activités de l'Opus Dei ont été observées méticuleusement et
ont y trouvé des pratiques sectaires.
La doctrine est empreinte des mêmes thèmes : croire et
affirmer que Dieu les a choisies, pour interpréter son plan et servir
la vérité.
L'organisation avance masquée. Les membres attirent l'attention des
familles, qui cherchent des structures éducatives pour leurs enfants,
ou des groupes à vocation culturelle.
Utilisation de l'isolement en internat, contrôle du processus rationnel
de pensée, élimination de toute information ou influence extérieure,
qui pourrait briser la fascination et le processus d'assimilation des
sentiments et des modèles de comportement. Méthodes d’altération de la
conscience par bombardement intellectuel, conduisant à des
perturbations de la connaissance, utilisation de clichés inhibant la
réflexion.
Toute lecture doit être autorisée par les supérieurs et
il existe un index des livres prohibés. Les amitiés extérieures à
l'ordre sont exclues.
Les recrues sont maintenues dans un état d'occupation, d'exhortation et
formations continuelles, dans le but d'arriver dans un état
d'exaltation spirituelle, de soumission automatique aux directives.
On y relève également l'obligation de se confesser auprès d'un prêtre
membre de l'Opus Dei. Ces derniers utilisent les informations
recueillies pour orienter la stratégie de formation interne.
Les personnes choisies sont ciblées parmi l’élite intellectuelle du
pays. Les membres recruteurs, particulièrement sympathiques et
chaleureux ont une méthode d'approche fondée sur la séduction et
consistant à valoriser les jeunes, en se montrant attentif à leurs
activités extra scolaires.
Plus tard, ces personnes exerceront de grosses responsabilités civiles,
alors qu'elles seront soumises par un vœu d’obéissance, à un pouvoir
ecclésiastique.
Mais l’activité de l'Opus Dei ne se contente pas de
cette formation, l’œuvre intervient également sur des phénomènes de
société.
Un des exemples est l'affaire des commandos anti-IVG, dont le meneur
est Jérôme Lejeune, un médecin antisémite, antimaçonnique, docteur
honoris causa de l’université Opusienne de Navarre.
Jérôme Lejeune né en 1926, devient en 1963 professeur de
génétique et rejoint l'Opus Dei dans les années 1970. Très engagé
politiquement, il fut nommé par Pompidou, au conseil des douze sages
qui se réunissaient régulièrement à Matignon. Après la
« trahison » de Giscard d'Estaing qui soutint la loi
Weil, il prit la tête de la croisade anti-IVG en France et aux Etats
Unis.
Il appela au renversement de la République en novembre 1974, lorsque
fut votée la loi. Il disait notamment : « la
République, œuvre de mort, organisée avec la complicité des dirigeants
actuels de la France, vient de l'emporter par le vote d'un texte,
légalisant sous le terme hypocrite d'interruption de grossesse, le
meurtre des enfants avant la naissance. »
et ailleurs :
« c'est bien d'un complot qu'il s'agit. il est clair
que les fils des ténèbres (les juifs), les fils de la veuve (les francs
maçons), étaient conjurés contre le fils de l'Homme (Jésus) ».
Tout cela ne l’empêcha pas de collectionner les titres
honorifiques et récompenses académiques. La maladie l'emporta en 1994.
Jean-Paul II l'appelait son frère.
L’épiscopat français n'a jamais soutenu que des personnes allaient
détruire du matériel dans les hôpitaux publics. Néanmoins, huit évêques
et un cardinal sont venus témoigner, et apporter leur soutien personnel
aux accusés.
Les principaux financements de l'Opus Dei, sont des
spectacles dont ils tirent des royalties. En premier lieu, ce sont les
jeux olympiques. Initialement, les jeux olympiques furent conçus pour
rapprocher les écoles religieuses des écoles laïques, par des épreuves
sportives entre grandes écoles internationales.
Il s'agissait sous l'impulsion du baron Pierre de Coubertin, de
substituer la notion d'appartenance nationale, à celle de classe.
Depuis, et malgré son évolution, le comité des JO reste aux mains de
l’extrême droite catholique.
Au nom du comité international olympique, M. Juan
Antonio de Samaranch, membre de l'Opus Dei, négocie seul les droits de
retransmission télévisés des JO. Devant le comité, il annonce seulement
le montant global de l'enveloppe récoltée, sans dire quels sont les
partenaires et le montant des contrats.
Il est à noter que M. Samaranch exerce depuis des décennies à titre
bénévole la présidence des JO, qu'il s'agit de sa seule activité, et
qu'à titre bénévole, il est devenu milliardaire.
Le deuxième grand spectacle sur lequel il est fait de l'argent, ce sont
les déplacements du Pape, surtout avec Jean Paul II. C'est un spectacle
itinérant extraordinaire.
Tous les droits dérivés des voyages et sorties publiques
(télévision, ventes de souvenirs) sont reversés à une société privée
« la société du Belvédère » qui
appartient à l'Opus Dei.
C'est comme si en France, les droits dérivés des voyages du Président
de la République étaient reversés au RPR.
Qu'en est-il aujourd'hui de cette organisation ?
Le pape est malade, il ne gouverne plus. Il n'est que le jouet de son
entourage. Son médecin personnel : Joachim Navarro-Vals est devenu tout
puissant. Il est la porte parole à la fois du Saint-Siège et de l'Opus
Dei.
La nouvelle stratégie de l'Opus Dei, est d'infiltrer les organisations
internationales, comme les Nations Unies et Le parlement européen à
Strasbourg. Moyens massifs de communication moderne, efficacité et
rentabilité en sont les maîtres mots, tout est là pour la stratégie de
l'Opus Dei
En France et en Italie, une série de scandales financiers secoue l'Opus
Dei que ses détracteurs appellent « sainte mafia » ou
encore « franc maçonnerie blanche ».
En 1976, Le prince jean de Broglie (ancien ministre,
signataire des accords d'Evian qui mirent fin à la guerre d’Algérie et
ancien trésorier de la campagne présidentielle de Giscard d'Estaing),
était assassiné.
Pour en comprendre les mobiles, il faut remonter aux années 1960, ou
80% des crédits espagnols à l'exportation sont alloués à la Matesa,
fleuron du domaine textile en Espagne.
En 1967, De Broglie rencontrait le responsable de la
Matesa pour créer la Sodetex, dispositif financier mis en place pour
remplir les caisses de l'Opus Dei. En fait, la Sodetex servait de super
taxi, utilisant de fausses factures pour blanchir l'argent que l’état
espagnol versait à la Matesa. De Broglie, naïf, aurait accepté de
prendre la tête de la Sodetex.
Lorsqu’après la liquidation de la Matesa l'Etat espagnol demanda
restitution du capital, De Broglie fut dans l’impossibilité de le
rembourser.
800 millions de francs allaient disparaître et l'affaire
révélait en 1969 que tous les ministres et industriels impliqués dans
l'affaire étaient membres de l'Opus Dei.
Près à toutes les compromissions pour rembourser ses dettes, De Broglie
aurait prit part à un trafic de bons du trésor. Voulant profiter
personnellement de ce trafic, il aurait mis en danger l'Opus dei.
En quelques jours, le ministre de l’intérieur Michel Poniatowski,
prétendait avoir bouclé l’enquête. Plus tard, on découvrit qu'il aurait
pu bénéficier des largesses de la victime, étant proche de l'Opus Dei.
L'inspecteur de police accusé du meurtre, a toujours clamé son
innocence. Dans un livre, il raconte les activités de Jean de Broglie,
comme trafiquant d'armes et blanchisseur d'argent de l'Opus Dei.
L'Opus Dei en 1960 était propriétaire de la Finibank,
établissement bancaire suisse que contrôlait le financier Michelle
Sindona, connu comme grand argentier de la mafia sicilienne.
Sindona, ancien président des jeunesses catholiques siciliennes, par
différentes relations, devint le banquier attitré du saint Siège sous
Paul VI, avec le contrôle total des investissements de la banque du
vatican, l'IOR, l'institut des œuvres religieuses.
Or Sindona était également membre d'une loge maçonnique, « Propaganda
due », dite P2, créée par Licio Gelli à l’intérieur
de la maçonnerie italienne.
Grâce à son plan de renaissance démocratique, la loge P2 était
considérée par les Etats-Unis, comme une structure capable de prendre
en main le gouvernement de l'Italie, dans une hypothèse de victoire
électorale communiste, et à laquelle appartenaient des militaires de
hauts grades, des agents des services secrets italiens, des financiers,
des ministres, des industriels ainsi que des dirigeants de presse
Les Etats Unis avaient des vues sur l'Italie depuis 1947
et avaient construit une structure clandestine sous commandement
anglais et américain, sous le nom de « Gladio »,
prête à effectuer des opérations para-militaires, subventionnée par la
CIA et passée sous commandement OTAN. Lucio Gelli et la loge P2 étaient
lies au Gladio.
A cette époque, l'IOR (institut des œuvres religieuses) participait au
capital des banques Ambrosiano, Bafisud, Cisalpine, Rothschild, Morgan,
Bakers, et des sociétés General Motors et Shell.
Les dépôts se chiffraient à 55 milliards de nos francs et à plus de 25
tonnes d'or à Fort Knox aux Etats-Unis.
Roberto Calvi, président de la banque Ambrosiano, membre
de la loge P2 et de l'Opus dei, fait parvenir en Pologne plus de 40
millions de dollars lorsque Jean-paul II accède au pontificat.
En 1980, c'est l'escalade. La banque Ambrosiano se lance
dans une série d'emprunts par l’intermédiaire de sociétés écrans. Tous
transitent par l'IOR et l'Opus Dei, qui récupère de confortables
bénéfices.
Les sommes étaient destinées à acheter des hommes politiques et des
groupes de presse.
L'affaire du crack de la banque Ambrosiano mit la lumière sur la
complicité entre le Vatican, représentée par l'IOR et la Cosa Nostra,
représentée par Michelle Sindona, le banquier de Dieu et de la mafia.
Selon certains experts, les pertes s’élèvent à plus de 1200 millions de
dollars de 1982.
Les pertes se sont accumulées par la faute du président,
Roberto Calvi et de l’archevêque américain Marcinkus, président de
l'IOR. Accusé lourdement, ce dernier fut défendu jusqu'au bout par
Jean-Paul II, qui le fit protéger par l’immunité diplomatique vaticane.
Roberto Calvi fut retrouvé suicidé, pendu sous un pont de la Tamise.
Plus tard, selon le tueur repenti, c'est la mafia qui a commandité le
crime, ayant perdu beaucoup d'argent dans le crack de la banque.
Michelle Sindona fut empoisonné avec un café à la strychnine, dans une
prison italienne, juste avant sa comparution devant les juges, pour
l'assassinat du liquidateur de la banque Ambrosiano.
L'Opus Dei lâchera la loge P2, qui fut dissoute en 1981.
En 1982, Jean-Paul II procédera à la béatification de Giuseppe Tovini,
fondateur de la banque Ambrosiano.
En 1998, il était établi que l'Opus Dei s'investissait
dans 497 universités, 52 stations de radio, 12 sociétés de production
cinématographique et 38 agences de presse.
La dernière action médiatique de l'Opus Dei date d'avril
1999. De nombreuses organisations caritatives catholiques sont engagées
dans le Balkans. L’archevêque Sgreccia, membre de l'Opus Dei, a rappelé
à l'ordre les responsables de ces organisations.
Il s'indigne des instructions données par le Haut commissariat aux
réfugiés, de faire distribuer des pilules aux jeunes filles violées,
rappelant le caractère mauvais de l'action abortive.
Il souligne que cette distribution est inacceptable. Pour le saint
Siège, les viols ne sont qu'un prétexte pour permettre la contraception
et l'avortement dans les camps de réfugiés du monde entier.
En rétorsion, le Saint siège suspend sa contribution
symbolique de 2000 dollars par an à l'UNICEF.
La porte parole de l'Unicef avait déclaré alors que des centaines de
jeunes filles, parfois âgées de 12 ans, étaient violées dans les camps
et que la distribution de la pilule était la seule solution pour faire
face au drame de ces filles qui risquent des grossesses traumatisantes.
En fait, le parlement albanais autorisera la création d'un ensemble de
services sociaux pour les femmes violées en détresse. Ce projet est
soutenu et financé par l'Opus Dei pour un montant de 2 milliards de
lires.
L'Opus Dei est née sous le franquisme. Cette
organisation travaille pour une re-évangélisation de l'occident. Le
pape Jean-Paul II a donné à cette institution un statut particulier.
Ce n'est pas une légion de prêtres, mais une Œuvre dont la vocation est
la formation de laïcs, visant l’élite de la société.
Si le nombre d'admissions ne diminue point, les nouveaux venus ne
restent pas. Les vocations se révèlent fragiles, et les vœux de
fidélité à l’œuvre inconstants.
Les défections sont nombreuses. L’Opus Dei devient une
organisation de passage. Les militants y viennent jeunes et en grand
nombre, y font leurs études, acquièrent le sens de l'appareil et du
pouvoir, se constituent un réseau d’amitié, puis l’âge venant,
abandonnent l'Opus Dei, sans forcement renier ses principes et ses
valeurs.
Ce comportement expliquerait pourquoi, depuis vingt ans, les effectifs
de l'Opus Dei demeurent stables, malgré les efforts de recrutement. Il
y aurait actuellement environ 85 000 adhérents, dont 1 600 prêtres.
Mais on estime que près de 150 000 personnes ont suivi
la formation Opusienne et que beaucoup de non-inscrits se retrouve
aujourd'hui dans les hautes instances de la société, tant nationale
qu'internationale.
Et cette « garde blanche » du Vatican suscite des
résistances. Aux yeux du grand public, l'Opus Dei a l'image d'une
organisation de contrôle des églises locales au service du Vatican, qui
agit dans l'ombre en faveur d'obscurs intérêts.
Un destin qui n'est pas sans rappeler celui d'une autre
organisation religieuse, qui régna par la terreur sur l'Espagne du
XVIème siècle, avant d'imposer son fanatisme dans l’église universelle
: l'inquisition.
Au nom de leur foi, bien des chrétiens rejettent cette dictature
spirituelle de l’Œuvre et craignent que cette « arme du
pape », ne soit à double tranchant et ne se retourne un jour
contre lui.
J'ai dit F\ A\ L\
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