GLDF Loge : Stella Maris - Orient de Marseille 26/05/2008


La pensée et l'action


« Bien au-delà des soucis de la vie matérielle s’ouvre pour le Franc-maçon le vaste domaine de la pensée et de l’action. »
Cette phrase, énoncée par le vénérable maître au sein de la chaîne d’union, à la fin de nos travaux, m’a toujours interpellé. Pourquoi séparer le vaste domaine de la pensée et de l’action des soucis de la vie matérielle ? Est-ce à dire que l’initié devra pouvoir s’affranchir des contraintes du quotidien pour progresser ?
Afin de pousser jusqu’au bout ma réflexion, quoi de mieux que d’en faire le sujet de la planche que je vous propose ce soir ?

Pensée et action. Ces deux notions s’enchaînent comme une conséquence l’une de l’autre, mais est-ce réellement le cas ? J’ai fini par me convaincre, au fur et à mesure de mon travail, que ces deux outils mis à notre disposition, la pensée et l’action, étaient en réalité plus proche de l’allégorie d’un attelage tiré par deux chevaux, l’un nommé action et l’autre pensée, que l’initié doit savoir guider d’une main sure. Cette image rappelle l’arcane majeur VII du tarot, dénommé le chariot.

Mais entrons dans le vif du sujet.
Nous sommes tous nés un jour, et nous sommes donc tous destinés à rejoindre l’Orient éternel. Contrairement aux profanes, au travers de  l’initiation que nous avons connue, nous avons décidé de mourir pour effacer le vieil homme qui était en nous, afin de renaître plus sage, plus fort et plus beau. Or, une utilisation judicieuse des deux outils que sont la pensée et l’action conditionnent une renaissance initiatique réussie, marquée du sceau de l’harmonie.
Vous avez décidé de renaître, et bien poussons le parallèle jusqu’au bout, et replaçons-nous chacun dans la peau du nouveau-né que nous avons été.
Dans les premiers jours qui suivent la naissance, nous percevons le monde de façon lointaine, car nos sens ne sont pas encore matures. Ce qui nous caractérise le plus, c’est que nous considérons que tout est en nous ; le sein qui nous nourrit, la bouche qui nous embrasse, les bras qui nous soutiennent font partie de notre être. En d’autres termes, tout est moi, et l’autre n’existe pas. Grâce au développement de nos cinq sens, la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher, nous allons prendre conscience que l’autre existe. C’est un vrai drame que de s’apercevoir que le sein qui nous nourrit n’est pas nous !, et c’est un véritable apprentissage de savoir faire le tri entre la main qui fait partie de notre moi et les objets qu’elle saisit et qui ne font pas partie de notre moi. Plus difficile encore, nous devons faire le deuil de notre mère, qui ne fait pas non plus partie du moi. Petit à petit, nous apprendrons que l’autre existe, et nous apprendrons, la plupart du temps, à vivre avec. Cette époque de séparation est une période où nous expérimentons la souffrance, comprenant que certaines choses procurent du plaisir, comme téter le sein ou le biberon, alors que d’autres sont à l’origine de frustrations et de mal-être, voire de souffrance, comme la sensation de froid ou encore de faim. Comme le dit Alain, que je cite, « c’est à travers l’ordre humain, en commençant par sa mère, que l’enfant prend idée de lui-même, fait la différence entre le moi et le non-moi, puis finit par poser la première opposition : moi et les autres ». Ainsi, nos connaissances et nos pensées naissent en réaction aux autres.

Au niveau symbolique, un parallèle peut être tenté entre la situation du nouveau-né après sa naissance et le profane. Le profane a tendance à ramener les événements à sa personne, il est plutôt égocentrique. Si le nouveau-né ne maîtrise pas encore ses sens, ce qui explique qu’il ramène tout à lui, nous pourrions dire que le profane a oublié l’utilité de ses sens en s’enfermant dans sa bulle, pour finir couper des autres, hermétique à tout échange. Heureusement, parmi les profanes, certains vont souhaiter s’ouvrir au monde des autres, ils vont cesser de faire tourner le monde autour d’eux, tout comme le nouveau-né finit par percevoir l’autre grâce à l’épanouissement de ses sens. Ces profanes sont prêts à entamer un chemin initiatique, ils sont demandeurs de la lumière, qu’ils trouveront par des chemins divers et variés, et pour certains d’entre eux, en entrant en Loge. Ainsi, le nouvel initié, enrichi par les différences de l’autre, a saisi son bâton, et s’est mis en mouvement sur son chemin, à la rencontre de lui-même.

Notons quand même que le cheminement du nouveau-né et celui de l’initié ne sont pas exactement identiques. Le nouveau-né scinde son monde en deux : d’un monde unique, il passe à l’existence d’un moi et d’un autre. L’initié, comme tout profane, après avoir pris connaissance qu’il existait deux mondes, celui du moi et celui de l’autre, avait d’abord choisi de se replier sur le territoire de son moi. Mais à la différence d’un simple profane, l’initié a compris que pour mieux explorer son moi, il doit connaître la vision qu’a l’autre de son moi ; l’initié décide de s’ouvrir au territoire de l’autre, et c’est alors qu’il découvre le monde dans son ensemble, le moi et l’autre. La démarche initiatique consiste peut être, et au moins partiellement, à établir une harmonie entre le moi et l’autre.

Passé le premier stade de la différenciation entre le moi et l’autre, l’expérience guidera notre développement. Mais quel est le rôle exact de l’expérience dans notre développement, et comment la définir ? Nous verrons que l’expérience fait appel aux deux outils sujets de ma planche, la pensée et l’action.

Analysons notre situation au quotidien. Chacune de nos actions est suivie d’une réaction, ou d’une absence de réaction. La répétition à l’identique de ce schéma pour une action donnée va nous permettre de mémoriser des situations types. Par exemple, s’approcher du feu entraîne toujours une sensation de brûlure : conclusion, le feu brûle. Cet exemple peut paraître caricatural, mais la démonstration est aussi valable pour des situations plus complexes de la vie sociale où ce sont les répétitions de situations identiques qui vont nourrir notre mémoire, interagir sur nos pensées, alimenter notre expérience et influer sur notre rapport aux autres.
Intéressons-nous à la logique de raisonnement qui domine ce que nous appelons l’expérience.

La logique employée est empirique, elle ne repose que sur la répétition, l’habitude et la coutume ; cette forme de logique basique est la clé de nos pensées. Hume l’avait très justement souligné : c’est uniquement la coutume qui nous sert de support pour inférer nos affirmations. Je traduis en langage clair ce jargon proche de celui d’un logicien à ceux de nos Frères qui ne sont pas des spécialistes : Hume affirme que toutes nos déductions sont effectuées à partir d’habitude ou de coutume : nous avons observé des dizaines de fois que l’action A est suivie de l’action B, en conséquence, notre cerveau traduit cet enchaînement temporel par une phrase logique, du type si l’action A est effectuée, alors l’action B surviendra. Il cite l’exemple du coq qui chante à chaque fin de nuit, juste avant que le soleil se lève. Les paysans en concluent que c’est le chant du coq qui fait lever le soleil. Cet exemple vous paraît trivial, et bien passons maintenant à un niveau disons supérieur, celui de l’éducation. L’éducation nous formate en nous apprenant ce qui est bien et ce qui est mal. Or, comme le dit Hume, les valeurs inculquées par notre éducation ne valent que par des traditions et des habitudes, et leur justification ne vaut guère mieux que le raisonnement du paysan affirmant que c’est le chant du coq qui provoque le lever du soleil. Nos traditions et nos croyances ne valent que pour notre société judéo-chrétienne, et c’est peut être pour cela que nous avons tant de mal à admettre les valeurs des autres civilisations. Leurs coutumes n’étant pas les nôtres, elles en deviennent méprisables ou ridicules. Alain enchérit en affirmant que les pensées mènent tout le monde, alors que personne ne pense. En effet, la plupart des hommes rangent leur opinion du côté du plus grand nombre, et l’opinion du particulier finit par être celle du tout, effaçant ainsi toute originalité. L’expérience de Asch démontre l’importance insoupçonnée de ce phénomène : vous allez vous apercevoir que l’homme social est soumis à un conformisme que vous auriez du mal à imaginer.

Je vous décris cette expérience, car elle est assez édifiante.
Un homme, le cobaye, est placé dans une salle au côté d’autres personnes qu’il croit être comme lui des volontaires. En réalité, les autres sont tous des acteurs. Des tests visuels aux réponses évidentes sont proposés les uns après les autres au soit disant groupe de volontaires.

Chaque intitulé de question est projeté sur un écran. L’expérimentateur a expliqué au cobaye qu’il répond dans un premier temps en utilisant un boitier électronique ; ensuite, au bout d’une minute de réflexion, chaque membre du groupe exprimera oralement sa réponse à chaque question, chacun parlant à tour de rôle, selon un ordre déterminé au hasard. Le cobaye a alors la possibilité de modifier sa réponse en fonction des réponses des autres personnes du groupe, s’il s’est rendu compte qu’il s’est trompé. Evidemment, comme par hasard, le cobaye se retrouve toujours le dernier à dévoiler oralement sa réponse après chaque test, ce qui lui permet de prendre connaissance des réponses des autres. Ensuite, tout est très simple.

Imaginez le test suivant : parmi trois lignes horizontales, désigner celle qui est la plus longue. La réponse est par exemple la ligne du milieu, deux fois plus grande que les autres ; dans un premier temps et sans hésiter, le cobaye valide grâce à son boitier électronique la réponse qui correspond  à la ligne du milieu ; or, à sa grande surprise, lorsque chacun donne sa réponse à voix haute, tous les membres du groupe, tous des acteurs de l’expérience, je vous le rappelle, désignent la ligne du haut comme la bonne réponse, avec des commentaires comme « c’est tellement évident » ou « on se demande pourquoi on passe des tests aussi simples ». Et bien, dans une telle situation, environ deux personnes sur trois changeront d’opinion et se rangeront à l’avis du groupe. Par conformisme, deux personnes sur trois n’oseront pas affirmer une opinion différente devant le groupe, et ce à plusieurs reprises durant l’expérience.

Les techniques de manipulation des foules, comme la publicité, sont fondées sur les observations issues de ces expériences de comportement de groupe. Je ne manquerai pas de vous citer l’homme qui les a développées, puis mises en œuvre au profit d’un gouvernement ou de sociétés multinationales, l’américain Edward Bernays, neveu de Sigmund Freud. Goebbels le considérait comme un maître à penser, et il possédait même un portrait de Bernays dans son bureau.

A notre mode de raisonnement empirique fondé sur les traditions et influencé par le conformisme, il faut aussi ajouter une perception déformée de la réalité qui nous entoure. Les signaux transmis par nos sens sont interprétés par notre cerveau, puis notre pensée utilise cette interprétation en la tenant pour vraie. Or, l’interprétation des sensations perçues par nos cinq sens est susceptible de nous induire en erreur, plusieurs expériences de psychologie l’ont démontré. Par exemple, il est impossible de voir plus de trois faces d’un même cube, mais ça n’empêche pas notre cerveau de reconstruire le cube à partir des trois faces, faisant ainsi un pari sur l’interprétation de l’image réellement transmise par nos yeux. La plupart d’entre nous n’a plus conscience de cette interprétation incessante des sensations transmises à notre cerveau, et de nombreux tours d’illusionnistes reposent sur ce phénomène.

Descartes avait certainement raison lorsqu’il affirmait que la seule certitude pour démontrer notre existence, et après avoir écarté les unes après les autres toutes les sources d’erreurs possibles, c’était « je pense donc je suis ». Associée à une autre de ses pensées, « là où il y a doute, il y a raison » nous possédons deux piliers solides pour participer à la construction de l’homme nouveau qu’est l’initié. Notons, c’est important, que Descartes prônait un doute raisonné et rationnel, et qu’il avait écarté la pratique d’un doute systématique, qu’il jugeait stérile.

Le nouvel initié a fait l’effort de renaître pour réapprendre ; le rôle de la Loge est de lui procurer des sensations dont l’interprétation ne soit pas faussée. Notre parcours initiatique semble, en cela, conforme à une rééducation sensorielle. L’initiation nous fait passer par une suite d’épreuves qui avertissent le futur initié que l’interprétation qu’il fait des sensations en provenance du monde extérieur peut l’égarer. Puis le miroir désigne au nouvel initié son plus grand ennemi, c'est-à-dire lui-même ; le nouvel initié est d’une certaine façon enjoint à quitter le monde du MOI, pour s’ouvrir au monde de l’autre, en utilisant ses sens mais en doutant raisonnablement de l’interprétation de ses sensations. Cette image me rappelle vivement celle de l’arcane majeur VIIII du tarot. On y voit un ermite qui éclaire prudemment le chemin devant lui, en s’aidant d’une lanterne qu’il brandit aussi haut que possible dans l’obscurité.
En Loge, la coutume ne va plus de soi, seul règne le rituel, intemporel, au milieu des symboles dont notre vision et notre pensée se disputent les influences. Le travail sur les symboles fait travailler nos sens et notre pensée, il met en jeu notre cerveau. Petit à petit, il nous fait prendre conscience d’une autre réalité, loin des influences auxquelles sont soumis les profanes.

La vie en Loge fournit aux initiés une réalité tangible. Cette réalité se manifeste au travers d’un rituel dont les actions sont répétées inlassablement au cours de chacune des tenues. L’initié doit comprendre que l’enchaînement d’actions inlassablement répétés n’a pas forcément valeur de causalité, et encore moins de vérité. Il entame alors un chemin difficile, en entrant dans une démarche d’analyse critique des raisonnements et des valeurs qu’ils n’avaient jamais remis en doute, mais qui reposent pourtant sur des coutumes et des usages imposés par un conformisme social puissant.

Nous sommes en recherche d’une harmonie entre la pensée et l’action, harmonie qui se traduit par la création parfaite, en équilibre avec son environnement, et conforme aux souhaits de celui qui en est à l’origine. Le GADLU traduit sa pensée et son action par le Verbe, vecteur puissant de la création divine. Contrairement aux simples humains que nous sommes, le GADLU a connaissance du Tout. L’initié, aussi avancé soit-il sur son chemin, n’a pas connaissance du Tout, et son domaine d’action et de pensée, aussi vaste soit-il, est donc, par définition, limité. Ne l’oublions pas, la pensée, même si elle possède un puissant levier d’influence, n’est pas capable d’instruire l’inconnu.

La pensée pure, conduite au cours de la méditation, participe au bonheur de l’individu en préparant des actions et donc des créations harmonieuses ; cette idée est soutenue par Aristote.
L’action pure, celle qui transforme la matière, conduit aussi au bonheur par l’équilibre harmonieux de la création matérielle dans son environnement.

Evidemment, opératif et spéculatif ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, mais plutôt complémentaires. Le résultat parfait de la pensée et de l’action est une œuvre qualifiée de belle ou peut être plus justement gracieuse, et qui a demandé sagesse et force : le grand œuvre par la voie alchimique, ou le chef d’œuvre par la voie du compagnonnage initiatique.

La capacité de parole est certainement une des caractéristiques les plus évidentes de l’espèce humaine. La pensée de l’homme se manifeste par l’action, et les paroles, qui sont le fruit de l’action des muscles de nos cordes vocales, sont bien le fruit de pensées et d’actions. Parler n’est pas une action comme une autre ; la parole véhicule nos pensées et nos sentiments. La parole permet de communiquer avec l’autre en parlant du passé, du présent et du devenir. Le champ d’action de la parole paraît vaste, c’est celui des mots, et il se décline sur toute la flèche du temps.

Contrairement aux autres actions, les paroles sont plus faciles à mettre en œuvre et de fait, sont moins soumises à la réflexion qui précède ou qui devrait précéder toute action. Je m’explique. Lorsque le comportement d’un individu m’irrite, je sais que si je lui donne un coup de poing, je m’exposerais à des représailles physiques qui auront des conséquences directes sur mon intégrité physique. Par contre, une simple phrase d’avertissement porte moins à conséquence, car je ne risque la plupart du temps qu’une réplique sèche en retour, voire, au pire, quelques insultes. Peut être à cause d’instincts comportementaux hérités des temps préhistoriques, je réfléchirai avant d’agir physiquement sur quelqu’un ou sur mon environnement matériel, alors que j’exprimerai avec moins de retenue des sentiments ou des impressions, sachant qu’ils n’influeront pas directement sur mon intégrité physique ou mon environnement matériel. Je dis « qui n’influeront pas directement », car en définitive les paroles blessent comme les coups, flattent comme des caresses, ou dressent comme un chien. Les paroles agissent sur les représentations mentales de notre MOI, et elles ne sont jamais sans conséquences sur l’autre.

Continuons à nous concentrer sur la parole, et abordons maintenant la notion du champ d’action de la parole.
Je vous l’ai dit auparavant, le champ de la parole est celui des mots. Or, les mots que nous utilisons trompent notre pensée, tout comme le fait notre cerveau lorsqu’il interprète les signaux en provenance de nos cinq sens. Comme le dit Bergson, « notre pensée ne voit pas les choses, elle se contente de lire les étiquettes collées sur elles. La conséquence est que nous vivons dans une zone mitoyenne entre les choses et nous, extérieurement aux choses, extérieurement aussi à nous-mêmes ». Je vous disais tout à l’heure que le domaine de la connaissance était limité pour l’initié, contrairement à celui du GADLU. En voici une bonne illustration avec la parole, puisque n’existe pour nous que ce qui porte un nom. En effet, si nous n’avons pas connaissance d’un nom pour qualifier l’existence de quelque chose d’abstrait ou de concret, alors nous serons incapables de prendre la mesure de cette chose, et elle n’existera pas pour nous. D’où l’importance du nom dans la civilisation égyptienne, où la faculté d’être nommé est une condition sine qua none à la vie spirituelle et éternelle. Dans la genèse, nous retrouvons l’importance du nom, lorsque Dieu présente à Adam un à un les animaux pour qu’il leur donne un nom, et qu’il fasse partie de l’univers d’Adam. «YHWH Elohim façonne de l'adama tout vivant des champs, tout oiseau des cieux. Il (les) amène vers l'Adam pour voir ce qu'il leur crie. Et tout vivant auquel l'Adam crie : tel est son nom. Et l'Adam crie le nom de tout bétail, de tout oiseau des cieux et de tout vivant des champs ».
Dans le monde profane, la parole est souvent dévoyée. En Loge, l’initié a mesuré son importance après une période de silence imposée. Durant la tenue, la parole circule, elle participe à l’égrégore de la Loge. La Loge tout entière s’exprime à travers ce fluide, et la parole n’appartient à personne, elle circule, elle vole de frère en frère, au rythme du rituel et des planches. Elle est animée par une volonté d’échange et baigne dans un monde symbolique, à l’intérieur d’un lieu sacralisé, où les autres s’ouvrent à nous et où chaque mot compte. Les pensées de tous les frères alimentent la parole circulante qui s’échange comme un flambeau symbolique.

Bien penser, bien dire, bien faire.
Voici nos maîtres mots, supportés par le ternaire du compas, de l’équerre et de la règle. Ce ternaire permet à l’initié de tracer non plus de simples schémas, mais de véritables épures à la gloire du GADLU. Arriver à transcender le quotidien par nos pensées, nos actions et nos paroles. Pour cela, il nous faut avoir pris conscience du chemin qu’il nous reste à parcourir. Il ne faudra pas se perdre au milieu des illusions que nous procure l’interprétation de nos sens. Il ne faudra pas non plus se laisser trompé par les mots qui, mal utilisés, peuvent être un carcan empêchant notre moi de progresser.

Finalement, pour répondre à la question que je m’étais posé au début de ma planche, oui, c’est vraiment au-delà des soucis de la vie matérielle que s’ouvre pour le Franc-maçon le vaste domaine de la pensée et de l’action.

Mes frères, méditons pour bien agir.

Xavier D\

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