GODF | Loge : NP | Date : NC |
Planche sur la Constitution et
règlement
général
du GODF - Article II de la Constitution, son actualité, ses limites, évolution possible ou souhaitée. Tout d’abord, rappelons
le
contenu de cet article. « La Franc-Maçonnerie a pour devoir d’étendre à tous les membres de l’Humanité les liens fraternels qui unissent les Francs-Maçons sur toute la surface du globe. Elle recommande à ses adeptes la propagande par l’exemple, par la parole et les écrits, sous réserve de l’observation du secret maçonnique. ». A la lecture de cet
article, mon attention est tout d’abord attirée
par le fait qu’il s’adresse à
tous les Frères quelque soient leur grade et leur position
au sein de
l’obédience. A première vue, on
pourrait
donc dire qu’une connaissance approfondie des principes qui
régissent notre
ordre et des enseignements acquis au fil du temps par la
fréquentation des
Frères et des Loges n’est pas
nécessaire pour l’appliquer. C’est vrai
mais il
n’a en fait pas la même portée pour
tous. Nous reviendrons plus loin sur ce
point. Sur le fond, cet article de
la Constitution me renvoie en effet à ma propre perception
du rôle de la
Franc-Maçonnerie dans le monde profane car :
Engagement
et devoirs.
Si le monde profane met
aujourd’hui en avant la notion de droits, celles
d’engagement et de devoir, qui
sont pourtant en forte corrélation avec celui-ci sont
souvent occultés. Pourquoi ? Parce que respecter le
premier ou remplir le second implique bien souvent du travail, des
contraintes
ou des obligations que peu de gens souhaitent se voir appliquer. Lors de notre initiation,
à
nos premières heures en Franc-Maçonnerie, nous
avons prononcé un serment qui
scelle cet engagement et fixe nos devoirs envers nos Frères
et surtout envers
nous-mêmes. Relevant d’une
décision
individuelle, notre entrée en Franc-Maçonnerie
montre notre volonté affirmée et
notre capacité de remise en question car il suppose de notre
part une prise de
conscience de notre imperfection et de la possibilité de
nous améliorer au sein
du groupe humain que constitue la Loge. Cela
implique que nous
partagions un minimum de valeurs communes avec nos Frères
telles
que la
tolérance, le partage d’un idéal de
liberté,
d’égalité et de fraternité
voire
l’amour. Cela implique aussi que
nous acceptions que notre démarche s’inscrive dans
un cadre initiatique
rigoureux encadré par un rituel où le symbolisme
tient une place nouvelle que
nous ne percevions sans doute pas avant notre initiation et auquel
notre vie
dans le monde profane ne nous a qu’imparfaitement
préparé ou alors peut-être
par le biais de nos croyances religieuses. Lorsqu’en introduction,
je
notais que cet article n’avait pas la même
portée pour tous les Frères, je
voulais en fait distinguer la perception que peuvent en avoir
l’apprenti, le
compagnon et le maître car il ne trouve en fait toute sa
portée que pour le
troisième. En effet, l’apprenti
n’a
qu’une perception de sa propre situation dans son
environnement sans qu’il dispose
pour autant du recul et de la réflexion suffisants pour
entrer en interaction
avec l’univers qui l’entoure. Le compagnon a
déjà acquis
une certaine hauteur de vue liée à la
compréhension de sa personnalité et peut
ainsi trouver sa place au sein de l’univers tout en
distinguant toute la
complexité du monde et en mesurant les
conséquences que les événements
extérieurs peuvent provoquer sur sa propre
personnalité. Il n’est pas encore
capable de « peser » sur le monde
qui l’entoure. En fait, seul le maître
est
véritablement capable d’appréhender le
monde tel qu’il est dans toute sa
sublime imperfection. Il est le seul à disposer
d’un niveau de conscience
suffisant pour entrer véritablement en interaction avec
l’extérieur et pour
pouvoir, avec efficacité, mettre en œuvre les
principes de la Franc-Maçonnerie. Mais même pour lui cette
voie est longue et difficile car l’initiation à ce
grade n’est pas une garantie
qu’il soit transformé en un être de
sagesse capable de disposer de la maturité
nécessaire pour atteindre un degré de conscience
susceptible de comprendre au
lieu de juger ou d’agir au lieu de ne rester un simple
spectateur. C’est par son engagement
dans le quotidien et par sa capacité à
communiquer de façon proactive avec les
autres qu’il pourra alors se connaître et ainsi
connaître les autres, qu’il
pourra changer ce qui l’entoure en se changeant
lui-même mais toujours en
respectant l’humanité et la fraternité
qu’il aura au préalable pratiquées en
loge. De mon point de vue, la
loge n’est ainsi que le laboratoire où le
maître perfectionne sa compréhension
des mécanismes humains tout au long d’un apprentissage où la symbolique,
la réflexion partagée et le
contact avec les membres de la Loge vont lui permettre de se parfaire,
alors
que le monde extérieur est le véritable lieu
où l’engagement maçonnique prend
tout son sens. Pour le maître, il n’y a donc pas
deux états différents, une vie
empreinte de sagesse en Loge et une vie ordinaire dans le monde
profane, mais
un état unique où il tente de mettre en pratique
ses principes de solidarité,
de fraternité, de tolérance et d’amour
par lesquels il pourra réellement
atteindre un état de conscience où il sera en
phase avec lui-même et avec le
monde qui l’entoure. Si j’ai longuement
disserté
sur l’engagement du Franc-Maçon, ses devoirs me
tiennent aussi à cœur et l’un
d’entre eux par-dessus tout. Ainsi, celui auquel
j’accorde le plus d’importance dans ma vie
maçonnique est cité explicitement
dans l’article II. Il s’agit du devoir de
l’observation du secret maçonnique. Pauvre secret maçonnique
qui, depuis près de 3 siècles, est mis
à rude épreuve par nos
« ennemis », mais qui ne peut
être de toute façon dévoilé
tant il est
lié à la perception intime qu’a chaque
Frère de l’expérience spirituelle que
représente la démarche maçonnique. Cependant, depuis quelques
années, je suis frappé par le fait que le secret
maçonnique est mis à mal non
par nos « ennemis » ou par
d’anciens Frères déçus mais
par des
membres actifs qui distillent dans les media des informations sur la
bonne
gouvernance de l’Obédience à des fins
de basse politique interne au GO. Cette
situation est inadmissible et nous devrions tous réagir avec
la plus extrême
sévérité face à ces
pratiques car les frères qui se comportent ainsi
n’ont
compris ni les mécanismes d’une
société initiatique comme la
Franc-Maçonnerie,
ni surtout les principes qui guident notre ordre et ne font que
renforcer
chaque jour davantage l’image d’affairisme de la
Franc-Maçonnerie ternissant
ainsi l’engagement de chaque frère dans le monde
profane. Je crois avoir clairement
exprimé plus avant que les Francs-Maçons ne
constituent pas une élite composée
de surhommes, mais au contraire une assemblée librement
constituée d’hommes
ordinaires ayant fait le choix personnel d’une
démarche difficile demandant un
travail permanent au quotidien. Ces hommes, par la
propagande par l’exemple, par la parole
et les écrits suscitent chez les profanes des
interrogations sur l’origine
de cette sagesse. Cela est vrai aussi bien
dans les sphères familiale ou amicale, mais c’est
d’autant plus vrai dans le
monde du travail où la condition de Franc-Maçon
n’est jamais dévoilée car
pourrait être sujette à de
l’incompréhension pouvant causer du tort au
frère. Ainsi, en entreprise, ses
collègues ne peuvent que s’interroger, sur cette
capacité du frère à toujours
mettre avant le coté positif des situations, à
instaurer confiance et dynamisme
autour d’eux, à focaliser les énergies
pour dynamiser les projets, à motiver
les équipes, à être indulgent envers
les autres, à porter des regards
différents sur chaque situation… Peut-être alors, un
collègue, profane un peu plus curieux ou ayant
déjà conscience d’un manque dans
sa vie, souhaitera mieux comprendre les ressorts de cette
personnalité et à son
tour, guidé par le Frère qui aura pris soin de
comprendre son caractère et aura
sondé ses motivations, pourra à son tour
rejoindre notre ordre. Le Frère aura alors
appliqué à la lettre l’article II car
il aura laissé venir à lui celui qui au
fond de lui-même pressentait ce besoin d’autre
chose et, sans prosélytisme
l’aura engagé dans la Voie Royale qu’est
la Franc-Maçonnerie. J’ai dit. G\
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