Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Le
Tapis de loge au grade de
Maître Il m’a donc fallu attendre plusieurs années et quelques visite extérieures pour constater qu’il Parfois le terme tableau est utilisé pour le désigner mais ce terme de tableau de loge désigne plus communément la liste des membres d e l’Atelier Il est aussi important de relever que la tradition imposait de tracer ce tableau sur le sol ou dans le sable et de l’effacer après chaque tenue quelque soit le grade ; nécessité de discrétion en des temps plus difficiles ou possibilité de créer le temple en des lieux inconnus La présence de ce tapis et son introduction dans le rituel date de 1773 avec la création du GO. D’emblée, notons une différence notoire, celle de la sobriété de ce tapis par rapport aux tapis des 1er et 2nd degrés. Nous sommes ici dans la symbolique de la mort ; la mort, seule certitude réelle que l’Homme possède et pour laquelle Montaigne disait : « Tous les jours vont à la mort, et le dernier y arrive. » 2 couleurs dominantes composent ce tapis: le noir et le blanc ; l’argenté représente le blanc dans la tradition héraldique. Ces 2 couleurs sont en opposition absolue. Le noir est à la fois couleur de la mort; absorption de toutes les couleurs, absence de couleur, Le noir absorbe la lumière et ne la rend pas, il évoque la profondeur. Le blanc, synthèse des couleurs est symbole de la lumière elle-même, couleur du deuil des rois et des divinités qui vont renaître, et est associée à la pureté, la sagesse, la connaissance. Mais il y aussi ambivalence car le noir, fin de temps, fin de la matière est aussi le commencement. Quant au blanc, symbole de lumière absolue, il peut suggère l’absence de vie.Ainsi, les termes qui dans la vie courante évoquent la couleur blanche traduisent une menace de mort. Ne parle t-on pas également de teint livide, blafard, ou pale, Ces 2 couleurs constituent le pavé mosaïque, qui sur ce tapis, n’est plus à sa place habituelle puisqu’une ébauche persiste à la façade ouest. Cela signifie que nous sommes entrés davantage dans le temple En effet, si l’on se réfère au temple de Salomon, nous sommes pénétrés dans le « Hékal » du Temple. Jusque là, nous étions dans le « ulam », et en entrant à l’intérieur du temple ; l’étoile flamboyante qui était á l’orient lors de notre réception au 2º degré, se retrouve ici á l’occident. C’est la première fois que nous pénétrons dans le Temple « spirituel ».Nous apercevons l’emplacement du Debir, là où se trouve notre TRM Le pave mosaïque sur de nombreuses représentations n’est plus constitué de carrés mais de losanges indiquant que pour être passés de l’équerre au compas, la perspective est modifiée. Les regards convergeant vers lui, le tapis de loge sorte de miroir placé au centre du temple a la forme d’un carré long. Le terme carré long ne désigne pas seulement ce que la géométrie actuelle appelle « carré » cette figure dont les 4 côtés sont égaux (le carré parfait) mais selon une ancienne appellation de multiples formes de rectangles et en particulier le carré long du temple mais aussi celui formé entre les 3 piliers. Pour réaliser le carré long, il suffit de juxtaposer 2 carres parfaits. Nous sommes dans le rapport de proportion ½, en référence aux dimensions de l’hekal du temple de Salomon ainsi défini dans le Livre des Rois. Nous sommes dans le domaine de la construction spirituelle. Les tableaux des 1er et 2nd degrés sont dans le rapport 3 et 4, constituant notre célèbre triangle de Pythagore. Nous sommes dans le domaine de la construction matérielle Les ouvertures pratiquées sur l’enceinte du temple correspondent aux portes auxquelles Hiram a rencontré les 3 mauvais compagnons. Il n’y a donc pas d’ouverture sur le mur situé au Nord. Qu’observons-nous ? Au centre, un cercueil dont l’orientation est telle que les pieds sont à l’est et la tête à l’ouest et donc le cote droit au sud et le gauche au nord (même position que les corps défunts dans l’église catholique) Le tableau de maître est ainsi tracé tête à l’occident tandis que les tableaux d’apprenti et de compagnon sont tracés face à l’orient et représentent le temple vu de l’occident. De fait, la marche du compagnon entrant dans le temple pour recevoir l’élévation au grade de maître est significative à ce sujet : il entre à reculons en regardant l’occident, regard tourné vers le passé. En se retournant vers l’orient, il passe de l’équerre au compas, il quitte le concret pour l’abstrait, il entame sa progression spirituelle. Sur ce cercueil est posé un crâne, où l’on distingue la bouche, centre de la parole, sens de transmission ou de non transmission. Le crâne, siège de la pensée, subsiste avec le squelette à l’ultime stade de la putréfaction et constitue l’impérissable. Symbole de mort mais aussi de continuité ; il a participe à notre mort initiatique dans le cabinet de réflexion. Situé au sommet de notre corps lui conférant une position stratégique, il est aussi au sommet de la tête. Sa forme de coupole et sa fonction de centre spirituel le font comparer au ciel du corps humain.C’est pourquoi dans de nombreuses légendes européennes et asiatiques, le crâne humain est considéré comme un homologue de la voûte céleste. Siège de la force vitale du corps et de l’esprit, le crâne est donc utilisé comme réceptacle de la vie à son plus haut niveau Pour nous FM, il prend part au cycle initiatique : le cycle de la mort corporelle qui prélude à la renaissance vers un niveau de vie supérieur. L’homme nouveau sortira du creuset ou l’homme ancien s’anéantît pour se transformer, analogie entre le tombeau de la mort physique et l’athanor de la putréfaction alchimique. Le crâne est la représentation microcosmique d e l’univers et est : représentation de l’unité : l’un (c'est-à-dire l’humain et par extension l’esprit humain dans son crâne) est dans le tout (le tout étant l’univers) et tout (l’esprit universel) est dans l’un ( le crâne) » Symbolisant la matière sous l’influence de l’esprit, il devient donc symbole de perfection spirituelle. Le crâne est aussi symbole d’égalité car quand la chair quitte les os tous les crânes se ressemblent.. Le crâne n’a plus alors de passé, ni de présent, ni d’avenir, ni d’identité. Ses yeux ne voient pas, ses oreilles n’entendent plus, sa bouche ne parle pas.Il conserve cependant une expression humaine et un air sympathique. Sous le crâne, 2 tibias entrecroisés selon la croix de St André, croix en forme de X et dont les traverses sont de même longueur. Cette présentation n’est pas sans évoquer le drapeau des pirates. La croix dans une fonction de synthèse et de mesure, symbolise l’union du ciel et de la terre, l’arbre de vie, le lieu sacré où fusionne l’espace et le temps. Avant de devenir le signe de reconnaissance des chrétiens puis leur symbole, le croix fut sans doute l’un des 1ers symboles magiques et mystiques universels utilisés par les hommes pour représenter une orientation dans l’espace tels que les 4 points cardinaux, les 4 saisons, les 4 éléments. La croix est la base de tous les symboles d’orientation, elle est point de rencontre, carrefour et en ce sens symbole de destinée et de devenir La croix est l’un des 4 symboles fondamentaux avec le cercle, le carre et le centre. Elle établit une relation avec ceux- ci. En effet par l’intersection de ses 2 droites, elle définit le centre et ouvre celui-ci vers l’extérieur. Elle s’inscrit dans le cercle qu’elle divise en 4 parties égales ; elle crée le carré et le triangle lorsque ses extrémités sont reliées par 4 droites. Les tibias, de nature immortelle, sont les os des jambes Ils sont recouverts de cette chair de nature mortelle qui donnera lieu à la putréfaction Ils sont les os du mouvement, permettent nos déplacements, nous permettent d’aller vers les autres et donc de communiquer avec l’extérieur à l’opposé du crâne qui lui, s’adresse à l’intériorité de l’être. Représentant l’équilibre et associes au crâne, les tibias ne seraient-ils pas signe de la force vitale nécessaire pour ne pas révéler le secret à ceux qui ne sont pas prêts à l’entendre. Quant à ce secret, ce savoir, comment Hiram l’a-t-il obtenu ? Comment a-t-il acquis cette Connaissance et quant à nous, sommes-nous prêts comme lui à tous les sacrifices ? Y a t-il une limite à notre engagement ?, Pour poursuivre l’examen de ce tapis, une équerre et un compas séparés sont disposés aux extrémités du cercueil. L’équerre symbole matérialiste se situe á l’orient aux pieds du maître, le compas symbole de l’esprit est disposé à l’occident, au-dessus de la tête. Ces 2 outils sont sépares car le chantier est interrompus en raison de l’agression commise par les 3 mauvais compagnons. A l’Est, d’un côte de la porte ; se trouvent à nouveau l’équerre et le compas superposés cette fois-ci sur le volume de la loi sacrée : le compas placé sur l’équerre tel l’esprit sur la matière. Placés ainsi, ces 3 éléments nous évoquent l’autel des serments. De l’autre côté de la porte, la planche à tracer nous rappelle que l’on ne peut bâtir sans plan et sur celle-ci figurent les signes graphiques qui donnent les clés de l’alphabet maçonnique. Ce système est basé sur l’emploi de tirets et de points à partir d’une grille de neuf cases Cette représentation figure également le développement dans le plan de la pierre cubique par le carré magique constitué entre ses extrémités ainsi que les 4 espaces délimités par les diagonales. En conséquence, il s’agit d’un plan qui trace la voie vers la réalisation spirituelle Sur le cercueil, figure également l’épitaphe avec les 2 lettres MB, lettres présentes aussi sur : nos tabliers qui désigne au REAA Mohabon le fils du père. Au rite français, ces initiales signifient Mac Benah : la chair quitte les os. Cette définition de fils du père nous mène directement au coeur de la transmission. Hiram est responsable de la construction sur le chantier par une sorte de délégation qui, lorsqu’il disparaît peut être confiée à d’autres. Ceci est possible car Hiram a été retrouvé. Le Maître est mort, mais il renaît au travers des autres, perpétuant ainsi le cycle de la vie humaine à l’image de la fleur qui meurt lorsque le fruit la remplace C’est l’image de l’ouroboros, cercle parfait de l’éternel recommencement La découverte du tombeau nous confirme la mort du maître mais elle indique aussi que la mort n’est pas une fin en soi et que ce qui importe c’est la continuité de la transmission Le travail du Maître et son voyage continuent au 3e degré,au sein de la loge, où il revit avec les Apprentis, les Compagnons et les Maîtres, leurs initiations et leurs morts successives, nombreuses étapes et mutations vécues dans la fraternité de l’atelier Mais pour retrouver ce maître Hiram un autre symbole nous est indispensable. Sur ce tapis, il est le seul élément de couleur représenté par la branche d’acacia et ses jolies fleurs jaunes. Comme à chaque grade de loge bleue, il y un symbole végétal, symbole de vie, rappel de la nature qui nous entoure Une forme de justice immanente fait d’ailleurs participer la nature à la découverte de la dépouille de celui qui a été assassiné par traîtrise. Nous pouvons citer par exemple le rameau qui permet de retrouver Polydor dans la légende de Priam contée par Virgile mais aussi le père d’Enée. Le symbolisme de l’acacia apparaît dans la FM spéculative à partir de 1730 Pourquoi l’acacia ? Cette plante résiste à la putréfaction et à la dessiccation c’est dire sa vigueur et résistance. C’est donc tout naturellement qu’elle représente la loi de toute vie et est symbole d’immortalité. Arbre sacré chez les égyptiens, rameau des initiés dans les tribus arabes, arbre funéraire, l’acacia annonce une sépulture et en même temps la vie par son feuillage vert. Selon Patrick Négrier, il existe un acacia blanc, symbole de putréfaction et un acacia noir, symbole d’imputrescibilité Ainsi, l’aspect initiatique du drame d’Hiram associé au symbole de l’acacia implique à la fois une idée de mort mais aussi de vie mais fait passer ici ce végétal de la main d’un coupable à la main d’un innocent Pour conclure, comprendre la mort qui est inéluctable pour toute chose, c’est la vivre Pour tout maître maçon, la mort n’est que le début d’une nouvelle vie A\ B\ |
7256-2 | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |