La Mer et le Bateau démâté

Homme libre toujours tu chériras la mer a dit Baudelaire. Le mythe est le fondateur de la tradition, et les francs maçons sont attachés à la tradition. Tradition qui est transmise par l'initiation et le rituel. Il sont de la plus haute importance, nous avons le mythe d'HIRAM.

L'origine de la navigation remonte aux premiers âges de l'humanité, environ 4000 ans avant J.C. L'enjeu de la maîtrise des océans se conçoit aisément: (commerce, exploitation, conquête). Le navigateur doit apprendre à se servir des outils dont ils dispose l'un générateur de cercle , l'autre la règle des lignes droites.

Les marins Francs Maçons ont pour ces outils un penchant sentimental, en Franche Maçonnerie, ces outils sont des outils actifs qui se rapportent à l'esprit. Ces outils symbolisent donc les qualités dont doivent faire preuve le Franc Maçon pour bien naviguer.

Il se trouve que dans l'un de ses grades, la classe  maçonnique du régime rectifié présente l'âme humaine sous forme d'un vaisseau démâté.
Ce qui signifie, « Je trouve ma force dans le silence et l'espérance », par conséquent, ne désespère pas, voilà qui nous ramène au deuxième grade, lorsque aussi démunie soit-il dans la « brume » dans son mental, le compagnon avait réussi à « plonger »  au tréfonds de son coeur, comme le lui avait conseillé le Vénérable maître, et à trouver l'obscurité profonde, le silence prometteur et la Paix profonde. Ainsi,quelle que soit sa faiblesse apparente, son navire démâté se retrouve sur une mer calme, vrai reflet du calme mental, qu'il à réussi à établir dans les replis de son coeur et, qui est la condition siné qua non, du succès de l'étape suivante à laquelle il arrive maintenant.

D'après la tradition biblique, l'être humain est à la foi terrestre et céleste. Son vêtement terrestre, ou corps , est constitué de poussière provenant de l'univers et son fondement céleste est insufflé par le DIVIN;

L'essence de l'âme comporte donc trois degrés, et l'âme unie au corps n'est pas un principe simple, mais la réunion de trois éléments hiérarchisés:

NEFESH;  ROUAH   et NESHAMAH.

NEFESH (souffle esprit vital) est l'âme végétative de base, celle qui donne le mouvement au corps: dans Genèse 1.20 , on parle de NEFESH h'ayah ou insufflation de la vie animal, le NEFESH est souvent assimilé au sang.

ROUAH: est l'âme de l'esprit(esprit intellectuel), le souffle venant de DIEU. Dans Genèse 1.2, on parle de ROUAH élohim mérah éfet: le souffle divin qui plane sur l'univers non encore formé. En fait, il apparaît ici que l'âme est d'origine divine, et l'être humain, en possédant l'âme « rouah » est créé à l'image de DIEU.

NESHAMAH: est le souffle dans haut, il faut se référer à Genèse 2.7 ou, on parle de « nishmath'ayim »( le souffle des deux vies, laissant entendre qu'il y a une autre vie ailleurs.

Si nous avons une âme, c'est que DIEU nous a créé. Personne n'a jamais vu ni rencontrer d'âme, mais l'âme est la seule partie de nous qui survit après la mort, c'est par l'âme que l'on accède à l'éternité.

« Pensez donc à la mort » rappelle l'adage chrétien, « il faut passer sa vie à préparer sa mort », adage fort ma compris généralement puisque, loin d'être morbide, il précise qu'il faut passer sa vie à faire en sorte, que la mort du corps sucite la résurrection dans la LUMIERE DIVINE.

La perfection de l'âme n'a lieu que dans ce monde-ci. Le navigateur est un cherchant, il participe à une initiation, à une prise de conscience, il est rare que le marin reviennent de mer sans avoir appris quelque chose, cette navigation avec son symbolisme possède un langage qui lui est propre, c'est un art qui réclame tout à la foi, rigueur et intuition, prudence et hardiesse, humilité et obstination.

Le Franc Maçon, est lui aussi en chemin d'initiation. L'initiation, est une route qu'il faut s'efforcer de suivre, malgré les embûches, d'une route qui ne supporte pas l'immobilisme, ni le confort, le Franc Maçon est un homme comme les autres, mais placé entre l'équerre et le compas, entre la réalité et l'idéal, qu'il nous faut aller de toutes nos forces vers notre idéal, c'est note voyage. Le troisième grade doit donc nous apprendre à nous préparer, à REALISER cette PREPARATION.

L'importance de cette préparation, c'est de comprendre qu'il ne s'agit pas de « jouer un rôle symbolique », mais, de nous transformer, de réaliser une transformation intérieure que les deux premiers grade nous a poussé à mener à bien.

Frère Second Surveillant que le compagnon fasse avec vous autour de ces tristes restes, les neuf voyages emblématiques.........

Le candidat doit toujours avoir « le dos tourné vers les tristes restes », dit le rituel. Ce n'est pas  les tristes restes qu'on lui demande de regarder, mais au contraire, le plus large horizon possible, en toutes directions. Ses regards se dirigent donc vers toutes les directions circulairement, sans jamais regardre le centre de la pièce.

Les tristes restes c'est « le vieil homme » de SAINT PAUL, il ne doit avoir aucun égard, ni aucun intérêt, pour ce qu'il doit abandonner de lui même, car le but, pour trouver le calme après la tempête, c'est d'abandonner le veil homme afin de trouver la force dans le SILENCE et L'ESPERANCE.

Car celui qui voyage dans une terre étrangère… nous dit encore le rituel. La « terre étrangère », c'est la vie que nous menons actuellement, la plupart des hommes ont depuis longtemps renvoyé leur guide, pensant être assez intelligent pour conduire leurs vies tout seuls. Mais combien d'hommes politiques influents, qui pourtant dirigent le monde, vont en secret consulter des voyants( es)?.

Ils savent bien dans leur for intérieur, qu'ils ne sont nullement maître du déroulement du destin.

Heureux celui qui, s'étant bien étudié lui même à pu connaître ses défauts, apercevoir son ignorance et sentir qu'ils a besoin de secours, car ils a déjà fait le premier pas vers la Lumière.

Bien sur, encore et toujours l'étude de soi, se perfectionner pour que tout soit calme comme la mer du bateau démâté, on doit abandonné tout ça « le petit moi » pour, l'expression populaire étant bien consacrée, « sauter le pas » pour parfaire ce qu'il faut accomplir

Oswald WIRTH a dit: A force de parcourir le monde en tout sens, afin de s'instruire de tous les secrets de son art, le Franc Maçon, ne pouvait manquer d'acquérir une vaste expérience, dont il ne demandait qu'a faire profiter ses frères.

Louis Claude de SAINT MARTIN, présente lui aussi cette analogie, entre l'âme de l'homme et le symbole du navire lorsqu'il écrit:

Lorsque tu voudras offrir ton sacrifice, sur l'autel de la régénération spirituelle pour sanctifier ton être, le purifier, et le remplir de trésor de l'amour, implore le nom du fils, invoque le nom du fils, conjure le nom du fils, unis-toi au nom du fils, et ton cœur, sera chargé en une victime de consolations, de façon qu'il ne croira plus aux mêmes pouvoirs affligeants de ton ennemi, et que tu sentiras ton vaisseau porté légèrement sur les vagues, par les vents les plus favorables, sans la moindre apparence de danger ni d'écueils.

Il s'est aussi demandé: pourquoi les sages et les prudents chérissent ils la Lumière?

Et la réponse est, c'est qu'ils savent que la Lumière et l'Âme de l'homme sont deux flambeaux qui ne pourront jamais mourir.

Vénérable Maître le voyage se termine, et comme il n'y a pas de belle histoire qui ne se termine sur une belle image; imaginons un navire battant pavillon Maçonnique au long d'une traversée qui durera tant qu'il aura des hommes en quête de paix, d'égalité et de fraternité.

Vénérable Maître, j'ai dit.

A\ G\