Obédience : NC | Site : http://www.artsetprogres.org | 31/01/2005 |
L’Ombre
Tout
le monde a déjà vu les
ombres chinoises qui sont opposées à la
lumière pour pouvoir être
représentées
sur un mur.L’ombre permet de calculer la distance ou la hauteur par rapport au soleil. Elle permet aussi de connaître l’heure sur les cadrans solaires. L’expression
bien
connue : « être dans
l’ombre de quelqu’un » a un
côté
péjoratif où il semble que cet autre
placé devant prend toute la place, les
honneurs, la lumière. Mais
dans ce
« rôle » absolument
négatif, il couvre, protège, le temps peut
être
qu’à maturité nous arrivions
à toute notre plénitude. L’ombre du cabinet
de réflexion où le profane se trouvant
aux entrailles de la terre est en voie d’initiation, et
où durant ce laps de
temps, il médite et se fait à cette
ténébreuse. Elle l’entoure et semble se
mouvoir. Il devra dans cette caverne faire la distinction entre
l’apparence et
la réalité, et croire en la lumière,
car « c’est la nuit qu’il est
beau à
la lumière » ( Edmond Rostand –
Cyrano de Bergerac) Il aura un symbole dans
cette « caverne »
devant les yeux, qu’il ne comprendra pas tout de
suite : un coq, qui
annonce le lever du soleil, la lumière, la connaissance. Les rites initiatiques de
l’antiquité comportaient des
épreuves nocturnes : le postulant traversait une mort
symbolique dans un lieu
obscur, pour devenir un homme nouveau et renaître
à la vie spirituelle. Pour
connaître son autre facette, son moi intérieur. Un
conte d’Andersen, l’Ombre,
décrit la vie d’un dieu individu,
dominé par les caprices féroces de
l’ombre,
équivalent au reflet du double. L’ombre fait peur
et nous suit
du début à la fin de notre vie. Elle
s’oppose à la lumière et
représente les
choses fugitives, cruelles changeantes. Elle devient notre entité, notre âme. Celui qui perd son ombre a vendu son âme au diable, dit-on ! L’ombre est souvent liée à la mort. les morts n’ont plus d’ombre. L’absence d’ombre s’explique chez certains personnages chinois de trois façons : Par la perméabilité du corps à la lumière Par la sortie des limitations de l’existence corporelle. C’est la conditions des immortels Par la position centrale du corps à l’aplomb du soleil au zénith. Dans cette position le corps n’a plus d’ombre la voix plus d’écho. Les
grecs célébraient les
sacrifices à midi, à l’heure sans
ombre. Cela confère une image
d’éternité au
moment solennel. Pour
moi l’ombre
représente le secret, le côté obscur et
caché des choses, avec les promesses
d’indices amenant à la clarté,
à la lumière... Je l’associe aux
ténèbres, à la
terre, aux entrailles, aux démons, à
l’autre envers de nous qui nous révulse. Au
tréfonds de soi. Au
repliement. Au déni. L'Ombre nous met
face à tout ce que nous haïssons, depuis les
contenus obscurs de notre
inconscient jusqu'aux reflets de notre monde. L'Ombre c'est ce que nous
rejetons, ce que nous refusons obstinément de voir. Le temps passé à se parfaire, à apprendre et tel un papillon, enfin un jour, éclore. L’ombre représente aussi la lune. Et en loge quand le soleil est au Nadir, il est minuit. A cet instant la lune est supposée donner tout son éclat. L’éclat
de
l’ombre ! D’après
les anciens
rituels, les trois lumières de la loge sont : le
soleil, la lune et le
Maître. La lune représentant en loge le
secrétaire, opposé au soleil qui lui
représente l’orateur. La
lune, est placé à
la gauche du Christ sur la croix. Elle
figure
« croissante » dans le
« Tableau d’Apprenti »
et également
dans le « Tableau Compagnon ».
Elle est associée symboliquement à
l’eau. L’ombre
comme la lune
sont considérées magiques, maléfiques,
mais indispensables. Elles ont une
action sur toute chose de la terre en opposition aux aspects
bénéfiques du
soleil. La
lune représente
l’Argent, le soleil l’or. Le mal, le
bien. Toutes les gnoses reposent sur
ce conflit latent, elles présentent le chemin de retour de
l’âme vers la
lumière, comme constitué d’alternances
entre phases sombres et phases claires.
Négatif – positif. L’ombre
est un reflet, une
image en négatif de la lune. Puisqu’elle est
ombre, elle ne
peut que rester parterre, sur ce chemin où l’on va
retrouver les symboles
«noirs et blancs» des damiers et des
échiquiers, des pavements sacrés, des
labyrinthes sur le sol des cathédrales, du
côté noir et du côté blanc
etc. Sur
ce chemin où l’on voyage vers la
lumière de la connaissance, parfois entre la
droite (lumineuse, aurorale) parfois entre la gauche
(obscure,
crépusculaire). Ces deux
directions se
révèlent être l’Orient et
l’Occident de l’âme. L’Occident
est relatif au
corps et l’Orient à l’âme
universelle, à la forme et à l’origine
de la lumière
par opposition à l’Occident qui est le monde des
ténèbres. L’ombre noire, le yang, le mal. Mais le Bien et le Mal peuvent être considérés sous leur aspect énergétique, à savoir énergie positive et énergie négative, plutôt que bon et mauvais Les grottes, les tombes, ces lieux obscurs et plus encore l’enfer. Là où brûlent nos âmes. Les
entrailles chaudes de
la terre, refuges pour certains. Lieux symboliques et de
méditations pour
d’autres. La terre regorgeant de richesses, de
métaux précieux… Dans
la nuit de l’âme,
seule brille l’étoile-guide (étoile
polaire, étoile des bergers, des Rois
mages) l’étoile est l’image symbolique
de la lumière salvatrice. Lumière
et ténèbres
sont les deux faces d’une même
réalité. La lumière voile en
dévoilant, les
ténèbres dévoilent en voilant. La
lumière engendre et dissipe ses propres
ombres, mais elle est formée d’opacité. Leurs couleurs sont
symboliques : L’or ou le jaune
représentant
le soleil, représente le Sud, la pureté, la
lumière céleste , ou le
souffre, la trahison, l’adultère Le noir
représentant les ténèbres, symbolise
le Nord, le
froid, l’obscur, le symbole du néant, de
l’erreur, de ce qui n’est pas et
s’associe à la nuit, à
l’ignorance, au mal, à ce qui est faux. En fait
«
Il y a des gens qui n’embrassent que l’ombre ceux
là ne possèdent que
l’ombre du bonheur (« le Marchand de
Venise » Williams
Shakespeare) Sa couleur charbon
évoque le processus de la
combustion, et renferme une idée d’un autre vie. L’étude
des ombres paraît
avoir été l’une des bases de la
géomancie antique et de l’orientation. L’orientation
est un
symbolisme cher au Soufisme, lui permettant en respectant le rite
ternaire de trouver
la lumière d’Allah au sortir de leur cellule
obscure. Je
n’ai pas de
conclusion à ce que je viens de vous dire, car tour
à tour je suis dans
l’ombre, d’autres fois dans la lumière.
Beaucoup de travail à faire pour sortir
de la grotte où je voudrais dominer les
ténèbres, et trouver la clarté, la
voie
et maintenir le cap. Gisèle
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