Obédience : NC | Loge : NC | 10/01/2009 |
Le
Créationnisme Introduction Le
créationnisme est à l’ordre du jour
dans le temps présent.
Défenseurs et opposants
s’affrontent dans
des combats parfois âpres, parfois feutrés. Mais ce qui est le plus
caractéristique, notamment chez les opposants,
est l’absence de la connaissance des textes sur lesquels
s’appuient leurs
adversaires. Aussi, par
souci d’objectivité, voudrais-je demander de se
mettre dans la peau d’un
habitant d’une planète gravitant autour de
l’étoile SIRIUS
qu’un engin spatial aurait déposé en
cette année 2009 sur la
planète TERRE. Et qui voudrait
s’informer des tenants et
aboutissants de ce problème qui divise actuellement une
frange de la population
humaine. N’ayant
subi aucune imprégnation culturelle terrienne, il pourrait
se permettre de
poser les questions peut-être naïves qui
amèneraient probablement les
haussements d’épaules des spécialistes
trop spécialisés pour oser mettre en
cause leurs croyances philosophiques, quelles qu’elles soient. Cet
extraterrestre, appelons-le SYRIAK,
demanderait certainement : « La
population humaine dont l’effectif actuel
approche les 7 milliards d’unités, comporte un peu
plus d’un milliard d’hommes
et de femmes qui font allégeance à la religion
chrétienne. Ces
chrétiens, et parmi eux les plus
nombreux à savoir les Catholiques, sont-ils
créationnistes ? » Que
pouvais-je lui répondre sinon lui demander de lire avec moi
des extraits du CATECHISME DE
L’EGLISE CATHOLIQUE ? « Quel
est ce document ? Quelle
est son origine ?» serait
certainement la question suivante. Le Catéchisme de
l’Eglise catholique Le 25 juin
1985, lors d’une assemblée extraordinaire du
Synode des Evêques, le vœu a
été
émis par les « Pères du
Synode » que soit rédigé un
« Catéchisme » de
toute la doctrine catholique tant sur la foi que
sur la morale. En
1986, le travail a
été confié à une commission
de 12 Cardinaux ou Evêques
qui était présidée
par l’actuel Pape BENOIT XVI,
à l’époque le Cardinal RATZINGER.
6 années de
travail ont été nécessaires pour
rédiger le document qui a été soumis
à
l’approbation du Pape de l’époque Jean-Paul
II, document qu’il a approuvé le 25
juin1992. Sa publication a été
ordonnée
par ce Pape le 11 octobre 1992. « Comment
est-il structuré ? »
demanda par après SYRIAK. Je n’ai aucune
difficulté pour préciser que
ce document de 561 pages est, après un prologue,
divisé en 4 parties
intitulées : Deuxième partie LA CELEBRATION DU MYSTERE CHRETIEN Troisième partie LA VIE DANS LE CHRIST Quatrième partie LA PRIERE CHRETIENNE Chacune de
ces parties est divisée en SECTIONS et chaque section en
CHAPITRES, eux-mêmes
divisés en ARTICLES dont les éléments
sont détaillés en versets
numérotés. « Comme
tu vas certainement devoir au cours de
notre entretien me citer l’un ou l’autre texte »,
ajouta SYRIAK, « borne-toi lors de cet exercice à citer
le n° du verset ainsi que,
éventuellement, la page du document où je
pourrais le retrouver ». LA SAINTE ECRITURE « Pour
commencer l’exercice, parle- moi de ce
qui dénommé LA SAINTE
ECRITURE ». Allons-y
fut ma réponse. Voici, SYRIAK,
ce
que tu peux trouver à ce sujet dans ce CATECHISME .
L’article 3 du
chapitre deuxième (Dieu
à la rencontre
de l’homme) de la Première section (Je
crois-Nous croyons) est consacré à LA
SAINTE ECRITURE. Au verset
104 (page 35), il est affirmé que : « Dans
l’Ecriture
Sainte,
l’Eglise trouve sans cesse sa nourriture et sa force, car en
elle, elle n’accueille
pas
seulement une
parole humaine, mais ce qu’elle est
réellement : la Parole de Dieu. » Et au
verset 105, il est précisé que : « Dieu est
l’auteur de
l’Ecriture Sainte – La
vérité divinement
révélée que contiennent et
présentent les livres de la Sainte
Ecriture, y a été consignée sous
l’inspiration de l’Esprit Saint. » Ainsi
que : « Notre
Sainte
Mère l’Eglise, de par sa foi apostolique, juge
sacrés et canoniques tous les
livres tant de l’Ancien
que du Nouveau
Testament, avec toutes leurs parties,
puisque rédigées sous
l’inspiration de l’Esprit saint, ils ont Dieu pour auteur
et qu’ils ont été transmis
comme tels à l’Eglise
elle-même » Et comme si
cela ne suffisait pas, il est ajouté au verset 107, page 36)
que : « Les livres
inspirés
enseignent la vérité
.…il faut déclarer que les livres de l’Ecriture
enseignent
fermement, fidèlement et sans erreur la
vérité
… » « Tout
cela me semble très clair »,
me dit SYRIAK, « je vois que tu as entre tes mains deux
livres appelés l’ANCIEN TESTAMENT et le NOUVEAU
TESTAMENT, autrement dit LES
EVANGILES. Font-ils tous deux partie de l’ÉCRITURE
SAINTE que les versets cités
du CATECHISME ont évoqué ? » Certainement
fut ma réponse. « Mais que
comporte cette Ecriture Sainte
et qui a établi son contenu », a été la
question suivante. Je t’ai
déjà donné la réponse ci
avant. Elle se
trouve au verset 105, à savoir que c’est
l’Eglise elle-même qui les a jugés
canoniques et sacrés. Le
verset 120
(page 38) nous le précise : « C’est
la
Tradition
apostolique qui a fait discerner à
l’Eglise que les écrits
devaient être comptés
dans la liste des Livres Saints.
Cette
liste intégrale est
appelée CANON des Ecritures. Elle comporte pour
l’Ancien testament 46
écrits et 27 pour le nouveau. » « Une
question me brûle les lèvres.
LA GENESE fait-elle partie de ce Canon des
Ecritures ? » ajouta SYRIAK. Que
pouvais-je lui répondre sinon que le paragraphe suivant du
verset 120 fournit la liste du CANON des Ecritures qui commence évidemment
par la GENESE, le premier livre de l’Ancien
Testament. Le
verset suivant, 121, déclare aussi : « L’Ancien
Testament est une partie inamissible de l’Ecriture
sainte. Ses
livres sont
divinement inspirés et conservent une valeur permanente car
l’ancienne alliance
n’a jamais été
révoquée. … Les Chrétiens
vénèrent l’Ancien Testament comme vraie
parole
de Dieu. » Et SYRIAK de
poursuivre : « L’écrit consigné
dans la GENESE enseignerait
donc fidèlement et
sans erreur la vérité. Parce
qu’il
aurait Dieu pour auteur, ce ne
serait pas une parole humaine, mais ce
qu’elle serait réellement, la
vraie Parole de Dieu. » Tu as bien
résumé ce qui vient d’être
énoncé. « Quelque
chose me chiffonne quand même. Il
est dit que l’Ancien Testament est une
partie inamissible de l’Ecriture Sainte. INAMISSIBLE, cela
signifie quoi ? » Eh bien SYRIAK,
INAMISSIBLE signifie, en
théologie chrétienne, que cela ne peut pas
être effacé. « Non !
Tu me surprends. » me
dit SYRIAK « Et cela même si, à la lueur
des
connaissances certaines du moment, certains textes sont sans conteste
faux, ils
ne peuvent être biffés du LIVRE
SACRE. » « Exact »,
fut ma réponse. « C’est
donc pour
cela que le 7 octobre dernier, le Pape BENOIT
XVI a cru bon d’enregistrer avec le concours de la
télévision publique
italienne, la RAI, le premier chapitre de l’Ancien Testament. Et cette prestation a
été projetée sur grand
écran dans la « Basilique
Sainte
Croix de Jérusalem » de Rome.
D’autres personnes, vedettes du
spectacle notamment, se sont relayées pour lire
entièrement l’intégralité
des
textes religieux du Livre catholique. » Cette prestation permet de croire que le Primat de l’Eglise catholique croit dur comme fer au créationnisme tel qu’il est décrit dans les premières pages de la GENESE. Il serait indécent de ma part, SYRIAK, de dire ce religieux n’ajoute aucune foi à ce qu’il a tenu à déclamer ! Et que ce ne serait qu’un comportement hypocrite ! « Puisque
la GENESE de l’Ancien TESTAMENT est dite la
VRAIE PAROLE DE DIEU », dit SYRIAK,
« parle-moi un peu de son contenu. Mais
limite-toi pour
l’instant à
ce qui concerne la création
du monde matériel». La création du monde matériel Apprends, SYRIAK, qu’il existe deux versions de la création du monde juxtaposées et très différentes l’une de l’autre : elles sont aisément repérables parce que l’appellation de la divinité est différente. Dans l’une appelée la VERSION SACERDOTALE, le terme utilisé est ELOHIM, (qui sera traduit dans le texte ci-après par DIEU). Dans l’autre VERSION, la YAHVISTE, c’est YAHVE accompagné de Adonaï (qui sera traduit dans le texte ci-après par la dénomination YAHVE DIEU). « Commence donc par le texte de la version sacerdotale relative à la création du monde matériel », dit SYRIAK.. Au commencement était le Néant. Ce n’est certes pas exprimé de cette manière, mais comment interpréter autrement le verset 1.1 libellé comme suit : « Au commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre ». « Avant
la
création, rien n’aurait
existé ! Hormis
la personne divine. Même pas l’atome
géant initial dont on parle
tant pour le moment. » Au verset 1.2, le narrateur a tenu aussi à préciser que : « Or la Terre
était vide et vague, les ténèbres
couvraient
l’abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux ». Pour asseoir sa démonstration que la création se serait déroulée réellement en 6 journées, le « Prophète » qui aurait reçu les confidences du Créateur, a cru nécessaire de définir très vite les notions de jour et de nuit. Aussi avait-il ajouté aux versets 1.3 et 1.4 que : « Dieu
dit :
Que la
lumière soit »
et la lumière
fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et
Dieu sépara la lumière et les
ténèbres. Dieu
appela la lumière Jour et les
ténèbres Nuit. Il y eut un
soir et il y eut un matin :
premier jour ». « Mais, » me dit SYRIAK, « même inspiré par l’ « Esprit Saint », le propos est incohérent ! Il suppute l’existence de la lumière alors que l’astre qui la produit, le Soleil, et l’astre qui la reflète, la lune, sont incréés ? » Eh oui, ta remarque est correcte, car ce n’est que 3 jours plus tard que ces astres sont fabriqués: « Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années ; qu’ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer la Terre et il en fut ainsi. Dieu fit les deux luminaires majeurs ; le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit, et les étoiles. Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres, et Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et un matin : quatrième jour ». (Versets 1.14 à 1.19) « Le narrateur affirmait donc que, déjà au soir du 2ème jour de la création, la Terre était surmontée d’une voûte. Mais celle-ci était vide de tout objet. Ce n’est qu’au 4ème jour qu’il la peuple d’étoiles. Et lui donne également le rôle de voie de déambulation du soleil et de la lune qui servent de séparateurs des débuts et fins des journées éclairées. » Il y a même plus, SYRIAK, tant le soleil que la lune pouvaient arrêter sur ordre leur circulation sur cette coupole. « Et cela est
arrivé ? Si oui,
quand ? » Oui, lors de la conquête du Sud palestinien par les Israélites. Lorsque YAVEH,, à la demande de JOSUE, a interdit tout mouvement au Soleil et à la Lune.. « Et cela se trouve dans les textes de l’Ancien Testament ? » Oui, aux versets 10.12 à 10.14 du LIVRE DE JOSUE de l’Ancien Testament libellé comme suit: « C’est
alors que JOSUE s’adressa
à YAHVE,
en ce jour où YAHVE
livra les
Amorites aux Israélites.
JOSUE dit en
présence d’Israël : Soleil, arrête-toi sur
Gabaon, et toi Lune sur la vallée
d’Ayyâlon ! » Et le Soleil
s’arrêta, et la Lune se tint
immobile jusqu’à ce que le peuple se fut
vengé de ses ennemis. Cela
n’est-il pas écrit dans le livre des
justes. Le soleil se tint immobile au milieu du Ciel
et près d’un jour
entier retarda son coucher. Il
n’y a
pas eu de journée pareille, ni avant ni depuis,
où YAHVE ait
obéi à la voix d’un homme ». «
Etonnant. Si
je comprends bien, au soir du 1er jour de la
création, le Ciel et la
Terre, même si leur nom est déjà
prononcé, restaient indifférenciés. Eau et
terre ne formait qu’une masse informe. Quelle tâche
la divinité s’est-elle
aussi imposée pour le lendemain ? » Simplement, SYRIAK, de séparer les eaux. Et c’est pourquoi, en ce 2ème jour, le Livre sacré dit : « Dieu dit : Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux et il en fut ainsi. Dieu fit le firmament qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d’avec les eaux qui sont au dessus du firmament, et Dieu appela le firmament Ciel. Il y eut un soir et il y eut un matin : deuxième jour ». (Versets 1.6 à 1.8) « Le
ciel est
donc créé. Bien séparé du
reste. Sa « coupole »
retiendrait les eaux « supérieures » :
celles qui donnent la pluie. » Oui, SYRIAK. Et cette vision des choses est confirmée par des versets ultérieurs du texte. Comme ceux contenus dans le récit du Déluge, et notamment le verset 7.11 libellé comme suit : « En l’an 600 de la vie de NOE, le second mois, le dix-septième jour du mois, ce jour-là jaillirent toutes les sources du grand abîme et les écluses du ciel s’ouvrirent ». Autrement dit, YAHVE rompit les digues qu’il avait posées le 2ème jour pour séparer les eaux d’en bas et celles d’en haut « Mais,
au 2ème
jour de la création, la terre était encore
« mélangée » aux eaux « inférieures » ? »
C’est exact, car ce n’est en effet que le jour suivant, le 3ème jour, que la séparation de la Terre et des eaux se fait. « Dieu dit
Que les eaux qui
sont sous le Ciel s’amassent en une seule masse et
qu’apparaisse le continent
et il en fut
ainsi. Dieu appela
le continent
Terre et la masse
des eaux Mers et
Dieu vit que cela était bon ».
(versets1.9 à 1.10). « Entre
nous,
n’est-ce pas une façon poétique de
décrire des évènements,
d’élaborer une
explication de la naissance du monde à la mesure des
connaissances des hommes
de ce temps-là ? » Je pourrais le concevoir, SYRIAK, si l’on accepte qu’il n’y ait dans ce texte aucun message d’inspiration divine. Et qu’il ne s’agit que d’une fable d’origine toute humaine ! Mais le nouveau Catéchisme de l’Eglise catholique interdit une telle façon de voir. « Pourquoi
ne
prends-tu ces textes que dans leur sens
littéral ? »
Simplement parce que j’ai l’honnêteté intellectuelle de me replacer dans l’ambiance de ceux qui les ont écrits. On oublie actuellement ce qu’avait proclamé en 1893 le Pape LEON XIII dans son encyclique PROVENDITISSIMUS DEO : « Les livres de l’Ancien Testament et du
Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, tels qu’ils ont
été reconnus par
le Concile de Trente, doivent être reconnus comme
sacrés et canoniques, non pas
en ce sens que, composés par le genre humain, ils ont
ensuite reçus son
approbation, ni seulement qu’ils contiennent la
révélation sans aucune erreur,
mais parce qu’ ils ont été
écrits sous l’inspiration du Saint Esprit et ont
ainsi Dieu pour auteur ». « Il
est
difficile d’être plus explicite. Mais maintenant
que l’on en a mis en évidence
les contradictions de ces allégations de façon
irréfutable, ne pourrait-on
franchir l’impasse par le biais d’une lecture
allégorique. » Ce serait, SYRIAK, en totale contradiction d’ailleurs avec ce quoi est dit dans les versets que je t’ai cité du Catéchisme. Et les torturer de cette manière n’est qu’une fuite pour se préserver de l’angoisse éventuelle qui serait consécutive à une prise de position plus rationnelle ! « Tu
m’as parlé
de la version sacerdotale de la GENESE relative à la
création du monde
matériel. Mais
l’autre version, la Yahviste,
que dit-elle ? » Le texte est très
laconique et est celui-ci : Au temps
où Yahvé Dieu
fit la terre et le ciel, il
n'y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et
aucune herbe des champs n'avait encore poussé, car Yahvé Dieu n'avait pas fait
pleuvoir sur la terre et il n'y avait
pas d'homme pour cultiver le sol. Toutefois, un flot montait
de terre et
arrosait toute la surface du sol. « Difficile
d’être plus concis !
Les deux versions ne coïncident pas.
Tout est donc une question de foi. » LES CARACTERISTIQUES
DE LA FOI Je le pense SYRIAK. La
foi est un acte humain, énonce le titre du verset 154 de la
page 44. « Serais-tu
sur la même longueur d’onde
que les auteurs du Catéchisme ? » Je n’ai
pas dit cela. « Et
pourquoi ? » Tu vas
immédiatement comprendre lorsque je t’aurai lu le
contenu de ce verset 154. « Et que
dit-il ? » Je te livre
le texte : « Croire
n’est possible que par la grâce
et les secours intérieurs du Saint Esprit.
Il n’en est pas moins vrai que croire est
un acte authentiquement humain.
Il n’est contraire ni à la
liberté, ni à
l’intelligence de l'homme et de faire confiance aux
vérités révélées
par
Lui. ….
Dès lors il est encore moins
contraire à notre dignité de présenter par la foi la
soumission plénière de notre intelligence
et de notre volonté au Dieu qui révèle
et d’entrer ainsi en communion
intime avec Lui. » Plus loin,
aux versets 156, 157 et 158 consacrés à la
« La Foi et
l’Intelligence », on
insiste : Verset 156
(page 45) « …
Néanmoins pour
que l’hommage de notre foi fut conforme à la
raison, Dieu a voulu que les
secours intérieurs du
saint Esprit
soient accompagnés de preuves extérieures de sa
Révélation. C’est ainsi que les miracles
du Christ et des saints, les
prophéties, la propagation et la
sainteté de l’Eglise, sa
fécondité
et sa stabilité sont
des signes certains de la Révélation,
adaptés à l’intelligence de
tous, des motifs de crédibilité qui montrent que
l’assentiment de la foi n’est
nullement un mouvement aveugle de
l’esprit. » « Moi »,
interrompt
SYRIAK,
« je te dis que l’on me fait tourner
en rond tout comme le chien qui pivote sans arrêt sur lui-même
pour attraper le bout de sa queue. Croire aux
miracles et aux prophéties permettrait de me prouver la
véracité de la
Révélation qui est attestée dans
l’ÉCRITURE SAINTE par qui ? Mais
simplement les Prophètes ! Allons donc, restons un
tant soit peu
sérieux . » Laisse-moi
continuer en te lisant deux autres versets : Verset
157 : « La foi est
certaine , plus certaine que toute
connaissance humaine, parce qu’elle se
fonde sur la Parole même de Dieu qui ne peut
mentir ….
La certitude que donne la lumière divine
est plus grande que celle QUE DONNE LA LUMIERE DE LA RAISON
NATURELLE » Verset
159 : « Bien que la foi
soit au
dessus
de la raison, il ne peut jamais y avoir de
désaccord entre elles. Puisque le même
Dieu qui révèle les mystères
et communique la foi a fait descendre dans l’esprit humain la
lumière de la
raison, Dieu
ne
pourrait se nier Lui-même, ni le vrai contredire le vrai.
C’est
pourquoi la
recherche
méthodique, dans tous les domaines du
savoir, si elle est menée d’une
manière
vraiment scientifique et si elle suit les
normes de la morale, ne sera jamais
opposée à la foi :les
réalités profanes
et celles de la foi trouvent leur origine
dans le même Dieu. Bien
plus, celui
qui s’efforce
avec persévérance et humilité de
pénétrer le secret des choses,
celui-là, même
s’il n’en a pas conscience, est conduit par la main de Dieu,
qui les soutient
et les fait comme ils sont. » « Restons
sérieux. La foi serait donc au dessus
de la raison, plus certaine que toute
connaissance. », résume SYRIAK,
« Et en
plus jamais la recherche méthodique menée de
façon scientifique
ne pourrait jamais donner de résultat qui
contredirait l’objet de la foi. Il faudrait croire
ce qui est inscrit
dans les Livres Saints et notamment ce qui est relatif à la
création du monde,
tant inerte que vivant, dans LA GENESE
de l’ANCIEN TESTAMENT. Même si cela est contredit
par l’accroissement des
connaissances. C’est tout simplement aberrant ! ».
Comme cela a été le cas, SYRIAK, notamment dans l’affaire GALILEE. Loin de moi de croire que les théologiens qui l’ont forcé à abjurer étaient de fieffés coquins. Ils croyaient que la terre était le centre du monde. N’ayons pas la mémoire courte. Les textes de GALILEE ayant reçu une grande diffusion pour l’époque, inquiétèrent le SAINT OFFICE de l’Eglise catholique. Et l’étude qui s’ensuivit donna lieu en 1616, à un avis stipulant que : « La proposition que le soleil soit au centre
du monde et soit immobile est absurde et fausse en philosophie et
formellement
hérétique, étant contraire
à la Sainte Ecriture. » « La
proposition
que la terre n’est pas le centre du monde et n’est
pas immobile, mais qu’elle
se meut aussi d’un mouvement diurne, est également
une proposition absurde et
fausse en philosophie et considérée en
théologie ad minus erronea in
fide. » « La
décision de 1616 n’était pas si grave
que cela pour GALILEE qui n’est même pas
nommé ! » Mais en 1632 GALILEE publie son livre « Dialogo sopra i due massimi sistemo del mondo » dans lequel sous forme dialoguée il défend la thèse de la mobilité de la terre autour du soleil. C’en est trop pour le Magistère catholique. Le Tribunal de l’Inquisition se saisit de l’affaire et le condamne en 1633 en le déclarant : « suspect
d’hérésie comme ayant cru une doctrine
fausse et contraires aux Saintes et
Divines Ecritures ». GALILEE se soumet, il abjure « ses erreurs », est « assigné à résidence » à ARCETRI près de FLORENCE. Les « Dialogo » sont évidemment mis à l’index. « Est-il réel que GALILEE
a dû, le 22 juin 1633, se
mettre à genoux pour prononcer son
abjuration ? » C’est exact. Et j’imagine sans peine son désarroi lorsqu’il a été obligé, pour échapper au bûcher, d’avouer avoir été : « …
soupçonné
véhémentement
d’hérésie,
c’est-à-dire d’avoir maintenu et cru que
le Soleil est au centre du
Monde et immobile, et que la terre n’est pas au centre et se
meut. Pour ce,
voulant effacer dans l’esprit de
vos Eminences et de tout chrétien fidèle ce
soupçon véhément, à juste
titre
conçu contre moi, j’abjure et je maudis
d’un cœur sincère et avec une foi non
simulée les erreurs et les hérésies
susdites, et en général toute autre erreur,
hérésie, et entreprise contraire à la
Sainte-Eglise ; je jure à l’avenir
de ne plus rien dire ni affirmer de vive voix, et par écrit,
qui permette
d’avoir de moi de semblables soupçons, et
s’il devait m’arriver de rencontrer
un hérétique et présumé
tel, je le dénoncerais à ce Saint-Office,
à
l’inquisiteur ou à l’ordinaire de mon
lieu de résidence. » « C’est
écoeurant ! Lui que l’observation avait
convaincu de la véracité de la
théorie. Et l’obliger en sus à se
conformer en délateur ! » Mais cela a été, SYRIAK. Et le sera encore en tout lieu où le pouvoir théologique sera maître absolu. Cela existe toujours dans certaines contrées de ce XXIème siècle. « Mais comment peut-on imaginer que l’on puisse,en 1992, à la fin de ce XXème siècle, oser maintenir les vieilleries cosmologiques de l’Ancien Testament lorsque le développement des instruments d’observation et d’exploration a fait le bond prodigieux qui a permis de préciser un tant soit peu la connaissance, mais un peu énorme par rapport au connu du début du XVIIème siècle. Si l’on avait dit aux théologiens de 1633 que non seulement la Terre n’était pas le centre du monde, mais que le soleil n’était qu’une étoile quelconque parmi les cent milliards que compte la Voie Lactée, notre galaxie, que ce soleil n’était même pas au centre de la galaxie, que cette galaxie n’en était qu’une parmi un nombre incommensurable d’autres, quelle aurait été leur attitude à l’encontre du prétentieux ». Evidemment, SYRIAK. Mais
laisse-moi continuer et te citer
les versets 174, 176,
180 et
184 à la page 49.
La FOI y est
encore évoquée. Verset
174 : « Le message
de l’Eglise est donc véridique et
solide,
puisque c’est chez
elle qu’un seul chemin de salut apparaît
à travers le monde entier. » Verset
176 : « Le foi
est
une adhésion personnelle à Dieu
qui se révèle.
Elle comporte une adhésion de
l’intelligence et de la volonté à la
Révélation que Dieu a faite de
Lui-même par ses actions et ses paroles. » Verset
180 : « Croire est
un acte humain,
conscient et libre, qui correspond à la
dignité de la personne humaine. » Verset
184 : « La foi est
un avant-goût
de la connaissance qui nous rendra bienheureux dans la vie
future. » « J’y
perds le peu de latin que j’ai
encore à mon âge. Alors, éclaire moi. Jusqu’à
présent, on ne fait que parler de « Révélation »,
de « Parole de Dieu ». Et l’on ne peut
même pas citer qui était
l’interlocuteur auquel Dieu aurait dicté son
enseignement. Comme
dans une autre religion,
l’intermédiaire était un archange,
l’archange GABRIEL. Le
sujet est-il évoqué dans le
Catéchisme ? » Non pas de
manière explicite. Au verset 288, tu liras simplement que « …
la vérité de la création
s’exprime-t-elle
avec une vigueur croissante dans le message des prophètes,
dans la prière des
psaumes et de la liturgie, dans la réflexion de la sagesse
du Peuple
élu ». « Un peu
court quand même !
Toujours la même rengaine.
Le message
des prophètes !»
ne put se retenir de dire SYRIAK.
« On ne fait que
parler de
Dieu. Je voudrais
en savoir quand même
un plus sur ce démiurge ». La réponse
donnée à cette question, tu la trouves
à la page 57 où l’on te dit que DIEU, « CELUI QUI
EST », EST
VERITE ET AMOUR. Dieu est
proclamé VERITE au verset 216
parce
que ; « La
vérité de Dieu est sa
sagesse qui commande
tout
l’ordre de la création et
du gouvernement du monde. Dieu qui,
seul, a créé le ciel et la terre, peut seul
donner
la connaissance véritable de toute chose
créée dans sa relation à Lui. Dieu est vrai aussi quand
Il se
révèle : l’enseignement
qui vient de Dieu est une doctrine de vérité. » Dieu est
proclamé AMOUR au verset 219 car « …Dieu
a tant aimé le monde qu’Il a donné son
Fils unique .» A la page
58, il est ajouté que « Croire
en Dieu, c’est …connaître la grandeur
et la majesté de Dieu. Oui Dieu est si grand qu’il
dépasse notre science ». La toute
puissance de Dieu est multiple : (verset 268 – page
66) il faut croire « … qu’elle est universelle puisque Dieu qui a
tout
créé, régit tout et peut tout,
aimante car Dieu est notre père,
mystérieuse car seule la foi peut la discerner quand elle se
déploie dans la
faiblesse. » « Tiens,
tiens. Dieu
régit tout et peut tout.
Un petit goût
de prédestination. De dessein
intelligent. ». Ne brûle
pas les étapes, SYRIAK.
Ecoute le
contenu du verset 286 à la page 69, où
l’on t’explique que : « L’intelligence
humaine a la capacité
certes de trouver déjà une réponse
à la question des origines. En effet,
l’existence de
Dieu le
Créateur peut être
connue avec certitude par ses œuvres grâce
à la lumière de la raison humaine,
même si cette
connaissance est souvent obscurcie et défigurée
par l’erreur. C’est
pourquoi la foi vient confirmer et
éclairer la raison dans la juste intelligence de cette
vérité … » « Parlons-en
de ses œuvres » . Tu dois lire ce qui est
écrit aux pages 71, 72
et 73 sur le Mystère de la Création. Ainsi tu
apprendrais par la lecture du
verset 295 que Dieu a créé par sagesse
et amour : Nous croyons que Dieu a créé le
monde selon sa sagesse.
Il n’est
pas le
produit d’une
nécessité quelconque,
d’un destin aveugle ou du hasard. Nous
croyons
qu’il procède de la volonté libre de
Dieu qui a voulu faire participer les
créatures à son être, sa sagesse et sa
bonté. Ainsi que
par le verset 296 que Dieu crée de rien : « Nous
croyons que Dieu n’a besoin de rien
de préexistant ni d’aucune aide pour
créer. La création n’est pas non plus
une
émanation nécessaire de la substance
divine. » Ou par le
verset 299 que Dieu crée un monde ordonné et
bon : Si Dieu crée avec
sagesse, la création est
ordonnée. ….
Notre intelligence,
participant à la lumière de l’Intellect
divin, peut entendre ce que Dieu nous
dit par sa création, certes non sans grand effort et dans un esprit
d’humilité et de respect devant le
Créateur et son œuvre…
L’Eglise a dû, à maintes reprises,
défendre
la bonté de la création, y compris du monde
matériel » « Arrête-toi »,
me dit SYRIAK,
« le monde matériel n’est pas
ordonné». Laisse-moi
encore l’occasion de te citer quelques versets sur le MONDE
VISIBLE. Ainsi au
verset 338 de la page 79, tu apprendras que : « Il
n’existe rien qui ne doive son existence à son
créateur.
Le monde a commencé quand il a
été tiré du
néant par la parole de Dieu : tous les
êtres existants, toute la nature,
toute l’histoire humaine s’enracinent dans cet
événement primordial ;
c’est la genèse même par laquelle le
monde est constitué, et le monde a
commencé ». « Arrête-toi !
Tout ce qui se passe
dans le monde matériel doit son existence à Dieu. Les tremblements de terre,
les tsunamis dévastateurs, les
éruptions volcaniques, les ouragans, tous les
phénomènes meurtriers qui ne
doivent rien à l’action humaine se
réalisent selon les plans imaginés par la
divinité ! Une
divinité que l’on
proclame sage, aimante, etc. On
est en
plein délire. » Laisse-moi
t’asséner cette dernière
évocation avec le verset 341 consacré
à la beauté de
l’Univers : « L’ordre
et l’harmonie du monde créé
résultent de la diversité des êtres et
des
relations entre eux. L’homme les découvre
progressivement comme lois de la
nature. Ils font l’admiration des
savants. La beauté de la création
reflète l’infinie beauté du
créateur.
Elle doit inspirer le respect et la soumission de
l’intelligence de l’homme et de sa
volonté ». « Pardonne-moi », précise SYRIAK, « Les savants dont il est question dans ce verset, sont-ils aveugles ? Des lois de la nature existent certes, mais ce monde dans lequel nous sommes immergés, n’est pas statique. Tu ne vois que mouvement et changement. Ce qui est perçu du réel n'est jamais deux fois semblable à lui-même. a terre tourne sur elle-même. Elle tourne autour du soleil qui tourne sur lui-même et se déplace dans notre galaxie, la Voie Lactée qui elle-même se rapproche ou se distancie de ses voisines. L’observation astronomique décèle d’autres galaxies dont nous percevons des lumières émises il y a des millions, voire des milliards d’années. Elles occupent à l’heure présente d’autres positions dont nous ne savons rien. Des émissions phénoménales de rayons X nous arrivent. Jamais notre planète n’occupera la position qu’elle a à cet instant. Le soleil gaspille son énergie. Il a ses orages. Il éructe ses gaz. Des taches naissent, puis disparaissent. A chaque moment, il est autre. Et sur cette terre, les cours d’eau érodent les continents, des montagnes naissent, d’autres s’amenuisent, les sédiments se déposent, les plaques continentales se déplacent, les volcans crachent leurs gaz et cendres, les météorites tombent. Tant dans sa composition, sa structure que la disposition de ses éléments constitutifs, la terre sera différente dans 100 ans de ce qu’elle est aujourd’hui. Et l’on nous présente cette création comme achevée, ordonnée et harmonieuse ! » Je dois
t’arrêter, SYRIAK. Tu trouves la
réponse à ton
interrogation au verset 310 de la page 75 : « Pourquoi
Dieu n’a-t-il pas créé un monde
aussi parfait qu’aucun mal ne puisse exister. Dieu pourrait
toujours créer
quelque chose de meilleur. » « Et quelle
est la réponse à cette
question ? » Ne
m’interromps pas SYRIAK. Refrène ton
impatience, et tu connaîtras la
suite du verset : « Cependant
dans
sa sagesse et sa bonté infinie,
Dieu a voulu créer un monde « en
état de cheminement »
vers sa perfection
ultime. Ce devenir
comporte dans le
dessein de Dieu
avec l’apparition de certains êtres, la disparition
d’autres, avec le plus
parfait aussi le moins parfait, avec les constructions de la nature
aussi les
destructions. Avec le bien physique, existe donc aussi le mal
physique, aussi
longtemps que la création n’aura pas atteint sa
perfection. » « Comment
oses-tu
appeler cela une réponse ! J’admire la
pirouette. Une telle phrase permet
de ne jamais être contredit.
En plus
elle introduit une notion que l’on commence à
entendre depuis quelques
années : le fameux DESSEIN
INTELLIGENT. Une
admirable
volte-face qui en fait ne fait que contredire tout ce qui est
proclamé dans
l’ÉCRITURE SAINTE ». Eh oui, SYRIAK, cette volte-face était annoncée dès le verset 302 de la page 73 : « La création a sa
bonté et sa perfection propres, mais
n’est pas sortie toute achevée
des mains du créateur.
Elle est créée
dans un état de cheminement (in
statu
viae) vers une perfection ultime à atteindre,
à laquelle Dieu l’a destinée.
Nous appelons DIVINE
PROVIDENCE les dispositions par lesquelles Dieu
conduit la création
vers cette perfection. Le
témoignage de
l’Ecriture est unanime ; la sollicitude de la divine providence
est
concrète et immédiate, elle prend soin de tout, des moindres petites
choses jusqu’aux
grands évènements du monde
et de l’histoire. Avec force, les livres
saints affirment la souveraineté absolue de Dieu dans le
cours des
évènements…. » « Dieu
a créé un monde matériel
inachevé selon ce
verset. Mais Dieu
avait bien en tête la
création d’un monde parfait.
Et à
chaque instant qui se passe, la souveraineté absolue de Dieu
est présente. Il
en prend soin. J’en
déduis que toute catastrophe naturelle qui n’est
pas le
ré »sultat d’une
activité humaine a Dieu comme architecte.
Un grand architecte bien mal intentionné
dois-je en déduire ! Je comprends pourquoi tu
n’as voulu jusqu’à présent
évoquer que le création du monde
matériel. Cela
te permet de montrer toute l’incohérence du
propos ». Le monde
matériel qui aurait été
créé par la divinité est, SYRIAK, comme
les rédacteurs
du CATECHISME sont bien obligés à
l’heure actuelle d’admettre, en constate
évolution. Ce
non achèvement - et toutes ses
manifestations catastrophiques
- n’a rien à voir avec une quelconque faute des
premiers humains, une
désobéissance aux commandements de Dieu. «Continue
l’examen des textes.
Il est temps maintenant de
s’intéresser au
monde du vivant ». Nous allons
cheminer de la même manière.
Et voyons
en premier lieu les textes de la GENESE. « Quelle
est la version sacerdotale ? » Il y a eu
en premier la création des plantes terrestres : Dieu
dit : « Que la terre
verdisse de verdure : des
herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre
selon leur
espèce des fruits contenant leur semence »
et il en fut
ainsi. La
terre produisit de la verdure : des herbes portant semence selon leur
espèce,
des arbres donnant selon leur espèce des fruits contenant
leur semence, et Dieu
vit que cela était bon.
Il y eut un
soir et il y eut un matin : troisième
jour. « Etonnant, les
plantes à chlorophylle ont besoin de la lumière
solaire pour se
développer. Et
le soleil n’a été
créé
que le 4ème
jour ! » Ne sois pas si exigeant. La lumière a été créée le premier jour. Pour les animaux vivant dans les eaux ou peuplant l’air, la création est survenue le 5ème jour. Dieu
dit : « Que les eaux
grouillent d'un grouillement d'êtres vivants et
que des oiseaux volent au-dessus de la terre contre le firmament du ciel
» et il en fut ainsi. Dieu
créa les grands serpents de mer et tous
les êtres vivants qui glissent et qui grouillent dans les
eaux selon leur
espèce, et toute la gent ailée selon son
espèce, et Dieu vit que
cela était bon. Et Dieu les bénit et dit:
« Soyez
féconds, multipliez,
emplissez l'eau des mers, et que les oiseaux multiplient sur la terre.
»
Il
y eut un soir et il y eut un matin : cinquième
jour. Le 6ème jour sont arrivés les autres animaux : Dieu
dit : « Que la terre
produise des êtres vivants selon leur espèce:
bestiaux, bestioles, bêtes sauvages selon leur
espèce
» et il en fut ainsi. Et Dieu fit les bêtes
sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur
espèce
et toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu
vit que cela était bon. « Et le genre
humain ? » C’est aussi au cours de ce 6ème jour, mais après la création des animaux terrestres : Dieu
dit : ° Faisons l'homme
à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils dominent
sur les poissons de
la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les
bêtes sauvages et toutes
les bestioles qui rampent sur la terre.
» Dieu
créa l'homme à son image, à l'image de
Dieu
il le créa, homme et femme il les
créa. Dieu
les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez,
emplissez la terre et soumettez-la; dominez sur les poissons de la mer,
les
oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre.
» Dieu
dit : « Je vous donne
toutes les herbes portant semence, qui sont
sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits
portant
semence : ce sera votre nourriture. » A
toutes les bêtes sauvages,
à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui rampe
sur la terre et qui est animé
de vie, je donne pour nourriture toute la verdure des plantes
et il en fut
ainsi. Dieu
vit tout ce qu'il avait fait : cela était très
bon. Il
y eut un soir et il y eut un matin : sixième
jour. « Cette version me paraît simple. La divinité
après avoir créé le ciel et la
terre, un firmament pour séparer les eaux, fait
naître les continents et les
mers, fait pousser les végétations,
agrémente le firmament du soleil, de la
lune et des étoiles, peuple d’animaux les mers et
le ciel, par après les terres
et finalement crée l’homme et la femme
à son image. Et met toute la création
à
leur disposition et usage. ». Les versets 355 à
370 du
Catéchisme ne font référence
qu’à cette version de la GENESE. Les versets
suivants font appel à l’autre version, la
Yahviste : Au temps où Yahvé
Dieu fit la terre et le ciel,
il n'y avait encore aucun arbuste des champs
sur la terre et aucune herbe des champs n'avait encore
poussé, car Yahvé Dieu
n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour
cultiver
le sol. Toutefois, un flot montait de terre et arrosait toute la
surface du
sol. Alors Yahvé
Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il
insuffla dans ses
narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant . Dans cette version, après la création de la terre et du ciel, l’homme fait d’argile reçoit la vie de Dieu. Yahvé
Dieu planta un
jardin en Éden , à l'orient, et il y mit l'homme
qu'il avait modelé. Yahvé
Dieu
fit pousser du sol toute espèce d'arbres
séduisants à voir et bons à manger, et
l'arbre de vie au milieu du jardin, et
l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le
jardin et de là il se divisait
pour former quatre bras. Le
premier s'appelle le Pishôn
: il contourne tout
le pays de Havila, où il y a l'or; l'or de ce pays est pur et
là se trouvent le bdellium et la pierre de
cornaline. Le deuxième fleuve s'appelle le Gihôn
: il contourne tout le pays de Kush. Le troisième fleuve
s'appelle le Tigre
: il coule à l'orient d'Assur. Le quatrième
fleuve est l'Euphrate.
Yahvé
Dieu prit
l'homme et l'établit dans le jardin d'Éden pour
le cultiver et le garder. Et Yahvé Dieu
fit à l'homme ce commandement : « Tu peux manger de
tous les arbres du jardin. Mais
de
l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras
pas, car, le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible
de mort.
» L’étape suivante est la création d’un jardin où poussent des arbres. Mais déjà se profile l’idée de la mort pour l’être humain s’il n’obéit pas à son créateur. Yahvé
Dieu dit
: « Il
n'est pas bon que l'homme
soit seul. II
faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie »
Yahvé
Dieu
modela encore du
sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et
il les amena à
l'homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait
porter le
nom que l'homme lui aurait donné. L'homme donna des
noms à tous les bestiaux,
aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes
sauvages, mais, pour un homme, il ne
trouva pas l'aide qui lui fût assortie. Les animaux terrestres et la gent ailée sont créés ensuite selon le même procédé que pour l’homme. Mais l’homme leur est supérieur puisqu’ils doivent tous défiler devant lui pour recevoir leur nom. « Comment
un paléontologue chrétien peut-il se
satisfaire d’un tel texte. Le premier homme aurait donc connu
les grands
reptiles disparus voici 65 millions d’années, les
brontosaures, tyrannosaures
et iguanodons par exemple. Et aussi des
pré-hominidés, comme
le PROCONSUL, le PARANTHROPE,
l’OREOPITHECUS, ou des hominidés comme
l’Homme de Toumaï, ORORIN,
l’Australopithèque robuste ou gracile,
l’Homo Habilis, l’Home Erectus, l’Homo
sapiens archaïque, l’Homo sapiens de Neandertal,
tous ces êtres qui sont
disparus de la planète ». Ecoute la suite, SYRIAK. . Alors Yahvé Dieu
fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses
côtes et
referma la chair à sa place. Puis,
de la côte qu'il avait tirée de
l'homme, Yahvé
Dieu façonna une femme et
l'amena à l'homme. Alors celui-ci s'écria : « Pour le coup, c'est l'os
de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera
appelée "
femme"', car elle fut tirée de l'homme, celle-ci
! » C'est pourquoi l'homme quitte
son père et sa mère
et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair. Or tous deux
étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte
l'un devant
l'autre. « Il
ne faut pas être grand clerc pour constater que
les deux versions sont très différentes. Alors
que dans la première, l’homme et
la femme sont créés ensemble.
Et en
tout dernier lieu. Dans
celle-ci,
l’homme est créé en premier lieu, la
végétation, les animaux terrestres et les
oiseaux viennent après son apparition sur terre. Et comme
l’homme pourrait
s’ennuyer dans sa solitude, la divinité toute
rempli de sollicitude, lui
fabrique une femme à partir d’une de ses
côtes. Mais
pourquoi le
Prophète qui a reçu les confidences du Tout
Puissant tient-il à faire remarquer
que l’homme et la femme étaient nus. Et
que cela n’entraînait aucune gêne. Même
plus, aucune honte. Je ne comprends pas ». Tout simplement parce que cela est une introduction à l’idée de la faute : du PECHE ORIGINEL sans lequel la religion chrétienne n’aurait pas pu se développer. Le serpent était
le plus rusé de tous les animaux
des champs que Yahvé
Dieu avait faits. Il dit à la femme :
« Alors,
Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?
» La
femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit
des arbres du jardin. Mais du
fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en
mangerez
pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort. »
4 Le
serpent répliqua à la femme: « Pas du tout! Vous ne
mourrez pas! 5 Mais Dieu sait que, le jour
où vous en mangerez, vos
yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien
et le
mal. » La femme vit que l'arbre
était bon à manger et
séduisant à voir,
et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le
discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna
aussi à son mari, qui était avec elle, et il
mangea. Alors
leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; ils
cousirent des feuilles de figuier et se
firent des pagnes. Ils entendirent le pas de Yahvé
Dieu qui se promenait dans
le jardin à la brise du jour, et l'homme et sa femme se
cachèrent devant Yahvé Dieu
parmi les arbres du jardin. Yahvé
Dieu appela l'homme : «
Où es-tu?
» dit-il. « J'ai entendu ton pas dans
le jardin, répondit l'homme; j'ai eu peur parce
que je suis nu et je me suis caché. »
" Il reprit : « Et qui t'a
appris que tu étais nu? Tu as donc mangé de
l'arbre dont je t'avais défendu de
manger! »' L'homme
répondit : « C'est
la femme que tu as mise auprès de
moi qui m'a donné de l'arbre, et j'ai mangé! » Yahvé
Dieu dit à la
femme : « Qu'as-tu
fait là? » et la femme
répondit : « C'est
le serpent qui m'a séduite, et j'ai
mangé. » Alors Yahvé Dieu
dit au serpent: « Parce
que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les
bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton
ventre et tu
mangeras de la terre tous les jours de ta vie. Je mettrai une
hostilité entre
toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t'écrasera
la tête et tu
l'atteindras au talon b. » A
la femme, il dit :
« Je multiplierai
les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. Ta
convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi.
» A l'homme, il dit :
« Parce
que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as
mangé de l'arbre dont je
t'avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de
toi!. A force de
peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira
pour toi
épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs. A
la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que
tu retournes au
sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu
retourneras à la glaise. » L'homme appela sa femme
« Ève
», parce qu'elle fut la mère de tous les vivants. Yahvé
Dieu fit à
l'homme et à sa femme des tuniques de peau et les en
vêtit. Puis Yahvé Dieu
dit : « Voilà
que l'homme est devenu comme l'un de
nous, pour connaître le bien et le mal. Qu'il
n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre
de vie, n'en mange
et ne vive pour toujours » Et Yahvé Dieu
le renvoya du jardin d'Eden pour cultiver
le sol d'où il avait été
tiré. Il bannit l'homme et il posta devant le jardin
d'Éden les chérubins
et
la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l'arbre de vie. « En t’écoutant lire ce texte,
je me suis
apitoyé sur les heurs et malheurs de cette malheureuse
divinité qui tout en
étant la puissance suprême, celle dont les
pouvoirs sont incommensurables, se
met à créer des êtres faibles,
crédules ou mauvais comme le serpent. Il les
avait créés avec leurs organes
génitaux. L’homme avait un pénis comme
tous les
mammifères mâles, et la femme un vagin, une
matrice et des ovaires comme la
plupart des mammifères femelles.
Mais
ils n’en avaient conscience.
Ils ne
baisaient pas. Ils
ne forniquaient
pas. Et en mangeant
un malheureux fruit
qui était appétissant, ils se sont
aperçus qu’ils étaient nus ».
Cela devait, SYRIAK,
être le comble de l’indécence
dans cet univers où ils étaient les seuls
êtres humains. « Le créateur, la puissance
suprême, celle
dont les pouvoirs sont incommensurables, a créé
des êtres faibles, mauvais
comme le serpent ou crédules comme Adam et Eve. Il les avait
créés avec leurs
organes génitaux. L’homme avait un
pénis comme tous les mammifères mâles,
et la
femme un vagin, une matrice et des ovaires comme la plupart des
mammifères
femelles. Mais Adam
et Eve n’en avaient
pas conscience. Ils
ne baisaient pas. Ils
ne forniquaient pas. Et
c’est en mangeant un malheureux fruit qui
était appétissant, qu’ils se sont
aperçus qu’ils étaient nus ».
Et alors, Yahvé
Dieu leur a offert des vêtements
de peau pour remplacer les pagnes qu’ils
s’étaient cousus avec des feuilles de
figuier ! En guise de conclusion
provisoire … ! J’espère, SYRIAK,
que ce parcours rapide de certaines pages du CATECHISME DE
L’EGLISE CATHOLIQUE
t’aura démontré toute
l’importance accordée par cette Eglise aux
premières
pages de la GENESE. Et
également
l’introduction de la DIVINE PROVIDENCE ainsi que du DESSEIN
INTELLIGENT. Que faire dès
lors ? Le
laisser aller ou le
combat ? Pour terminer, je voudrais
évoquer les pensées d’un
Curé, l’Abbé Jean
MESLIER, qui a laissé à sa mort en 1729
un dossier dans lequel il clamait
notamment à ce sujet : La
divine
providence ? Tous les livres sont
remplis des éloges les plus
flatteurs de la Providence dont on vante les soins
attentifs … Si je porte
mes regards sur toutes les parties de ce globe, je vois
l’homme sauvage et
l’homme civilisé dans une lutte
perpétuelle avec la Providence ; il est
dans la nécessité de parer les coups
qu’elle lui porte par les ouragans, les
tempêtes, les gelées, les grêles, les
inondations, les sécheresses et les
accidents divers qui rendent si souvent tous ses travaux
inutiles . En
un mot, je vois la race humaine occupée à
se garantir des mauvais tours de cette Providence que l’on
dit occupée du soin
de son bonheur. Des pages durant, MESLIER s’attache à démonter l’irrationalité de toutes les religions, en particulier de la catholique. Déclarer que le dieu créateur soit la bonté même au delà de ce que l’homme peut imaginer, lui est incompréhensible. Il est absurde, dit-il, d’appeler Dieu de
justice et de bonté, un être qui fait
tomber indistinctement tous les maux sur les bons et les
méchants, sur les
innocents et les coupables ; il est fantasque
d’exiger que les malheureux
se consolent de leur infortune, dans les bras mêmes de celui
qui en est
l’auteur. Ou encore demande-t-il si l’on peut se fier à un dieu qui condamne à l’enfer pour l’éternité les créatures qu’il a créées Est-il dans la nature
un homme qui se sente assez cruel
pour vouloir de sang froid tourmenter, je ne dis pas son semblable,
mais un
être quelconque, sans émolument, sans profit, sans
curiosité, sans avoir rien à
craindre ? Concluez
donc, ô
théologiens, que, selon vos principes mêmes, votre
dieu est infiniment plus
méchant que le plus méchant des hommes. Les prêtres
ont fait de dieu un être si malin, si
farouche, si propre à chagriner, qu’il est
très peu d’hommes qui ne désirassent
au fond de leur cœur que ce dieu
n’existât pas ;;; Imitez dieu, nous
crie-t-on sans cesse : Eh, quelle
morale aurions-nous si nous imitions ce dieu ? Son
rationalisme
l’amène à se déclarer
moniste matérialiste. Hors la matière, il
n’y a rien
écrit-il ; Sur quelles bases
ont-ils fondé cette prétendue certitude
de l'existence d'un dieu? Sur la beauté, l'ordre, sur les
perfections des
ouvrages de la nature? Mais pourquoi aller chercher un dieu invisible
et
inconnu pour créateur des êtres et des choses,
alors que les êtres et les
choses existent et que, par conséquent, il est bien plus
simple d'attribuer la
force créatrice, organisatrice, à ce que nous
voyons, à ce que nous touchons,
c'est à dire à la matière
elle-même? Toutes les
qualités et puissances qu'on attribue à un
dieu placé en dehors de la nature, pourquoi ne pas les
attribuer à la nature
même qui est éternelle?…. Le monde est un
mélange confus de bien et mal; il
s'ensuit évidemment qu'il n'a pas été
créé par un être infiniment parfait,
et,
par conséquent, il n'y a pas de dieu. Et
pour qu’aucun
doute ne subsiste, il s’exclame : De
l’âme immortelle ! Ah! L’autre
vie! L'âme
immortelle! Est-ce que nous ne
sentons pas, intérieurement et
extérieurement par nous-mêmes, que nous ne sommes
que matière, et que nos
pensées les plus spirituelles ne sont que de la
matière de notre cerveau,
qu'elles sont le résultat de sa constitution
matérielle et que ce que nous
appelons notre âme n'est en réalité
qu'une portion de la matière, la plus
délicate et la plus subtile? L'âme n'est
ni spirituelle ni immortelle. Elle est
matérielle et mortelle aussi bien que le corps. Il n'y a
donc point de
récompense à espérer ni de
châtiments à craindre après cette vie.
Il n'y a
point de bonté souveraine pour récompenser les
justes et les innocents, point
de justice souveraine pour punir les méchants. Il n'y a
point de Dieu. MESLIER
est avant
tout un rationaliste qui ne met aucune borne ni exclusive aux
conquêtes de la
raison. Ne dit-il
pas que pour se perfectionner
dans les sciences et les arts qui
sont ce à quoi les hommes doivent principalement
d’employer dans la vie, ils ne
doivent que suivre les seules lumières de la
raison ». Ou
encore : « Je
n’immolerai pas ma raison parce
que cette raison seule peut me faire distinguer le bien du mal, le vrai
du
faux. Je ne renoncerai pas à
l’expérience parce qu’elle est un guide
bien plus
sûr que l’imagination ou que
l’autorité des guides que l’on voulait
me
donner . Mais
il reste sur
ses gardes, il ne veut pas tomber dans ce que l’on a
dénommé par après le
scientisme. Il est conscient que toute observation est
inféodée au
subjectivisme de l’intéressé Avec
beaucoup de
perspicacité, MESLIER
émet aussi la
conception que la matière n’est pas statique mais
dynamique. Tout
est en mouvement, tout se
transforme, tout progresse : écrit-il.
Une conception révolutionnaire
pour son temps dans le monde de la pensée. Et il poursuit en
déclarant
que : La matière
a institué, par des modes de mouvement, tous
les différents effets ou ouvrages que nous voyons dans la
nature : il n'y a que
des efforts naturels. La matière obéit
à des lois qui, jusqu'ici, nous semblent
toujours identiques à elles-mêmes, et cependant il
nous appartient d'en
modifier l'expression, par exemple, dans les plantes ou arbres sur
lesquels
nous pouvons mettre des greffes de différentes natures. La vie corporelle, soit des hommes, soit des
bêtes, soit des plantes, n'est qu'une espèce de
modification et de fermentation
continuelle de leur être, c'est à dire de la
matière dont ils sont composés, et
toutes les connaissances, les pensées et les sensations
qu'ils peuvent avoir ne
sont, que diverses autres modifications et fermentations. MESLIER
martèle à plusieurs reprises la petite
phrase : Il n'y a point
de Dieu. Et
que la croyance en la
divinité n’est pas naturelle. Nous savons tous que
la grande majorité des
hommes adoptent au plan religieux la croyance du milieu dans lequel ils
sont
nés et ont passés leurs jeunes années.
La plupart des enfants élevés dans un
clan où la religion des parents est soit la catholique ou la
juive ou la musulmane
seront catholiques, juifs ou musulmans. Il avait exprimé
cette constatation
sous la forme suivante : Tous
les enfants
sont des athées. Ils
n’ont aucune idée
de dieu … les hommes ne croient
en dieu que sur la parole de ceux
qui n’en ont pas plus d’idées
qu’eux-mêmes.
Nos nourrices sont nos premières
théologiennes ; elles parlent aux
enfants de dieu comme elles leur parlent des loups-garous … Très peu de gens auraient un dieu si
l’on
n’eût pas pris le soin de le leur donner. Il en scandait l’idée en d’autres endroits de son texte : Les docteurs du genre
humain se conduisent très
prudemment, en enseignant aux hommes les principes religieux avant
qu’ils
soient en état de distinguer le vrai du faux, ou la main
gauche de la main
droite. Il serait tout aussi difficile d’apprivoiser
l’esprit d’un homme
de quarante ans
avec les notions
disparates qu’on nous donne de la divinité, que de
bannir ces notions de la
tête d’un homme qui en serait imbu dès
sa plus tendre enfance. MESLIER assène que : Pour
démêler les vrais principes de la morale, les
hommes
n’ont besoin ni de théologie, ni de
révélation, ni de dieux … ils
n’ont besoin
que de bon sens ; ils n’ont
qu’à rentrer en eux-mêmes, à
réfléchir sur
leur propre nature, consulter leurs intérêts
sensibles, considérer le but de la
société et de chacun des membres qui la
composent ; et ils reconnaîtront
aisément que la vertu est l’avantage, et que le
vice est le dommage des êtres
de leur espèce … L’humanisme est en nous-même,
ajoute-t-il. L’Humanisme
est en
nous-mêmes … il y a
l'homme, il y a la terre, il y a la vie, il y a
le sentiment de l'équilibre et de la justice, et c'est sur
cette terre qui lui
appartient, dans cette vie qui est sienne, que l'homme doit
réaliser la
justice, le bonheur, la solidarité et la
fraternité universelles. Ce
n'est pas en
Dieu que l'homme doit chercher la puissance, la bonté, la
perfection, c'est en
lui-même. Par l'instruction il
deviendra savant, c'est à dire
puissant. Par l'éducation, il se fera juste, c'est
à dire bon. Par l'aide
mutuelle et la solidarité, il réalisera sur la
planète qui est son domaine la
perfection possible. Il faut avoir le
courage de rejeter toutes les
idées préconçues et surtout
d'effacer ce préjugé
de la perfection des choses actuelles, comme ayant
été créées
définitivement
par l'ordre d'un dieu. Mais pour y arriver : En vain, dit-il, prétendrait-on
guérir les mortels de
leurs vices si l’on ne commence par les guérir de
leurs préjugés. …
Assez longtemps les instructeurs des
peuples ont fixé leurs yeux sur le ciel ;
qu’ils les ramènent enfin sur la
terre. Fatigué
d’une théologie
inconcevable, de fables ridicules, de mystères
impénétrables, de
cérémonies
puériles, que l’esprit humain s’occupent
de choses naturelles, d’objets
intelligibles, de vérités sensibles, de
connaissances utiles. » Et avec emphase, MESLIER demande aux hommes de lutter ensemble pour instaurer une mise en commun de tous les biens. Et les communautés travailleraient sous la conduite des plus sages et des plus compétents pour le maintien et l’avancement du bien public. Et les règles de distribution des vivres et produits seraient : A chacun selon son travail. A chacun selon ses besoins. Agissez donc ô
peuples crie-t-il : Unissez-vous
donc,
ô peuples ! Levez-vous,
unissez-vous contre vos ennemis, contre ceux
qui vous accablent de misère et d'ignorance. Rejeter
entièrement toutes les
vaines et superstitieuses pratiques des religions. N'ajoutez aucune foi
aux faux mystères, moquez-vous de
tout ce que les prêtres intéressés vous
disent. Car c'est là la cause funeste
et véritable de tous vos maux...Votre salut est entre vos
mains, votre
délivrance ne dépend que de vous, car c'est de
vous seuls que les tyrans
obtiennent leur force et leur puissance. Unissez-vous donc,
ô peuples! Unissez-vous tous, si vous
avez du coeur, pour vous délivrer de vos misères
communes. Commencez d'abord
par vous communiquer secrètement vos pensées et
vos désirs. Répandez partout le
plus habilement possible des écrits semblables à
celui-ci par exemple, rendez
odieux partout le gouvernement tyrannique des princes et des
prêtres.
Secourez-vous dans une cause si juste et si nécessaire et
où il s'agit de
l'intérêt commun de tous les peuples. Retenez pour
vous-mêmes ces richesses et ces biens que
vous faites venir à la sueur de votre corps, n'en donnez
rien à tous ces
superbes et inutiles fainéants, rien à tous ces
moines et à ces ecclésiastiques
qui vivent inutilement sur la terre, rien à ces orgueilleux
tyrans qui vous
méprisent...que vos enfants, vos parents, vos
alliés quittent leur service,
excommuniez-les de votre société. Ils ne peuvent
pas se passer de vous, vous
pouvez vous passer d'eux et n'ayez pas d'autre religion que de
maintenir
partout la justice et l'équité, de vous aimer les
uns les autres et de garder
inviolablement la paix et la bonne union entre vous. Mais aussitôt, après cette envolée lyrique, supputant l’irréalité d’un telle utopie, MESLIER retombe sur terre et se laisse aller à des propos pessimistes. Il a déversé dans son Mémoire toute sa désespérance de voir le monde tel qu’il est, il en a analysé les causes, il en a évoqué des remèdes. Mais il ne se fait aucune illusion sur ce que les hommes en feront. Il termine son texte par ces propos désabusés : Je
ne serai
bientôt plus rien ! Après
cela, qu'on
en pense, qu'on en juge, qu'on en dise ce que l'on voudra, je ne
m'embarrasse
pas. Que les hommes s'accommodent et se gouvernent comme ils veulent,
qu'ils
soient sages ou qu'ils soient fous, qu'ils disent ou qu'ils fassent de
moi ce
qu'ils voudront après ma mort, je m'en soucie fort peu. Je
ne prends déjà
presque plus de part à ce qui se fait dans le monde. Les morts avec
lesquels je suis sur le point d'aller ne s'embarrassent plus de rien et
ne se
soucient plus de rien. Je finirai donc ceci par le rien, aussi ne
suis-je guère
plus que rien et bientôt je ne serai plus rien. Et nous qui n’avons plus rien à craindre de la part de l’Inquisition, SYRIAK, allons-nous nous prélasser dans le laxisme ! J’ai choisi pour ma part le combat. Le ferons-nous ensemble ? P\J\ M\ |
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