Résistance
facteur de progrès
Introduction
C’est
un
grand honneur d’être invité à
plancher à l’occasion de cette tenue où
vous nous
accueillez aussi fraternellement dans votre atelier.
Pour
nous
tous, cette soirée est une fête, car elle permet
de réunir sous la voûte
étoilée, nos loges respectives qui
s’unissent en amitié.
Dans
un
tel contexte, est-il permis d’aborder un sujet grave tel que
celui de la notion
de Résistance, de son évolution à
travers le temps, des questions qu’elle nous
pose en tant que Franc Maçon.
Plusieurs
raisons m’ont guidé dans ce choix :
La première, tellement évidente à mes
yeux, réside dans
le fait que nous sommes à Tulle,
théâtre de la barbarie nazie, haut lieu de la
résistance au milieu des maquis de Corrèze et
plus largement du Limousin.
La
deuxième pourrait
tenir au
calendrier en ce week end du 8 mai.
La
troisième tient
au fait que
nous Francs Maçons devrions être en mesure
d’éclairer nos concitoyens quant aux
grandes questions que nous pose l’évolution du
monde d’aujourd’hui. Comme hier,
il enfante l’horreur dans sa barbarie la plus
extrême, il génère des injustices
insoutenables, il bafoue les droits de l’homme et la
démocratie, il piétine les
valeurs universelles pétries au fil des siècles
par une humanité en quête
d’égalité et de fraternité.
L’inqualifiable
se reproduit, parallèlement le contexte change.
C’est
en
cela qu’il m’a paru intéressant de vous
proposer de questionner le concept de Résistance.
Dans
ses fondements historiques,
il suscite le doute. Fernand BRAUDEL, illustre historien,
s’interrogeait sur
les raisons pour lesquelles la plupart des hauts fonctionnaires avaient
servi
le régime de Vichy ; si peu ayant suivi
l’exemple de Jean Moulin en
s’engageant dans la Résistance.
Aux
doutes d’hier s’ajoutent les
réalités d’aujourd’hui, faites de confusions dans la propagation des
idées, de complexité des
problématiques posées, de difficultés
à discerner les
menaces fondamentales susceptibles d’ébranler
notre système de valeurs humanistes
et d’abattre nos principes démocratiques. En
même temps, que signifie
« Résister » dans un
contexte de globalisation de l’économie,
d’intégration des politiques à
l’échelle supranationale, de
régionalisation ou
de balkanisation des conflits.
Et pour
demain, toutes les formes d’opposition à
l’ordre établi se valent-elles ? Ont-elles toutes le même
degré de
légitimité ? Se fondent-elles sur les
valeurs humanistes auxquelles nous
sommes attachés ou bien sont elles porteuses des germes de
nouvelles formes de
barbarie ?
Résister, oui, mais à quoi, comment, avec qui,
sur
quelles valeurs, dans quel cadre ?
Mon
propos nous éloigne d’une docte planche sur
l’histoire de la
« Résistance » Il
s’agit ici d’interroger le concept pour tenter de
déterminer les conditions qui devraient être
réunies pour affirmer que résister
est facteur de progrès.
Je
vous propose trois regards croisés qui se fondront davantage dans un questionnement
que dans des
conclusions qui se voudraient péremptoires et
définitives.
Le
premier regard fera référence à
l’histoire :
Résistance, mythe ou réalité.
Le
second regard, plus prospectif, tentera de traverser le voile qui
masque les
réalités du monde
d’aujourd’hui : Résistance(s) au 21ème
siècle, utopie ou nécessité.
Le
troisième regard sera Maçonnique et interrogera le rôle que pourrait jouer
une institution comme la
notre : Maçonnerie : Résistance
spéculative ou esprit de résistance.
J’espère
qu’ainsi, nous associerons en même temps
à notre réflexion pour un monde
meilleur, la mémoire de celles et ceux qui ont combattu au
péril de leur vie
pour garantir nos libertés.
1)
Résistance, mythe ou réalité
Sur
le
monument du mémorial de Cueuille ici à Tulle on
peut lire :
« Passant,
au soir du 9juin 1944 dans ce coin de terre à jamais
sacré mais qui n’était
alors qu’un dépôt
d’immondices, furent ignominieusement enfouis 99 jeunes
hommes sauvagement pendus par les SS de la division DAS REICH sur
l’ordre du
général LAMMERDING. Auprès
d’eux ont été pieusement
rapportées quelques cendres
de leurs 101 camarades déportés sans retour dans
les camps de la mort.
Recueille
toi, Souviens toi »
Cette
citation témoigne à elle seule que La
Résistance a bel et bien été une
réalité.
Bien souvent, après avoir survécu face aux
menaces des soldats allemands ou des
miliciens de vichy, après avoir déjoué
les trahisons des collaborateurs, après
avoir vaincu le froid, la fatigue, la faim ; les
résistants ont souvent
payé de leur vie. Ils ont subi la déportation
dans les camps de la mort. Leur
engagement a triomphé de la torture et des pires
atrocités même s’ils on subi
le châtiment de leurs bourreaux.
Au
regard de l’histoire, la résistance des
êtres à l’oppression suppose que
celle-ci atteigne au plus profond l’humanité en
sapant les fondements même de
son existence.
La
référence
au caractère sacré du terrain sur lequel se
dresse le mémorial de Cueuille fait
écho à Elie Wiesel qui proclamait que chaque fois
qu’un être était torturé,
c’était l’humanité toute
entière qui était blessée.
Une
première question peut venir à
l’esprit : Peut-on parler de
« résistance
légitime » tant que les fondements
même de l’humanité ne
sont pas remis en cause ?
Pour
François MARCOT, professeur à
l’université de Franche Comté,
conseiller
scientifique du musée de la Résistance de
Besançon et directeur du dictionnaire
historique de la Résistance,
« Admiré, craint,
blâmé ou secouru, le maquis
devient un mythe, parce qu’en pleine
occupation, il crée un espace de
liberté. Liberté fragile et redoutable,
vécue par quelques uns, inaccessible à
la plupart, mais espérance pour tous »
Cette
analyse nous conduit à une deuxième
question : peut – on parler de
résistance si l’engagement ne fait pas
référence à des valeurs
universelles et conjointement à une
espérance commune ?
Pour
Marc
RIBOUD, résistant dans les maquis du Vercors,
aujourd’hui grand photographe,
« ceux qui résistaient survivaient
grâce à leur culture, à leurs valeurs,
à l’amitié »
Ce
témoignage suscite une troisième
question : peut-on parler de résistance
quand le rebelle nie ce qui fonde le creuset d’une
société humaniste et
démocratique ?
Mais
d’autres interrogations mériteraient
d’être posées.
Qu’est-ce
qui a pu réunir dans un même mouvement des femmes
et des hommes profondément
opposés sur le plan idéologique ?
Peut
on parler de résistance, quand ce mouvement est
lui-même l’instrument d’une
idéologie ou d’une pensée
globale que l’on voudrait imposer à tous ?
Au-delà
des valeurs, la prégnance de l’Etat Nation et le
sentiment patriotique ont joué
un rôle certain dans cette mobilisation de
personnalités aussi diverses.
Dans
ce contexte, la Résistance a été une
réalité et un mythe. Certes, la réalité
a été le résultat
du combat acharné de quelques uns, mais le mythe
a réuni le plus grand
nombre y compris à travers les
générations.
Pour
autant, dans le monde d’aujourd’hui, ou les
supranationalités émergent, où les
valeurs se diluent, où les idéologies se
désincarnent, le fait de résister
a-t-il encore du sens ?
2)
Résistance(s) au 21ème siècle, utopie
ou nécessité
Hobbes,
opposition oppression résistance
«
La soumission du plus grand nombre au plus petit, ce fait fondamental
de
presque toute organisation sociale, n’a pas fini
d’étonner tous ceux qui
réfléchissent un peu » notait
en 1937 la philosophe Simone WEIL dans sa
méditation sur l’obéissance et la
liberté. « Comme si dans la balance
sociale, le gramme l’emportait sur le
kilo » Cet apparent défi à la
raison
se manifeste avec une brutalité particulière au
sein de l’entreprise et plus
largement dans nos économies destructrices
d’emplois, mettant en concurrence à
l’échelle internationale les salaires et donc les
êtres humains.
Nous
voyons apparaître dans le champ social des formes
inédites de lutte :
séquestration de patrons,
désobéissance
« civique » ou
« civile », occupation de
logements, faucheurs de maïs
transgénique….
L’illégalité des
procédés est reconnue par leurs instigateurs.
Mais ils
opposent à l’illégalité de
l’action sa légitimité au nom de
principes
supérieurs.
Pour
autant, sommes nous dans un processus de lutte, fondée sur
la conviction de
celles et ceux qui s’engagent, ou dans un processus de
résistance, fondée sur
les valeurs universelles et la réunion du plus grand nombre
dans un mythe
fédérateur ?
Nuri
ALBALA, avocat, responsable international de Droit
Solidarité, membre du conseil
scientifique d’ATTAC, interroge « Dans une
démocratie, la loi doit, par
principe, être respectée : elle assure la
paix sociale et elle demeure
l’expression de la volonté populaire… .
Au nom de quel principe général – donc
opposable à tous en toute circonstance – peut-on
alors accepter sa remise en
cause ?
Ces
formes d’expression posent donc la question du rapport de la
résistance à la
loi. Dans un cadre démocratique, l’acte
même de résister par des moyens
illégaux a-t-il une
légitimité ?
Carotte
ou bâton, management par la peur ou par la
séduction, culpabilisation, chantage
à la survie, désignation de boucs
émissaires, abrutissement médiatique…
rendent
les résistances improbables.
Pour
autant elles se manifestent : rappelons nous la naissance du
« mouvement des
chômeurs » de 1997/1998
qualifié par Pierre
Bourdieu de « miracle social »
Avec
d’autres compagnons de galère ces
révoltés du XXI ème siècle
font écho à un
certain Spartacus et son armée d’esclaves, dont
l’épopée remonte à
l’an 73
avant Jésus Christ.
En
France
les sans papiers et les sans abris illustrent ces situations
d’extrême
précarité en mobilisant autour de leurs
conditions de vie inhumaines.
De
toute évidence, la rébellion est de venue une
nécessité. Quelles conditions
devraient être réunies pour que dans le champ
d’une économie globalisée, le
rebelle puisse se muer en résistant ?
Mais
que
penser du pouvoir exorbitant des médias et de la
sémantique utilisée par les
intellectuels à leur solde ? Petit
abécédaire du parler politiquement
correct :
Ne dites pas « Exploitation »
qui sépare trop visiblement la
société entre exploiteurs et
exploités. Préférez « Exclusion »
Ne dites pas « salaire »
parlez de « coût du
travail » Ceci rendra facilitera les
efforts d’Alain Minc qui théorisant
sur le chômage expliquait « on sait bien
que le coût du travail non
qualifié est une des cause du
chômage » Il lui serait en effet plus
difficile d’affirmer avec la même assurance
« le salaire des serveuses est
une des causes du chômage »
Nous
pourrions allonger la liste « extraction de
profits » /
« création » de
valeur ; « cotisations
sociales » /
« charges sociales » ;
« licenciement » /
« plan
social »
Au-delà
du champ social ou médiatique, les théocraties,
l’emprise du religieux refont
surgir les vieux démons qui hantent les laïques que
nous sommes. Mais
aujourd’hui, le théâtre de leur
influence est planétaire. Dans le cas des
sectes, la quête de spiritualité croise des
intérêts financiers et entraîne une
aliénation aux facette multiples :
idéologique, mentale, psychologique,
financière, physique, provoquant un état de
dépendance total.
L’hégémonie
culturelle des standards internationaux asphyxie la
créativité née de la
diversité en réduisant les
possibilités d’enrichissement intellectuel et
en privant l’émancipation démocratique
des hommes de son levain humaniste.
Une
approche comparable nous conduirait au même constat dans le
domaine de la
consommation.
Ambiguïté
de certaines formes de résistance à un ordre
établi : Islamisme qui prospère
sur le terreau de la misère, la corruption des
régimes soutenus par l’occident,
la présence de troupes armées sur ou
l’invasion militaire des états. Mais sous
un discours libérateur, les mêmes emprisonnent les
masses dans une rhétorique
religieuse engendrant la privation de libertés et
d’accès à le démocratie.
Le
terrorisme, moyen de lutte d’autonomistes ou
indépendantistes propage la mort
d’innocents.
Ce
tableau incomplet réunit utopie,
réalité et concept de résistance de
manière
paradoxale. Les
porteurs
d’utopie sont bizarrement les maîtres du monde
colporteurs de l’idéologie
ultralibérale, les religieux extrémistes
prophètes d’un enfer totalitaire. Les
opposants à un ordre établi se fondent dans cette
confusion. La réalité des
luttes est indiscutable mais peine à unifier faute de
fondements universels. Un
long chemin nous sépare de formes de
résistance à l’ordre établi.
Dans
ce
contexte fait de confusion, de modifications profondes du
rôle de l’Etat,
d’émergence de légitimités
supranationales, que pourrait apporter la
Maçonnerie.
3)
Maçonnerie : résistance spéculative ou
esprit de résistance
Historiquement,
la Franc Maçonnerie a payé un lourd tribu, chaque
fois que nos sociétés ont
subi le totalitarisme et la barbarie qui est son corollaire. Nous
savons de
quelle manière nous avons non seulement
été interdits par le pouvoir en place,
mais aussi persécutés pour la simple menace que
nous représentions vis-à-vis de
l’ordre établi.
Ajoutons
à cela, que nombreux sont les Soeurs et les
Frères engagés dans les mouvements
de résistance ou victimes de la barbarie nazie.
Ce
bref rappel, nous démontre que dans les circonstances
difficiles, les Francs
Maçons s’engagent de manière
concrète et souvent au péril de leur vie.
Mais
nous
ne pouvons pas occulter que la Maçonnerie a aussi
été complice des pouvoirs en
place et de leurs exactions. Une planche ne suffirait pas à
explorer les
raisons de cette contradiction.
Par
sa
démarche initiatique, la Maçonnerie invite par
construction à une forme de
résistance.
Par
ses
débats, elle nourrit la réflexion des Francs
Maçons en leur permettant de
forger leurs propres outils de résistance à un
ordre établi.
Est-ce
que la Maçonnerie peut dépasser cet
état de résistance
spéculative ?
Est-ce qu’elle peut le faire dans le cadre actuel ?
Sans
rien
changer au fonctionnement de notre ordre, nous pourrions contribuer
dans les
Loges à forger un esprit de résistance
et à le diffuser au dehors du Temple.
Quelques
exemples :
Contribuer
à la clarification des
concepts
Deux
expressions sont couramment invoquées pour justifier les
violations de la
loi : désobéissance
« civique » et
désobéissance
« civile » Souvent confondues,
elles recouvrent des réalités très
différentes. La première a pour objectif de
contester un ordre juridique
injuste et d’obtenir la reconnaissance de droits nouveaux
(DAL, principe de
précaution, environnement sain…) Elle constitue
donc une expression de la
citoyenneté. C’est GHANDI entraînant
l’Inde vers son indépendance, la
résistance à l’occupation nazie, la
lutte des noirs américains pour
l’égalité
des droits et quid des occupants de logements vacants, des
faucheurs…
Le
fondement de la désobéissance
« civile » est tout
autre : le
philosophe américain Henry David THOREAU, qui l’a
inventée, la définit comme le
droit de s’élever, au nom de la seule conscience
individuelle, contre les lois
de la cité. Cette désobéissance de
l’individu aux injonctions de l’Etat reste
l’étendard des défenseurs
d’un droit dit naturel par opposition à la loi
démocratique, et érige le for
intérieur en censeur de l’ordre social, avec
toutes les ambiguïtés qu’une telle
attitude peut receler. C’est Antigone
affrontant Créon, pour enterrer son frère selon
les lois divines. Mais se sont
aussi les militants antiavortement, s’enchaînant
devant les hôpitaux…. Thoreau
appelait, lui, à refuser de payer
l’impôt au nom de son désaccord avec la
politique des Etats-Unis en 1849. Il invoquait le fondement
même du libéralisme :
« le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne
le moins. »
Subjective et variable, la conscience que chacun a du bien et du mal
peut donc
servir à justifier des actions très
différentes, voire politiquement et
moralement opposées.
Faire
connaître les circonstances de résistance
légale réfléchir
à l’élargissement de ce cadre
Quels
critères peuvent fonder une
désobéissance légitime ?
S’interroge Evelyne
SIRE MARTIN, magistrate, coprésidente delà
fondations Copernic. Le droit
international et les droits nationaux, de même que la
jurisprudence, autorisent
déjà, dans certaines circonstances, la
résistance à l’autorité.
Cette
transgression est justifiée au nom même des droits
fondamentaux reconnus par la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme., la
Convention européenne des
Droits de l’Homme, ou les préambules de nombreuses
constitutions ; ces
textes ont une valeur juridique et morale supérieure aux
lois ordinaires.
Ainsi,
un
soldat est-il tenu de désobéir à un
ordre « manifestement
illégal »,
c'est-à-dire un commandement de
l’autorité légitime qu contrevient aux
droits
fondamentaux (achever un blessé, torturer…)
Introduire
débats prospectifs
face à la contradiction de droits existants
Les
principes fondamentaux sont évolutifs et de nombreux droits
ne sont apparus que
récemment : par exemple le droit à
l’avortement, le principe de
précaution, inscrit depuis le 1er
mars 2005 dans la constitution
française. Mais deux droits existants peuvent se
contredire : le droit de
propriété et le droit au logement par exemple.
Les militants de la
désobéissance civique s’exposent donc
soit à être condamnés pour avoir eu
raison trop tôt, soit à l’être
pour avoir eu tort si les droits qu’ils
revendiquent ne sont jamais reconnus.
Sur la
base des droits nouveaux, quelles évolutions législatives pour
étendre ce droit de résistance
Actuellement,
le juge dispose d’une palette d’outils et
d’instruments de mesure élaborés au
cours des siècles. Inscrits dans le code pénal
ils lui permettent de relaxer un
contrevenant. Par exemple la légitime défense, la
contrainte morale
irrésistible, l’état de
nécessité, qui légitime la violation
de la loi
lorsqu’un intérêt supérieur
exige le sacrifice d’un droit fondamental en
commettant une infraction.
Un
certain nombre de décisions de justice sont ainsi
célèbres : en 1898, le
juge Paul Magnaud, dit « le bon
juge », a exonéré de sa
responsabilité une femme qui avait volé du pain
pour nourrir son enfant. L’état
de nécessité a aussi été
reconnu par le tribunal de Bobigny en 1972, en faveur
d’une jeune femme poursuivie pour avortement. De
même, le 20 novembre 2000, le
tribunal de Paris a relaxé une famille, qui pour se loger,
était entrée
illégalement dans un appartement vacant. C’est
aussi le cas du tribunal
d’Orléans qui par sa décision du 9
décembre 2005 relaxe des faucheurs de maïs
transgénique.
Nous
mesurons combien le chantier est immense pour faire évoluer
le droit ouvrant
des champs de légalité à une
résistance intégrée pleinement au
processus
démocratique, comme le sont le droit de grève ou
le droit de manifester.
Pour
autant, ces propositions interrogent le concept de
résistance et notamment
doit-il accéder à un statut
légal ?
Conclusion
Résistance
facteur de progrès, oui mais sans doute dans des cadres qui
méritent d’être
précisés pour éviter les confusions.
Le
rappel
à l’histoire nous invite à nous
interroger sur les valeurs et le contexte qui
légitiment l’acte de résistance. Le
mythe en construction est alors le meilleur
allié de la réalité de
l’action.
L’évocation
des manifestations d’oppression en ce début du
XXIème siècle nous encourage à
clarifier les concepts et les situations. Il sera nécessaire
de bannir
certaines utopies pour résister aux remises en cause des
droits fondamentaux.
En
tout
état de cause, la Maçonnerie peut passer
d’une réflexion spéculative
à
l’ambition de forger un esprit de résistance parmi
les Francs Maçons. Elle peut
contribuer à l’émergence de droits
nouveaux. Elle peut favoriser
l’élargissement du champ légal du droit
de résistance. Mais j’ai bien conscience
que cette conclusion ne satisfera pas celles et ceux qui
rêvent d’une
Maçonnerie plus opérative, plus
engagée dans le débat social, plus visible dans
l’action.
Ici
c’est le concept de résistance qui interroge la
Maçonnerie et c’est un autre
débat.
A
TULLE
La Parfaite Harmonie
TOULOUSE
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