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Le Naos Le thème de ma planche ce soir s’intitule le NAOS. Si j’ai choisi de vous entretenir sur ce sujet c’est parce qu’il m’a toujours interpellé. Le Naos, la Shekina, sont deux termes que vous entendrez ce soir, et qui font partie du rite de Memphis-Misraïm. Après l’allumage des flambeaux si vous avez été très attentifs, vous avez très certainement entendu pour ceux qui ne pratiquent pas le même rituel. « Vénérable Maître les trois joyaux rayonnent de nouveau au centre du Naos ». Dans ce cas précis le Naos est symbolisé par le temple. Dans le dictionnaire le Robert : le Naos est un nom d’origine grecque représentant le reliquaire dans lequel se trouvait des statues de Dieu. Il était placé dans le Saint des Saint, au fond du temple. Le Naos par opposition à Hiéron, sanctuaire, n’est pas l’édifice où se rassemblent les fidèles, on n’y célèbre pas de cérémonies. C’est une demeure obscure, secrète, de la statue et l’endroit ou sont entreposé des objets précieux. On le désigne aussi « Le Saint des Saints ». Maintenant je tenterai de définir la représentation de Hiéron et du Naos par rapport au temple. Le « Hiéron » se réfère à l’ensemble du temple, y compris les cours extérieures. C’est la totalité des structures du temple. On le traduit par « temple. » Le neutre de l’adjectif « Hiéros » qui signifie « sacré » est utilisé comme substantif pour désigner un lieu sacré, c'est-à-dire « un temple » Il est employé pour l’édifice entier, avec ses pourtours et autres parties, mais il est distinct du Naos, « Le sanctuaire intérieur ». Hormis les évangiles et les actes, « Hiéron » est uniquement utilisé dans 1 cor 9 – 13. Le Christ parlait dans une des cours du temple, dans lesquelles tout le monde avait accès. « Hiéron » n’est jamais employé métaphoriquement. Le Naos qui signifie « Chapelle ou Sanctuaire » était utilisé : Ø chez les Païens pour désigner une chapelle abritant l’idole Ø Par le Christ, métaphoriquement pour son propre corps physique Ø Dans l’enseignement des Apôtres, toujours métaphoriquement pour désigner l’église, le corps mystique du Christ ou encore une église locale, ou le corps physique d’un croyant pris individuellement. En latin « Templum » qui signifie le temple, ce mot désigne le carré que l’augure romain dessinait du doigt vers le ciel pour observer les signes divins, et par extension l’édifice construit à l’endroit de la manifestation divine dans un lieu très saint. Ex : Le temple de Salomon et le temple d’Apollon à Delphes. La topographie des 2 temples, orientés à l’est, est exemplaire du rôle d’interface entre le divin et l’humain. Au cœur des bâtiments, le Saint des Saints est le lieu de la manifestation divine, et c’est là que se trouve l’arche de l’alliance qui contenait les tables de la Loi gravées par Yahvé et remise à Moise. A cette époque les deux premières conditions à l'édification de la demeure du TRÈS HAUT étaient le dévouement à son service et un esprit de sacrifice. Dans ce lieu, la bonté et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont embrassées. Ainsi, dans le sanctuaire, les prêtres devaient pratiquer un rituel à l’image et l’ombre des choses célestes. Les sacrifices étaient également une figure de la perfection morale à laquelle doivent aspirer et parvenir les enfants de Yahvé. Aucun édifice terrestre ne pouvait reproduire l’immensité et la gloire du sanctuaire céleste, de plus, le sanctuaire terrestre et son rituel avaient pour objectif de nous communiquer de grandes lumières, telles les cérémonies se rattachant à la mort et à la renaissance de l’être. En réalité le temple ne comprenait un seul bâtiment dont le sanctuaire occupait le centre. Les écritures établissent une différence entre les deux par leur emploi des mots Hiéron et Naos. Hiéron se référait à tout le territoire dépendant du temple, tandis que le Naos s’appliquait à la structure même du temple, qui avait remplacé le Tabernacle dans le désert. En se référant au dictionnaire biblique sous la rubrique « Temple » il est traduit plusieurs vocables : « habitation divine, lieu saint ou sanctuaire, qu’il soit matériel ou spirituel, lieu utilisé pour le culte. Le terme hébreu « Hékhaï » traduit par temple signifie également « palais ». Les mots grecs Hiéron et Naos sont tous deux traduits par « Temple ». Et peuvent désigner soit l’ensemble des bâtiments du temple, soit son édifice central. Remarquons, que c’est Jésus le premier qui emploie le mot « Naos » quand il parle de son propre corps et non « Hiéron » qui par définition se rattache au temple matériel. Le christ en vient à dire que son corps de chair est semblable à un sanctuaire un lieu sacré où il plu a Yahvé, dit l’apôtre Paul aux Colossiens (1 :19) de faire habiter en lui toute la plénitude. Le temple maçonnique au rite de Memphis Misraïm est le Naos et il possède les mêmes caractéristiques des temples antiques avec à l’intérieur une multitude de symboles. Il se trouve orienté à l’est et on y travaille de midi à minuit. Son centre est très important car c’est là que l’on trouve l’égrégore. En Égypte le Naos avait souvent un toit pyramidal évoquant la colline de la création. Son emplacement tout au fond du temple souligne l’importance de protéger la statue de Yahvé dont l’existence était essentielle au bon fonctionnement du monde. Dans la tradition juive le Naos c’est la Shékina. Une des principales fonctions de la Shékina est toujours selon le Zohar, de servir d’intermédiaire au monde d’en haut pour correspondre avec celui d’ici bas et aussi d’intermédiaire du monde d’ici bas pour correspondre avec celui d’en haut. Ainsi, elle est la médiatrice parfaite entre le ciel et la terre. La Shékina, elle, correspond à ce que les grecs appellent « Sophia » qui signifie « Sagesse ». Pour certains mystiques, cette sagesse est l’épouse de Yahvé car lorsque l’humanité vivait au Paradis, lorsqu’elle était proche de ses origines, la sagesse de Yahvé était sur la terre. Cela signifie que Yahvé, sa sagesse et sa beauté guidaient l’homme en chacun de ses pas. Et selon le principe ésotérique de la correspondance du ciel et de la terre, comme le disait si bien le Maître Hermes TRIMÉGISTE ; je cite « tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». Cependant, le péché a occulté la Shékina et l’a fait monté au ciel, et celle-ci était de plus en plus inaccessible tandis que l’initiation, la justice et la beauté l’ont fait redescendre parmi les hommes.
D’une manière équivalente, il a fallu 7 hommes justes pour faire redescendre la Shékina sur la terre.
Pour conclure, je dirai que le Naos, ou le temple, constitue une image du monde et c’est un symbole et rien de plus, il sanctifie et purifie le monde parce qu’il le représente et le contient tout à la fois et c’est grâce à ce dernier que notre communauté se trouve perpétuellement re-sanctifié dans sa totalité. Son symbolisme est d’une ampleur magnifique : celui du temple idéal dont chaque maçon est une pierre. L’ascension se fait successivement par des paliers et démontrent à l’initié que c’est en lui et en se retournant sur lui-même qu’il pourra atteindre son but car chaque corps humain est son temple. Chacun doit s’élever spirituellement afin de pénétrer ce lieu sacré qu’est le Naos et c’est la raison pour laquelle il est demandé au maçon de laisser les métaux à la porte du temple. Le Naos est un lieu où le divin et l’homme associent leurs points de similitude, celui où ils peuvent se rejoindre et s’unir, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Je vous rappelle chers frères, chères sœurs que nous avons tous notre Naos intérieur qui est la partie divine que nous possédons et qui nous permet de transformer notre aspect extérieur afin d’irradier l’amour universel. J’ai dit Vénérable Maître. M\J\ N\ |
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