Obédience : NC | Loge : NC | 02/02/2009 |
Biographie
de Louise Michel :
Institutrice, militante révolutionnaire et libertaire française " Chacun
cherche
sa route
;
nous cherchons
la nôtre et nous pensons
que le jour
où
le règne
de la liberté
et de l'égalité
sera
arrivé,
le genre
humain
sera
heureux
".
Louise Michel Née au château de VRONCOURT en Haute-Marne en 1830, Louise Michel est la fille née hors mariage du fils du châtelain, Etienne Charles Laurent DEMAHIS, et de la servante Marianne MICHEL. Elevée par ses grands-parents, elle reçoit une bonne instruction et une éducation libérale, elle lit Voltaire et Rousseau et étudie la musique. Mais en 1850, après la mort de son père et de ses grands-parents, Louise Michel est chassée du château et devient institutrice. Elle fonde une école libre où elle enseigne pendant trois ans selon les principes républicains. Louise Michel s'installe à Paris pour enseigner dans l'institution de Madame VOILLIER. Pour satisfaire sa soif de connaissance, elle suit les cours du soir dans les domaines les plus modernes du savoir. A Paris, Louise Michel fait la connaissance de Jules Vallès, Eugène Varlin, Rigault, Eudes, et surtout Théophile Ferré, qu'elle aime avec passion. Elle écrit pour des journaux d'opposition et rédige des poèmes qu'elle adresse à Victor Hugo. Elle entretient avec l’auteur des Misérables une longue correspondance de 1850 à 1879. Secrétaire de la Société démocratique de moralisation, dont le but est d'aider les femmes à vivre par le travail, Louise Michel mène également une activité politique, qu’elle poursuivra jusqu’à sa mort. En 1870, elle est élue présidente du Comité de vigilance des citoyennes du XVIII e arrondissement de Paris. Très active pendant la Commune, Louise Michel fait partie de la frange révolutionnaire la plus radicale et se porte même volontaire pour aller seule à Versailles tuer Adolphe Thiers. Sa mère ayant été arrêtée et menacée d’être exécutée pour faire pression sur elle, Louise Michel se rend pour la faire libérer. Surnommée la Vierge Rouge, elle est condamnée à la déportation à vie et envoyée en Nouvelle Calédonie où elle reste jusqu'en 1880. C'est sans doute au contact de Nathalie LEMEL, une des animatrices de la Commune déportée avec elle, que Louise Michel devient anarchiste. Accueillie par la foule à Paris, Louise Michel reprend son activité militante. Elle donne des conférences, intervient dans des meetings, défend l'abolition de la peine de mort, les ouvriers et les chômeurs. En 1888, Pierre Lucas, un extrémiste, attente à sa vie en la blessant à la tête, mais elle témoigne au procès de celui-ci pour qu’il n’aille pas en prison. Lassée par les calomnies et le manque de liberté d’expression, elle s’installe à Londres en 1890 où elle gère une école libertaire. A la demande de Sébastien Faure, elle revient en France en 1895. Arrêtée à plusieurs reprises lors de manifestations, elle est emprisonnée pendant trois ans avant d'être libérée sur l'intervention de Clemenceau. Elle meurt d’une pneumonie à Marseille en 1905 au cours d’une tournée de conférences dans le sud de la France. Une foule de 120 000 personnes l’accompagne lors de ses funérailles jusqu’au cimetière de Levallois. Elle a appartenu à un atelier maçonnique du rite écossais au Droit Humain (une loge porte son nom à Paris 13). Cette citation de l’auteur : "Chacun cherche sa route ; nous cherchons la nôtre et nous pensons que le jour où le règne de la liberté et de l'égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux". évoque trois aspect de l’existence de l’Homme. La route que chacun suit, la liberté et l’égalité. La route que chacun suit, est souvent conditionnée, par le milieu ambiant dans lequel un homme naît, grandit évolue et s’affirme. Chacun est prédisposé par l’éducation et l’instruction qu’il reçoit – c’était du moins le sentiment de Condorcet, grand défenseur des droits de l’homme, considérant tous les hommes égaux en droit, mais avec des chances différentes selon son rang de naissance. Pourtant il y a autre chose. Pour certains, le chemin tracé par le contexte familial ne satisfait pas. La société, les mœurs, les us, les générations évoluent, et les idées aussi. L’homme ne peut vivre seul. Dans sa construction mentale, il doit s’abreuver aux idées des autres, pour se construire se fixer des objectifs, et prendre une route plutôt qu’une autre. C’est là le destin de chacun d’entre nous. Notre chemin est simplement celui sur lequel nous avançons. Nous sommes destinés à voyager et à briller, à nous élever et devenir meilleurs. Avec sagesse force et beauté notre esprit dessine le chemin. Au contact des autres, certaines révélations peuvent apporter des changements profonds d’idéologie, de comportement, de vie sociale, de regard sur les autres. Nous autres Francs-maçons, qui un soir avons reçu la lumière, sommes les premiers concernés. Cette route, semée d’embûches, qui parfois nous écarte sur des sentiers fleuris qui ne mènent nulle part, nous accompagne jusqu’au seuil de l’Orient éternel, où un jour il nous faudra tous franchir la porte. Chacun trace son itinéraire selon son vécu (parcours initiatique), sa foi, sa culture ses idées. Mais quel que soit son dessein, il rencontre sur sa route d’autres personnes, qui comme lui ont tenté de faire le même tracé à l’instant « T. » Cette route est jalonnée de ronds-points, de carrefours, d’intersections, où certains vont changer de direction, pour suivre un nouveau chemin. Dans sa clairvoyance Léonard de Vinci nous a montré le chemin et la place de l’homme, sa place unique et singulière, dans l’espace. L’homme est au milieu et tout repose sur lui et ses membres, il porte l’enveloppe de l’univers dans lequel il s’inscrit. Elle représente la quête terrestre de l’homme qui passe par la fonction Vie, passage ou aboutissement ? Etape ou but ? L’homme voit dans son mental au-delà de ses sens et, il est certain de son appartenance à l’univers, mais qui peut définitivement y répondre ? On doit se défaire des liens matériels terrestres et trouver lentement son chemin spirituel. Il suffit que le corps se libère pour que l’esprit l’emporte. Il nous faut quitter, nous échapper de notre enfermement primaire comme une chrysalide se métamorphose graduellement de ver en papillon pour prendre son envol et regarder le monde différemment de la chenille, qui jusqu’alors n’avait d ‘autre travail que d’emmagasiner de l’énergie pour se préparer à la renaissance. Agissons à bon escient, avec analyse, en utilisant ce qui a été accompli, sans rien repousser mais en puisant dans le réservoir des connaissances humaines universelles, constamment régénérées, ressassées, remises en forme, revisitées au fil des générations. Intégrité, courage et sincérité, vertus-qualités auxquelles nous pouvons rajouter la fraternité sont nécessaires pour l’action, et ô combien présentes chez Louise Michel. Une chose merveilleuse s’est produite la fin du 18e siècle, après celui des lumières, la franc-maçonnerie débordant vers une force de vie, vers un modèle de nation avec son « credo : liberté égalité fraternité. Un pays s’est mis en marche pour que soient appliquées ces valeurs d’homme et de citoyen. Peut-être est-ce là l’origine affichée de citoyens libres du monde, comme Condorcet, la plupart des artisans de la Révolution, les admirables « Libertadores » tels que José de San Martin et jusqu’à Louise Michel qui au péril de leur propre liberté ont su porter outre mers leur bel idéal. Quel bel exemple d’amour et de confiance en l’être humain, peut-être aujourd’hui difficile à faire accepter, valoir, et même connaître. Aujourd’hui, ces remarques peuvent paraître évidentes. Mais pour se construire ne faut-il pas être libre, de pouvoir le faire ? La déclaration des droits de l’homme issue de la Révolution française, stipule que tous les hommes naissent libres et égaux en droit. Sans aller bien loin, en se référant tout simplement, à l’histoire de l’humanité ou encore au destin de Louise Michel, on s’aperçoit que cette liberté est très suggestive. Elle même disait lors de so procès : « S’il y a autant d’anarchistes c’est parce-qu’il y a beaucoup de monde déçu de la triste comédie que nos gouvernements nous présentent depuis si longtemps. J’ai de l’ambition pour l’humanité, j’aurais voulu que tous les gens soient artistes et poètes pour que disparaisse la vanité humaine. Tenez en compte quand Monsieur l’avocat général parlera de ma vanité. Oui je suis fière ! et tout particulièrement d’être un chef. Si vous voulez me punir, sachez que je commets tous les jours des délits, quand je m’adresse à la presse. Car en résumé, le peuple à faim et n’a pas de travail. Nous n’avons d’autres perspectives que la guerre, alors que nous voulons la paix de l’humanité et l’union des peuples. Tels sont les crimes que l’on nous reproche… » L’homme est libre, mais libre de quoi ? De penser certes ! Mais les esclaves Romains et les Serfs au moyen âge avaient aussi ce droit, dans la mesure où ils ne révélaient pas leurs pensées. Aujourd’hui nos pensées peuvent être exprimées publiquement, écrites, médiatisées, et nos droits exercés, autrement dit nous vivons en démocratie officiellement Mais dans la réalité est-ce bien le cas ? la justice sociétale défaillante envoie des innocents en prison sur de simples accusations faisant basculer pour toujours leur vie dans un cauchemar, l’enseignant mis en examen met fin à ses jours par pendaison accusé à tort de violences sur un enfant, frères et sœurs orphelins séparés par la DASS dans des familles d’accueil etc… (on pourrait ainsi démultiplier les exemples profanes). Mes frères, je ne fais pas, loin s’en faut le procès de notre société, dans laquelle nous trouvons notre place, et sommes heureux d’y être. Même s’il y a des incohérences. Il est clair que par rapport au Rwanda ou d’autres lieux sur la planète, il fait bon vivre en France. Mais où se situe notre réelle liberté ? Elle est naturellement relative et conditionnée. Ceux qui sont à l’origine de notre Symbole républicain « Liberté – Egalité – Fraternité, » sont également les premiers acteurs de l’époque de la « Terreur » qui a envoyé bon nombre d’individus à l’échafaud sur simple dénonce verbale. « La liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres… » Quel casse tête : Comment quantifier (en dehors des lois bien sûr, qui oeuvrent dans l’intérêt public, et qui fixent des règles communes) l’endroit où s’arrête la liberté de l’un par rapport à l’autre ? Le mot liberté, dans ce cas, me gène personnellement ; je serais plutôt favorable à la dénomination : droits et devoirs de l’individu, car la liberté dans le sens étymologique du terme, du latin libertatem, accusatif de libertas et qui signifie « état de l’homme libre » fait référence à des concepts bien précis. La définition exacte de liberté est selon l’Académie française : Souveraineté inaliénable de l’individu, droit qu’il a de disposer de sa personne. Potentialité qu’a une personne de penser sans contraintes, d’agir selon son bon vouloir, de se mouvoir à sa guise. C’est loin d’être le cas dans la réalité, si l’on en juge par l’attitude de certains gouvernements vis à vis de l’euthanasie par exemple. Disons que nous bénéficions d’une relative liberté. Aucun système aujourd’hui, n’a pu faire la preuve d’une société ou la liberté puisse s’exercer pleinement. Il faut croire que ce concept est utopique et qu’il est plus ou moins appliqué selon les états et leur gouvernement. Mais cette liberté, quel que soit son niveau d’application, n’a pas de sens réel et logique, si elle n’est pas liée au départ au concept d’égalité, sujet auquel je m’attacherai plus particulièrement, ce dernier étant le thème développé cette année dans notre atelier. La première proclamation officielle de l’égale valeur des hommes se trouve dans la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique du 04 juillet 1776. Je cite : « Nous tenons pour évidentes par elles mêmes les vérités suivantes : Tous les hommes sont crées égaux ; ils sont dotés par le créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. » fin de citation. Quelques années plus tard nous retrouverons les mêmes concepts en France dans la déclaration des droits de l’homme de 1789, modifiées en 1793 et1795. Pour la petite histoire, sachez, que contrairement à certaines idées reçues, elle sera vite abandonnée. Il faudra attendre le 23 février 1848 pour qu’elle refasse surface et soit adoptée sous la troisième république comme devise nationale, pour être à nouveau mise au placard et remplacée par le gouvernement de Vichy par : « Travail, famille et patrie » « Liberté égalité fraternité » ne rentrera définitivement comme maxime de notre pays qu’en1946, date à laquelle elle fut inscrite dans la constitution Française. Quelle est la réelle signification de cette devise ? Liberté La déclaration des droits de l'homme et du citoyen définit ainsi la liberté: « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui ; elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait. ». « Vivre libre ou mourir » fut une grande devise républicaine. Égalité Deuxième terme de la devise de la République, le mot égalité signifie que la loi est la même pour tous, que les distinctions de naissance ou de condition sont abolies et que chacun est tenu à mesure de ses moyens de contribuer aux dépenses de l'État. Elle précise que : « Tous les hommes sont égaux par nature et devant la loi ». « L'égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. L'égalité n'admet aucune distinction de naissance, aucune hérédité de pouvoirs. ». Essayons de voir le concept d’égalité sous plusieurs aspects. Tout d’abord, sur le plan ontologique : Comme attribut de l’être humain, le concept philosophique d ‘égalité pose la valeur de tous les hommes comme étant égale. Ainsi comprise, l’égalité apparaît comme une valeur ontologique attribuée à l’être humain. L’égalité sur le plan éthique : Mais l’égalité recouvre aussi une dimension éthique, elle est une valeur sociale et relationnelle. Elle implique la solidarité et la fraternité. Considérer l’autre comme un égal, n’est-ce pas voir en lui le reflet de soi-même ? Cette notion a pris corps avec Socrate qui généralisa le problème éthique en affirmant que ce qui est bon pour l’un doit également l’être pour l’autre placé dans les mêmes circonstances. Sur le plan du droit : Le rapport d ‘égalité fixe les limites raisonnables de la liberté individuelle telle qu’envisagée par le quatrième article des Droits de l’Homme, qui précise : « l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. » En mathématiques, un objet est égal à un autre s’il en a toutes les propriétés. En droit. un individu est égal à un autre individu, non parce-qu’il en a les mêmes propriétés, mais parce qu’il a avec lui un caractère commun, parce que comme lui, il est un être humain. Il s’agit des droits fondamentaux dus à chacun, du fait qu’il soit Homme au même titre que ses semblables. Mais ces réflexions sur l’égalité étendues à la viabilité d ‘une société démocratique, pose parfois comme contradictoire l’égalité sociale et l’intérêt social. La révision des Droits de l’Homme en 1795 stipule : « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Pour régir un groupe humain, il faut des gouvernants, des cadres, des dirigeants, qui vont être garants ou non, selon les régimes politiques de l’intérêt collectif. De ce fait des inégalités sociales se créent inexorablement. Ces différentes positions sociales font que des hommes nés dans des positions différentes vont avoir des perspectives de vies différentes, déterminées en partie par le système social et politique ainsi que par les circonstances socio-économiques, créant inéluctablement des inégalités. Ce sont ces inégalités de fait qu’il faut tenter de réduire, pour tendre vers l’égalité des chances pour chacun, en étant toutefois vigilant au fait que cette égalité des chances ne se substitue à l’égalité des droits, qui seule fonde une société démocratique et sociale. Si dans nos temples l’égalité se reflète comme un principe de fait universel il n’en demeure pas moins que tous les francs-maçons du monde entier travaillent à l’amélioration de la condition humaine, et de la société. Malgré l’intensité de la lumière qui brille en nous, nous restons tous en partie opaques car une part de la destinée nous échappe et nous demeurons imprévisibles. Dans le monde profane, la justice ne peut s’exercer sans équilibre, et cet équilibre ne peut être atteint que par l’égalité. Chez les Athéniens, la justice était atteinte par l’égalité, elle-même fondée par la loi (isonomia) définie par le rejet de la tyrannie et le partage égal de la capacité à gouverner. Justice et égalité sont donc indissociables. Depuis les grecs vingt cinq siècles se sont écoulés et nous sommes encore loin d’avoir réalisé cet idéal. C’est ce qui a fait dire a Louise Michel, pour sa défense le 22 juin 1883 : Chacun cherche son chemin, nous autres cherchons le nôtre en pensant que le jour où règneront la liberté et l’égalité, l’homme sera enfin heureux. La tâche est immense et la pierre est à peine dégrossie. J’ai dit J\C\ Cat\, Krhonos 739 |
7427-1 | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |