Sous
les Auspices de la
Nature Sacrée, sous la Protection du Prophète des
Forêts
Proposition
de Charte Ethique pour les Rites Forestiers
ENGAGEMENT INDIVIDUEL DE CHAQUE FORESTIER
Avant
propos :
Les rites forestiers sont engagés sans
conditions
sur toutes les valeurs découlant de la
Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme et entendent s’en faire les promoteurs dans
leur environnement. Ils
rejettent toute expression raciste et/ou xénophobe, toute
expression à
caractère sectaire quelle qu’en soit la
formulation et l’origine ainsi que tout
débat ayant la capacité de séparer les
hommes par des options dogmatiques et/ou
séparatrices.
Par l’acceptation de cette Charte éthique, tous
les signataires s’engagent à
défendre les valeurs qui y sont contenues et à
les faire respecter par tous les
membres de leurs groupes qui doivent aussi librement en signer un
exemplaire
avant leur affiliation ou leur initiation. Le rite forestier se fait un
devoir
de ne pas servir de « refuge » à toute
expression à caractère sectaire. Tout
individu ou groupe qui tomberait dans cette tendance serait
considéré comme
inacceptable au sein de cette charte éthique . Sa
persistance dans cette voie
le conduirait à s’exclure de lui-même.
Les orientations éthiques s’axent autour
de trois points essentiels :
1- L’article 1er des constitutions
d’Anderson de
1723 :
« Un maçon est obligé par son
engagement d’obéir à la loi morale, et
s’il
comprend correctement l’Art, il ne sera jamais un
athée stupide ni un libertin
irréligieux. Mais quoique dans les temps anciens les
maçons fussent obligés
dans chaque pays d’être de la religion de ce pays
ou nation quelle qu’elle fût,
aujourd’hui il a été
considéré plus commode de les astreindre
seulement à cette
religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord ,
laissant à chacun ses
propres opinions, c'est-à-dire d’être
des hommes de bien et loyaux, ou des
hommes d’honneur et de probité quelles que soient
les dénominations ou croyances
religieuses qui aident à les distinguer, par suite de quoi
la maçonnerie
devient le Centre de l’Union et le moyen de nouer une
amitié fidèle parmi des
personnes qui auraient pu rester à perpétuelle
distance. » Cet article souligne
l’importance du respect de la démocratie et de la
liberté de conscience afin de
créer des amitiés fidèles au sein
d’un Centre de l’Union.
2- Un travail assidu de recherche sur les valeurs
archétypales des initiations antiques des métiers
forestiers. Les rites
entendent créer des synergies entre toutes les traditions
où l’homme est relié
avec la nature. Ce point philosophique contient un plan
métaphysique contenu
dans l’affirmation de l’immanence du
sacré.
3- L’engagement de chacun à
respecter les
principes éthiques suivants :
· Engagement de discrétion
· Respect de soi-même et des autres
· Respect de la parole donnée
· Respect de la notion de couple dans la mixité
· Rigueur dans le travail
· Partage et entraide
· Réception mutuelle des signataires de la
présente charte.
ENGAGEMENT
COLLECTIF DE CHAQUE VENTE
Proposition
de Charte éthique
Par l’acceptation de cette Charte
éthique, toutes
les Ventes signataires s’engagent à
défendre les valeurs qui y sont contenues
et à les faire respecter par tous leurs membres qui doivent
aussi librement en
signer un exemplaire. Moyennant quoi, les Ventes se reconnaissent entre
elles
et s’engagent à lier une amitié
fidèle afin que les Rites Forestiers puissent
être perçus dans le monde maçonnique
comme un ensemble de groupes attachés à la
liberté de conscience et au respect d’autrui dans
le cadre de ses propres
spécificités culturelles et
maçonniques.
Préalable : Le respect de cette charte
éthique
sera de la responsabilité des élus de chaque rite
forestier. Toute modification
de la Charte devra être avalisée par toutes les
Ventes signataires avant qu’une
nouvelle application ne soit mise en place. Tous les signataires de
cette
Charte, Ventes ou Cousines et Cousins, acceptent de participer
à la
construction et à la mise en valeur des rites forestiers.
Les bases étant
posées depuis quelques années, il convient de
consolider ce rite par des
recherches sérieuses tout autant qu’un encadrement
éthique et maçonnique
donnant précisément les marques de ses
orientations. Les Ventes considèrent le
rite forestier dans son ensemble et entendent consolider une
fraternité et des
échanges par-delà ces divergences tout en
honorant les avis de chacun, sans
chercher à faire prévaloir son choix.
De même cette présente Charte
ne laisse supposer
aucun système de gestion déterminé
ayant capacité de prévaloir sur les autres.
Qu’est-ce
que le rite forestier ?
Le rite forestier possède deux
dimensions
essentielles : il est issu des traditions païennes du Vieux
Continent et il est
maçonnique.
Si sa première dimension lui donne une coloration
indubitablement celtique,
cette dernière est totalement élargie par le fait
qu’il est aussi maçonnique et
qu’à ce titre il ne peut être
limité à une seule pensée à
caractère régional.
Ainsi, le rite forestier maçonnique est
une
tradition spécifique évoluant tant dans le temps
que dans l’espace. Dans
l’espace, il témoigne de sa
spécificité
en créant des passerelles maçonniques entre
toutes les autres traditions
analogues, amérindiennes, africaines, chamaniques,
sibériennes, tziganes, etc.
Dans le temps, il tire ses références de la
pensée antique, que cette dernière
soit issue des traditions régionales ou bien de la grande
tradition païenne
antique dite « classique ».
Il propose un espace de vie dans lequel
l’homme
trouve sa place naturelle et conviviale dans la nature, qui ne peut se
concevoir sans l’étude réaliste des
racines de la pensée humaine, sans
exclusive.--Sur le plan maçonnique :
Il est composé essentiellement de trois
grades,
Fendeurs, Charbonniers et Forgerons équivalant à
l’apprenti, au compagnon et au
maître de tous les autres rites maçonniques. Le
quatrième grade nécessaire est
laissé à l’appréciation de
chaque rite forestier.
Sur
le plan culturel :
Parfaitement axé sur un retour aux
sources des
valeurs pré-chrétiennes, le rite forestier entend
assurer des recherches sur
les valeurs archétypales des initiations antiques des
métiers forestiers, mais
aussi les faire revivre.--Sur le plan philosophique et initiatique : Le
rite
forestier ne peut se passer historiquement du
référencement aux principes
énoncés par John Toland et
particulièrement : « Le Ciel est mon
Père, la Terre
est ma Mère, le Monde est ma Patrie, et tous les Hommes sont
mes parents ».
Dès lors, ses recherches et
témoignages sont axés
autant sur les pensées païennes à
caractères régionaux que sur la grande
pensée
antique et classique dont les débats se prolongent au
cœur du Siècle des
Lumières. Cette pensée reste une des bases de
l’Utopie maçonnique et des
valeurs qui ont fondé notre modernité.
Ce que le rite forestier n’est pas.
A- Le rite forestier n’est pas un rite
religieux
ni dogmatique, mais il reconnaît posséder dans les
trames maçonniques de ses
rituels pré-chrétiens originaux (1747) une forte
imprégnation de culture
celtique. Cette spécificité forme son
originalité et sa complémentarité avec
les autres rites maçonniques dits de la
« Pierre ».
B- Le rite forestier se fait un devoir de ne pas
servir de « refuge » à toute expression
à caractère sectaire. Cette vigilance
est nécessaire pour éviter qu’une Vente
souveraine puisse quitter son chemin
traditionnel et devenir le support privilégié
d’expressions à caractère
sectaire. Toute Vente qui tomberait majoritairement dans cette tendance
serait
considérée comme non acceptée ou non
acceptable au sein de cette charte éthique
et ne pourrait compter ni sur le soutien des autres Ventes ni sur leur
hospitalité, ce qui peut aller jusqu’à
la rupture.
C- Le rite forestier n’est pas un rite
para-maçonnique. Il fait partie intégrante de la
grande tradition maçonnique continentale
et ne doit pas oublier son rôle
prépondérant dans la préparation et la
mise en
œuvre des valeurs qui ont fondé notre
modernité. Il suffit de se souvenir des
Carbonari pour se convaincre de cette réalité qui
a fait de ce rite ancestral
un acteur privilégié dans la fondation de la
maçonnerie contemporaine, quelle
que soient les obédiences. À ce titre,
à l’opposé des rites «
Illuministes » du
XVIIIe siècle, il a été repris par les
rites maçonniques du XIXe comme une des
parties essentielles de la tradition qui est la nôtre (22e du
REAA et 23e de
Memphis-Misraïm).
DES
RELATIONS ENTRE LES
VENTES
1-De
la définition des Ventes signataires
Durant les dix premières
années de sa résurgence
contemporaine (1993-2003), il est notoire qu’une
diversité d’approches du rite
forestier a été mise en évidence.
D’autres encore sont prévisibles. Puisque
nous ne parlons ici que de la notion de rite – et non pas
d’obédience -, et que
la tradition maçonnique met en évidence des
différences d’approches et/ou de
pratiques sans remettre en question pour autant
l’unité d’un rite dans sa
diversité, il est apparu opportun de placer le
débat au-dessus de ces
divergences de forme.
Il est essentiel d’ouvrir un espace commun fait de
libertés et de valeurs
respectées tout en assurant la cohésion
d’une identité spécifique par le
respect desdites valeurs.
Ces différentes visions sont une
conséquence
normale de l’amour particulier que porte le rite forestier
aux libertés. Ne pas
considérer cela reviendrait à ne pas regarder le
rite pour ce qu’il est. Ainsi,
nous identifions aisément plusieurs catégories
actuellement :
- Les Ventes « celtiques » selon leur fondation en
1993.
- Les Ventes « philosophiques » selon leur
fondation en 1996.
- Les Ventes « autocéphales » sans
connexions fonctionnelles avec les autres
Ventes.
- D’autres formes sont à attendre.
Chacune de ces catégories
représente une certaine
vision de la maçonnerie d’une part, et du rite
forestier d’autre part.
Cependant, dans cette présente charte, nous
considérons qu’aucun groupe n’est
prépondérant, quel que soit son nombre de Ventes
ou son ancienneté. Nous
considérons que l’arbre possède
plusieurs racines et qu’elles sont toutes
utiles les unes aux autres.
L’essentiel retenu ici semble
être le fait de se
recentrer sur des valeurs communes en évitant tous les
obstacles des préséances
et du pouvoir. Ainsi, le Centre de l'Union, pouvoir si cher au rite
forestier pourra ne
plus être qu’une exclusivité
réservée à nos visiteurs, mais aussi
le gage d’une
amitié fidèle entre les Ventes.
2.
De l’engagement d’un travail en commun.
Les Ventes signataires, ou les groupes de Ventes
signataires, s’engagent, autant que faire se peut,
à se réunir une fois par an
en Vente commune dans un lieu qui sera à chaque fois
à définir. Leurs travaux
porteront sur le rite et les moyens adéquats pour assurer sa
croissance, son
harmonie et sa pérennité.
Le responsable de cette « Grande Vente »
(appellation traditionnelle de la
réunion des clans forestiers) sera nommé par la
Vente qui recevra les autres.
Les résultats des travaux seront ensuite transmis
à chaque Vente présente à des
fins de transmission à tous les membres.
3.
De l’engagement de solidarité
Les Ventes signataires s’engagent
à différents
niveaux de solidarité
- solidarité vis à vis du rite en
lui-même et de ses fondamentaux
- solidarité vis à vis des autres Ventes
signataires
- solidarité entre les Cousines et les Cousins.
4.
De l’engagement d’égalité
Chaque Vente, quel que soit son mode de
fonctionnement, s’engage à respecter une
égalité non seulement entre les modes
de fonctionnement, mais aussi entre les Ventes signataires et leurs
membres.
Les Cousins et Cousines, quelles que soient leurs fonctions
électives et
temporaires, s’engagent de même.
5.
De l’engagement de liberté
Se considérant libres et voulant le
rester, les
Ventes signataires s’engagent à ne jamais faire
pression sur une autre Vente
afin de faire valoir le « mieux fondé »
de leur mode de fonctionnement. Le but
de la présente Charte est en effet de
fédérer librement les bonnes volontés,
chacune
dans ses spécificités, et de promouvoir cette
valeur au-delà des systèmes de
pouvoir.
6.
De l’engagement de fraternité
La fraternité étant
vraisemblablement un des
mystères maçonniques les mieux
défendus, les Ventes signataires, ainsi que
leurs membres, s’engagent au nom de leur «
forestitude » à la plus grande
tolérance possible et à l’entraide
entre Cousins et Cousines. Cet engagement
peut trouver ses limites devant l’intolérance, le
manquement à la parole
donnée, le mensonge et le non-respect d’autrui.
7.
Du mode de fonctionnement maçonnique
minimum
Le mode de fonctionnement des Ventes est
maçonnique. Le Cousin Maître met en application
les décisions démocratiques des
membres de sa Vente. Pour ce faire, il a des officiants qui, chacun
dans sa
partie, lui est subordonné. Orientation des travaux,
décisions financières,
calendriers, etc., sont de la seule compétence du vote des
membres ou de leurs
délégations acceptées de
même.
8.
Des relations avec les obédiences
maçonniques
Le rite forestier ne se positionne pas vis
à vis
des obédiences maçonniques
constituées, quelle qu’elles soient. Souverain et
andersonnien à la base, il retient pour lui-même
la valeur de Centre de l’Union
défini dans l’article Ier des Constitutions de
1723. Il le fait tant par engagement
et fidélité aux bases de la maçonnerie
des « Modernes », qu’au titre de sa
traditionnelle valeur forestière voulant que la
forêt soit un asile pour tous,
pourvu que les personnes soient identifiées comme
maçons et qu’elles soient
libres et de bonnes mœurs.
9.
De l’hospitalité forestière
La forêt donne un droit d’asile
traditionnel à
tous ceux qui le désirent, que cela soit pour un simple
passage, ou bien pour
une période plus longue. Dans le cadre de cette Charte,
l’accès à une Vente ne
peut avoir lieu que si une personne est choisie pour y être
initiée, ou bien
quand chaque visiteur est bien identifié comme un
maçon actif.
Aucun
membre du rite forestier ne pourrait refuser la visite d’un
frère,
d’une sœur, d’une cousine ou
d’un cousin pour des raisons personnelles et sans
l’aval de son Cousin Maître.