Gilgamesh
PRESENTATION
L’épopée
de Gilgamesh, que je vous présente
ce midi, est une œuvre légendaire de la Mésopotamie (actuellement
l’Irak), la
plus ancienne histoire jamais contée du fond des millénaires, et un des
récits
les plus populaires de la littérature universelle…
Il
en existe plusieurs
versions, très peu différentes, gravées à diverses époques, en
plusieurs langues,
et diffusées au 1er millénaire av. JC., tel un
bestseller.
Des
tablettes ont été
découvertes en 1857 par des Anglais, dans une partie de la bibliothèque
du roi
Assourbanipal (qui a vécu au VIIème siècle av. J.C.).
Puis
Georges Smith a redécouvert
plusieurs tablettes dans les fouilles de la deuxième partie de la
bibliothèque,
que l’on peut dater de 2000 avant J.C. Il en décrypta l’écriture
cunéiforme,
écriture apparue vers 3000 av. JC, ce qui permet d’estimer le contexte
de
rédaction originel à cette période. La tradition orale est plus
ancienne
encore.
Il les publia en 1872, mais
d’autres ont été mises à jour, et Georges
Smith atteint la renommée en traduisant onze tablettes. Une douzième
sera
ajoutée postérieurement.
Ces
tablettes constituent
la version dite « standard », la plus complète, car
les tablettes
sont souvent endommagées, fragmentées.
Elle
a servi de base aux
traductions, dont les plus connues sont celles de Jean Bottéro et Abed
Azrié.
Depuis,
tous les jours,
de nouvelles tablettes sont exhumées sur divers sites de l’ancienne
Mésopotamie,
qui permettent d’améliorer la compréhension de l’œuvre.
Si
certains doutent de l’existence réelle
de Gilgamesh, en revanche, de plus en plus d’historiens contestent
cette thèse,
l’existence historique étant attestée par son règne à Uruk, en ancienne
Mésopotamie (1) ; en effet, le
nom du roi d’Uruk, 5ème
souverain après le déluge, apparaît dans un document datant de 2000 av.
J.C., et
intitulé « Liste royale sumérienne ».
En
outre, la construction de ses
murailles, du temple de la déesse Ishtar, son conflit avec le roi
Babylonien, et
ses exploits martiaux, vers 2700 av. J.C., seraient dans une certaine
mesure, à
l’origine des récits qui le mettent en scène. Gilgamesh lui-même, est
présenté
comme celui qui a fait graver son histoire sur les tablettes.
LEGENDE
& INTERPRETATION DU SYMBOLISME
Pour
une meilleure compréhension des différents
épisodes, je proposerai une interprétation symbolique pouvant être
reliée à nos
Symboles Maçonniques, chaque fois qu’il en sera nécessaire.
Le
nom de Gilgamesh signifie : « le
guerrier qui est en avant ».
Il
est présenté comme le fils d’un
roi-prêtre légendaire – Lugalbanda – et d’une déesse Ninsuna – patronne
des
buffles et prêtresse de Shamash ; elle sait tout.
De
son père, il a hérité de l’inconstance
de l’amour et l’aventure, et de sa mère, la Connaissance.
Il
est semblable à un taureau sauvage,
indomptable, invincible.
Il
porte en lui la
dualité, du fait de sa double ascendance humaine : Dieu aux
deux tiers, et
homme pour un tiers.
C’est
un homme de lumière ; sa
grandeur reflétée par son regard posé sur la terre entière, sa capacité
de
pénétrer les secrets de l’Univers, son caractère de voyageur et
d’explorateur,
sont des vertus à la hauteur de la civilisation d’Uruk dont il est le
Roi.
Mais,
en dépit de ses qualités, c’est un
souverain ambitieux, passionné de son pouvoir illimité et de sa
puissance (provenant
de son ascendance divine) ; il est aussi austère, rigide,
cruel envers ses
sujets, égoïste, insensible, et a soif de conquêtes, tel un humain…
Les
Dieux entendent les lamentations des
habitants d’Ourouk et comme il était sans rival, personne n’osant le
défier, ils
décident de lui en donner un.
Entretemps,
Gilgamesh rêve d’une Etoile
qu’il ne peut ni porter, ni pousser, ni bouger, qui tombe du ciel sur
lui, puis
une hache. Sa mère interprète son rêve, et lui dit que l’Etoile et la
hache, représentent
un compagnon fidèle et plein de force, qui lui viendront en aide et
seront
toujours auprès de lui.
Symbolisme : L’Etoile
représente le destin de Gilgamesh qui lui tombe dessus. Le
fait qu’elle soit tombée du ciel est très riche car il évoque le lien
établi
entre le ciel et la terre, entre l’esprit et la matière. Cela signifie
peut-être aussi qu’il devra suivre son étoile pour trouver une voie
nouvelle
pour accomplir sa destinée. Le symbolise de la hache, représente des
petites
gouttes qui hachent la matière, matière sur laquelle le Franc Maçon
également, doit
travailler en la taillant.
Peu
de temps après, la déesse Aruru crée Enkidou,
dans le but d’accompagner
Gilgamesh sur la voie de l’héroïsme et de la sagesse ; C’est
un homme de
l’ombre, créé à partir d’argile, dont la partie inférieure de son corps
est
celle d’un taureau ; il est couvert de poils, et vit seul dans
le désert avec
les bêtes sauvages, méconnaissant l’humain.
Symbolisme :
l'argile
représente la dualité ; elle est à la fois la matière la plus
sale, mais a
permis la création d’un homme qui a conduit à la métamorphose d'Enkidou. Son image de bloc de
pierre, fait penser à de la
matière brute qui doit encore être travaillée. Il va devoir suivre
lui-même une
évolution, car son portrait exprime une dimension inachevée.
Les
Dieux décident de capturer et
apprivoiser Enkidou, grâce aux plaisirs charnels que lui procurera une
courtisane,
et ainsi, le faire passer de l’état animal à l’état humain ; ainsi, il
acquit la
parole.
Symbolisme
:
A
l’origine, le corps vit selon une vie
animale. Revenir à l’essence de la
parole, c’est revenir à ce qui fonde l’humain qui rêve, pense, s’émeut,
partage
ses peurs et ses joies.
En
perdant son animalité, son esprit va se développer, et il deviendra
capable
d’émotions.
Le
taureau, représenté aussi bien par Enkidou que Gilgamesh,
est le symbole de combativité et de
force
créatrice ; il est associé à l’élément
« terre ».
Il correspond
aux instincts animaux primitifs que l’homme civilisé doit maîtriser. Ne
sommes-nous pas là, nous aussi pour vaincre nos passions ?
Un
peu plus tard, Enkidou entre à Uruk, au
moment où Gilgamesh veut exercer son droit de cuissage en pleine
célébration
nuptiale. Mais Enkidou lui barre la route. Un terrible combat s’engage
sans
qu’aucun ne gagne. Gilgamesh, qui
pourtant se
sent humilié, le reconnait grand guerrier tout comme lui, et ils
deviennent des
amis inséparables.
Symbolisme :
Il faut voir
ici, l’opposition entre le corps physique et le mental, véritable
lutte. Aucun
des deux ne l’emporte, car la conscience mentale représentée par
Gilgamesh, et
le corps représenté par Enkidou, sont faits pour vivre ensemble, et se
réconcilier. Concilier
les contraires, ne nous
rappelle-t-il pas notre Pavé Mosaïque ?
Cette
épreuve initiatique, cet apprentissage pour trouver sa place, non
seulement
humanise Enkidou, en lui procurant de l’intelligence et de la maturité,
mais
lui ouvre aussi la voie qui mène à l’amitié de Gilgamesh.
Cette
amitié peut évoquer aussi l’union indispensable des forces de la
lumière et de
l’ombre représentées par les deux personnages.
Après
le combat, Gilgamesh, envisageant de
partir en quête de défis, demande à Enkidou de l’accompagner. En route
pour
Uruk, Gilgamesh a trois songes prémonitoires,
du combat à venir. Mais Enkidou le rassure en lui disant qu’ils seront
vainqueurs.
Symbolisme
:
Les rêves de Gilgamesh sont
le
témoignage de l’aventure intérieure du héros, du développement de la
psyché
humaine en train de naître en lui et malgré lui, du fait d’une relation
particulière
au monde extérieur, qui surgit au-dedans.
Ils
arrivent vers la Forêt sacrée des Cèdres,
qui représente un grand danger de mort, car gardée par le géant Houmbaba. Enkidou
met en garde Gilgamesh contre les
dangers de cette entreprise ; mais il s'obstine et veut aller
jusqu’au
bout, sachant
qu’il va parcourir une route dont il ne connaît pas les détours.
Gilgamesh demande
l’aide du Dieu du Soleil « Shamash » pour le
vaincre ; Humbaba,
qui est un des dieux de Lumière qui protège Gilgamesh, implore
Gilgamesh de
l’épargner, et le menace, mais Gilgamesh le tue et ramène sa tête à
Uruk.,
confortant ainsi sa gloire et son rôle de Roi.
Symbolisme :
La
forêt est
souvent l’illustration d’un mental perturbé. Les pensées sont à l’image
des
arbres, touffus et sombres. Le « mal » dont Gilgamesh
s’imagine avoir
triomphé est au-dedans, invisible à soi-même. Ce combat est en quelque
sorte un
combat des forces de lumière (les héros sont protégés par Shamash le
Dieu Soleil),
contre celles de l’obscurité (la forêt). Le monstre, qui représente une
épreuve, est là pour provoquer l’effort de domination de la peur. Il
appartient
à Gilgamesh de faire ses preuves.
Nous
FM, ne devons-nous pas dominer nos peurs, faire des efforts, pour
progresser ? ne devons-nous pas tuer le monstre en nous pour
nous
métamorphoser ? Pour combattre dans la pénombre, ne faut-il
pas un
éclairage, une lumière permettant le discernement ?
Les
deux héros décident de repartir, et
arrivent dans une ville qui est celle d’Ishtar,
déesse de l’Amour et de la guerre. Elle est sur un char tiré par sept
lions.
Cette
dernière tombe amoureuse de
Gilgamesh et veut l’épouser ; mais il refuse. Insultée, elle
demande à son
père, le Dieu Anou, d’envoyer le « taureau du ciel » pour dévaster
Uruk, et créer
un monstre capable de le tuer. Son père finit par céder. Le taureau
détruit tout
sur son passage, mais Gilgamesh et Enkidou unissent leurs forces et le
tuent.
Symbolisme :
Seul,
on ne peut
vaincre ! L’amitié et les forces conjointes dans les épreuves
rendent victorieux.
Gilgamesh affirme son individualité face à Ishtar.
C’est
Enkidou cette fois
qui a un rêve prémonitoire.
Il
rêve de la vengeance des dieux, par
suite de la mort de leur « taureau sacré », mais le
dieu du Soleil, Shamah, l’entend et
le réconforte en
lui disant que son ami Gilgamesh honorera ses funérailles.
Il
rêve encore qu’il est entre Ciel et
Terre, puis amené au monde des ténèbres, par un homme aux serres
d’aigle.
Gilgamesh le rassure.
Après
douze jours de tourment, Ishtar,
lui ayant envoyé une maladie mortelle, Enkidou meurt tout en reprochant
à Gilgamesh son impuissance de ne pouvoir le sauver.
Gilgamesh le pleure, lui organise des
funérailles, et fait édifier une statue à son effigie. Il se désole sur
son
propre sort, et prend conscience de son impuissance, et son statut de
mortel.
Symbolisme :
Enkidou qui
représente « le corps », la matière, n’a pas échappé
au châtiment. L’on
peut penser que les défis et les malheurs qui ont conduit à la mort
d’Enkidou,
séparent Gilgamesh d’une part de lui-même, de sa matière. Ce n’est plus contre un
monstre qu’il doit se battre,
mais contre ses propres peurs ; malgré sa part divine,
Gilgamesh reste un
homme.
Face
à son impuissance devant la mort, Gilgamesh
entreprend de faire un long et périlleux voyage, à la recherche d’Outa-Napishtim, héros du
Déluge devenu immortel, afin
d’apprendre de lui les secrets de « la
vie-sans-fin ».
Entretemps,
il se couche et rêve qu’il
frappe et faire fuir des lions. Puis, il
repart et parvient devant une montagne dont le sommet atteint la voûte du
ciel, appelée « Monts
Jumeaux », qui
chaque jour, gardent l’entrée et la sortie du Soleil. Il y rencontre
l’Homme-scorpion et sa femelle, redoutables et terrifiants, qui gardent
la
montagne. L’Homme-scorpion dit à Gilgamesh que personne n’a pu
traverser
le passage de la montagne, ni faire ce chemin où l’obscurité est
totale.
Ils
le laissent passer, constatant les
épreuves et efforts fournis pour parcourir un si long chemin. Le vent
du Nord
frappe le visage de Gilgamesh ; l’obscurité est profonde, sans
la moindre
lumière, mais il continue d’avancer sur « l’itinéraire du
Soleil ».
Symbolisme
:
On
représente
souvent Gilgamesh tenant un jeune lion sous le bras. Le lion vaincu
symbolise
la victoire sur son propre orgueil au profit du discernement. Pour le
FM,
l’humilité est une vertu essentielle dès lors qu’il a franchi la
« porte
basse ».
Le
scorpion est un animal qui fuit la lumière et
évoque le retour à la matière. Gilgamesh, lui, doit fuir le Nord, les
ténèbres,
avec
une vision juste,
en
continuant ses efforts pour aller vers la
Connaissance et la Lumière. Mais est-il capable de s’engager dans cette
voie ?
Elle est non seulement une épreuve majeure, mais aussi spirituelle
(passer des
ténèbres à la Lumière). L’on peut penser qu’après avoir repris à son
compte le
pire de lui-même, en bravant l’obscurité, il est devenu capable de
dissiper
l’obscurité de sa vie et se redécouvre dans toute son innocence, tel
qu’à sa naissance.
Un peu comme un Apprenti !
A
bientôt midi, le soleil règne ;
Gilgamesh aboutit dans le Jardin des Gemmes, dans lequel les arbres
portent en
grappes des pierres précieuses de toutes sortes et de toutes couleurs.
Mais il
apprend que ce n'est qu'une étape de plus.
Le
dieu Shamash lui apparaît et lui
demande : « où vas-tu
Gilgamesh ; la vie que tu cherches tu ne la trouveras
pas ». Gilgamesh lui répond qu’il doit le laisser
contempler le soleil
pour être inondé de Lumière, et ajoute que « l’obscurité se
retire lorsque
la Lumière éclate ».
Symbolisme :
Les
pierres
précieuses sont une allusion à la vigne et donc au vin, moyen de
connaissance
et d’initiation. Si la vie que cherche Gilgamesh peut être celle de
l’éternelle
jeunesse, cette sentence peut aussi signifier que quel
que soit l’endroit où l’on va, l’on se retrouve toujours
face à soi-même, et qu’il est inutile d’aller chercher des réponses
ailleurs
qu’en soi. La plus grande découverte reste soi-même, ce qui nous ramène
au
« Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’Univers et les
dieux ».
Gilgamesh
arrive au
bord de la mer où règne Sidouri,
la cabaretière
des dieux et gardienne des enfers, qui lui rappelle son humaine
condition, en
lui disant que personne n’a jamais franchi les eaux mortelles.
A
son tour, elle lui tient
un discours similaire à celui du Dieu Shamash.
Il
lui demande alors, comment
trouver
Outa-Napishtim
;
elle
le lui indique, afin qu'il poursuive sa
quête. Mais pour cela, il devra traverser l’océan et les eaux mortelles
sans y
toucher. Seul, un batelier, nommé Our-Shanabi,
pourra l’emmener sur
l’autre rivage. Gilgamesh décide d’y aller.
Symbolisme :
Gilgamesh
doit
traverser des espaces hostiles, et les profondeurs de l’océan. cet épisode ne fait-il pas
penser à la
descente vers les parties les plus sombres de son être, que chacun doit
accomplir, afin de maîtriser ses passions ?
Ils
arrivent aux eaux mortelles, et
Gilgamesh rencontre enfin Outa-Napishtim.
Après
toutes ces épreuves, le survivant du
Déluge apprend à Gilgamesh, le secret des origines de l’Humanité,
presque
entièrement noyée par la décision des Dieux. Un bateau qu’il a dû
construire en
démolissant sa maison, contenant sa famille, des artisans de tous
métiers, et
des spécimens de tous les animaux, a permis à la civilisation humaine,
de
renaître après le désastre.
Avant
de repartir, voyant que Gilgamesh
n’avait pas l’étoffe d’un héros malgré ses exploits, Outa-Napishtim ne
veut pas
lui donner le pouvoir de rajeunir et lui révèle l'existence de l'herbe qui restitue la jeunesse.
Gilgamesh
parvient à s'en emparer en descendant
au fond de la mer, mais pendant son sommeil, un serpent la dérobe et la
mange
aussitôt. Cette leçon permet à Gilgamesh d’accepter définitivement sa
condition
humaine, et, conscient d'avoir perdu la jeunesse éternelle, décide
qu’il est
temps de retourner dans son royaume.
Symbolisme :
le
déluge symbolise
une destruction punitive, liée à une faute commune, mais elle sera
suivie d'une
purification et ici, d'une humanité
nouvelle pour Gilgamesh.
Ce
n’est pas vraiment la promesse de la vie prolongée
que Gilgamesh descend chercher dans les profondeurs, mais la
confirmation que
rien ne lui évitera le seul voyage qui compte : celui de l’introspection,
qui est la voie du futur accomplissement
de Soi. Le serpent l’a finalement délivré en lui enseignant la vertu du
renoncement. Il
n’ira pas en
chercher une autre, car il a compris qu’il n’était qu’humain, et devra
retourner à Uruk faire son travail de Roi, pour le plus grand bien de
ses
habitants.
Gilgamesh
revient
donc à Uruk, au terme d’une
quête vaine, avec l’homme qui l’a raccompagné
chez lui (le batelier) qu’il présente avec fierté.
Il
n’est plus le même. Il
revient les mains vides (sans l’herbe de jouvence).
Parce
qu’il a tout perdu, l’esprit libre, il peut
enfin réfléchir à ce qui lui arrive. Il découvre le monde, jusqu’ici
dissimulé
par son ambition, ses passions, ses désirs d’être le plus fort. Il
est physiquement amoindri, mais intérieurement grandi par
la défaite. Il a appris l’humilité et la générosité, c’est-à-dire la
Sagesse.
C’est
le retour à la source, seul lieu où « du
sens » est possible.
Il
est devenu
malgré lui, un héros d’une autre nature, et trouve
l’immortalité dans les mémoires,
grâce aux tablettes.
MAINTENANT
si j’avais à conclure :
L’épopée
de Gilgamesh,
exprime l’attitude universelle et invariable de l’homme devant la
condition
humaine. C’est aussi « l’épreuve » de la
Connaissance. Gilgamesh a
quitté « sa maison » pour aller vers
« soi-même ».
L’épopée
est une
véritable palingénésie (2)
qui s’effectue lors
de 3 voyages Initiatiques d’Introspection (notre VITRIOL), rendue
possible grâce
aux épreuves à surmonter et
rencontres faites, laquelle permettra au héros, de descente dans les parties
les plus sombres de son être,
à la recherche de « soi-même ».
Les
exploits de Gilgamesh ont été les
jalons d’un nécessaire cheminement, car il
faut être allé au bout de soi-même,
aux limites de ses capacités, avoir franchi les bornes de l’ambition,
avoir
connu les passions et le désespoir pour se transformer. Mais il faut
aussi
avoir foi en l’utilité du combat qu’on mène, et savoir laisser la
dépouille du
« vieil homme ».
Si
les Francs-Maçons
que nous sommes, accomplissent véritablement le travail à faire sur
Soi, la voie
empruntée nous révèlera ce qui était caché, endormi en nous.
Balzac
a écrit : « L’homme seul peut
connaître la ligne droite ;
lui seul a le sentiment de la verticalité ».
Le
récit de Gilgamesh
n’est pas simplement la métaphore d’un voyage intérieur ; il
raconte les
difficultés du monde.
Le
récit du déluge est, d’une
certaine façon, extérieur au reste de l’Epopée, et son récit pourrait
en être
absent sans en changer considérablement le contenu.
L’important
pour le propos est avant
tout, que Gilgamesh reçoive la Connaissance du Déluge, de la personne
qui y a survécu,
Outa-Napishtim, qui est un personnage doté d’une grande Sagesse,
connaissant
des choses ignorées de l’humanité. Il initie Gilgamesh à ce savoir pour
qu’il
puisse le transmettre au reste de l’humanité, et pour le renouveau de
celle-ci.
J’AI
DIT
V\
S\
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