Obédience : NC | Loge : NC | 10/09/2010 |
Le Relatif et
l’absolu Vénérable
maître, dignitaires qui
décorez l’orient, vous tous mes sœurs et
mes frères, comment ce thème du
« relatif et de
l’absolu » ne peut-il pas
résonner dans ma petite
tête d’informaticien ? Il a, de plus,
réveillé un vieux
souvenir, une époque où dans nos travaux pour une
Caisse d’Epargne, la locution
« Dans l’absolu »
était devenu un tic verbal. Rassurez-vous, je
ne vais pas vous
abreuver uniquement d’informatique. Une fois
expliquées ces dérives
professionnelles, je vous évoquerai ma vision du relatif
puis de l’absolu, sans
négliger leur lien, avant de vous poser une question
à laquelle je n’ai
toujours pas de réponse. Le
relatif et l’absolu dans l’informatique
Pour se
repérer, un ordinateur
utilise un moyen très simple : une adresse.
C’est un numéro, comme le
vôtre dans votre rue. Si vous allez chez des amis qui
habitent au 5.226 rue du
stade, vous pouvez aller au numéro 1 puis parcourir la rue
jusqu’au 5.226 en
regardant chaque numéro. Vous utilisez alors
l’adresse absolue. Par contre, vos
amis ont pu vous donner quelques indications pour vous faciliter la
recherche,
par exemple « la maison aux volets verts et
à la tourelle d’acier qui elle,
est très visible, porte le numéro 5220, la
nôtre est donc 3 maisons plus
loin ». Cet écart de 3 est une adresse
relative par rapport à un point de
repère facilement localisable. C’est, en
deux mots, le grand jeu
informatique de l’adressage relatif. Ici, le relatif
n’existe que par
un lien avec un objet qui, s’il peut exister seul, est alors
absolu. Au passage,
l’adresse absolue, ne
l’est bien évidemment que sur un ordinateur, pas
sur un autre… Absolu bien
relatif ! « Dans
l’absolu »
Il y a une
vingtaine d’années,
nous concevions un nouveau système d’informations
pour la Caisse d’Epargne de
Provence, Alpes, Corse. Au passage, l’objectif
était de faire le meilleur
système bancaire au monde, celui qui prévoit
même ce qui n’existe pas encore
dans nos contrées ! Ca c’est de
l’absolu ! Ce projet a
avorté à cause de
basses considérations matérielles. La
quête de l’absolu n’est pas simple. Comme par hasard,
l’une de nos
expressions courantes était « dans
l’absolu », nous voulions montrer
à quel point nos idées étaient
valables quelle que soit la réalité. Un beau
jour, au cours d’une réunion de travail, un petit
nouveau vint à nous poser une
question « Qu’est ce que cet absolu dont
vous parlez tant ? ».
C’était devenu un tic verbal, nous
restâmes sans réponse. Le tic passa. A la
réflexion, nous voulions nous
dégager des conditions qui compliquent à souhait
l’énoncé, pour construire une
ossature solide, capable d’accepter ensuite les vicissitudes
de la réalité. Belle opposition,
ou
complémentarité, entre le relatif et
l’absolu. Dépendre,
ne serait-ce que d’un
tout petit rien est relatif, dépendre de rien du tout, est
absolu. Et le temps ? Pas d’inquiétude, je ne vais pas vous présenter la relativité générale d’Einstein ! Une simple
réflexion : Quel
jour sommes-nous ? Le 10 septembre
2010 ou le 10 septembre
6010, pour les juifs nous sommes en l’an 5770, pour les
musulmans en 1431, et
en 4708 pour les chinois, et je m’arrête
là. Nous pourrions
souhaiter une
échelle absolue, à partir de la
création de notre univers. Mais curieusement,
alors que les scientifiques arrivent à
« voir » l’univers
moins d’une
seconde après sa création, indiquer
précisément le temps écoulé
depuis, leur
est impossible, environ 14 milliards d’années,
selon les modèles de 9 à 20
milliards d’années. Absolu, tu nous
fuis ! « Au
commencement était le
Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe
était Dieu. » sont les
premiers mots de Saint-Jean dans son évangile. La
verticale, relativité et parallélisme
Le fil à
plomb indique la verticale
et permet de monter des murs parallèles.
Vérité absolue ? Prenons un peu de
recul, de la
lune, imaginons toutes les verticales terrestres : Les
verticales se
rejoignent au centre de la terre. Curieuses parallèles qui
deviennent
concourantes. La
vérité absolue devient relative
à cause d’un relativement petit changement de lieu. Newton,
sa pomme et sa loi de gravitation universelle
Newton,
allongé à la verticale
d’une pomme, nous gratifia de sa loi de gravitation
universelle, donc absolue…
Jusqu’à ce qu’Albert Einstein
détruisit ce mythe avec sa théorie de la
relativité générale. Absolu
d’un temps, relatif d’un
autre. La
monarchie absolue
En cherchant
l’absolu, comment ne
pas évoquer les monarques absolus ? Oui, ils ont tous
les pouvoirs sur
leurs sujets, mais n’est-ce pas une limite en soi ? Bref, la monarchie
absolue est
bien relative. L’angle
droit : Un début d’Absolu ?
L’équerre,
créatrice d’angles
droits, pour lesquels je n’oppose aucune
relativité, aujourd’hui, est symbole
des valeurs justes, d’un jugement droit. Nos Valeurs, avec
leur rectitude,
nous montrent ainsi le chemin à suivre pour
découvrir l’Absolu. Le
Divin
Cet Absolu, qui ne
peut qu’être
hors de notre univers, tout en étant l’univers, ne
peut donc être que Dieu.
Incomparable, Tout-Puissant, Unique, en Dieu point de place pour le
relatif. Finalement, une dépendance, une condition, un lien amène le relatif, complémentaire de l’absolu, indépendant, incomparable. Ou inversement, l’Absolu n’existe que par lui-même, sinon il serait relatif. Nous retrouvons
ainsi l’origine
latine « ab-solutus » qui
signifie sans lien, délié de tout, et aussi
achevé. En ce bas monde,
Einstein disait
fort bien : « Tout est
relatif ». Il nous envahit de toutes
parts. Depuis que je réfléchis sur ce sujet, je
me pose une question à chaque
occasion : Dans notre monde matériel, où
est l’absolu ? Je n’ai
toujours pas de réponse. Voici la fin absolue de cette petite planche. Déjà ou enfin ? A chacun sa réponse, c’est relatif ! Vénérable Maître, j’ai dit. G\ F\ |
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