Obédience : NC | Loge : NC | 11/08/2011 |
Le
destin d’un Maçon Nous avons tous connu dans nos
loges respectives, un Frère qui se distinguait
des autres Frères, par son activisme dans le domaine
maçonnique, il arrive que
cela énerve, comme il arrive que cela indiffère ;
tout dépend du degré de
sagesse atteint par les uns et les autres.
Donc, dans une loge de ma connaissance, j’avais moi
même été confronté
à ce
genre de Frère, et je dois dire que la coexistence ne fut
pas toujours sereine.
Il frappa à la porte du Temple, à
l’âge de la trentaine, bonne
présentation,
bonnes études et bon métier firent
qu’il fut admis sans difficulté. Le temps de
l’apprentissage, il resta calme et silencieux. Les choses
commencèrent à se
manifester, au grade de compagnon, en fait il intervenait
très et trop souvent,
sur tout les sujets et surtout, pour mettre en avant son savoir
livresque. Nous
le savons tous, la Loge est un excellent
révélateur du caractère des
Frères,
d’ailleurs c’est ce qui permet de mesurer
l’état d’avancement initiatique du
Maçon. Il fallut se rendre à
l’évidence notre Frère était
égoïste et
orgueilleux. Ce qui ne fait dire cela,
c’est au cours d’agapes, il nous avait
confié que
dans sa vie professionnelle, il avait un plan de carrière,
en bonne logique et
pour être fidèle à son
caractère, il devait bien en avoir un aussi pour son
avancement maçonnique et peut être initiatique.
Les années passèrent, il participa aux travaux
d’une loge de Perfection, puis
au Chapitre ; il devint donc Kadosch et enfin 33ème. Ce qui
n’arrangea pas les
choses, ne se contentant pas de toutes ces Tenues, il visitait
pratiquement
tous les jours, la plupart des Loges de la région, et peu
importe l’Obédience
et le rite, mais il aimait particulièrement, les Loges
mixtes et féminines ;
allez savoir pourquoi ? En fait il devenait arrogant, un soir dans une
loge
amie et comme visiteur, il se permit de reprendre le
Vénérable en chaire, sur
un détail du rituel ; la chose laissa des traces dans la
mémoire des Frères
présents, en considérant son
indélicatesse, comme de la suffisance. Dans sa Loge mère,
il était de coutume de mettre un testament philosophique,
dans une urne scellée, et lors du passage à
l’Orient Eternel d’un frère, au
cours de la Tenue funèbre qui s’en suivait, le
plus jeune des apprentis, lisait
le testament du Frère
décédé. Notre Maçon ne
dérogea pas à la coutume. Ce qui
fut dit, fut fait. Comme l’Orient en
cause était proche de la mer, un certain nombre de
Frères,
pratiquait la pèche côtière en amateur,
notre frère étant du nombre. Il partit
donc, profitant de la marée, pour la pèche au
maquereau. Son bateau était
convenable, ses qualités de marin plus discutables, et puis
le temps semblait
propice à une sortie, de fait il n’avait pas
jugé utile de passer à la
capitainerie, pour voir le bulletin météo. Ciel
bleu, grand soleil et vogue la
galère ! Il y a bien longtemps que les
Hommes ne savent plus lire les messages que la
Nature nous adresse. Lorsque l’on voit très
clairement les côtes de Jersey, il
vaut mieux rentrer au port. Notre maçon pécheur
lui ne voyait rien, sauf sa
ligne de pèche et les maquereaux pris au piège
des hameçons. Après le beau
temps, arrive les gros nuages noirs, et au calme succéda
à un grain violent et
soudain comme cela arrive en mer. Gros temps, un plaisancier
décontenancé par
la violence des vagues et la force du vent, le bateau chavira, et notre
Frère
avec. Il est recommandé de mettre, lorsque l’on
sort en mer, son gilet de
sauvetage… Notre Homme se noya, et les poissons firent le
reste… Malgré les
efforts du Cross de Jobourg, le corps ne fut pas
retrouvé… Comme il se doit, la Loge
organisa une Tenue funèbre, comme c’est la
coutume,
on ouvrit l’urne, on prit le testament du Frère
passé à l’Orient Eternel, et
l’apprenti concerné lu les dernières
volontés de notre Frère. Ce dernier, entre
autre, souhaitait être enterré avec tous ses
décors maçonniques, ce qui rendit
l’assistance et le Vénérable perplexes,
il n’y avait pas de corps, la mer avait
gardé la dépouille de notre maçon. Le Grand Architecte le jaugea
d’un regard doux mais pénétrant, et dit
: pendant
ta vie sur Terre, tu as été
matérialiste, très égoïste,
et en fait tu te
croyait dieu sur Terre , sans Dieu, toute ta vie tu n’as
jamais levé les yeux
au ciel et pas une seule fois tu as laisser parlé ton
cœur, à plusieurs
reprises, j’ai essayé de
t’éveiller en t’envoyant des signaux,
mais ta carapace
de pierre était trop dure, et pourtant tu avais choisi un
système initiatique,
qui devait te rendre plus réceptif au sens de
l’Univers, mais là aussi tu as
fait le tri choisissant le plus facile et rejetant ce qui te semblait
une
épreuve , tu es resté au seuil de ton temple
intérieur, et ton égo a
étouffé,
toute possibilité de spiritualité, à
la profondeur tu a choisi le superficiel,
tu te voulais être un dieu sur terre , mais tu n’as
pas été capable de diriger
ta simple vie, alors que vais-je faire de toi, moi qui avais besoin de
toi sur
la Terre ? J’ignore la suite de
cette réprimande, mais je me doute bien que
l’âme de notre
Maçon, fut emplie de tristesse, à
l’idée de revenir sur Terre, et dans quelles
conditions… Sur Terre,
embarrassé, par tous les décors du maitre
passé et les parvis étant
suffisamment décorés, la Loge pris la
décision de mettre tous les décors dans
un placard. Après la Lumière,
l’obscurité, triste fin, en
vérité… P\ L\ |
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