Le Relèvement
La
légende d’HIRAM, telle qu’elle nous est
rapportée au 3° degré du REAA, fait de
l’être humain, de l’être
matière, un homme mort, appelé à
revivre différemment.
Le
thème de la mort physique et du relèvement
spirituel constituent le fondement
de ce mythe.
Pour
le profane non croyant, la seule pensée de
l’idée de la Mort inquiète et peut
même générer un effroi, le mot Mort
étant synonyme de NEANT, de FIN.
La
légende d’HIRAM nous invite à
considérer la mort différemment, et à
l’intégrer
comme faisant de la vie.
La
mort, ici, n’est pas une fin, mais au contraire, elle
constitue la suprême
initiation car elle
représente le
commencement d’une nouvelle existence d’une autre
nature : le début d’une
vie spirituelle, jamais achevée; le début
d’une vie sans fin, toujours en
éternel recommencement.
On
peut y voir, ainsi, un grand message d’espoir :
celui de l’hygiène de l’âme
qui est proposée à tout maître
maçon, de son vivant.
Ainsi,
la légende nous interroge différemment sur le
sens de la vie, et sur celui de
la mort.
Nous
avons d’abord à comprendre le symbolisme du vieil
homme qui doit mourir.
Le
compagnon va devoir laisser derrière lui ses acquis, ses
certitudes, ses
habitudes de pensée.
Pour
les abandonner, il devra d’abord les comprendre.
Le
compagnon, prêt à être
élevé au grade de maître, doit sortir
de ses propres
ténèbres, c’est à dire de
son monde matériel, et de son mode de fonctionnement
psychique habituel.
Il
doit mourir à un état figé, fait
d’ignorance, de fanatisme et d’ambition, ainsi
que nous le rappelle le symbolisme des 3 mauvais compagnons.
Il
verra alors, après une observation attentive de ses
comportements, que ce qu’il
pensait essentiel, ce qu’il pensait constituer son
être, ne l’était pas.
On
ne meurt jamais à l’essentiel, mais il faut
découvrir ce fondamental qui
constitue l’être et non la persona telle que
décrite par YUNG.
Le
jeune maître maçon, avant de connaître
la suprême initiation, a
déjà connu 2 morts, suivies de deux
renaissances.
En
premier lieu, dans le cabinet de réflexion, où
figure la tête de mort,
signifiant la mort du profane.
Le
passage dans le cabinet de réflexion suggère, par
la mise en pratique du mot
VITRIOL, qu’il faut d’abord faire mourir le vieil
homme qui nous habite, c’est
à dire le dépouiller de sa
personnalité passée qui n’est
qu’illusoire et
impropre à lui permettre d’accéder
à des modes de pensée supérieurs.
De
même, l’élévation au second
degré, avec le symbolisme du grain de blé, nous
rappelle que tout doit mourir pour renaître.
La
3° mort apparaît avec le meurtre d’HIRAM.
Assassiné
par les trois mauvais compagnons ci-dessus décrits, Hiram
est mort.
Notre
corps physique se trouve dans un état de
putréfaction total.
Le
symbolisme de cet état pourrait représenter le
drame de la désintégration qui
menace l’être humain, l’être
matière, non éveillé.
On
pourrait aussi considérer que cet état de
putréfaction symbolise l’ego, les
passions à abandonner, avant de pouvoir accéder
à un niveau supérieur.
Cet
ego, ces certitudes acquises, devraient alors se désunir, se
désagréger.
Ce
n’est qu’ après
s’être affranchi, par cette mort symbolique, de son
vieil homme
en soi, que l’espérance renaîtra avec le
relèvement, et même avant.
Car
la chair d’HIRAM a quitté les os, son corps
s’est désuni, mais l’acacia,
symbole de la vie de l’esprit, symbole
d’éternité, demeure.
Cette
espérance grandit avec le relèvement, symbole
même de l’AMOUR et de l’UNION.
Le
message ici, est de comprendre, que seul, on ne peut rien.
L’UNION
crée la force, peut t’on dire ici.
Ce
n’est que par les cinq points parfaits de la
maîtrise en effet, et grâce à
l’échange d’énergie entre le
V M et le compagnon, que pourra s’effectuer ce
relèvement.
Le
jeune maître renaît dans l’UNION.
Les
cinq points parfaits de la maîtrise lui permettront de
réintégrer son être dans
son UNITE.
C’est
ainsi que le compagnon se trouve ELEVE au grade de Maître,
par l’UNION et
l’AMOUR.
Destiné
à découvrir son unité, il sera
invité à rassembler ce qui est épars,
à
rechercher le Juste et le Parfait, pour se tenter de se retrouver
toujours, au
centre de son cercle.
Le
Maître intérieur est à
présent invité à
s’éveiller, mais il se trouve, pour ce
faire, seul avec lui –même.
La
légende ici nous renvoie à la fois à
l’Union et au cheminement individuel que
constitue la voie du maître maçon.
Hiram
est mort.
C’est
donc le maître exemplaire qui est parti, le modèle
de la connaissance.
Il
ne nous a pas transmis le plan de son œuvre, c’est
à dire sa connaissance,
puisqu’il a emporté avec lui ses secrets, sans les
transmettre.
Mais
la connaissance est t’elle transmissible par le verbe, sans
être dénaturée,
sans être désignée par un mot?
N’est
t’elle pas propre à chacun et par nature
intransmissible ?
Ne
relève t’elle pas du domaine de ce qui ne peut
être dit ?
Avec
la mort d’HIRAM, la parole est perdue, mais nous sont
donnés des mots
substitués.
On
peut voir ici, encore une fois, un message
d’espérance : en effet, la
connaissance n’est pas elle-même perdue, puisque
nous sont laissés des mots de
substitution.
Reste
à re-découvrir HIRAM, modèle de
connaissance, d’harmonie et d’unité.
HIRAM
doit être re-découvert.
La
recherche de la parole perdue, c’est certainement la
recherche du sens, la
recherche de la conscience.
Le
maçon élevé et constitué
maître par la transmission des mots substitués va
devoir partir en quête de la vérité, de
la pureté, de l’unité, de
l’EDEN originel,
du paradis perdu.
Essayant
de rassembler ce qui est épars, c’est à
dire ce qui est désunit, le Maître
Maçon va devoir accéder à sa propre
connaissance, pour comprendre l’UNIVERS et
répandre sa lumière.
Ainsi,
le compagnon élevé au grade de Maître,
est heureux, plus fort qu’avant,
pleinement vivant, ayant appris à vivre en conscience, et
ayant compris ce qui
constituait l’ESSENTIEL de son être.
Il
est né dans un nouveau monde, porteur d’espoirs.
La
vie du maçon prend alors un nouveau SENS.
Elle
est devenue synonyme du mot
« Illumination » et le mot fin
n’existe
plus.
Mais
le chantier demeurera toujours ouvert.
En
effet, le maître maçon, vivant toujours dans la
dualité physique, psychique et
spirituelle, et évoluant dans un monde chaotique,
connaîtra sans cesse un effet
de balancier entre le haut et le bas.
Tomber,
mais se relever plus fort qu’avant, voilà le
véritable cheminement du maître
maçon.
J’ai
dit
F\ C\
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