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La règle de Saint Benoît Introduction Plus de 14 siècles nous séparent de Saint Benoît et de sa règle, toujours en vigueur de nos jours dans les monastères bénédictins et cisterciens. La règle bénédictine a été écrite, selon la tradition, par Benoît de Nursie à partir de 534. Nous commencerons par situer Saint Benoît dans le courant du monachisme, puis nous évoquerons la figure de Saint Benoît, où la légende se mêle sans doute à la vérité. La règle comprend un prologue et 73 articles, nous n'en examinerons que certains qui nous ont paru les plus significatifs. Cette règle a été revue et corrigée quelque trois siècles plus tard par un admirateur de Saint Benoit qui se nomma lui-même Benoît installé à Aniane, à la fin du 8ème Siècle. Elle fut adoptée et divulguée à la suite de la création de l'ordre de Cîteaux, en 1098, par Etienne de Harding. Bernard de Clairvaux contribuera largement à essaimer cette règle qui servit de modèle à celle qu'il donna aux Pauvres Enfants du Christ qui devinrent les Chevaliers Templiers. Tout d'abord définissons quelques mots : ABBE de l'araméen ABBA signifie le PÈRE, le CHEF, le MAÎTRE d'une communauté monacale. MOINE du grec MONACHOS signifie SOLITAIRE. ANACHORÈTE : du grec ANACHORESIS signifie DEPART, FUITE hors du monde quotidien. ERMITE : du grec EREMOS signifie DESERT, c'est un religieux qui vit dans la solitude, Ermite est synonyme d'ANACHORÈTE. CÉNOBITE : du grec KOINOS BIOS signifie VIE EN COMMUN, par opposition à l'ermite, le CENOBITE vit en marge de la société, mais au sein d'une communauté. Voyons quelles sont les origines du monachisme. Le monachisme n'est pas une institution exclusivement chrétienne. Il y eut sûrement des relations entre les moines chrétiens et les moines esséniens, juifs et même païens ; mais la spécificité du monachisme se trouve dans l'Evangile, dans le Nouveau Testament. C'est la mise en pratique de la parole du Christ : « Si quelqu'un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive ». C'est en Egypte que naît et se développe ce mouvement. Les chrétiens ne sont plus persécutés ou martyrisés, ils recherchent un autre mode de don total à Dieu par le renoncement au mode de vie de la société. SAINT PAUL se fixe en Thébaïde vers 250 et SAINT ANTOINE vers 270. D'autres les rejoignent, et organisent des communautés. Ils deviennent des CÉNOBITES. Parmi les plus connus de ces Pères du désert, citons Athanase, qui est l'auteur de la vie de Saint Antoine, Jérôme un dalmate, Martin un soldat romain établit en Gaule, Augustin qui implante des foyers monastiques à Carthage, Honorat qui fonde le Monastère des Iles de Lérins, en face de Cannes, Jean Cassien, et Germain d'Auxerre. Vers 320, Saint Pacôme fonde le premier monastère dont les moines vont suivre les premières règles écrites qui organisent une vie communautaire, leur permettant de pratiquer l'ascèse individuelle. Un peu plus tard, Saint BASILE mène à son terme l'expérience monastique inaugurée par Pacôme. Les disciples prononcent solennellement le vœu d'OBÉISSANCE qui les soumet à l'autorité de l'abbé, et celui de STABILITÉ qui leur défend de quitter le monastère. Les règles répartissent leur temps entre TRAVAIL MANUEL et PRIÈRE, définissent leurs renoncements et organisent leur vie matérielle, le travail en groupe, le dortoir et le réfectoire en commun. Les rédacteurs de ces règles ont eu la hantise d'éviter le péché et de punir la faute. A les lire, le mal est partout et toujours au travail, il faut le combattre et cela peut devenir une obsession. La Vie de Saint Benoît Il n'existe que peu de sources sur la vie de Saint Benoît de Nursie si ce n'est le deuxième livre des Dialogues de Grégoire le Grand qui a pour titre « La vie et les miracles du vénérable Abbé Benoît ». Les miracles et les prophéties qu'il nous relate sont surprenants, mais ont pour but l'enseignement de la sainteté chrétienne. Lorsque BENOIT disparaît Saint GRÉGOIRE n'a que sept ans. Ce sont des disciples encore vivants qui vont lui permettre de rédiger la biographie du saint. Né dans la région de Nursie, au nord de Rome vers 480, Benoît a suivi l'itinéraire de nombreux moines d'alors. Ses parents, propriétaires terriens aisés, l'envoient étudier le droit à Rome. Mais très vite, il va détester ce monde de tentations vaines et décide d'aller vivre en ermite à SUBIACO dans une grotte en se soumettant à un ascétisme extrême. Un moine du nom de Romain lui donnera l'habit et le ravitaillera par ses propres privations sur sa maigre nourriture. Après avoir passé 3 ans dans sa grotte de Subiaco, Benoît décide de créer un monastère, car de par sa renommée, de nombreux candidats affluent autour de lui. En peu de temps, il crée 12 monastères ne laissant que 11 à 12 moines dans chacun. Ce qui représente environ 140 religieux. Mais le prêtre de Subiaco devint jaloux de la notoriété de Saint Benoît, et chercha à s'en débarrasser. D'abord en lui envoyant 2 petits pains empoissonnés niais sans succès, puis par la perversité, en envoyant des jeunes filles nues s'ébattre dans le jardin même du monastère, sous les fenêtres des moines. Saint Benoît ayant déjoué ces pièges se résolut à fermer ce monastère et prit la route du Mont Cassin, situé à mi-chemin entre Rome et Naples. Il y fonde un monastère en 529 dont l'oratoire est dédié à Saint Jean Baptiste, Patron des Ermites et des Moines. C'est là que pendant les trente dernières années de sa vie il va élaborer sa règle. Après sa mort, survenue peu avant 560, les Lombards détruisirent son monastère en 581. Les moines se réfugièrent à Rome, d'où la règle se répandra lentement. Elle s'imposera en occident au IXème siècle avec la réforme monastique de Saint Benoît d'Aniane qui va privilégier la vie liturgique au dépend du travail manuel. La Règle de Saint Benoit La règle de Saint Benoit a pour objet de donner une orientation spirituelle aux moines décidés à la vivre. On y trouve des situations particulières et des problèmes concrets à résoudre. En effet, la règle est rédigée après les tâtonnements, les essais et les erreurs du début de la vie en commun. Elle fixe surtout une exigence plutôt que des canons de prescriptions, des règlements et des sanctions. La connaissance des règles antérieures et l'expérience quotidienne permettront à Saint Benoît de rédiger une règle un peu disparate, mais conforme à l'attente générale. Le manuscrit original disparu dans un incendie en 896 il a certainement été remanié, mais peu en comparaison des modifications apportées aux autres règles. La source principale en est LA RÈGLE DU MAÎTRE, texte anonyme et sans doute légèrement antérieur. Certains historiens ont pensé l'inverse. Mais Benoît utilise aussi en les citant librement, PACÔME, AUGUSTIN et CASSIEN. Il cite surtout le Nouveau Testament et les Psaumes. La règle de Saint Benoît du fait de sa grande diffusion a été lue, interprétée et appliquée de manières très diverses. De plus, le monachisme bénédictin a été l'objet de fréquentes réformes. Certaines ont revêtu un caractère simplement local et transitoire, d'autres comme celles de Cluny et de Cîteaux, eurent une grande extension, se développèrent et s'imposèrent à toute l'Europe. D'une manière générale, on pourrait affirmer que chaque réforme s'est proposé de retourner à la pureté de la règle, tout en s'adaptant à l'époque et aux lieux ou s'établirent des monastères. La règle de Saint Benoit est à la fois un traité de doctrines spirituelles et une procédure d'organisation du monastère. Il suffit de lire le prologue pour savoir quelle fut l'intention de Saint Benoît. Avant tout, il s'adresse au disciple « Ecoute, mon fils, l'enseignement du maître, ouvre l'oreille de ton cœur, Accepte volontiers les conseils d'un père qui t'aime et fais vraiment tout ce qu'il te dit » il l'invite à recevoir chaleureusement et à mettre en pratique les enseignements du Maître, pour arriver ainsi à se rendre obéissant à Dieu. Ensuite, quand il peut se fier à un disciple docile, il lui propose l'organisation d'une école où il pourra apprendre à servir le Seigneur. La règle peut alors
être considérée comme un
traité de spiritualité qui se complète
lui-même d'un Code Monastique. Saint Benoît
envisage le monastère comme une école de
spiritualité, à laquelle celui qui le
désire peut recourir pour épanouir
harmonieusement un charisme reçu. « A toi donc s'adresse mon discours, à toi, qui que tu sois, qui renonces à tes volontés propres et, prêt à militer sous le Seigneur Christ, le vrai roi, saisis les très puissantes et nobles armes de l'obéissance ». Le but que doit poursuivre le moine : « afin de retourner, grâce au labeur de l'obéissance, à celui dont tu t’étais détourné par la lâcheté et la désobéissance ». Saint Benoît pour rendre ce but plus facile à atteindre se dispose à « établir une école du service du Seigneur ». Cette école devra posséder une méthode pédagogique et une organisation matérielle. « A l'aide du Seigneur, venons-en à organiser la vie de la race très forte des Cénobites, militant sous une règle et un abbé ». Le moine bénédictin se consacre à chercher Dieu sur la voie tracée par la règle. En fait, toute la doctrine de Saint Benoît se ramène à enseigner la voie unique du retour à Dieu : l'échelle de l'humilité dont il décrit les degrés au chapitre 7, fait de crainte de Dieu, d'obéissance, de patience, de vie cachée avec le Christ dans le silence, la prière et le travail. Cette recherche de Dieu, le moine la poursuit jusqu'à la mort dans le monastère où l'intègre sa profession. L'amour de la vérité et un solide bon sens ont conduit Saint Benoît à voir les hommes tels qu'ils sont : des pauvres pécheurs. Il sait par expérience, et il compatit à leurs faiblesses. Sa tendresse et sa miséricorde sont la source de sa discrétion, de son extraordinaire bonté. Par exemple : « pour éviter aux moines d'arriver trop en retard à l'office de nuit, on traînera en disant le premier psaume - A table on servira deux plats au choix et comme les moines ne veulent pas se priver de vin, on leur en donnera ». On comprend ainsi que la Règle est malgré tout bienveillante. Elle respecte chaque personnalité, qui pourra s'épanouir en ne poursuivant qu'un seul but : CHERCHER DIEU. Cette compréhension, cette patience que Saint Benoît recommande à ses fils, ce respect des hommes et des choses, cet amour de l'ordre et de l'exactitude, imprègnent la vie des moines. La Règle Chapitres 1 : Les différents sortes de moines 1 - LES CÉNOBITES : qui vivent ensemble dans un monastère sous la direction d'un abbé. 2 - LES ERMITES OU ANACHORÈTES : ce sont d'anciens cénobites bien entraînés qui peuvent aller vivre seuls dans le désert. 3 - LES SARABAITES : C'est une race tout à fait détestable. Ils n'ont pas de règle, ils sont mous comme du plomb, ils montrent qu'ils sont encore attachés au monde. Ils vivent soit seul, soit à deux ou trois, comme des brebis sans berger. 4 - LES GYROVAGUES : Ils passent toute leur vie à courir d'un endroit à un autre. Se font loger dans des maisons de moines, ils sont esclaves de leurs désirs et ne cherchent qu'à bien manger En tout, ils sont pires que les Sarabaïtes. Chapitres 2 : Les qualités que l’Abbée doit avoir L'ABBÉ : Celui qui est digne d'être à la tête du monastère. Il doit prouver par ses actes son nom de supérieur. En effet au regard de la foi il tient dans le monastère la place du Christ. Sa responsabilité est de conduire ses moines vers Dieu. Chapitre 3 : La réunion des frères en conseil Chaque fois qu'il y a des choses importantes à discuter dans le monastère, l'Abbé réunit toute la communauté pour prendre conseil, puis décider seul. Chapitre 4 : Quels sont les instruments de bonnes œuvres Pour n'en citer que quelques uns parmi les 74 : - avant tout aimer Dieu, ensuite
le prochain comme soi-même. En fait, toutes ces sentences sont des citations du Nouveau Testament. Chapitre 5 : De l’obéissance Pour Saint Benoît, comme pour toute l'antiquité chrétienne, l'état religieux est avant tout un état d'humilité dont l'obéissance est le premier devoir. « La première étape de l'humilité c'est l'obéissance sans délai Elle convient à ceux qui estiment qu'il n'y a rien de plus cher, pour eux, que le Christ. A cause du service saint dont ils ont fait profession, à cause de la crainte de l'enfer et de la gloire de la vie éternelle, à peine le supérieur a-t-il commandé quelque chose, qu'ils ne savent souffrir aucun délai dans l'exécution, tout comme si l'Ordre venait de Dieu ». Chapitre 6 : De l’habitude de se taire Saint Benoît veut ici régler les conversations qui avaient lieu aux réunions groupant les moines autour de leur Maître. « J'ai placé une garde à ma bouche ; je suis devenu muet et me suis humilié. Il appartient au Maître de parler et d'enseigner, il convient au disciple de se taire et d'écouter ». Chapitre 7 : De l’humilité Ce chapitre, le plus long de la règle comprend 12 degrés. Il est le sommet de la doctrine de Saint Benoît, qui entend par « HUMILITÉ » l'état d'une âme qui a pris conscience de DIEU. Saint Benoît nous rappelle la divine sentence : « Tout homme qui s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé ». Ainsi tout élèvement est une forme d'orgueil. « Par conséquent, frères, si nous voulons parvenir à la cime de la plus haute humilité, à cette hauteur céleste à laquelle on monte par l'abaissement de la vie présente, il faut dresser, par nos actes qui montent, cette échelle qui apparut en songe à Jacob, et le long de laquelle étaient montrés des anges qui descendaient et qui montaient ». Autrement dit : on descend en voulant s'élever et on monte en s'abaissant. Le 1er Degré – Vivre sous le regard de Dieu Avant tout, le moine doit commencer par être convaincu qu'il vit en présence du DIEU auquel il croit. Cette foi engendre la CRAINTE (!) de DIEU en obligeant à dire non au MAL qui est en nous : pensées, vouloirs, instincts. Ainsi donc le premier degré d'humilité consiste à se mettre devant les yeux la crainte de Dieu. « Sois vigilant car Dieu te regarde ». Le 2ème degré – se soumettre – Obéir La soumission est la première étape de l'humilité, c'est l'obéissance. Il faut détester sa volonté égoïste. Il faut prouver à Dieu sa soumission radicale en disant NON à tout désir personnel, même bon ! et Saint Benoît cite l'Ecriture. « Je né suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé ». « Faire sa volonté entraîne la punition. Etre obligé d'obéir à un autre fait gagner la récompense ». Le 3ème Degré d'Humilité Consiste à se soumettre au supérieur, en toute obéissance pour l'amour de Dieu, l'Apôtre ayant dit « Il s'est fait obéissant jusqu là la mort ». Parlà, le moine imite le Christ. Le 4ème Degré d'Humilité Consiste en ce que, dans l'obéissance elle-même, en des circonstances pénibles et contrariantes et même si l'on subit toutes sortes d'injustices, l'âme, silencieusement, embrasse la PATIENCE et, tenant bon, ne se fatigue ni ne recule car l'Ecriture dit : « Celui qui aura tenu bon jusqu'au bout, celui-là sera sauvé ». C'est par la patience que ces moines accomplissent le commandement du Seigneur au milieu des souffrances et des injustices. On les frappe sur une joue, ils présentent l'autre. On leur prend leur vêtement, ils donnent celui qui leur reste encore. On leur demande de faire un kilomètre, ils en font deux. Le 5ème Degré s'abaisser En effet, l'obéissance peut devenir un motif d'orgueil. L'humilité consiste après avoir obéi, à s'abaisser, « d'abord en reconnaissant le mal qui est en soi ». Cet abaissement consiste à AVOUER à son Abbé toutes les pensées mauvaises et tous les actes mauvais qu'on a faits en se cachant. Le 6ème Degré d'Humilité Pour un moine c'est d'être content de la condition la plus ordinaire et la plus basse. C'est d'être content de tout ce qui est sans valeur et inférieur, et qu’en tout ce qui lui est commandé il se juge comme un ouvrier mauvais et indigne. En préférant sincèrement les autres à soi-même. Le 7ème Degré d'Humilité Consiste en ce que non seulement on se proclame le dernier et le plus misérable de tous, mais aussi qu'on le croit par un sentiment profond du cœur, en s’humiliant et en disant avec le prophète : « pour moi, je sais un ver et non homme, l'opprobre des humains et le rebut du peuple ».Les gens se moquent de moi, le peuple me rejette. Je suis couvert de honte. Le 8ème Degré s'effacer Celui qui estime n'être rien évite toute singularité inutile ; il se fond avec les autres dans l'anonymat de la vie en commun. Le 9ème Degré d'Humilité Est la pratique du SILENCE. Car l'Ecriture enseigne qu'en parlant beaucoup on n'évite pas le péché « L'homme bavard ne va pas droit sur terre ». Le 10ème Degré d'Humilité Est qu'il ne soit pas enclin ni prompt à rire, car il est écrit « Le sot, en riant, élève la voix ». Le 11ème Degré d'Humilité Est que le moine, lorsqu'il parle, le fasse doucement et sans rire : « Le sage se reconnaît à son peu de parole ». Le 12ème Degré d'Humilité Est que le moine, non seulement dans son cœur, mais aussi dans son corps lui-même montre toujours de l'humilité à ceux qui le voient, tête baissée, le regard fixé à terre. (Vers L'HUMUS, étymologie d'Humilité). Je me tiens courbé, je me fais tout petit. Ainsi l'ascension de l'échelle de l'HUMILITÉ n'a qu'un seul but: faire du moine un bon ouvrier de l'œuvre de salut. Saint Benoît définit le moine comme étant « L'OUVRIER DE DIEU ». Organisation du monastère CHAPITRES 8 à 20: le DIRECTOIRE LITURGIQUE règle les prières tout au long du jour et de la nuit, exemple : nombre de psaumes à dire aux différentes heures, célébration des offices ; CHAPITRES 21 à 30: le DIRECTOIRE DES DOYENS seconde l'abbé. Le Code pénitentiel lui fournit les moyens de se faire obéir, exemple : comment doivent dormir les moines, les différentes excommunications ; CHAPITRES 31 à 57: Le DIRECTOIRE ADMINISTRATIF organise les divers services et doit assurer à la société monastique, sur le plan matériel, la « tranquillité de l'Ordre », c'est-à-dire la paix que Saint Benoît veut voir régner en toutes choses comme le reflet de la paix des âmes. CHAPITRES 58 à 67: RECRUTEMENT ET HIÉRARCHIE. Cette section achève les « constitutions » de la société monastique. Après avoir précisé les modes de recrutement, Saint Benoît fixe les mesures qui doivent garantir le bon Ordre, tant à l'intérieur du monastère que dans les relations avec l'extérieur. Le recrutement se déroule en 3 phases: L'ACCUEIL - LA PROBATION - L'ADMISSION L'ACCUEIL : le néophyte qui vient frapper à la porte du monastère doit passer 4 ou 5 jours à l'extérieur et s'il supporte patiemment les injures qu'on lui inflige et persiste dans sa demande, l'entrée lui sera accordée. Il demeurera dans le logement des hôtes pendant quelques jours. LA PROBATION:Il sera dans le
logement des novices où ils doivent étudier,
manger et dormir. On aura le souci de savoir si vraiment il cherche
Dieu, et pour l'œuvre de Dieu prêt à
obéir et à être humilié.
S'il promet persévérance dans sa
stabilité, après un délai de 2 mois on
lui lira la RÈGLE ; s'il tient bon encore, après
un délai de 6 mois, on lui lira à nouveau la
RÈGLE pour qu'il sache à quoi il s'engage;
à nouveau après 4 mois on lui relira la
RÈGLE une fois de plus, si donc au bout d'un an il est
toujours d'accord il ne lui sera plus permis de quitter le
monastère ni de sortir le cou de sous le joug de la
RÈGLE. Chapitres 68 à 72 : DERNIERS CONSEILS DE PERFECTION Cet appendice, achèvement de son testament spirituel, se rapproche des chapitres 4 à 7, qu'il complète. Il vise à la destruction radicale de l'égoïsme chez le moine, qui doit être obéissant jusqu'à l'héroïsme si les ordres semblent irréalisables. Les frères doivent être obéissants entre eux. La charité se prouve par des actes d'obéissance qui à travers les hommes rejoignent la volonté de Dieu. Le chapitre 72, synthèse de toute la règle la résume en fondant sur la charité tous les rapports du moine avec Dieu et avec ses frères. La clé du vrai bonheur et de la paix étant de : s'oublier devant Dieu et ses frères. EPILOGUE En achevant sa règle, Saint Benoît l'offre à ses moines comme une simple ébauche, une initiation élémentaire à la vie d'union à Dieu, à laquelle ils doivent tendre. Saint Benoît termine son oeuvre par cette exhortation « Qui que tu sois donc, qui te hâles vers la patrie céleste, accomplis, avec l'aide du Christ, cette petite règle élémentaire écrite par nous. Et alors, sous la garde de Dieu, jusqu'aux plus hautes cimes de la doctrine et des vertus que nous, avons mentionnées ci-dessus, TU ARRIVERAS ». J'ai dit |
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