GLMMM | Loge : La Lumière de la Vérité - Orient de Paris | Date : NC |
Le voyage symphonique des symboles Quelle
drôle d’idée que cet assemblage de
mots : Voyage, Symphonique et Symboles. Pourtant leur lien
étymologique coule
de source. Le
voyage est à la base de notre
Initiation. Son origine latine « viaticus »
nous fait entendre très clairement la racine « via »,
qui signifie
voie. Or l’initiation est bien le début de la voie, ou si vous préférez
du
chemin. Puis, souvenons-nous qu’un voyage ne devient complet que
lorsqu’on a
effectué un aller et un retour. Il s’agit donc bien là, de
l’accomplissement intégral
d’un cycle. Parlons
maintenant de Symphonie et de
Symboles. Vous l’avez remarqué, leur racine grecque est
commune : « Sym ».
Elle signifie « ensemble »,
« rassembler »,
« unir » !
La
Symphonie représente le rassemblement phonique,
l’union des sons et des vibrations. Le
« Symbolon » quant
à lui, représente le rassemblement de deux
morceaux de poterie volontairement brisés pour preuve d’une entente
entre deux
personnes. Le
son de la Symphonie nous fait
naturellement penser au fameux verbe créateur, la vibration initiale,
l’origine
de toutes choses et de tous êtres dans notre Univers ? Quant
à l’harmonie qui résulte d’un
contrat entre deux êtres, par le « Symbolon »,
elle se nomme précisément « entente ».
Quelle coïncidence que d’associer le sens de l’ouïe pour représenter un
lien
contractuel entre des humains. Nous
n’en sommes qu’à la première minute
de ce travail, pourtant les neurones dansent. Elles s’agitent déjà et
s’échauffent
par la percussion des mots et des idées. Ma
proposition est de vous inviter à un
voyage aller-retour dans la Loge au travers de ses symboles. Car si
elle est
ornée de tous ces objets chargés de notre culture, c’est uniquement
pour composer
une symphonie, destinée à nous faire retrouver la vibration initiale de
notre
univers. Ce son pur que nous tentons désespérément par des agitations
stériles
de retrouver pour vivre l’harmonie et sentir l’Amour inconditionnel. Dans
le fond, le but de tout notre travail
en Loge, c’est de sentir en écho notre propre musique intérieure. Ce
rythme universel
synchronisé, qui nous berce depuis tellement longtemps que nous avons
fini par l’occulter.
La conscience dont il est question dans notre Rituel, lorsqu’il est dit
«
C’est par la conscience que l’Homme est
relié au divin », ne serait-ce pas précisément cette
harmonie musicale
qui rend juste et parfaite la matière qui nous entoure et qui
n’est en
réalité, que de l’énergie en action, vibrant à une fréquence plus
basse, tel un
instrument plus rapide que les autres. Certains
considèrent que pour accomplir ce
voyage, nous pouvons régulièrement faire des escales en nous égarant,
nous
séparant, sur des sujets de div…ertissement donc de div… ersion qui
nous
conduisent en définitif sur le chemin de la div…ision. Le
maçon qui veut retrouver son unité
symbolique n’a pas d’autre choix que de rester attaché au mat et ne
surtout pas
succomber au chant des sirènes. Le mat représente d’ailleurs le centre
en
mouvement et les sirènes autours la division que nous retrouvons dans
l’opposition de la Lumière et des Ténèbres. Si
la Franc-maçonnerie s’est développée
durant les trois derniers siècles, c’est parce que son rythme, ou son
mouvement
(tiens, encore deux mots issus de la musique) étaient plus rapides que
celui de
notre société conservatrice de l’époque. Elle s’est donc positionnée
devant
comme un chef d’orchestre. Elle conduisait la société selon un principe
d’attraction,
comme une locomotive. Mais
depuis le siècle dernier, pour nous
affranchir de la mort, pour nous donner une illusion d’immortalité,
nous sommes
devenus des apprentis sorciers de la technologie. Si celle-ci permet
d’ajouter
des années supplémentaires à la vie, elle ne donne pas pour autant plus
de vie
aux années. En revanche, nos sciences modernes accélèrent bien le tempo
de
notre quotidien de manière totalement frénétique. Les humains pensent
ainsi
qu’ils doivent s’adapter et courir à côté de leurs machines affolées.
L’humain
du XXIème siècle, n’a jamais vécu aussi vieux.
Il n’a jamais vécu
dans un monde aussi pacifique, aussi harmonieux et solidaire, quoi
qu’en disent
les média dont le fonds de commerce est de singer Cassandre en portant
les
mauvaises nouvelles et en les fabriquant au besoin si leur noirceur est
insuffisante. Pourtant, l’Humain de ce siècle a peur. Il est muré dans
sa
grotte où il croit voir la vraie Lumière au travers de ses écrans de
pseudo-contrôles… au déni du rythme vibratoire réel qui l’obligerait à
sortir.
Et il bouge, il s’agite jusqu’à tomber, jusqu’à s’oublier. Il gesticule
sans
même entendre les musiques extérieures, il a sombré dans la folie. La
Franc-maçonnerie n’échappe évidemment
pas à cette démence. Quelques grandes maisons maçonniques montrent même
l’exemple.
Elles entrent dans cette transe et accélèrent le tempo de nos travaux
ou nous
distraient avec des sujets divertissants. Tels des jardiniers qui
tireraient
frénétiquement sur leur bien-aimée plante pour la faire pousser plus
vite. En
résumé, pour masquer notre trouille de la mort, nous nous agitons avec
le
mental. Là où la sagesse devrait précisément nous conduire à nous
pondérer, notre
peur nous entraine hors du rythme naturel pour se caler sur cette danse
arythmique qui nous éloigne de notre rectitude. Nous éloigne de
nous-même, tout
simplement. Le
dictionnaire nous enseigne qu’une
symphonie est une composition instrumentale savante de proportions,
comprenant plusieurs mouvements, et
faisant appel aux ressources de l'orchestre. C’est
généralement une opposition entre la musique vocale et la musique
instrumentale
au profit de cette dernière. En somme, l’ensemble des symboles de la
Loge
représente une composition géométrique instrumentale. Le
Serbe Nikola Tesla avait affirmé en son
temps « Si vous voulez trouver les
secrets de l’univers, pensez en termes d’énergie : fréquence et
vibration.
». Quant à Albert Einstein, son propos était le suivant :
« Ce que nous avons appelé matière
est
l’énergie, dont la vibration a été hautement réduite afin d’être
perceptible
par les sens. Il n’y a pas de matière. » Ecoutons
maintenant comment cet ensemble génère
sa création vibratoire, pour ensuite influencer le maçon et le ramener
à sa
musique primordiale. Commençons
par le collège des officiers.
D'après Plutarque, chaque note est en relation avec une planète. Ainsi,
il
existe une musique des sphères, tel que l’ont découvert ensuite
l’astronome
Johannes Kepler, puis le philosophe Isaac Newton au XVIIème
siècle.
Quittons
maintenant toutes ces considérations intellectuelles, pour entamer le
voyage
symphonique que je vous avais promis. Maestro musique… Quelle
est la première phrase que nous avons
tous entendu lors de notre Initiation ? : « Qui frappe à la porte du
temple
en profane ? ».
Le
V:.M:. confirme par ces mots, que les trois coups de notre batterie,
sur la
porte du temple, constituent la
première
musique entendue, n’est-ce-pas ? Maintenant,
si vous observez ce son de la batterie.
C’est un rythme composé d’une forme géométrique que je vais détailler.
Que vous
travaillez au Rite Français ou aux Rites Egyptiens, vous savez que les
trois
Lumières de la loge (VM et les deux Surv:.) forment un triangle
isocèle. Le 1er
et le Sec:. Surv:. sont proches et le V:.M:. plus éloigné. Par
conséquent la
batterie ressemble à ce triangle. Deux points rapprochés, un point
éloigné. Si
vous étiez au Rite Ecossais Ancien et Accepté, vous travailleriez avec
un Sec:.
Surv:. qui serait au milieu de la colonne du midi et vous obtiendriez
alors un
triangle équilatéral. La batterie au REAA est justement composée de 3
coups d’égale
distance. Cette vibration initiale qui vous a créé, reçu et constitué
n’a pas
cessé ensuite de vous pénétrer physiquement sous plusieurs formes. Reprenons
dès l’entrée, votre premier voyage en Loge a bien été ordonné par un
coup de
maillet du V:.M:.. Ce coup constitue le principe géométrique du
point !
Puis vous avez longé la colonne du midi en formant avec vos pieds une
ligne
droite, c’est-à-dire, une suite de points alignés, semblable à la règle
qui se
trouve actuellement sur le Naos. Votre expert vous a ensuite fait
réaliser le
demi-cercle devant l’Orient pour représenter le compas, puis la planche
dans
son moment de bascule vous a bien imprégné d’une sensation de
changement de
plan de l’horizontale à la verticale, telle une équerre. Ca y est, vous
avez
maintenant imprimé en vous de manière vibratoire, dans votre
chair : « les trois joyaux
de la Loge ». Ce
que vos cellules ont ressenti, c’est le reflet de ce qui rayonne au
centre de
la Loge. Mais telle une onde qui s’étend sur l’eau de manière
concentrique, je
vous invite maintenant à écouter notre orchestre reprendre ce SOL issu
du
V :.M :. symbolisant la Sagesse qui nous créé, ce RE
issu du 1er
Surv symbolisant la Force qui nous constitue et ce FA issu du
Sec :.
Surv :. symbolisant la beauté qui nous a reçu ! D’ailleurs,
ce refrain triangulaire sera
de nouveau rejoué quelques minutes plus tard avec le maillet et l’épée
flamboyante sur la forme du triangle. Lorsque le V:.M:. rejouera sa
batterie,
avec son épée, posée à 90° sur le sommet du crâne, renvoyant ainsi une
vibration musicale dans la terre, afin qu’elle vienne tous nous
toucher,
réactivant ainsi celle que nous avions reçu lors de notre propre
cérémonie.
Créant un lien entre le temps et l’espace. Est-ce
encore un hasard de la musique, si
le « constitue »
et « reçois » qui
viennent ensuite, sont
frappés sur ce que nous nommons des clavicules, qui dans son origine
étymologique signifie « petite
clé »,
serait-ce d’ailleurs une clé de sol ou une clé de ciel ?
Décidemment, la Franc-maçonnerie
est harmonieusement symphonique. Mais puisque nous parlons de musique,
rappelons que dans son sens premier, la musique était ce qui
appartenait aux
Muses ou en dépendait. Or les Muses sont les neuf filles de Zeus et de
Mnémosyné.
Si Zeus est le
dieu suprême de la
mythologie grecque, Mnémosyné est quant à elle la fille de la Terre et
du Ciel,
une sorte d’enfant du compas et de l’équerre. Elle est aussi la déesse
de la
Mémoire. Vous
souvenez-vous lors de votre
initiation des mots que le V:.M :. a prononcé à ce
propos : « Tout à l'heure
vous avez bu le breuvage de
l'oubli, destiné à vous dépersonnaliser, à vous enlever tout volonté
propre.
Voici une seconde coupe, celle du breuvage de mémoire, l'eau de
mnémosyné. ».
Nous retrouvons ainsi notre déesse de la Mémoire. La
musique serait donc liée à la mémoire ?
Mais qu’avons-nous donc si peur d’oublier (ou de nous
souvenir ?), pour
qu’il faille boire un breuvage en écoutant le son des Muses ? La réponse est :
« La
Vérité ! »
or ce
terme en Grec se dit Alètheia. Il pourrait se traduire de la manière
suivante : « Lever le voile
sur
ce qu’on a oublié ». Ainsi, nous tournons en rond.
Nous recherchons
quelque chose que nous avons oublié en buvant une boisson qui nous
ramène cette
mémoire et en écoutant une production Mus… icale complémentaire à ce
traitement
amnésique. En
résumé mes Bien Aimées SS :. et
FF :. nous sommes tous là pour retrouver la mémoire. Mais le
souvenir de
quoi en fait ? Pour conclure ce travail, je ne vous donnerai
pas Ma
réponse, car cela voudrait dire que j’ai fini mon chemin, or je
n’aurais pas
cette outrecuidance. J’aimerais juste vous proposer une réflexion et
vous
inviter à reprendre notre échange dans quelques temps à la Lumière de
ces
réflexions futures. Ma
proposition est la suivante :
« Le secret de la Franc-maçonnerie,
que nous avons oublié, est peut-être
tout
simplement le sens de l’Amour de
nous-même, sans aucune condition, action ou attente. Nous
aimer comme une
mère peut aimer son enfant ». Cette idée de l’amour
de nous-même nous
terrorise tant, que nous passons tout notre temps sur terre à inventer
des
machines pour retarder le moment de la rencontre avec nos forces
créatrices.
Nous voulons devenir immortels afin d’oublier que nous ne vivons pas,
nous
survivons. Et je ne parle pas des paradis futurs que nous inventons
parfois
pour éloigner l’horizon. Ce
pardon qui vient du latin dono,
are
et du préfixe per
qui renforce l'action, signifie « être
quitte de », ne
plus être en dette, ne plus devoir. Dans ces conditions, nous parlons
bien de
libération, si nous prenons conscience que la seule dette qui vaille la
peine,
est celle que nous avons envers nous-même. Alors dans ce cas, et
seulement dans
ce cas, le maçon devient un maçon libre, un freemason. Car si la
liberté avec
les autres est un lien, la dette envers soi-même est une chaine… et je
vous
assure que celle-ci n’est certainement pas une chaine d’union. Pour ma
part, je
n’ai pas encore fini de me pardonner, mais il y a une chose dont je ne
doute
pas, Guillaume d'Orange l’a exprimé avant moi au XVIème
siècle : « Point n'est besoin
d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ».
En somme, je
marche vers une destination que j’ai choisi en conscience. Chaque pas
contient
en lui-même le voyage intégral. Car celui-ci est universel, l’intérieur
et
l’extérieur n’existent que dans notre tête. Lorsque je prends
conscience que
celui que je vois face à moi, mon Frère, ma Sœur, n’est qu’un reflet
perceptible de ma propre personne, alors je comprends enfin que le
miroir de
mon initiation était la première note de ma symphonie, mais aussi la
dernière. VM
J’ai dit Franck Fouqueray |
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