Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Je
me tiens debout devant MAAT qui personnifie l'Ordre
cosmique opposé au Chaos stérile et je lis une série de
prescriptions, de
règles à suivre pour améliorer la société. Je me sens léger comme une
plume,
mais j’ai une inquiétude sur le sort de mon âme…j’attends la pesée de
mon âme
et le verdict ; même si les prescriptions ne sont pas
assujetties à aucune
punition, le résultat d’une pesée du cœur jugée trop lourde, l’âme est
donnée
en pâture à Ammout. Chez
le juifs, Moïse
annonçait des châtiments en cas de non respect des dix commandements… Dans
le Christianisme, c’est
le jour du Jugement dernier, où l’âme du défunt passe devant le
Créateur pour
se faire notifier sa destinée : Le Paradis, l’Enfer ou le
Purgatoire. Lors
de l’initiation, j’ai reçu la Lumière, du profane
je suis passé symboliquement à l’initié. En
fait, ce passage n’a eu aucun effet immédiat sur
moi, à part le choc émotionnel dû à la gravité de la cérémonie que
chacun de
nous a ressenti, lors de sa propre initiation, émotion qui se
renouvelle à
chaque initiation d’un nouveau profane. S’en
suit une période d’étonnement, de découverte où
le surveillant me prend par la main en me demandant de garder le
silence. La
lumière reçue en moi est incompréhensible pour moi ; la
symbolisme du
VITRIOL encore moins… je suis spectateur apprenti livré à moi-même sous
la
bienveillance de mon surveillant et des frères de mon atelier. Par
ce « baptême » , J’ai rejoint mes
frères apprentis sur le Mont Liban pour abattre et équarrir le noble
bois du
Cèdre nécessaire à la construction de mon temple intérieur, à arracher des carrières
le marbre et les
pierres pour les dégrossir… Le
passage au grade de compagnon avec la découverte des
cinq éléments me met plus en confiance et je sens que je suis vraiment
admis
par mes frères Compagnons ainsi que par l’ensemble des frères de ma
loge. Je
commence à me construire en confiance, à balbutier, à vouloir
exister…le vrai
apprentissage peut commencer : terminer les pièces ébauchées
et avancer la
construction de mon temple intérieur sous le regard bienveillant de mes
frères
Maîtres. Arrive
enfin le moment de la cérémonie de
« l’élévation » à la Maîtrise…l’apprenti que j’étais
à qui on a
confié les outils du Compagnon, se doit aujourd’hui de prendre son
envol, seul
parmi les frères, autonome, indépendant …sous la direction du Maître
Hiram,
fils d’un Tyrien et d’une veuve juive de la tribu de Nephthali et qui
fut
envoyé par le roi de Tyr pour diriger la construction d’un temple
commandé par
le roi Salomon à la gloire du Grand Architecte de l’Univers. Le
moment le plus marquant de cette cérémonie est la
chute dans le tombeau et la mise en verticale par les frères :
Résurrection,
palingénésie ou Renaissance ? La
mort et résurrection du Maître Hiram est un passage
du monde la matière à celui de la vraie lumière, cette lumière que j’ai
reçu
lors de mon initiation et qui est restée cachée sous le boisseau. Je
suis désormais un maître maçon en « habit de
lumières », cette lumière qui constitue pour moi une ouverture
sur le
monde tel qui doit être : plus juste, saint et en osmose avec
la création,
un monde débarrassé des mauvaises intentions comme celles qui ont
poussé les
trois compagnons à commettre l’inconcevable. Ma
résurrection à moi, est un moment crucial, où enfin
debout devant le Grand Architecte, je fais le bilan de ma vie
maçonnique, de
mes devoirs inachevés, de mes hésitations, de mes peurs, mais fort de
mes valeurs,
de ma détermination à ajouter enfin et d’une manière efficace à
l’édifice. La
pierre dégrossie que je suis est enfin prête à
faire don de soi pour faire partie du temple de l’humanité entière. Le
principe
même de la lumière n’est –il pas le sacrifice ? Une
bougie
s’amenuise jusqu’à disparaitre pour donner la lumière Par
le geste de marche à reculons, je renonce à mes
acquis rationnels, logiques, humains pour entrer dans le monde de
l’Esprit… je
ne suis plus cet être de chair, mais suis devenu un être de Lumières,
une
étoile « flamboyante » qui brillera dans les
ténèbres de mon ancien
« moi » matérialiste ; une lumière qui se
consumera au fur et à
mesure qu’elle avancera dans le chemin spirituel. Je serai un maçon
« dans
ce monde mais pas de ce monde » ( Jean 15 :19) La
véritable initiation est celle de la mort
symbolique et de la véritable renaissance spirituelle :
« Nul ne sait
dire véritablement initié s’il n’est pas mort trois fois » (
Oswald Wirth) St
Paul annonçait: « Je suis né corps périssable
et je renais corps indestructible, en tuant le physique pour faire
vivre le
souffle de l’être spirituel, à l’Orient éternel,(Gen 2,8) où je rejoins
le «
Principe », cet être éternel qui
ne fais qu’un avec les Vertus ». Par
ma résurrection je rentre dans la chaine d’union
immatérialisée qui m’unit avec les frères passés, ceux qui me tiennent
la main
et ceux qui seront initiés dans le futur. Cette chaine d’union physique
n’est
autre que le symbole du pacte d’alliance que je viens de sceller avec
tous mes
frères maîtres passés et présents, héritiers de la longue lignée du
maître
initial. Recevoir
lumière et sortir des ténèbres et le but de
chaque de chaque franc-maçon. C’est l’initiation première qui octroie
ce
privilège au futur initié. La psychostasie lors de la cérémonie
d’élévation au
grade de Maître, ce relèvement vertical transforme le compagnon qui a
reçu la
lumière à un véritable détenteur de cette lumière. D’un
frère éclairé, je deviens la source même de la
lumière et donc par définition voué à disparaitre un jour, à me
consumer, tout
en restant un Maître radieux plus que jamais. Certaines étoiles se sont
déjà
éteintes depuis fort longtemps et pourtant elles continuent à nous
éclairer : C’est une sorte d’immanence de l’être dans un
espace temps qui
dépasse l’entendement, car mes frères n’oublions jamais que tout est
symbole » On
est semé corruptible, on se relève incorruptible,
on est semé méprisable, on se relève glorieux, on est semé faible, on
se relève
fort, on est semé corps psychique, on se relève corps spirituel, disait
l’Apôtre Paul… La
psychostasie lors du relèvement du Maître
doit aider l’initié à se transfigurer à
l’image du Créateur : l’âme quitte la chair, le matériel
devient
spirituel, l’initié se transforme en lumière éternelle, cette lumière
qui se
transmet depuis la nuit des temps, et pour nous maîtres Maçons par la
légende
d’Hiram… Par
cette posture, je passe d’un être
raisonnable, logique, conscient des
problèmes de ce monde et perfectible à cet être Radieux qui désormais
est
habité par la lumière. Je sens la lumière jaillir en moi, cette lumière
qui me
fait passer de l’humain au divin, tout en restant dans cette vie. Le
symbolisme très fort de ce passage, et à la
différence des légendes égyptiennes et des religions connues, est que
cela se
passe de mon vivant : je suis jugé en pleine gloire pour
illuminer le
reste de ma vie et passer le flambeau aussi radieux que quand je l’ai
reçu. Dans
le philosophie chrétienne, le Christ s’est fait
homme pour déifier l’homme. Lors de mon baptême, j’ai « plongé
« dans
la vie divine et spirituelle. Etre baptisé en Jésus-Christ consiste à
faire, à
son tour, le passage de la mort à la vie. Nous mourons au
péché pour
passer à une vie nouvelle, avec la force de l'Esprit saint. En
tant que franc-maçon, lors que j’ai été redressé
par les sept maîtres, j’ai senti mon âme légère comme une plume. Je
l’ai vue se
détacher de son enveloppe corporelle, de ce poids inutile qui me
rattachait au royaume
des vivants. A
ce moment précis, j’ai rejoins la conscience
universelle qui me met en phase avec la création, en présence du
créateur.
C’est un état qui exige une mort et une résurrection, toutes deux
symboliques,
car je ne dois pas attendre ma mort physique pour recevoir le bilan de
ma vie
spirituelle. Tout est « Ici et maintenant » Je
suis devenu la conscience du monde, je dois
éclairer l’humanité
et donc par
définition me sacrifier au service des mes frères en humanité. Du
maçon qui recevait la lumière et qui grandissait,
je suis passé à un être spirituel qui doit se diminuer pour faire
grandir
l’humanité. Sans la Croix, le christ n’aurait pas pu revenir en habit
de
Lumière, sans la Pentecôte, il n’y aura pas
eu le Salut du monde C’est
l’irruption d’une vie nouvelle, spirituelle et
immortelle. C’est la Parousie de l’homme debout, de l’homme nouveau
débarrassé
des préjugés terrestres, dans son humilité qui le fait apparaître plus
radieux
que jamais. Je
ne sais pas d’où je viens ni où je vais, mais je
sais qu’à partir du moment où je suis devenu réceptacle de la lumière,
ma
destinée a pris une nouvelle tournure. Mon esprit a pris le dessus sur
la
matière, mon âme s’est allégée du poids de ma chair matérielle et
humaine. Le
temps qu’il m’est accordé à vivre sera une période
de démarche spirituelle qui consistera à élever mon âme au niveau de la
conscience universelle, à la peser continuellement afin qu’elle ne
s’alourdisse
par les vanités de ce monde. J’ai dit M G |
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