GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 01/2009 |
Réflexion
sur la scène du Miroir
lors de notre Initiation La
partie du rituel
d'initiation sur laquelle je voudrais échanger avec vous est
le bref moment où,
alors que l'on regardait autour de soi pour voir si on ne reconnaissait
point
d'ennemi, on est invité à se retourner pour en
fait se retrouver face à un
miroir nous renvoyant notre propre image. Sur
le moment la
surprise prime et compte tenu de l'émotion
résultant des épreuves que l'on
vient de subir on ne peut pas analyser la scène sauf
à réaliser de manière
superficielle et accepter de reconnaître et composer avec le
fait que nous
sommes notre propre ennemi. Ce constat est déroutant car il
va à l'encontre de
l'estime que l'on peut avoir de soi. En effet, se regarder dans un
miroir est
plutôt une action qui se veut positive car le but
généralement recherché n'est
pas d'y découvrir ce que l'on ne voudrait pas voir mais
plutôt une image à même
d'apporter un sentiment de satisfaction comme dans la fable que l'on
apprend
tout petit où l'on entend dire "miroir mon beau miroir dis
moi que je suis
la plus belle ". Le miroir est un révélateur qui
nous montre tel que nous
sommes et nous renvoie in fine à notre conscience. Il nous
appelle à faire
notre examen de conscience. Mais
au fait
pourquoi sommes-nous notre propre ennemi ? Parce que c'est en nous
même que
résident les freins au progrès, c'est en nous
même que se développe la
résistance au changement pourtant nécessaire
lorsque l'on souhaite mieux se
connaître afin de pouvoir s'améliorer comme le
veut la démarche initiatique
maçonnique. Et cette obstruction est propre à la
nature humaine qui préfère
évoluer dans le confort, sans avoir à faire
d'efforts ou à se remettre en
question par crainte d'en souffrir. En réalité le
miroir nous montre ce vieil
homme qui, arrivé à la fin du rituel
d'initiation, vit encore en nous alors
qu'il était sensé mourir pour renaître
plus accompli. On a beau s'être donné
une prise de conscience nouvelle lors du passage dans le cabinet de
réflexion,
puis s'être purifié lors des différents
voyages symboliques, il n'en reste pas
moins que nous n'en sommes qu'au début de notre
transformation et que cette
dernière ne se fera que lentement et par un travail
permanent sur nous même.
C'est ce que nous révèle en premier lieu la
scène du miroir. Cette scène nous
montre aussi d'une manière plus
générale la portée et la
nécessité du regard
extérieur. D'une part le regard extérieur
exercé par nous même bien évidemment,
mais aussi le regard extérieur exercé par notre
environnement car c'est aussi à
travers le regard des autres que s'effectue notre prise de conscience
et que se
développe notre capacité à nous
construire. Si
on ne se regarde
pas, on ne se voit pas. Si on ne se voit pas on ne se rend pas compte.
Si on ne
se rend pas compte on ne prend pas conscience. Et
si on ne se
prend pas conscience on ne progresse pas. Le
petit miroir qui
nous est remis à la fin du rituel d'initiation n'est pas un
cadeau mais un
outil dont il faut se servir à profusion. Ceci
m'amène à conclure par une
interrogation qui pourrait être un constat : "Et si le miroir
était un des
secrets de la démarche maçonnique ?" J'ai
dit Yn
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