GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 02/2009

Editorial du Sérénissime Grand Maître

Nous sommes fiers de pratiquer un rite égyptien et nous faisons tout pour en être dignes... C’est une évidence. Les visiteurs des autres obédiences sont souvent intéressés voire admiratifs à l’issue de nos tenues, particulièrement lorsqu’ils viennent d’assister à une cérémonie d’initiation, d’élévation ou d’exaltation. Je note également la qualité des planches proposées chaque mois dans nos différents ateliers. Ne voyez pas dans ces propos une quelconque flagornerie, n’imaginez pas un instant que je sois un adepte de la méthode « Coué » et que je passe mon temps à décerner des brevets d’autosatisfaction, non, je reste lucide et je sais que notre marge de progression est encore grande. Mais, ce qui me conforte et m’encourage dans ma mission, ce sont toutes ces bonnes énergies, toutes ces bonnes volontés qui tendent vers un objectif commun : celui de pratiquer une franc-maçonnerie de tradition, de qualité, éloignée des turbulences du monde profane où chaque sœur et chaque frère peut venir se ressourcer et partager cette fraternité en progressant intellectuellement, moralement, spirituellement... Mais les rites égyptiens ne sont pas exonérés de faiblesses. Comment ne pas s’interroger sur les nombreuses scissions qui jalonnent leur histoire ? Comment interpréter ces dérives ?

Sans doute faut-il chercher au cœur même de leur fonctionnement les réponses à ces questionnements : Les rites égyptiens fonctionnent sur un système dit « de patentes » où untel s’octroie le droit de s’autoproclamer grand maître mondial ou grand hiérophante par le simple fait qu’il a reçu une patente « autrement dit un document plus ou moins officiel » de quelqu’un, lequel l’avait reçu en son temps d’un éminent personnage qui, lui- même, etc. 

Autres aspects de nos rites, les 90 degrés (ou plus) qui séduisent, les nominations ad vitam qui interpellent et j’en passe... rien d’étonnant à ce que certains esprits faibles aient, dès lors, matière à la fascination et des individus mal intentionnés puissent imaginer « se réaliser » plus facilement dans un tel cadre en se laissant éblouir par l’exercice d’un pouvoir pourtant aussi éphémère qu’illusoire. Même si nous sommes loin d’être à l’abri de telles tentations, les fondateurs de la grande loge française de Misraïm se sont appliqués à en diminuer les effets en abandonnant la notion d’ad vitam (les mandats sont annuels et renouvelables 2 fois au maximum) et en instituant un système de cooptation pour les degrés supérieurs. Si nous possédons les patentes nécessaires pour respecter notre « tradition » nous n’en avons jamais fait un préalable. Enfin, nos règlements généraux et notre constitution sont issus des grandes obédiences et sont donc éprouvés. Nous entreprenons, aujourd’hui, une remise à plat de notre administration et de nos procédures afin d’encore mieux servir les loges. Ces petites contraintes seront passagères, je vous l’assure, mais elles permettront de faciliter le travail des secrétaires, des trésoriers et des vénérables Maîtres pour qu’ils puissent se consacrer l’esprit libre aux travaux plus « nobles ». Je profite de l’occasion pour saluer le chantier ouvert par notre frère MdB et je sais qu’il pourra compter sur l’aide de tous pour mener à bien son office.

Mais, au-delà de ces aspects techniques et administratifs, je reste persuadé que notre rituel possède en son sein une certaine magie qui n’est pas à la portée de tout le monde. Ceux et celles qui prennent la peine de le pratiquer avec tout le sérieux, l’assiduité et la saine curiosité nécessaires comprendront ce que je veux ainsi exprimer. Au moment où vous lirez ces lignes, nous serons pratiquement à mi-chemin de l’année maçonnique. Depuis ma prise de charge, j’ai vécu de grandes joies mais je dois avouer que le mois de janvier 2009 a été parmi les plus riches. Des initiations, des profanes qui frappent à la porte de nos temples, des sœurs et des frères qui s’étaient éloignés de la maçonnerie en général ou de Misraïm en particulier qui reviennent partager nos travaux, des visiteurs de plus en plus nombreux et fidèles, des contacts inter obédientiels qui se concrétisent par des traités d’amitié, des loges qui souhaitent l’anniversaire de leur création, des projets d’ouverture de loges ou de triangles à l’étranger en particulier sur le continent Africain... comme autant de signes encourageants. Comment oublier nos sœurs et nos frères Argentins qui travaillent depuis le 28 janvier 2009 au rite de Misraïm ? Le jour même, la respectable loge « Neter » procédait à une initiation de deux profanes comme un pont entre deux continents reliés dans la renaissance, par les liens du rituel et de la maçonnerie universelle. Comment ne pas voir à travers cette coïncidence, un message encourageant pour l’avenir et le développement de notre rite ?

Première réponse à cette interrogation, le 02 février 2009, j’ai procédé à la fondation de la respectable loge « Nout » à l’orient de Paris, cette loge aura une double vocation, loge de recherche et de démonstration des rituels aux trois premiers degrés en complément d’un fonctionnement « classique ».

Un outil supplémentaire pour nos loges parisiennes.

Comme vous pouvez le constater, je suis un éternel optimiste mais... la franc-maçonnerie toute entière ne délivre-t-elle pas, elle-même, un puissant message d’optimisme ?

Er\ JAC\ - Sérénissime Grand Maître

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 5 - 28 Février 2009  -  Abonnez-vous

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