Éditorial
du
Sérénissime Grand Maître
Chronos
est capricieux en ces temps dits modernes.
La vie des égyptiens était
régulée par
les caprices du Nil. La vie des
compagnons opératifs
était rythmée par la règle
à 24 graduations
: 8 heures pour le travail, 8 heures pour
l’étude et les loisirs, 8 heures pour le sommeil.
Et nous ? Contemporains ? Comment vivons-nous
? Quels sont nos repères ? Alors que
la machine a remplacé l’homme dans beaucoup de domaines.
Alors que dans certains pays,
dits civilisés, comme la France, le temps de travail a
été, en principe, réduit et celui
consacré aux loisirs augmenté, force est de constater que nous courrons
toujours après le temps et que nous sommes
souvent dans l’incapacité
d’organiser notre vie comme nous aimerions le faire.
Nous,
francs-maçons, avons décidé de
glorifier le travail. A
partir de ce constat,
nous mettons un point
d’honneur à respecter nos
serments et à
faire preuve d’assiduité aux tenues.
Ce n’est pas toujours
facile, lorsqu’après une
journée parfois
harassante nous devons nous
remettre au travail
sachant que, souvent, nous
allons peu dormir et que
le réveil sera douloureux
le lendemain...
Mais à chaque fois, la
magie opère.
Dès les premières paroles du
VM, la fatigue
s’évanouit et nous vivons pleinement ce rituel qui, s’il
est bien exécuté, nous fait
oublier les
turpitudes de la vie
profane. Cet effort sur soi-même et pour
soi-même se poursuit lorsque nous décidons de
présenter une planche ou lorsque
nous acceptons de tenir un office dans l’atelier
et ce, pas seulement de midi à minuit plein...
Alors, et seulement dans ce cas là, lorsque
la fin de l’année maçonnique arrive, nous
pouvons nous livrer à un bilan
honnête de notre
activité. Qu’ai-je fait
pour mes sœurs et mes frères cette
année ? Ai-je été un bon maillon
présent et actif pour ma loge ? Et pour l’obédience
qui m’a accueillie en son sein, ai-je suffisamment
œuvré pour son renforcement et son développement
? Combien de fois ai-je tendu les bras vers des
frères ou des sœurs avec qui je n’ai pas
particulièrement « d’atomes crochus » (il est
tellement facile de le faire
avec les autres...) ? Ai-je suffisamment travaillé sur moi-même ? Ai-je
suffisamment travaillé pour les autres en
présentant une ou plusieurs planches, en
répondant aux sollicitations de mon VM ou des grands
officiers, en collaborant au BULIM, bref, ai-je
été un bon franc-maçon et que devrai-je faire
l’année prochaine pour -
selon la réponse - me parfaire et le devenir... ? Ces interrogations, mais
surtout les réponses lucides que nous y apportons,
du dernier initié aux grands
Maîtres, doivent nous différencier des profanes car nous savons
que l’enseignement
que nous recevons est efficace à condition que nous acceptions
de mettre notre fierté
et notre orgueil de coté pour nous livrer à cette
indispensable introspection.
Ces
bilans individuels doivent nous permettre de
progresser collectivement, au niveau de la
loge mais aussi des provinces et de la grande loge.
Nous allons avoir deux mois pour y réfléchir.
Je ne doute pas que notre convent
fin septembre
foisonnera
d’idées nouvelles et constructives.
Je
le souhaite même sincèrement !
Notre
obédience, comme nous l’avions
prévu, va
s’agrandir non seulement en France
mais aussi de par
le monde. J’aurai, je
l’espère, bientôt
d’excellentes nouvelles à vous
apporter dans ce sens.
Certes, il y aura
toujours un ou deux grincheux pour contester sans proposer, mais
l’essentiel n’est pas là.
L’essentiel est que, fidèles
à notre feuille de route, tels des compagnons
tendant vers la construction de notre chef-d’œuvre,
nous œuvrions en toute sérénité
pour que le rite de Misraïm occupe enfin la
place qu’il mérite sur
l’échiquier maçonnique.
Mes sœurs
et mes
frères, profitez bien de cette période estivale
pour vous ressourcer et
attaquer cette année 2009/2010 avec toutes les bonnes
énergies nécessaires à
l’édification de nos temples. N’oublions
pas qu’autour de nous, près de 6
millions de nos concitoyens ne peuvent s’évader
pendant les congés faute de
moyens. Continuons à agir avec le cœur.
N’oublions jamais que l’amour, c’est la
vie ! Je profite de ce dernier édito pour remercier tous
ceux qui m’ont soutenu
durant cette année. La mise en place du grand chantier
entrepris pour
l’amélioration de notre fonctionnement interne et
notre rayonnement externe
n’est pas une mince affaire. Elle aurait
été impossible sans vos multiples
talents. Merci encore et rendez-vous en septembre pour de nouvelles et
passionnantes aventures !
Er\ JAC\
-
Sérénissime Grand
Maître