GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 06/2009

Le Poids de nos actes

Fort heureusement, notre être n’est pas complètement tributaire d’une âme soumise aux facteurs d’hérédité et de karma, car elle est aussi dotée du libre arbitre. Il est vrai qu’en début de vie, nous sommes très influencés, pour ne pas dire prédéterminés, par notre héritage génétique, par la qualité de l’éducation reçue, la qualité du milieu de vie dans lequel nous grandissons et nous nous développons. Le lieu de vie lui-même...

Nous découvrons ensuite notre libre arbitre, qui nous autorise à choisir ce que l’on fait de sa vie, le choix de ses actes... donc, le droit de se tromper et les conséquences plus ou moins néfastes qu’il entraîne. Ainsi, on peut provoquer des catastrophes, sans rendre de comptes à qui que ce soit... sans assumer ! Sauf si on cherche à anticiper ces conséquences, et qu’on est bien intentionné vis à vis des autres et de soi-même. Le libre arbitre est donc à double tranchant, car nos actes déterminent notre destinée. Il est un peu une part de notre divinité cachée « un don des Dieux » dont nous avons du mal à prendre la mesure. Nous ne pouvons prendre une décision ou faire un pas, sans y avoir réfléchi au préalable et sans que cela n’affecte le cours de notre vie. C’est la raison pour laquelle il est si important de garder nos pensées et nos actes en accord, en harmonie avec notre propre nature, dans le respect et l’intuition absolue du Tout sans aucun jugement réducteur.

Notre société a créé sa justice à travers ses lois, ses tribunaux. Elle y est obligée parce que beaucoup d’hommes utilisent le mal...il faut les amener à comprendre le bien... il faut donner un cadre à ne pas dépasser... L’homme est ainsi fait. Pourquoi?

Peut être parce qu’il n’a pas tout compris...Peut-on se mentir à soi-même ? En réalité je pense que non !!!

Nous savons tous qu’il existe des évidences ou lois à respecter dans notre vie au quotidien pour nous protéger. Par exemple ne pas mettre sa main au feu si on ne veut pas se brûler... regarder où on met les pieds si on ne veut pas tomber... ou encore en mangeant trop ou trop peu on détruit sa santé... il s’agit là des lois physiques mais s’agissant des lois morales, que pouvons-nous dire ?

Je crois que la solution réside dans notre sensibilité. Nous devrions comprendre à travers elle comment les pensées, les sentiments et les actes de bonté déclenchent une lumière en nous. A contrario, comment les pensées, les sentiments et les actes allant vers le désir de nuire nous affectent. Dans n’importe quel domaine rien ne se produit qui n’ait eut préalablement les conditions de sa réalisation. S’agissant d’évènements politiques, sociaux, culturels... nous admettons tous que le résultat provient d’une cause. Soit une élection de tout un peuple, soit une volonté d’un ou plusieurs individus. Si l’ensemble des personnes à l’origine des causes avait pu franchir un pas vers ces lois, les conséquences n’en seraient que meilleures. Mais l’égoïsme de l’homme et la soif de pouvoir va à l’encontre de ces lois et tel un boomerang donne le résultat que nous connaissons. Ne sais-tu pas que dans chacune de tes actions, l’histoire entière du devenir se répète en abrégé ? dit Friedrich Nietzsche. On est souvent tenté de faire le procès de la société sans faire celui des individus qui la composent et en particulier son propre procès. C’est en un sens légitime car il est extrêmement difficile de percevoir comment nos petites actions locales peuvent influer sur la société. Nos actions semblent se perdre, condamnées à rester sans effets. Par ailleurs, nous avons peur quand nous ignorons quel parti prendre parce que tant d ‘éléments entrent en compte que nous finissons par ne plus comprendre ce qui se passe réellement autour de nous, ni en nous. Alors comment choisir quand le monde est si complexe ? Pas de panique apprenons la patience et apprenons à observer. Ici et maintenant, chacun d’entre nous doit se donner la peine de découvrir quelle est la mission ultime de son âme, Ce sont des buts particuliers et différents pour chacun d’entre nous, et peut- être à chaque vie. On doit chercher à l’améliorer dans la perspective de cette quête. Le meilleur moyen pour y parvenir c’est d’élever notre niveau de conscience. « Quand une âme s’élève, c’est toute l’humanité qui s’élève ». Les bonnes actions accomplies dans la jeunesse sont les vivres de la vieillesse. Dit Léon VI le sage. Nous ne pouvons pas accomplir des actes négatifs et espérer ensuite une issue favorable. En effet, nous savons que si nous manifestons de la violence, de l’égoïsme, etc...ce sont des graines que nous semons et qu’un jour, nous récolterons ! Nous devenons ce que sont nos actes. D'où l'importance de choisir nos actes avec sagesse. C’est pour cela que nous avons besoin de veiller à ce que nous faisons, à chaque instant. Nos actes peuvent avoir une influence positive et encourageante, ou négative et décourageante. Alors puisque nous récoltons ce que nous semons...

Arrêtons-nous mes FF\ et mes SS\ sur ce détail. Cette loi fondamentale qui est un enseignement riche et profond, certaines religions contribuent à son application, et nous- mêmes francs maçons. Ce qui amène à penser, bien évidemment... spiritualité...est de l’ordre de l’esprit ? Alors cherchons et appelons dans notre esprit cette mystérieuse force d’attraction qui relie certaines choses et certains événements. Elle a sa source dans les profondeurs de notre inconscient. Sauf que l’homme spirituel se pose la question très souvent de la raison de l’existence du mal. Pourquoi le mal existe-t-il ? Je crois que la notion du mal est à associer à celle du bien. Beaucoup d’hommes sont en effet convaincus de « leur » bien mais ne cherchent pas à savoir si c’est aussi le bien de « l’autre ».

Ce sont donc très souvent des biens contradictoires qui font le mal.

Prenons la circulation du sang dans le corps, le sang est l’intermédiaire entre l’air et les cellules de nos tissus. Lorsqu’il est vicié il ne va pas hors du corps, il est purifié par l’oxygène de l’air via nos poumons par la respiration. Il y a là transformation du mal en bien.

Dans la nature il y a quantité d’exemples: nous avons réussi à canaliser et transformer l’électricité ; la terre transforme les déchets en engrais etc... Alors comment vaincre le mal ? Eh bien en remplaçant certains mots comme combattre, tuer, déraciner... apprivoiser, canaliser, orienter, transformer... En fait vaincre le mal par l'acte juste. Et laissez-moi vous citer ce texte tiré des "Paroles pour l'amour" de Palacide Gabory. "On ne détruit pas les ténèbres en luttant contre elles, mais en allumant la lumière. On ne détruit pas le mal en luttant contre lui, mais en faisant le bien. On ne détruit pas la haine ou la peur en s'acharnant contre elles, mais en laissant monter la tendresse, l'amour. C'est en allant vers l'est que l'on s'éloigne de l'ouest. C'est en allant vers plus de vie qu'on dépasse la mort. C'est en allant vers ce qui dure qu'on est libre de ce qui ne dure pas". Sur le plan psychique il nous faut apprendre à faire cette transformation.

Notre âme représente le plan secret qui nous guide tout le long de notre vie. Sans âme, rien n’existe, que la matière, c’est l’âme qui permet à celle-ci de vivre. Notre corps est donc l’expression de notre âme, et si notre âme est malade, notre corps l’est aussi. D’où l’importance de veiller en permanence à l’adéquation entre le corps et l'âme ; soit le comportement. Cela veut dire que si l’on souhaite accomplir un acte valable pour nous et la société dans laquelle nous évoluons, il est indispensable que ces deux éléments de notre être, se rassemblent et s’alignent. Le comportement c’est notre fil à plomb, c’est lui qui assure la rectitude de notre plan intérieur, et donc la rectitude de nos actes. Victor Hugo a dit : "L'homme aujourd'hui sème la cause, demain Dieu fait mûrir l'effet."

« Ceux qui n’ont pas compris le passé, ceux qui n’ont pas compris le passé de l’Humanité en général, ceux qui n’ont pas compris leur propre passé en particulier, ceux-là sont condamnés à reproduire ». Il est donc fondamental de choisir nos actes avec sagesse. C’est pour cela que nous avons besoin de veiller constamment sur ce que nous faisons. Nos actes peuvent avoir une influence positive et encourageante, ou négative et décourageante. Il peut être plus facile de pester ou de devenir négatif, quand les choses ne vont pas comme nous le souhaitons, mais le choix de nos pensées nous appelle à accomplir des actes qui fortifient et relèvent les autres.

Quand nous ferons cela, nous serons également nous-mêmes plus forts. Il faut nous encourager à faire attention à ce que nous faisons. Nos pensées et nos actes ont une puissance créatrice et nous pouvons soit les utiliser comme une force destructrice, soit comme une force constructive. Si nous posons continuellement des actes négatifs alors la défaite en sera le résultat. De même, si nous posons des actes positifs, nous verrons, non seulement dans notre propre vie, mais aussi dans la vie de ceux qui nous entourent un réel changement positif. "Si tu ne peux pas faire quelque chose de bien alors ne fait rien du tout".

C’est un bon conseil ! Ne donnons pas vie à des pensées et des actes négatifs. Nous ne pouvons continuer à poser des actes négatifs et nous attendre à avoir une vie positive remplie de joie et d’espérance. "Si nous continuons de faire ce que nous avons toujours fait, nous obtiendrons ce que nous avons toujours eu". Rien ne changera. Et prendre des résolutions, si bonnes soient-elles, ne suffira pas, car la plupart d’entre elles s’estompent au bout de quelques semaines. Pensons juste et accomplissons l’acte juste! L’acte juste nous permettra de prendre notre envol et nous donnera de l'altitude mais le mauvais acte nous clouera au sol. C’est seulement de cette façon que nous expérimenterons une nouvelle dimension. Notre joie, notre épanouissement et notre rayonnement dépendent de notre capacité et notre volonté à faire. Engageons-nous dans cette direction, c’est la clé.

Deux options seront constamment proposées à nos dépends : nous aurons toujours le choix. Faisons le à bon escient.

Et nous disposons pour faire nos choix de quelques outils qui peuvent être : l’observation de nos comportements et leur interprétation pour se débarrasser de certains et cultiver les autres, l’intuition, les rêves, les signes, la connaissance des symboles pour la reconnaissance de certaines ‘substances’ de notre âme, l’acquisition empirique et livresque de connaissances universelles, l’amour qu’on reçoit et celui que l’on prodigue.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». C’est un principe universel appliqué à l’énergie : "aucun de nos actes ne se perd, ils se transforment et se transmettent ». Je crois que, d’une manière ou d’une autre, nos actes nous reviennent directement ou indirectement. Je vais par exemple être indifférent à une personne en détresse sur le bord de la route et paradoxalement je vais m’indigner qu’un de mes proches se soit fait agresser dans l’indifférence générale. J’ai agi indifféremment à la détresse d’autrui et je subis en contrepartie directement ou indirectement cette indifférence. Ne pas avoir été indifférent à cette personne en détresse ne signifie pas pour autant que mon ami aurait été secouru. Il est simplement important de considérer que dans une société où chacun sème principalement de l’indifférence, il est illusoire d’espérer récolter de l’amour. Par contre si nous semons l’amour, nous aurons légitimement l’espoir de récolter de l’amour et c’est déjà beaucoup. Chacun d’entre nous est lié à n’importe quelle autre personne de la planète. Le bien ou le mal que l’on peut faire ne se perd pas dans les limbes de la société mais reste bien à portée de connaissance. Les fruits de nos actions poussent peut-être dans le jardin d’à côté quand nous les croyons perdus pour toujours.

Or, le jardinage de notre âme est un acte spirituel qui constitue l’ordre de l’esprit.

Nos actes sont un langage à part entière : ils font partie du domaine non verbal, ils créent un parfum, une odeur une atmosphère autour de nous. Ces odeurs peuvent être empreintes d'espérance et d’encouragement, d’autres dégagent une odeur de défaite, de désespoir et de mort. A nous, hommes et femmes libres, d’en reconnaître la substance, et de choisir, grâce à notre libre arbitre lucide, la plus sucrée des deux, sachant que la plus aigre nous permet de mesurer la valeur de l’autre.

N’ayons donc pas peur du « mal », il nous aide à grandir ! La lumière n’existe que grâce à l’ombre, la parole grâce au silence ! Ce sont ces équations qui donnent tout leur sens à notre quête !

Planche commune des SS\ de Philae à l'O\ de Foix et des FF\ D’Héliopolis à l'O\ de Foix

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 9 - 30 Juin 2009  -  Abonnez-vous

B009-B L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \