GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 11/2009 |
La Croyance en Egypte ancienne L'ici-bas et
l'au-delà sont étroitement
liés pour les Égyptiens et forment un tout
à l'intérieur du monde créé
et
organisé. Ce concept spirituel
et religieux demande
une concrétisation, par exemple la construction du tombeau,
lequel nécessite la
préservation de l'ordre en face des dangers
extérieurs au monde ordonné. Cela
s'exprime dans beaucoup de détails du mobilier de la tombe
et dans les
représentations de l'au-delà. Cette conscience du
péril qui menace l'ordre
constitué par la vie, avant ou après la mort
physique, est très compréhensible
pour un peuple qui voit et ressent la menace que constitue, pour la
vie, le
désert qui l'entoure. La conscience de ce péril
sera toujours évidente par la
suite. La conception fondamentale de la croyance égyptienne
en l'au-delà est
ainsi exprimée et nous pouvons la suivre à
travers une histoire de plus de
3.000 ans. Mais, dès
le début, il faut bien
comprendre que cette conception de l'au-delà est un ensemble
extrêmement
complexe. Il englobe des pratiques et des représentations
qui se rapportent à
plusieurs domaines. C'est d'une part le domaine qu'on peut
décrire comme « les
précautions pour la vie dans l'au-delà
» ; d'autre part, le « passage de la vie
terrestre à la vie dans l'au-delà »
suscite d'abondantes réflexions. Il s'agit de
triompher des dangers et de
s'assurer l'accueil dans l'autre monde. Pour finir, la
destinée, la vie du mort
dans l'au-delà est source d'angoisses et
d'espérances. Il est évident, bien
sûr, que les représentations relatives
à ces aspects ont été
traitées, à
différentes époques, de manière
distincte, et qu'elles ont surtout des racines
multiples et disparates. C'est une caractéristique de
l'Égyptien de ne rien
oublier. Les anciens concepts et les premiers écrits ne sont pas rejetés à l'apparition d'une nouvelle idée, mais ils sont ajoutés à celle-ci. Jusqu'ici, nous n'avons abordé que la croyance en l'au- delà. Nous devons maintenant parler du lieu qui, malgré tous les changements de conceptions sur la vie dans l'au-delà, eut une signification essentielle et la conserva toujours : la tombe. Quelques remarques préliminaires s'imposent encore. La conception de la tombe en tant que maison du mort est ancienne, et cette maison peut être transposée de façon très concrète dans la construction funéraire. La tombe était bâtie comme une maison réelle, avec un office, une entrée à colonnes, des cours, des jardins, etc. Plus tard, déjà au Moyen Empire, une autre idée s'ajoute à ce concept de « belle maison d'éternité ». La tombe, et en premier lieu le caveau, devient la représentation du monde de l'au-delà. Cette représentation de l'au-delà, on peut en lire l'évolution dans les figures et les textes sur les parois des tombeaux. En outre, la façon dont le texte et les représentations sont choisis et organisés fait apparaître clairement que la tombe pouvait être monument, un lieu où était entretenu le souvenir du défunt. Ainsi, outre ce qui est obligé et général, on présente ce qui est exceptionnel et individuel « afin qu'on voie ce que j'ai fait sur terre », comme cela est assez souvent exprimé d'une manière ou d'une autre. Le rôle le plus important de la tombe est d'être un lieu de contact entre le monde terrestre et l'au-delà, entre les morts et les vivants. Il est
entendu que ce sont les vivants qui assurent l'existence du
défunt en
l'approvisionnant. Les offrandes y sont apportées, les
prières récitées, les
fêtes célébrées. Mais on
peut remarquer que les contacts entre la vie et la
mort ne se limitent pas à l'entretien du défunt.
La volonté du mort de
participer, le cas échéant, à la vie
terrestre, est exprimée par une liste de
souhaits. Il aimerait revoir sa famille, s'occuper de ses biens, se
rendre au
temple du dieu protecteur de sa ville, surtout lors des
fêtes, et beaucoup d'autres
choses encore. Nous parlerons plus loin d'une autre
possibilité pour les
vivants d'entrer en contact avec les morts. Un F\ de la RL Neter N°31 à l'O\ de Paris |
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