GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 12/2009 |
Editorial du Sérénissime Grand Maître C’est un
poncif
d’affirmer que suivre l’initiation d’un
profane permet de revivre la sienne. Je
vous le confirme, 35 ans plus tard, la magie opère toujours.
J’ajouterais qu’à
chaque cérémonie, selon son intensité,
les énergies qui circulent, le talent du
frère ou de la sœur Grand expert, des petits
détails qui avaient échappés
à
notre vigilance nous interpellent soudain nous permettant de constater
combien
ces rituels séculaires sont riches et ne laissent rien au
hasard. La cérémonie
d’initiation au rite de Misraïm
n’échappe pas à cette
réalité. Bien au
contraire, aux anciennes initiations égyptiennes, elle
emprunte et présente de
nombreuses similitudes notamment une participation physique "intense"
du récipiendaire et une narration complète sur
des plans subtils qui, en toute
logique, échappent dans un premier temps au postulant qui
les découvrira
ensuite par l’étude, l’observation et la
participation passive aux cérémonies
d’accueil de ceux qui lui succéderont. Ainsi
présentée, l’initiation peut
paraître en profond décalage avec les
réalités du quotidien. Mais ne dit-on pas
que, d’une part, la tradition se tourne vers le
passé pour préparer l’avenir
et, que d’autre part, on dispense à
l’extérieur les enseignements reçus
dans le
temple. J’ouvre une parenthèse. J’ai
entendu récemment, lors d’une émission
télévisuelle, que la franc- maçonnerie
n’avait "aucun rapport"
avec le compagnonnage... de quoi bondir,
surtout lorsque ces affirmations émanent d’un
ancien Grand Maître de la
première obédience nationale ! Quid alors de
cette analogie entre le temple
intérieur de l’homme et
l’œuvre des bâtisseurs, des outils, de la
loge jouxtant
le chantier, de la recherche de la perfection de l’un par
l’exécution d’un
chef-d’œuvre et de l’autre par
l’obtention hypothétique de la sagesse, de la
règle opérative et de la règle
spéculative souvent représentée par un
livre,
sacré ou non, selon l’obédience et le
rite ? Les rituels "modernes",
qu’ils soient écossais, français ou
égyptiens ont beaucoup de points communs (y
compris avec le compagnonnage), mais tout le monde s’accorde
à dire que le rite
de Misraïm est le plus ancien et cela nous confère
plus de devoirs que de
droits même si nous pouvons en retirer une
légitime fierté. Mais revenons à
notre propos liminaire. Lorsque le profane se trouve dans le cabinet de
réflexion, nous lui demandons de remplir son testament
philosophique. Les trois
questions qu’il comporte sont à la fois un premier
éclairage sur nos valeurs
mais aussi une dernière vérification quant aux
capacités du postulant et sa
volonté à nous rejoindre. Lors de la
dernière cérémonie à
laquelle j’ai
assisté, je n’ai pu m’empêcher
de faire un rapprochement entre le texte que
nous proposons à la réflexion de celui ou celle
qui est sur le point de nous
rejoindre et un événement majeur de notre
actualité. Le respect est
au centre de tout ce que nous faisons en loge. Il sera donc un moteur
dans
notre vie de tous les jours. Ce respect est orienté en
priorité vers l’Homme.
Mais comment peut-on respecter véritablement
l’Homme si l’on ne prend garde à
tout ce qui l’entoure et lui permet de vivre ? Je pense ici
aux deux règnes,
animal et végétal, clairement
évoqués dans le testament philosophique. A
l’heure où j’écris ces
lignes, les hauts dirigeants de ce monde sont réunis
à
Copenhague pour trouver un accord qui permettrait de
préserver la couche
d’ozone, de freiner les effets de serre
d’éviter le réchauffement de notre
planète qui ont et auront des conséquences
dramatiques sur notre écosystème et
sa pérennité. Comment ne pas espérer
que, pour nos enfants et nos petits
enfants, cet accord aboutisse et qu’il soit suivi
d’effets positifs ? Après
tout, nous avons connu des révolutions politiques,
culturelles, économiques
pourquoi ne connaîtrions nous pas une révolution
écologique ? J’ai le bonheur
d’être Papa d’une jeune fille, Karine, 24
ans, que certains d’entre vous
connaissent. J’ai pu ainsi observer combien le sujet de la
préservation de la
planète était devenu angoissant pour une partie
de notre jeunesse. La réflexion
de nos Frères et Sœurs de province est beaucoup
plus avancée que celle des
parisiens sur ce thème alors que paradoxalement ce sont ces
derniers qui
souffrent le plus de la pollution. Mais je reste persuadé
que c’est une préoccupation
qui doit être au centre de toutes les actions
maçonniques dans le monde. C’est
bien le sens des mots contenus dans le texte du testament philosophique
qui,
pourtant, a été écrit bien avant que
les problèmes actuels ne se posent. Alors,
en cette fin d’année calendaire, je propose entre
autres souhaits, que la
sagesse de l’homme l’emporte sur les
intérêts économiques pour que nous
puissions rejoindre l’orient éternel en toute
sérénité sans craindre pour la
survie de nos progénitures. Je vous souhaite,
d’excellentes fêtes de fin
d’année. J’espère que votre
père Noël sera généreux en
amour et en
fraternité... mais je n’en doute pas... Recevez ma
dernière accolade
fraternelle pour cette année, il me tarde de vous rencontrer
pour partager,
avec vous tous, cet idéal qui nous rassemble. |
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