GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 12/2009 |
La
Sagesse de l’Egypte ancienne
"C'est du pays d'Égypte que vient la sagesse" Les sagesses forment le début de la production littéraire en Egypte. Il s'agit d'instructions d'un maître à son élève, ou d'un père à son fils, lesquels, depuis l'Ancien Empire jusqu'à la Basse Epoque, ont constamment été gratifiés de noms de rois ou de hauts fonctionnaires. Ces sagesses servent à la formation générale dans les écoles et, pour cette raison, sont souvent transmises en plusieurs exemplaires, principalement dans des copies tardives d'écoliers sur papyrus ou ostraca. Le but principal de ces collections de sentences est de fournir, pour chaque situation de la vie, la possibilité de se conformer aux coutumes et aux bons usages établis. Dans l'optique de la philosophie égyptienne de la vie, cela correspondait à la connaissance de Maat, c'est-à-dire l'Ordre pérenne régissant la nature et la société. Par des conseils appropriés, les sagesses tentent de résoudre dans le respect de Maat les conflits qui perturbent les relations sociales. Dans l'Ancien Empire, monde stable, encore intact et marqué par la volonté divine, les instructions se limitent à des règles de courtoisie et de bienséance. Après les bouleversements politiques et sociaux qui accompagnèrent l'effondrement de l'Ancien Empire, elles glorifient le fonctionnaire dans son rôle de soutien de l'Etat et propagent l'idéal de fidélité au roi, cependant que deux enseignements rédigés par des souverains, l'Enseignement pour Merikaré, un roi de la 10e dynastie, et l'Enseignement d'Amenemhat Ier mettent aussi en évidence l'aspect humain des gouvernants. Les instructions du Nouvel Empire et de la Basse Epoque déplacent l'accent sur les relations de l'homme à Dieu ; ils mettent en garde contre la transgression des prescriptions cultuelles et insistent sur la valeur de la piété personnelle ainsi que sur le fait que la destinée individuelle dépend de la volonté divine. Les sagesses respectent des règles formelles et rigoureuses. L'introduction donne le nom de l'auteur, parfois aussi le motif de son instruction. Dans les textes tardifs, les maximes sont séparées les unes des autres par des titres. « Perfectionne-toi à tes yeux ! Prends garde qu'un autre ne doive te perfectionner! » Enseignement de Djedefhor (4e dynastie) Imhotep et Djedefhor passent dans la tradition égyptienne pour être les auteurs des plus anciennes sagesses. Alors que les instructions d'Imhotep sont perdues, des fragments de celles du prince Djedefhor ont été conservés dans un manuscrit scolaire plus récent. Elles insistent sur la nécessité d'un équipement funéraire et sur l'obligation qu'a le fils d'assurer le service des défunts. «Eduquer l'ignorant au savoir et aux règles d'un discours parfait » Enseignement de Ptahhotep (5e dynastie) Ptahhotep, maire et vizir sous le roi Isesi, se plaint au début de son enseignement des incommodités de son âge et réclame du roi la permission de pouvoir éduquer un élève comme « bâton » de ses vieux jours. Pendant trente-sept chapitres, dont la première ligne est chaque fois en rouge, il prodigue alors à cet élève ses instructions à propos de la bonne tenue à table, des avantages d'une bonne conversation et des différences de comportement qu'il sied d'adopter envers un supérieur, un pair ou un subordonné. L'enseignement se termine par une méditation sur l'utilité d'une telle éducation. La meilleure preuve en serait la propre vie de Ptahhotep, qui dura 110 ans dans la grâce du roi, un âge qui n'est octroyé par les dieux, selon une sagesse postérieure, qu'à un seul sur des millions. On
ne peut
éloigner les sagesses de la
connaissance, du respect et de l'application des 42 confessions
négatives, qui
obligent d'elles mêmes à rester dans la sagesse,
pour rester en totale
cohérence avec ce qui est plus en avant, à savoir
: mettre en garde contre la
transgression des prescriptions cultuelles et insister sur la valeur de
la
piété personnelle ainsi que sur le fait que la
destinée individuelle qui
dépendait de la volonté divine. Voilà
un élément essentiel de notre présence
en
maçonnerie et principalement à notre
présence dans ce temple. Pratiquer les sagesses pour mieux orienter notre destinée, qui elle-même dépend de la volonté divine, nécessite un travail important sur soi, une prise de conscience de la valeur de l'autre dans notre relation à lui, la dose de fraternité et de tolérance nécessaire pour bien le connaître et lui tendre la main. Les sagesses tel que vécues dans l'Egypte ancienne, nous poussent au respect de l'autre et au respect de nous même par la réflexion, le choix des mots et de nombreux interdits tels que peser nos mots, peser le verbe, peser le ton, peser le regard posé sur l'autre, ne pas provoquer l'autre et en cas de provocation, trouver assez de force, pour rester inébranlable et mettre des mots qui adoucissent. Tout ceci, prouve que nous avons la même raison d'être, les mêmes envies, les mêmes motivations à la conformité nécessaire à notre passage dans l'au-delà. Avons-nous seulement les mêmes compréhensions de ce qui conduit à la sagesse ? Donnons-nous le même sens à la Sagesse qui a besoin de la force de notre âme pour atteindre la beauté, cette fine lueur si loin de nous, mais dont rêvons et entrevoyons la lueur de si loin ? Avons-nous les mêmes besoins et les mêmes envies de sagesse, en venant ici ce soir ? Si OUI, comment cela se fait-il que des F\ et S\ visiteurs ont fait leur devoir en nous honorant de leur présence, alors que plusieurs autres appartenant à cette loge faillissent à leur devoir, y compris les apprentis, l'âme de cette loge que le silence forge et renforce à jamais. Il
est important que les apprentis ouvrent bien les yeux pour voir,
ouvrent bien
grandes leurs oreilles pour entendre, affutent bien leur cerveau pour
emmagasiner les sagesses nécessaires à leur
croissance, mais avant tout il
convient qu'ils respectent ce qui les a conduit ici et n'oublient pas
les
engagements que nous tous avons pris le jour de notre initiation. Pour
atteindre la sagesse, nous avons le devoir de ne pas faillir, pour
rester
inexorablement dans la voie juste du FM, ca c'est en notre
âme et en l'âme de
nos semblables que nous devons semer le verbe, afin qu'il produise des
fruits
de tous genres et de toutes espèces. L'âme de
l'homme est la terre naturelle du
verbe. Et comme les eaux du Nil fécondent la terre de
MISRAIM dans la saison
Shà et au mois de Thot, ainsi les eaux d'en haut
fécondent le temple intérieur
de l'homme en la même mystérieuse saison. Enfin,
comme le dit Mérikaré, c'est à
partir de l'apprenti que se forment les Maîtres ET l'expert, Un
texte de réflexion sur l'Égypte |
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