GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 01/2010 |
Le
Fil à
Plomb
Le fil à plomb est un outil constitué d'un fil lesté utilisé pour obtenir des verticales (ou du moins la direction de la pesanteur à un endroit précis).Il est utilisé par exemple pour monter des murs verticaux en maçonnerie. Il est également utilisé en dessin et peinture afin de déterminer la présence de points d'alignements par exemple lors de la recopie d'un plâtre, l'œil humain ayant tendance à se laisser facilement tromper par certaines formes. Le fil à plomb symbolise par sa verticalité l'élévation, la perfection de soi, l'effort, ou encore l'approfondissement : il est alors souvent appelé la perpendiculaire ou le perpendicule. Il symbolise aussi le corps lourd qui permet à l'esprit de s'élever .D’un point de vue matériel, le fil a plomb est sur terre (le poids) et bien au delà (le fil), ce qui lui donne plusieurs niveaux d’existence. Il connaît la vérité originelle, le centre, et s’il est bien tenu, et suffisamment long, il peut aller bien au delà des connaissances. Le fil à plomb est ainsi un outil rigoureux par sa droiture, qui par son poids est dirigé vers le centre, et le prolongement de son fil vers la hauteur lui donne une projection vers l’infini. C’est un modèle de comportement, nous ne sommes pas qu’un corps fixé au sol (le poids), nous sommes aussi une libre pensée, un esprit (le fil) qu’il faut apprendre à connaître et faire mûrir (allongement du fil) en travaillant et en approfondissant ses connaissances (la droiture du fil). Dans une toute autre considération, le fil à plomb est également le reflet de son utilisateur, en effet, la fonction attribuée à l’outil dépend aussi de celle qu’en fait l’utilisateur. Ainsi, pour toujours conserver cette droiture, ou du moins pour en rester proche, l’utilisateur se doit de le maintenir convenablement, à tout moment. La rigueur mise en jeu implique une volonté de bonne exécution, et, dans notre cas, une volonté de rester dans le plus droit chemin possible. Les écarts sont légion et il parait intéressant de concevoir un outil qui nous laisse, à la fois sur terre, et bien en dessous, et à la fois qui ne limite pas notre élévation spirituelle. Bien que nous soyons animés d’une pensée noble, il se peut que notre comportement s’en écarte par des biais, des travers involontaires, ou innocents. Le fil à plomb prend alors une fonction de reflet de ce que nous sommes par nos actions : il peut être conçu comme un référent à la ligne droite souhaitée, consultable lors de nos agissements, ce qui lui confère une fonction d’arbitre volontaire et voulu par son utilisateur, conscient et soucieux de préserver sa droiture la plus parfaite. : Le fil à plomb souligne la recherche de la perfection de soi (recherche de constance permanente), l’effort (volonté d’être plus droit), l’élévation (vers le fil) et l’approfondissement (vers le poids). Il symbolise l’involution que nous réalisons lorsque nous nous recueillons, ou devons aller chercher au fond de nous même un sens ou une explication. Pour en revenir à la représentation du corps lourd, il m’apparaît que nous avons à la fois un héritage en nous, que nous voyons avant de comprendre. Nous devons l’admettre puis nous y intéresser pour mieux nous connaître, et ainsi, mieux nous élever. Ce poids pourrait symboliser notre capital de départ, acquis, naturel, et palpable, et bien que nous souhaitions penser et évoluer spirituellement, nous sommes matériellement un corps ancré sur terre. Il me paraîtrait aussi symboliser cette représentation « sociale », ce paraître, fait de métaux et de codes futiles, qui maquillent l’âme jusqu' à la rendre parfois étrangère à elle-même. Dans notre involution, nous investiguons notre soi, pour mieux le connaître, et, ainsi, mieux connaître notre ignorance, afin de mieux évoluer par la suite. Se connaître, c’est fixer un cadre, c’est anticiper sur ses propres capacités, sur la qualité des interactions avec autrui, c’est se donner une référence morale. En homme libre, dans un système adogmatique, il apparaît indispensable de faire sa propre lumière sur soi, pour ne pas biaiser vers une facile anarchie ou dictature des autres, et donc de soi. Bouddha a dit : Par soi-même, en vérité, on fait le mal. Par soi-même, on est souillé. Par soi-même on évite le mal. Par soi-même, en vérité, on est purifié. Pureté et impureté sont personnelles, nul ne peut purifier autrui. Nous sommes à la fois notre meilleur ami et notre pire ennemi, le miroir en témoigne. La connaissance de soi apporte une forme de rétrocontrôle sur ces écarts, car l’homme libre agit sans état d’âme, dans la droiture la mieux conçue, et peut se regarder dans ce miroir sans crainte, il saura se reconnaître sans rougir de ses actes. V\ M\ , j’ai dit Rbalisb par un F\ App\ R\L\ Mâat au zén\ de St NEXANS |
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