GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 01/2011 |
La Flûte
enchantée
Opéra maçonnique, en tenue blanche ouverte, le 2 7 novembre 2 010 Il est parfois des moments exceptionnels dans
notre vie de franc-maçons
et ce fameux samedi en fût, selon moi, un de
ceux-là. Des morceaux choisis de
l’Opéra de Mozart expliqués par une
spécialiste, quel bonheur ! Il est vrai que
notre conférencière et S.°. Odile
Winc.°. a toujours baigné dans cet art. Chef
d’orchestre, professeur d’éducation
musicale, mélomane avertie, elle a été
l’élève de Jacques Chailley,
musicologue émérite et de surcroît
Grand Maître
maçonnique. Venue spécialement de Perpignan,
Odile nous a fait vivre et
comprendre «La Flûte
Enchantée» dans toute sa dimension
maçonnique. * Saviez-vous que, quand une œuvre
était inscrite à son catalogue, elle
devait être jouée dans les 2 mois ? * Saviez-vous que Mozart, entré en
maçonnerie le 14 décembre 1784, n’a
eu de cesse jusqu’à sa mort le 5
décembre 1791, de composer de nombreuses
musiques pour les grandes occasions qui ont jalonné la vie
de sa loge, à
laquelle il était très attaché ? * Saviez-vous que son Opéra
maçonnique, l’une de ses plus grandes
œuvres, a été l’objet de
toutes ses préoccupations pendant toutes ces
années-là
? Qu’il l’a composé, l’a
visité et re visité ; qu’il a
assisté à toutes ses
représentations en Europe ? Et que,
jusqu’à la fin «La Flûte
enchantée» a été
son grand bonheur ! Cette œuvre a eu un tel
succès, que la plupart des Cours d’Europe
l’ont
réclamée et la Hongrie, notamment, lui a
octroyé une rente annuelle. Bienvenue
cette rente ! D’autant qu’il avait quelques soucis
financiers et, nous le
savons, la gloire vient souvent post mortem... En substance, nous dit
notre
conférencière : «La Flûte
enchantée a été son Œuvre,
c’était plus qu’une simple commande. Il y a mis
son intime, il y a mis sa propre
conviction, loin des obscurantismes... Le 29 septembre 1791,
à la première de
La Flûte enchantée, le public est froid et,
ça n’est qu’au 2è acte
qu’il entre
vraiment dedans. C’est la 1ère fois que Mozart
joue pour un public populaire,
dans les faubourgs de Vienne et, en quelques sorte
c’était un véritable pari,
que de créer une pièce de
théâtre avec des airs
d’opéras... Qui plus est, cette
œuvre a une dimension maçonnique alors, va-t-elle
être entendue et acceptée ?
D’autant qu’au XVIIIè siècle
déjà la franc-maçonnerie
était totalement bannie
!... ...Si le fond est maçonnique, la
forme est féérique et sert
d’écrin.
C’est dans ce parcours initiatique du futur
franc-maçon que Mozart fait passer
l’idée du principe initiatique que l’on
trouve dans toutes les cultures et les
civilisations : la Mort et la Renaissance... Tout est écrit dans
l’introduction. Au début tout est
désordonné, c’est
le lieu des ténèbres, on est dans un monde
profane non construit, c’est la
marche du futur initié : tam, tam, tam ... tam, tam, 3 et 5
des chiffres forts,
des hésitation, des silences, Mozart est convaincu de la
puissance créatrice du
symbole ternaire, c’est la marche vers la
lumière... Il n’est jamais dans
l’occultisme et dans l’hermétisme et, il
n’est pas besoin d’être
franc-maçon
pour écouter Mozart, comme il n’est pas besoin
d’être Schopenhauer pour écouter
Wagner... Au début de l’Opéra,
c’est la mort à soi-même et,
l’initiation de
Pamina et Tamino sera un chant d’amour (mino signifiant
dieu). Au 2ème acte
c’est l’initiation. On y trouve les 4 voyages, les
4 éléments, les 4
personnages (Tamino, Pamina, Papagéno et Papagén)
symbolisant tour à tour la
terre, l’air, l’eau et le feu. Au cours du 1er voyage (la terre),
c’est la tourmente, les vocalises
traduisent la colère. Pas de flûte, on a
laissé les métaux à la porte du
temple... Le 2è voyage voit l’épreuve
de l’Air : Papagéno
reprend sa
flûte (symbole de l’air), on entend un air sublime,
un extrait de l’Air des
Prêtres (côté lithurgique) qui nous
parle d’Isis et d’Osiris... Sarastro dit :
« Il faut y aller car, il est midi et les travaux commencent
à midi ». Musique :
1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12, les douze heures du temps des travaux...
Après
l’épreuve de l’eau qui est, en quelque
sorte ratée, les rayons du soleil ont
chassé les ténèbres et,
c’est l’épreuve du feu :
l’initié emprunte le chemin de
la purification par le feu. Désormais tout
s’apaise, ce sont les retrouvailles
de Pamina et Tamino, sur le chemin de l’Amour. La musique
souligne la tessiture
«soprane» qui est superbe et lumineuse... Le
final se termine
dans un cœur solaire. C’est la glorification du
droit à l’amour et au bonheur
pour tout être humain. Gloire
à vous,
Initiés, vous avez vaincus les
ténèbres, merci à toi Osiris, merci
à toi Isis,
la puissance spirituelle a triomphé, la couronne
récompense la Beauté et la
Sagesse pour l’Éternité. Les
3 piliers sont
enfin dits clairement : Force, Sagesse et Beauté.
C’est un message d’espoir
parce que nous pouvons nous retrouver dans tous les personnages de cet
opéra,
initiables et initiés, qui portent la complexité
même de l’être humain par le
seul biais de l’Amour. Amour,
Lumière et
Mort ne font qu’un, dans la musique de Mozart». Que soit remercié encore une fois,
notre S.°. Odile pour ces moments de
paix, de sérénité et de
beauté qu’elle nous a offerts. P.S. Nous espérons pouvoir
réaliser, bientôt, la gravure sur CD de cette
conférence. CD qui sera vendu au profit du Tronc
d’Isis. Resp. Commission Évènementielle |
B024-8 | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |