GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 02/2011 |
Impressionné
et Effrayé
Impressions d'Initiation
Ce qui m’a le plus frappé au cour de ces deux séances, c’est l’accueil distant et protocolaire qui m’a été réservé. Aussi bien la première que la deuxième fois que je suis venu au temple, à peine j’avais prononcé un seul mot que je me retrouvais les yeux bandés avec une cagoule sur la tête. Pourquoi
me bander
les yeux alors que je n’avais aucune mauvaise intension.
Qu’est ce que le fait
de me plonger dans le noir pouvait-il bien signifier ? Ce
ne fut pas
seulement une impression mais ce supplice a tellement durée
longtemps lors de
la cérémonie de passage du bandeau que
j’ai presque eu envie de m’enfuir, de me
dérober en douceur. Je commençais à me
demander si j’avais bien réfléchi, ce
que je faisais là, tout seul dans une pièce dont
j’imaginais mal la
configuration sans rien voir et sans avoir la moindre idée
sur le temps que ça
pouvait encore durer. Plus
le temps
passait, plus il faisait chaud sous la cagoule, plus je transpirais. Toutes
sortes de pensées me
traversaient l’esprit dans tous les sens. Les bruits
étranges de portes qui
s’ouvrent et qui se referment, ces bruits de vague que
j’entendais et auxquels
je n’étais pas habitué
m’inquiétaient aussi. J’avais presque
failli être pris
de panique. Mais je me suis vite ressaisi. Impuissant
&
désarmé C’était
déjà assez
inconfortable et il est difficile de garder son calme quand on a les
yeux
bandés dans un lieu que vous ne connaissez pas, au milieu
d’une assemblée dont
vous ignorez totalement la composition. Mais si en plus vous
êtes privé de
l’usage de vos mains parce que celles-ci sont
réellement enchaînées, votre
vulnérabilité se trouve automatiquement
décuplée. Je me suis senti totalement
à
la merci de personnes dont j’ignorais tout et incapable de me
défendre en cas
de danger. Dans mon esprit, c’est aux condamnés
à la peine capitale qu’on
conduit sur le lieu d’exécution qu’on
bande les yeux et qu’on enchaîne les
mains. Quel est le sens de cette mise en scène aussi funeste
? Je me suis posé
à plusieurs reprises cette question notamment en
découvrant le décor macabre
qui m’entourait dans la cellule de réflexion au
moment où j’avais été
autorisé
à ouvrir les yeux. Je croyais
bénéficier d’un répit en
ouvrant les yeux,
malheureusement je n’avais gagné que le droit de
rédiger mon testament. Et pendant les trois voyages de purification j’aurais aimé avoir l’usage de mes yeux afin de me préparer psychologiquement aux épreuves qui n’avaient rien de purement symboliques. Lorsque j’ai entendu parler des différentes étapes du processus d’initiation, je n’avais jamais imaginé un seul instant que les épreuves à subir pouvaient être à ce point réelles, autrement dit qu’elles n’avaient rien de simulées. Ces instants étaient graves et solennels, éprouvants physiquement, mes genoux s’en rappellent. Mais qu’importe les supplices, je ne pouvais pas un seul instant oublier qu’à travers ces épreuves je tenais là une chance que n’avait sans doute pas tout le monde, la chance de devenir un Franc Maçon. Conforté C’est
alors que la
douleur était balayée de mon corps qui en devint
insensible. Et dans mon
esprit, la force de la conviction balayait tous les doutes. Je prenais
surtout
conscience que l’engagement que je signais ainsi de mon sang
n’était pas un
jeu. Je me sentais plutôt fier d’être
accepté et appelé à rejoindre cette
communauté d’hommes et de femmes dont
l’humanisme, la tolérance et le progrès
sont au centre des préoccupations : La Maçonnerie J’ai
dit Un F\ de la RL\.
Neter 31 - GLFM |
B025-5 | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |