GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 04/2011 |
Franc-maçon
:
pourquoi et comment le devient-on ? A
cause du secret
qui l’entoure, la Franc- maçonnerie intrigue.
Beaucoup de questions se posent
et notamment pourquoi et comment devient-on Franc-maçon.
Alors nous sommes
allés à la rencontre d’un «
frère » pour qu’il nous en dise un peu
plus sur son
institution et son expérience. Une plongée au
cœur d’un vécu... Pour
postuler directement
auprès d’une loge masculine en Ile de France,
-> cliquez ici M.
Henri B.,
pouvez-vous nous dire en quelques mots ce qu’est, pour vous,
la Franc-
maçonnerie ? Je
ne vais pas vous
faire un exposé encyclopédique qui serait vite
fastidieux, mais je vais vous
donner ma vision de l’intérieur qui
n’engage que moi.
Disons que la Franc- maçonnerie est organisée
depuis environ trois siècles. Son
objectif, qui n’a pas changé depuis, est de
réunir des hommes et/ou des femmes
afin d’œuvrer pour le progrès de
l’humanité. Mais de quelle humanité
parle-t-on
? Du monde en général ou de sa propre
humanité ? Du monde matériel connu ou de
l’univers vu avec ses interrogations spirituelles ? Comme
vous le voyez, être
Franc-maçon, à mon sens, c’est
d’abord se poser des questions et chercher ses
propres réponses. C’est pourquoi la Franc-
maçonnerie est dite adogmatique.
C'est-à-dire qu’elle ne se soumet à
aucun dogme qui puisse entraver sa
réflexion. Ainsi elle réunit en son sein des
hommes et/ou des femmes issus de tous
horizons sociaux et religieux. Croyants ou agnostiques peuvent se
côtoyer et
travailler ensemble en toute fraternité car, ce
qu’ils ont en commun, c’est
qu’ils ne se sont pas donnés de
réponses définitives à leurs questions
spirituelles et ont décidé de se mettre sur le
chemin de la recherche. On dit
souvent que le Franc-maçon est avant tout un cherchant et
que la
Franc-maçonnerie est une méthode pour
l’aider à cheminer sans se perdre... Comment
est
organisée la Franc- maçonnerie ? Le
cœur de la
Franc-maçonnerie, c’est la loge. Une loge,
c’est un groupe de trente à quarante
« frères » ou «
sœurs » (c’est comme cela que les
Franc-maçons s’appellent
entre eux, NDLR). Dans une loge, on pourra y trouver des jeunes, des
moins
jeunes, des ouvriers, des chefs d’entreprise, des
syndicalistes, des hommes
et/ou des femmes d’origines ethniques différentes
qui dans leur vie normale ne
se côtoient pas forcément. Une sorte de
reproduction en miniature du monde. Et
dans cette loge chaque maçon travaille à son
perfectionnement avec l’aide de
ses « frères » ou «
sœurs » en se réunissant de
façon régulière (2 fois par
mois en général) dans leur temple
maçonnique. La loge c’est le cœur du
travail
maçonnique. Ces loges sont ensuite regroupées en
fédérations appelées
obédiences.
Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque loge
étant indépendante (puisque d’un
point de vue légal, une loge est une association de loi
1901), l’obédience,
elle, sert essentiellement à garantir
l’uniformité et la pérennité
d’un rite
initiatique. Il
existe des
obédiences de loges exclusivement masculines, des
obédiences de loges
uniquement féminines et enfin des obédiences de
loges mixtes laissant ainsi à
chaque maçon la liberté de choisir
l’environnement dans lequel il pourra
s’épanouir. Enfin, la Franc-maçonnerie
est présente dans le monde entier avec
des loges et des obédiences locales et nationales. Vous
avez parlé de
rite initiatique, de quoi s’agit-il ? Si
la loge est le
cœur de la Franc-maçonnerie, le rite, me
semble-t-il en est la clé de voûte. En
effet, une loge, comme nous l’avons vu est une
réunion de « frères » ou
« sœurs
». Si ces réunions n’étaient
pas encadrées par un rite, elles pourraient, selon
moi, vite se transformer en « café du commerce
», en agapes festives, en
réunions « d’anciens combattants
». Bref, le rite est un rappel constant de
l’objet de nos réunions : la recherche et le
progrès. Par ailleurs, on parle de
rite initiatique, car nos rituels sont symboliques. A travers des
symboles,
comme l’équerre ou le compas, le rite va amener le
maçon à chercher les idées
qui se cachent derrière les symboles. Des idées
à la fois universelles et
parfois tellement individuelles. C’est en
échangeant avec les autres ses
interprétations individuelles des symboles que chacun se
construit d’une façon
différente et unique. Chacun donne à
l’autre. Chacun s’enrichit de l’autre.
C’est la fraternité maçonnique.
C’est pourquoi les maçons s’appellent
« frères
» et « sœurs ». La
Franc-maçonnerie
est régulièrement associée au pouvoir
et aux influences occultes, qu’en
pensez-vous ? Ce
n’est pas ce que
je vis. Je crois qu’il s’agit là
plutôt d’un fantasme et d’un faux
syllogisme :
un tel a fait ceci, or ce un tel est Franc-maçon, donc tous
les Franc-maçons
sont des... Mais je comprends ce fantasme. Peut-être vient-il
du secret que
nous entretenons ? Alors
pourquoi un
tel secret ? D’ailleurs vous nous avez demandé de
ne pas divulguer votre nom... Comme
j’ai essayé
de vous l’expliquer, la démarche
maçonnique est avant tout individuelle même si
elle s’appuie sur des rites communs et sur les
échanges avec les autres maçons.
Ainsi, l’expérience que je vis
m’est propre. C’est la
mienne. Et c’est cela mon secret. Même si avec mes
« frères » je communique sur
mes impressions, je n’arrive pas à leur exprimer
mon secret intime qui est
incommunicable. Secret d’ailleurs que je ne saurais
moi-même pas définir
parfaitement car je suis encore en recherche. Et puis dans nos loges on
se dit
qu’il vaut mieux « rayonner » que
« briller ». Et donc travailler sur moi pour
être un Homme bien plutôt que de me
déclarer comme un Homme bien. Pour
terminer,
pourquoi et comment devient-on Franc-maçon ? Je
pense qu’avant
tout, il faut avoir une envie de s’interroger sur le sens. Le
sens de sa vie,
de sa mort, de ses actes. Il faut aussi être libre de
certaines contraintes.
Libre de contraintes matérielles pour pouvoir être
disponible pour assister aux
réunions. Libre aussi de contraintes spirituelles comme les
dogmes. Libre enfin
de contraintes psychologiques comme l’intolérance
ou les préjugés. Il faut
également avoir envie de progresser même si cela
demande du travail. Bien
entendu, la Franc-maçonnerie n’est pas la seule
méthode qui peut aider à
chercher à répondre à ces aspirations.
C’est simplement celle qui me convient.
Comment devient-on Franc-maçon ? On dit souvent que
c’est par cooptation. Et
que c’est très dur d’y entrer. Je
n’en suis pas si sûr. Une des méthodes
les
plus simples, si bien entendu on est en recherche spirituelle telle que
je l’ai
décrit précédemment, est
d’écrire à
l’obédience qui vous correspond le mieux
pour qu’elle vous indique une loge auprès de
laquelle vous pourriez postuler. |
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