Lorsque, après la crue, le Nil avait repris sont cours, lorsque les cultures, irriguées et enrichies par le limon, avaient donné leurs offrandes, lorsque les fêtes de la germination et des moissons s’achevaient dans l’allégresse, les Égyptiens pouvaient aspirer, alors, à un repos bien mérité. Au lieu de cela, il n’était pas rare de les observer, viatique sur l’épaule et bâton en main, prendre le chemin des villes et se mettre à la disposition des maîtres pour contribuer à l’édification des temples ou autres ouvrages témoignant de la grandeur de leur pays et de leur civilisation.

La démarche maçonnique n’est pas si éloignée. Souvent les périodes de vacances estivales sont propices à la lecture d’ouvrages, à la recherche, l’écriture ou autres activités intellectuelles destinées à prolonger, approfondir et découvrir les subtilités du travail effectué tout au long de l’année dans la loge. J’encourage tous les lecteurs du BULIM à adopter cette attitude pour préparer la rentrée et venir enrichir les membres de la loge de ces réflexions sereines, inspirées par les rayons de RA, et facilitées par un repos bien mérité.

Mon vœu le plus cher est de vous retrouver resplendissant(e)s à la rentrée de Septembre, particulièrement le 24, date de notre convent annuel.
En lecteurs et lectrices attentifs, vous connaissez désormais le caractère exceptionnel de ce convent, qui verra la transmission du premier maillet à un nouveau Grand Maître. Un moment solennel important pour donner un nouvel essor, une nouvelle dynamique, de nouvelles énergies à notre obédience et à notre rite.

La franc-maçonnerie conceptualise l’engagement de ses membres comme une volonté égoïste, voire égocentrique. En effet, la Sœur ou le Frère s’engage, avant tout et en première intention, pour s’améliorer. Cette volonté est appuyée dès le passage dans le cabinet de réflexion par un encouragement à l’introspection. Il sera permanent par la suite et affiné par l’octroi de clefs aux différents degrés. L’enseignement maçonnique, symbolisé par un escalier à vis, prévoit des paliers non seulement pour le repos des ouvriers mais aussi pour leur permettre de mesurer le chemin parcouru.

Il existe un autre moyen de pondération. Celui qui consiste à trouver, dans le regard et les propos de ses Sœurs et Frères les réponses aux interrogations inévitables provoquées par cette étude de soi-même.
Ce sont les raisons pour lesquelles il est conseillé de ne pas remercier en Franc-maçonnerie. Notre noble institution philanthropique considère que nous sommes suffisamment éclairés pour connaître la place qui doit être la nôtre et ne pas formuler d’autres prétentions. De même que nous sommes capables de mesurer les efforts que nous produisons pour notre propre amélioration. Bref, si nous devions remercier quelqu’un, ce serait un auto-remerciement !
Permettez moi cependant de déroger à cette règle pour un grand Merci collectif à celles et ceux, Misraïmites ou non, qui ont croisé mon chemin durant ces trois années palpitantes. J’espère avoir répondu à leurs attentes et leur avoir renvoyé ne serait-ce qu’une once de ce qu’ils m’ont apporté.

Je vous souhaite d’excellentes vacances et vous donne rendez-vous en septembre pour de nouvelles aventures.

Eric JACQUES

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 29 - 30 juin 2011  -  Abonnez-vous