GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 11/2011 |
Un Temple d'Homme 5 Minutes de Symbolisme La
vétusté du
temple résultait des comportements
égoïstes, vaniteux, orgueilleux, batailleurs
et cupides qui, avec le temps, avaient sapé ses fondements.
Vint le jour où, du
constat de son triste état, l’idée
surgit de le rénover sur des bases
nouvelles, se voulant conformes à un humanisme rationnel,
c’est-à-dire dépourvu
de tout ce qui n’est pas raison et, pour ce motif,
génèrent les discordes que
suscitent les fantasmes métaphysiques
d’où proviennent tous les maux. Un
nouveau temple fut donc bâti. Conçu pour
être l’abri des nations, il figurait
une grande voûte, soutenue par autant de colonnes que
comptait de nations
associées pour son édification. Toutes les
colonnes se dressaient sur le
pourtour de la voûte, sauf deux d’entre elles,
considérées comme prédominantes,
constituées en un double pilier central,
élevé en torsades conjointes. Ce
nouveau temple était promis à toutes les
félicités. Tant et si bien que chacun
eut désir de s’y abriter et d’y
manifester avec grand plaisir sa volonté
d’établir une société plus
juste et plus fraternelle, sans omettre cependant,
qui ses ambitions
de
puissance, qui ses désirs de richesses, qui ses soifs de
gloire. Mais ces
ardeurs, constantes et sans cesse accrues, ne tardèrent pas
à ébranler le
temple, au point que certaines colonnes de sa
périphérie souffrirent quelques
dommages. Ce mal ne cessant de progresser, il devint évident
pour tous que, ne
rien entreprendre pour le soigner, aboutirait inexorablement
à mettre en péril
l’ensemble du temple. Le principe d’une
rénovation des colonnes endommagées fut
donc décrété. Mais les
matériaux, propres à satisfaire ces travaux, ne
devaient
et ne pouvaient provenir que du temple lui-même, afin que sa
cohésion et son
indépendance n’en soient pas
altérées. Il fut donc
décidé qu’ils seraient
prélevés sur les deux colonnes centrales, les
plus appropriées de toutes, à
supporter les aléas de cette délicate
opération. Sur ce principe, et après
moult débats, la rénovation des colonnes
affaiblies fut décidée et tous, ou
presque, s’en réjouirent, ne doutant pas
d’avoir assuré leur avenir. Cependant,
quelques
temps plus tard, probablement du fait de s’être
dessaisie d’une part de ses
propres matériaux, l’une des colonnes centrales,
montra à son tour des signes
de faiblesse. Bien que l’on affichât grand calme et
sérénité, à
l’exception de quelques Cassandres, forcément
malveillants, cette faiblesse
s’accentua au point de provoquer son écroulement.
La seconde colonne centrale,
se retrouvant seule à assurer la charge qui pesait sur elle,
n’en supporta pas
le poids et ne put que s’affaisser à son tour. La
défection des deux colonnes
centrales entraîna aussitôt celle de toutes les
autres colonnes, et... dans sa
totalité, le temple s’écroula. Les
rescapés ayant survécu à cette
catastrophe,
convinrent alors que, s’ils avaient bien
édifié le temple selon les règles des
meilleurs principes humains, avaient omis de tenir compte du principe
supérieur
qui aurait dû présider à sa
construction. Ce principe, bien que maintes et
maintes fois rappelé à eux, mais toujours
négligé, car rejeté avec suffisance
et entêtement constant, tant leur confiance en eux-
mêmes alors les aveuglait,
ils l’avaient enfoui au fond de leur mémoire. Mais
dans leur détresse, le
souvenir leur en revint : « Nisi Dominus aedificaverit domum,
in vanum
laboraverunt, qui aedificant eam » “Si le Seigneur
ne bâtit pas la maison
(Lui-même), c’est en vain que travaillent ceux qui
la construisent”. (Psaume
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