GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 12/2012 |
Liberté
«Tous les êtres humains naissent libres et
égaux en dignité
et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et
doivent agir les uns
envers les autres dans un esprit de fraternité.
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Cette phrase connue de toutes et tous est le premier article de la déclaration universelle des droits de l'homme. Dès la naissance, nous sommes des êtres libres. C'est sans doute ce geste médical, mais ô combien symbolique, de couper le cordon ombilical, qui nous libère. En plus nous sommes tous égaux et agissons en toute fraternité. Liberté, égalité, fratemité! Une association de mots qui résonne dans mon esprit depuis mes premiers cours d'éducation civique, il y a bien longtemps. Et même si dans un temps plus récent, lorsque j'ai reçu la lumière, ici, dans ce temple, j'en ai une vision bien différente, la liberté, ma liberté ne m'a jamais semblé être acquise et j'en ai fait, depuis ma naissance sans doute, un cheval de bataille vers ma quête d'absolu. Dans le monde profane, la liberté est limitée puisqu'elle s'arrête là où commence celle des autres. Afin de vivre libre, la premiere chose que j'ai à faire est de m'aft'ranchir du pouvoir que certains ont sur moi. Ça passe par l'indépendance. Indépendance financière. Ne rien devoir à personne. Réaliser par moi-même tout ce qui m'est possible. Jusqu'à ce que je me rende compte, en fait, que les autres n'ont de pouvoir que celui que je leur accorde. Ma liberté, longtemps je t'ai gardée comme une perle rare, comme disait le poète, et pour finir :je t'ai trahie pour une prison d'amour et sa belle geôlière. L'amour est-il une prison ? lci, on parle d'amour universel, donc d'ouverture sur 1'univers tout entier, ça n'a rien d'une prison. Y a-t’il un autre amour ? Un amour prison qui nous priverait de liberté ? Pour ma part je ne l'ai jamais connu. Mais il faut bien dire que la poésie n'ajamais été mon fort. Pourtant je ne me sens toujours pas libre. Certes l'indépendance est là, mais je sens que la quête n'est pas à son terme. Il me faut m'éloigner du monde profane, me détacher de la consommation à outrance, me détacher de la course à la croissance, me détacher du confort et la pseudo-sécurité qu'il apporte. En quelques mots, fuir l'avoir pour retrouver l'etre, l'être que je suis, et non pas l'être que je parais. Il ne s'agit plus de travailler sur l“avoir, sur le matériel, mais sur l'ëtre, sur l'esprit pour ne plus vivre de manière vaine et futile, mais vivre de maniere zen et utile. Zen, il est très facile de l'être quand tout va bien, mais là où les choses se gâtent, c'est des que la souffrance apparait. La souffrance entraine une forte évaporation de notre énergie, et pour la regagner chacun se réfugie dans son mode de domination afin de retrouver son niveau d'énergie, en la dérobant à son entourage. On peut dénombrer 4 grands modes de dominations. Le boureau: ll a de la colère en lui qui l'empêche de s'ouvrir aux autres. Il est agressif pour prendre l'ascendant sur les autres. La victime : est accablée de tristesse. Elle pense qu'en inspirant la pitié, elle éveillera la fibre compatissante d'une personne qui saura combler son manque. Le sauveur: même s'il semble investit d'une mission, ses actes sont motivés par un besoin insatiable de reconnaissance. Indifférent : sous ses airs d'insensible, impassible, il cache une très grande émotivité. ll est dans le déni. ll reste une 5° catégorie, plus rare, mais qui mérite d'être citée. C'est le centré, celui qui vit ici et maintenant et qui «accueille sa sagesse intérieure et le divin present en lui. ll reconnait qui il est ». Tous, autant que nous sommes, entrons dans un de ces modes, et même, certains s'y complaisent, dés qu'une souffrance apparait. Le travail sur soi, sur son être, peut être envisagé dans 2 axes bien distincts. D'un côté, se libérer de son mode de domination, en acceptant sa souffrance, en la regardant en face, car si ce que l'on fuit nous poursuit, ce à quoi l'on fait face, s'efface. Dun autre côté, eliminer la souffrance. Les 4 nobles vérités du bouddhisme nous disent que la vie implique la souffrance, mais aussi que la fin de la souffrance est possible. Il faut alors se libérer de sa cause première, c'est-à-dire le désir et l'attachement. Vaste travail ! Avant d'entrer en maçonnerie, je craignais d'y perdre ma liberté. Je me défmissais comme un électron libre, ne suivant aucune ligne de pensée, mais en piochant ce qui me parlait, da.ns différentes doctrines. Et en effet, j'ai perdu ma liberté, en tout cas mon illusion de liberté car, je me rends compte que le jour où jlai passé le seuil de la porte basse, en homme libre, pour recevoir la lumiere, je n'étais pas si libre que ça. Chacun a son niveau d'acceptation dc la souffrance. Le travail consiste à faire remonter ce niveau. Lorsque quelque chose nous fait souffrir, analyser ce qui se réveille en nous. Pourquoi sommes-nous atteint ? Identiñer notre mode de domination, repérer lorsqu'on s'y engouffre pour en sortir au plus vite. Le but étant de le repérer avant même d'y entrer et de rester centré. C'est ce qui permet de conserver son niveau d'énergie en étant relié à l'énergie universelle, et ne plus en dérober à son entourage. Et quand je parle d'énergic universelle, je pourrais très bien dire d'amour universel. Car c'est bien damour dont nous parlons. Pas celui qui emprisonne (d'ailleurs celui-là, s'il est amour, il est plutôt amour propre), mais celui qui libère. Celui qui fait que sur cette terre, la nature est équilibre et harmonie. Car pour avoir créé cette magnifique biodiversité, ce n'est pas une formidable intelligence quil a fallu, mais un amour démesuré. Ce qui me fait dire que vivre libre, c’est aussi vivre en harmonie avec la nature, vivre d'amour et d'eau fraiche. Et justement, jai lu il y a quelques temps que certaines personnes vivent sans se nourrir depuis des années. Il ne s'agit pas bien sûr de s“arrêter de manger du jour au lendemain. Mais, c'est un état d'esprit a acquerir, Pourquoi mangeons-nous ?Quel vide devons-nous combler par la nourriture ? Sans doute une peur ancestrale, ou un vide métaphysique. Dans nos sociétés, nous sommes cle plus en plus gros, nous mangeons de plus en plus. Ce vide s“accentuerait-il ? Est-ce la perte de notre spiritualité ? Mes soeurs, mes frères, jc vous pose la question, toutes vos suggestions seront les bienvenues. Toujours est-il que la route est encore bien longue avant de sc libérer de la nourriture, et puis que deviendraient nos cheres agapes ? Et seront nous libres aprés tout ça ? Je ne le crois toujours pas. Il faudra encore se libérer des contraintes de la matiére et du temps. Bref la liberté n'est pas de ce monde. J 'ai dit, |
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