GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 02/2013 |
Les
Femmes et la Maçonnerie d’adoption
Du dix-huitième au dix-neuvième siécle, la maçonnerie d'adoption fut l'objet, en France, des plus grandes réserves et la galanterie, bien qu'élègante, dont certains surent faire preuve, n'en masqua pas moins la défense expresse d'admettre le beau sexe dans une société maçonnique où, par le simple respect des usages traditionnels et corporatifs ( les Devoirs des anciennes corporations des tailleurs de pierre leur interdisait l'entrèe du chantier couvert où travaillaient les Compagnons du meslier ), elles n'y avaient guère de place du fait aussi de leur absence de ” statut social " En Angleterre, le Livre des Constitutions cataloguait les femmes pamti les profanes définitivement éliminés de l'accès à l'initiation. Il allait même jusqu'à les considérer au même niveau que les esclaves, les idolâtres, les dèbauchés. Aussi trouve-t-on naturellement dans les catéchismcs de ce temps des formules décrivant l'atelier ou la loge comme un havre de paix ou " jamais coq ne chunta ni femme caqueta ". En France, le statut de la femme ne fiit guère meilleur puisqu'elle ne figurait pas dans la classe des " gens libres " En effet, de par son état, elle se trouvait placée sous la tutelle du père puis celle de son époux. Elle était socialement " mineure " Certains, comme le Chevalier Michel de Ramsay, reprochaient aux femmes les pires excès et dèbauches en arguant du fait que par leur faute les grands Mystères antiques avaient dégénère puis disparu. ll disait : " C'est pour prévenir de semblables abus que les femmes sont exclues de notre Ordre. Ce n'est pas que nous soyons assez injustes pour regarder le sexe comme incapable de secret, mais e'est parce que sa présence pourrait altérer insensiblement la pureté de nos rnaximes et de nos cœurs. " Quels pauvres hommes fragiles et si peu vertueux pouvaient-ils être ceux qui se sentaient troubles par une présence féminine ? S'avérant aussi fragiles, manifestant une attitude tellement profane, seraient›ils vraiment des maçons ? Auraient-ils réellement reçu la lumière, ces hommes titillés par la libido ou le plaisir ? Aussi des Frères, assurés dans la force de leurs principes fratemels et par leur constance à élever des temples â la Vertu ", rèagirent. En 1773, le Grand Orateur du Grand Orient, s'adressant au Grand Maître, s'exclamait : " Les prêtres d 'Isis et d'Osiris ont admis leurs femmes et leurs jilles aux mystères impénétrables et terribles de l'inítiation. Les Grecs ont eu leurs Sybilles, les Romains leurs Vestales ; dans tous les ordres de la vie civile l'Europe entière a produit des héroïnes ; et pourquoi les Maçons de France qui sont pères, époux, fils, fières, ne les admettruíent-ils pas parmi eux ? " Ce fut ainsi que le Grand Orient, séduit et convaincu, reconnut en sa délibération du 10 juin 1774 : Les Loges d'Adoption. |
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