GLDF Journal de la Grande Loge de France 10/2010

Commission Histoire
et Documentation Maçonnique

Par R. Brunois

Les archives de la Grande Loge de France conservent des documents dont l'intérêt historique et qui font vibrer la tradition du Rité Ecossais Ancien et Accepté et de la Grande Loge de France telle qu’elle est vécue aujourd’hui.
Nous vous présentons dans ce numéro du Journal « Histoire de la Franc-Maçonnerie et de la Grande Loge d’Écosse », un manuscrit de Claude Antoine Thory daté de 1813, traduction du livre d’Alexander Lawrie publié à Édimbourg en 1804. Extraits.

Lawrie écrit qu’il est presque certain que les Français ont emprunté à l’Écosse les mystères de la Franche-maçonnerie et « attendu la grande intimité qui existait entre les Français et les Écossais, résultat du commerce actif qui se faisait entre les deux peuples, on peut croire aussi que la Franche-maçonnerie écossaise fut celle à laquelle les Français donnèrent leur préférence. Ces derniers offrirent même une preuve d’estime et de considération aux Écossais en ajoutant à leurs trois grades symboliques, vers le commencementdu XVIIIe siècle celui de chevalier maçon écossais » (p.117)*.

Lawrie fait d’ailleurs apparaître la Maçonnerie en France avant même l’arrivée de Jacques II Stuart en exil en 1688. Il est émouvant d’y voir notre acclamation écossaise Houzzé que l’on écrivait Houzzai, dans nos rituels, il n’y a pas si longtemps... le mystère de son origine n’est peut-être que l’enthousiasme d’un cri d’encouragement de marins écossais... mais là où nous pouvons commencer à sentir le secret que nous cherchons c’est dans l’homélie funèbre de Guillaume St Clair de Roslyn (p. 197) : « Puissions-nous tous nous efforcer de vivre comme nous voudrions avoir vécu... puisse notre conduite être le meilleur commentaire des principes de notre association ! Qu’elle apprenne au monde entier que l’amour des hommes et de nos frères, la sincérité du cœur et la pureté des mœurs sont les caractères distinctifs de la Franche-maçonnerie... »

À relever également dans ce manuscrit, un papier inséré, attribué à John Locke, qui aurait recopié un rituel de 1696 où l’on peut lire ces deux questions/réponses :
- Les maçons sont-ils meilleurs hommes que les autres ?
- Quelques maçons ne sont pas si vertueux que les autres hommes, mais pour la plupart ils sont meilleurs qu’ils ne l’auraient été s’ils n’eussent pas été maçons.
- Les maçons s’aiment-ils beaucoup comme il est dit ?
- Oui certes et cela ne peut être autrement, car les hommes bons et vrais et "qui se connaissent comme tel s’aiment d’avantage et en propor­tion qu’ils "sont meilleurs ». (p. 283)

* Les renvois de pages concernent la transcription moderne du manuscrit aux éditions Ivoire-Clair, 2001

Publié dans le Journal de la Grande Loge de France - N° 98 - Septembre Octobre 2010

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