GO | Procès verbal : Fête d'Inauguration de la R\L\ des Vrais Zélés | 29/04/1838 |
Discours des visiteurs : Le F\ Lucas, Le F\ Vallot et Le F\ Chanay Le F\
Lucas aîné,
des Sept Philantropes, Or\
de Dijon, vient à son tour
occuper le fauteuil
d'Or\
au sein d'un religieux silence, il proclame .en ces termes de
sages et
utiles vérités. V\
et TT\
CC\
FF\ «
Plein de
confiance dans votre indulgente bonté' beaucoup plus que
dans mon faible
savoir, permettez-moi d'élever un instant la voix pour
m'identifier davantage,
s'il est possible, avec le bonheur que nous éprouvons tous
dans ce jour de
solennité. «
En effet, mes
FF\,
quoi de plus heureux pour des Francs-Maç\
que
d'être témoins de ce
qu'on peut appeler à juste titre la consécration
d'un nouveau temple Maçonnique
! «
Avec quel
enthousiasme ne serre•t-on pas sur son cœur de
nouveaux FF\
qui, par leur
talent et leur amour du bien, contribuent à raviver le
flambeau de la vérité ! «
De toutes les
associations connues, il n'en est aucune, qui, selon moi,
présente les
avantages réunis qu'offre l'association
Maç\—On
y voit fleurir les principes
les plus propres au bonheur de l'humanité : là,
tous les hommes sont
véritablement égaux et les distinctions
n'excitent entre eux aucune jalousie.
Dans chaque L\
, les dignités se confèrent par
le libre vote de tous les
membres de l’At\
, sans consulter ni le rang, ni les
différences d'opinions.
Tout dignitaire redevient simple M\
après la cessation de
ses fonctions ; et
l'estime de ses FF\
l'accompagne dans sa retraite; heureux,
si en reprenant
place sur les col\
au milieu d'eux, il a mérité
par son zèle et ses vertus le
titre de bon et digne F\
M\ « Mais,
me
direz-vous, se peut-il que tout homme revêtu du titre de M\
ne s'en rende pas
digne? Hélas ! oui, mes FF\,
je me vois forcé
de vous dire que cela n'est
malheureusement que trop possible. Il en est qui, après
avoir satisfait un
désir de curiosité, ne cherchent point
à se rendre compte du véritable motif de
notre institutions; ils ne voient plus, dans nos
cérémonies, que des moisi gles
gestes sans emblème et sans importance. « J'appelle
F…M\
et digne de ce titre,
l'homme que n'éblouit pas l'opulence et que n'avilit pas
l'adversité ; L’homme
sage, de cette sagesse qui n'exclut pas le
plaisir et
la gaieté, libre sans
faiblesse, l'homme qui se cache pour faire le bien parte qu'il n'en
réclame
d'autre prix que le témoignage de sa conscience satisfaite.
Tel est à mes yeux
le vrai F\
M\ le seul véritable et bon citoyen. «
Ce que je
viens de vous dire, mes FF\,
me porte naturellement à
vous répéter que
l'association Maç\
est la seule qui puisse affermir les
hommes dans le
développement de tant de qualités. Vous en avez
la preuve par cette union si admirable
qui règne dans la grande famille des F\
M\
répandus sur toute la terre, par
cela même qu'une loge est et doit être à
la fois une école de science, de
philosophie et de vertus civiques ; que chacun s'y fortifie dans la
pratique
de la morale, qu'il enseigne à ion semblable ce qu'il vient
d'apprendre ; c'est
donc par cela même qu'on peut parvenir à assurer
le bonheur de l'humanité tout
entière. «
Isolés, nous
faisons peu de bien ; réunis, nous pouvous beaucoup, parce
que l'union donne la
science et la force . «
Les Institutions
Maç\
nous rappellent que tous les homMes étant
égaux devant le G\
A\
D\
L'U\
ils doivent l'être entre eux. Cette
égalité naturelle détruit
l'égoïsme
et l'ambition , enfante l'amitié et conduit infailliblement
au bonheur. Voilà,
mes FF\
, voilà le véritable but de la
Maç\
l'égalité parfaite et le
bonheur. Pourquoi n'en est-il pas de même pour le reste des
hommes ?\
Parce,
qu'il n'y a plus de fraternité, là où
il y a des dominateurs égoïstes ; parce
qu'il n'y a pas de fraternité, là où
l'intrigue et la vanité se disputent les
honneurs. «
Parmi nous, au
contraire, le niveau Maç\,
ce niveau de la nature, auquel
la plupart des
hommes veillent se soustraire, maintient cet esprit
d'égalité et de concorde
qui nous rend heureux, et ne laisse plus apercevoir de
supériorité que dans nos
lois et dans nos usages fraternels. Comme je viens de le dire, la
Maç\
est
une école de philosophie morale pratique ; en d'autres
termes, elle enseigne ce
qui peut contribuer le plus au bonheur matériel des
hommes—. Enseignement
sublime qui bannit dé son enceinte toutes questions
politiques et religieuses,
pour leur substituer les recherches de la loi naturelle dans notre
propre
conscience ; de la loi naturelle qui est la base de toute morale, le
fondement
de toute religion et qui le devrait également être
de toute politique: c'est
pourquoi, la loi naturelle seule nous suffit elle rend
inutiles les
discussions politiques, et remplace la Religion en ce qu'elle seule
peut
procurer le bonheur ; je la résumerai donc ainsi : notre
code politique, c'est
la loi naturelle; notre code religieux, c'est la loi naturelle. «
La loi naturelle
nous découvre ses mystères sans exiger de notre
part la mauvaise foi qu'elle
abhorre, parce que ses principes ont été
posés dans notre conscience par le
grand A\
de l'univers ; elle nous communique nos droits sans nous
désunir, et
par cela même qu'elle est issue d'une intelligence
suprême elle nous en révèle
l'existence sans exiger une croyance aveugle, parce qu'elle
détruit tous les
doutes que nous pourrions élever à cet
égard ; elle ne proscrit
pas les
lumières, ne craignant pas de se dévoiler
à nos yeux et d'autant plus que nous
ne pouvons la détourner que par notre raison
éclairée. «
Mais à son tour
elle prêche l'amour de son prochain,
l‘amour de nous-mêmes dans
l'intérêt de
notre conservation.. «
Elle nous
commande le désintéressement et nous impose le
devoir de secourir le
malheureux, enfin elle désigne la
vérité, la fidélité et la
probité comme les
vertus qui distinguent l'homme de bien. «
Peuplons donc nos
L\
d'hommes vertueux, travaillons sans cesse aux
progrès de la civilisation,
soyons zélés pour exciter le zèle, et
prêchons d'exemple afin d'être imités ;
ne perdons pas de vue que si l'homme a des droits à
conquérir pour s'élever à
sa dignité naturelle, il a aussi des devoirs à
remplir envers la société,
envers sa patrie et envers lui-même. «
FF\
chéris sur
qui mes regards se portent avec tant de bonheur dans cette
solennité, pourquoi
faut-il que vous vous entouriez d'un mystère
impénétrable? Pourquoi tous les
hommes, ne sont-ils pas dignes de jouir des bienfaits de la
lumière? Un jour
viendra\.
mais n'anticipons point, jouissons du présent,
espérons dans
l'avenir. Rappelons- nous que la Maç\
a pour objet
l'exercice de la bienfaisance,
l'étude de la morale, des sciences, des arts et la pratique
de toutes les
vertus. » Le
F\
Vallot,
Chevalier de la Légion-d'Honneur, appartenant au
même Or\,
lui succède à la
tribune au milieu d'une satisfaction que justifie pleinement le
discours
suivant. « TT\
CC\
FF\, «Jamais
jour plus
beau, cérémonie plus imposante ne se reproduira
dans notre vie maçonnique.
Quand je promène mes regards sur cette nombreuse et
brillante assemblée , quand
je considère l'empressement de nos frères,
apportant en cet Orient le tribut
précieux de leurs moyens et de leurs talents, je me sens
pénétré d'un noble
enthousiasme; je me sens fier de professer les saintes
doctrines de la
Maçonnerie. Dans ce grand évènement,
dans ce moment suprême, j'aurais besoin,
mes Frères, pour donner à mes accents la force et
l'éloquence qu'un si grand
sujet réclame, j'aurais besoin de toutes les
lumières que vous possédez à
un
si haut degré; j'aurais besoin de votre concours puissant et
salutaire.
Cependant, fort de toute la conviction que je ressens pour la
vérité et la
beauté de nos préceptes, de l'amour sans
bornes que j'ai voué à notre Ordre,
j'imposerai silence à ma crainte, j'étoufferai
les sentiments divers qui tendraient
à me dominer, et me rappellerai toujours que l'indulgence
est une vertu
maçonnique et qu'elle est gravée dans vos
cœurs. «
La Maçonnerie
fait remonter son origine aux temps les plus reculés ; sa
haute antiquité n'est
point contestée, elle ne saurait l'être. «
L'Egypte eut ses
initiations connues sous le nom des mystères d'Osiris et
d'Isis. Les cérémonies
pratiquées aux fêtes Eleusines offrent trop de
caractères de ressemblance avec
nos usages maçonniques pour que l'on puisse
méconnaître la filiation de ces
deux institutions ; leur identité nous prouve
évidemment que l'une a donné
naissance à l'autre; et, dans ce sens, les Maçons
peuvent, à juste titre,
revendiquer, comme le berceau de leur art, le temple où se
pratiquaient les mystères
égyptiens. «
Mais mon
intention, en ce moment, n'est point de vous présenter le
tableau des
cérémonies alors en usage dans ces
fêtes ; la morale de notre institution est
l'objet spécial de mon investigation : c'est là
mon unique but. «
La morale, mes Frères,
est le principe fondamentale la société ;
étouffez-la, tout devient désordre,
tout devient anarchie ; sans morale publique, principe absolu,
inaltérable,
point de stabilité dans les choses humaines, point de repos,
point de liberté,
point de bonheur, mais la corruption , la dépravation des
mœurs privées et
politiques, un abîme de maux et bientôt
l'anéantissement de l'homme. La morale
doit gouverner le monde ; toute nation qui s'affranchira de son noble
joug
expirera dans les perturbations sociales honorons et pratiquons la
morale, mes
Frères, si nous voulons conserver intacts le
bien-être public et la liberté. «
La Maçonnerie ne
vit que par elle et que pour elle ; la Maçonnerie est la
religion universelle,
c'est l'amour des hommes, suivi 'de résultats positifs ;
c'est la bienfaisance
fortement sentie, portée au plus haut degré
d'oubli 'de soi- même; car, mes
Frères, qu'est-ce qu'un amour muet, inerte, sans
efficacité ? que signifierait
une réunion de personnes qui,
étrangères, insensibles aux peines, aux
malheurs
d'autrui, rapporteraient tout à elles seules, n'auraient de
sollicitudes que
pour elles seules, n'auraient enfin de consolations et de larmes que
pour leurs
propres dou. leurs? Une telle agrégation d'individus/ serait
une monstruosité,
elle serait destructive de tous les liens qui nous attachent au monde;
elle
serait anti-sociale. g<
Oui, niés
Frères, la morale, prise dans toute l'étendue,
dans toute la signification du
mot, doit être notre règle .à tous; les
lois appropriées aux coutumes, à
l'esprit des peuples, ne sont, par cela seul, que relatives et
conséquemment
changeantes ; la morale est, immuable , son 'principe vient de. Dieu,
elle est
éternelle comme lui. «
La base de
l'existence de la Maçonnerie, l'âme de tous nos
désirs , c'est la charité ; la
charité, fille du ciel, cette Vertu sans laquelle il n'y a
rien de beau, rien
de noble en ce monde, la charité tourne au profit de
l'humanité nos affections
et nos plus délicates dispositions ; elle dirige notre
cœur vers l'acte qui honore
et élève l’homme, elle nous rapproche,
nous identifie, pour ainsi dire, avec
l'auteur de notre être. « Tolérance,
charité, amour, voilà, mes Frères,
toute las morale chrétienne; voilà toute la
science maçonique. «
Que dit la
Maçonnerie à ses adeptes? que leur enseigne-
telle à tous?....
Aimer les hommes
comme soi-même, sans exception, sans réserve;
aimer jusqu'à nos ennemis,
consoler les infortunés, leur tendre une main secourable, ne
se considérer,
dans ses talents et ses richesses, que comme le dispensateur des dons
du G\
Architecte de l'univers, remplir avec conscience et honneur toutes les
obligations que notre position, soit politique, soit
privée, nous prescrit;
enfin, ne jamais chercher son propre intérêt,
niais le sacrifier à l'intérêt
général. «
Voilà, mes
Frères, les devoirs quo la Maçonnerie nous impose
à l'égard des hommes, à
l'égard de la société toute
entière, et ce que le Maçon, qui comprend
parfaitement son mandat, réalise tons les jours. «
Cependant, mes
Frères, qu'objectent ses détracteurs contre la
sagesse et la pureté de ses
doctrines ? Eh que n'objectent pas les passions et la haine, en
dépit de la
raison —On oppose à la
Maçonnerie les écarts de quelques-uns des ses
membres,
comme Si des enfants qu'elle désavoue' et des
mœurs qu'elle réprouve
influaient sur la bonté de nos usages ; comme si des
Maçons, infidèles et
parjures, dégradaient la vérité, la
beauté de ses enseignements et la dignité
de notre mission, par cela seul qu'il se déshonorent. « Ah !
malgré les attaques incessantes de ses ennemi elle ne pourra
jamais être
convaincue d'avoir proclamé des préceptes
démoralisateurs ; ils ne pourront
jamais lui reprocher d'être restée sourde
aux cris de liberté poussés par les
nations opprimées ! Loin de là; c'est elle, au
contraire, qui, par sa morale
simple et majestueuse, par des actes sans nombre de courage et de
dévoûment, a
le plus contribué à détruire la
tyrannie, à adoucir les mœurs par les flots de
lumière qu'elle a lancés dans le monde, et par
ses maximes philanthropiques, à
humaniser les mortels, en les liant tous par des devoirs
réciproques, par
cette mutualité de sentiments, qui seuls font la force et le
bonheur. «
Oui, mes Frères ,
la Maçonnerie a été le berceau de la
liberté ; c'est du sein de nos temples
qu'en ont jailli les premiers rayons. Persécutée,
c'est au pied de cet autel
qu'elle a trouvé un refuge assuré ; ce sont nos
Frères qui l'ont proclamée la
souveraine de l'univers, et en ont partagé les
immenses bienfaits. Qu'on nous
signale, qu'on nous cite une contrée où
l'humanité, les lois, les sciences et
les arts règnent avec plus d'énergie,
où la liberté domine avec plus de
puissance que dans les climats où notre institution existe. «
Je vous le
demande , mes Frères, que seraient devenues ces
lois des anciens législateurs,
lois qui sont restées debout après
l'extinction successive des peuples pour
lesquels elles avaient été
créées ? que seraient-elles devenues si elles
n'eussent point été l'expression
fidèle et rigoureuse des devoirs de l'homme
envers la société, si elles n'eussent point
représenté l'honneur comme notre
seul guide dans cette vie ? si enfin, elles n'eussent
été le type de la morale
la plus épurée ? Que serait devenue la
Maçonnerie elle-même, si elle n'eut
embrassé dans son ensemble toutes les obligations que la
vertu nous impose à
tous, et elle n'eut été le
résumé complet des devoirs que notre position
sociale doit nous inspirer ? Tous, les efforts de ses sectateurs pour
la
soutenir, pour la propager, eussent été vains,
sans aucun doute ; elle se fût
écroulée avec fracas , comme un
édifice reposant sur des bases défectueuses et
sans solidité. «
Ah ! tant que la
Maçonnerie ne cessera de dire à ses adeptes :
Dépouille-toi pour couvrir km
frère, oublie les injures qu'on t'a prodiguées,
tends la main à ton ennemi même
et secours-le dans son malheur, honore la vieillesse,
chéris et respecte la
femme car elle est ta mère, protège l'enfance,
arrache-la aux séductions
dangereuses ; ah! tant que ces nobles sentiments seront
professés par notre
Ordre, nous serons fiers de lui appartenir, et notre existence
entière sera
consacrée au maintien et à la
prospérité d'un si grand
édifice. Le
Vén\ ayant
invité les FF\ visiteurs qui auraient à
gratifier l’Ate\ de quelques Pl\, à
vouloir bien demander la parole. Le F\ Chanay manifeste le
désir d'être
entendu et vient occuper la tribune. L'atelier qui connaît sa
belle réputation
lui prête une attention soutenue, et le F\ Chanay prononce
d'improvisation,
un discours que nous regrettons vivement d'affaiblir en le
reproduisant : « TT\ Ch\ FF\, «
Je cède à
l'entraînement, à l'émotion qu'ont fait
naître dans mon cœur comme dans les
vôtres, les mâles et nobles accents, les paroles
puissantes des O\ qui
viennent d'occuper tour à tour la tribune. — Je
n'ai pas la prétention de
m'élever à leur hauteur, mais
j'éprouve le besoin de les payer aussi mon
tribut d'admiration, d'exprimer banalement la joie vive et
sincère que je
ressens en voyant la Maç\ comprise dans ce
congrès maçonique comme elle l'est
dans l'Or\ de Lyon. — Ainsi se réalise mon
vœu le plus ardent, celui de
l'unité de vues et de pensées dans la
maç\, présage le plus certain du
triomphe
de notre belle institution, dont les principes doivent un jour
régir le monde.
— Sur ces principes, nous sommes parfaitement
d'accord ; et c'est
d'enthousiasme que j'adopte tous ceux si éloquemment
proclamés et développés
par les O\ qui m'ont
précédé.—Avec ces dignes
FF\ je me plais à reconnaître
leur puissance et leur efficacité pour faire atteindre
à la Maç\ le saint et
noble but auquel elle aspire. «
Mais le plus
fécond de ces principes, c'est là
charité. —En elle la Maç\
possède un levier
immense dont elle doit souvent faire usage. — La
charité résume en quelque
sorte toutes nos doctrines, car la charité c'est l'amour, et
l'amour universel;
c'est l'abnégation et le dévoument.
Cependant, comme je ne veux pas aborder ce
sujet qui est immense, je me contenterai de formuler ma
pensée d'une manière
moins abstraite, et je parlerai seulement de cette charité
large, féconde, bien
comprise et bien appliquée dont cette Loge vient de nous
donner un si bel
exemple. Grâces vous en soient rendues , TT\ ch\
FF\ Vrais Zélés,
vous
avez voulu préluder à votre fête par un
acte de charité, et vous, avez donné à
cet acte le caractère d'une haute moralité. Cet
exemple ne sera pas perdu.
—Trop de gens croient en effet que faire le bien
c’est jeter du pain à la
misère, et que ce pain donné, le devoir est
rempli; vous avez compris le vôtre
autrement, Vous Maç\ chalonnais, et vous avez dit
: donnons à Manger à ceux qui
ont faim, vous avez dit aussi ; moralisons les masses et donnons
à l’aumône le
caractère de la bienfaisance; apprennes
à celui que le sort a maltraité qu'il
lui est !possible d’adoucir ses rigueurs, indiquons-lui-en le
remède dans le
travail et l'économie. Et vous avez posé le
premier, appareil\., et votre
oeuvre de bien est devenue une oeuvre de haute portée
morale. —Par elle, 24
enfants vont marcher vers un avenir meilleur, puisque vous avez promis
de
veiller sur eux et de les aider en les encourageants; ils vous devront
donc de
devenir des ouvriers, laborieux; d'excellents citoyens.
—Honneur à vous, TT\
CÇ\ FF\, vous avez bien mérité de
la maç… car vous le savez, améliorer
le
sort matériel et intellectuel dos hommes, telle est la
sainte, mission A
laquelle nous nous sommes
voués. « Envisagée
sous un antre point de vue non moins important, la Maç\
est éminemment propre
à enseigner et faire aimer les devoirs du citoyen, car elle
a un culte pour
toutes les vertus, et le patriotisme en est une des plus
sublimes. Elle doit
donc, en ces jours d'isolement et
d’égoïsme, soulever
intrépidement son drapeau
et faire en sorte que les couleurs n'en soient pas ternies » Ici
l'orateur
démontre d'une manière rapide et
précise l'excellence des principes maçoniques,
prouvée selon lui par les écrits des sages de
tous les temps. Il
n'est pas une,
vérifié que la maç\ ne s'approprie
et ne proclame, dit-il , pas une belle
action qu'elle ne revendique, pas une vertu qu'elle ne sache honorer.
—Caton
fut un Maç\,et avec lui Socrate, Platon, Ciceron,
qui, animés du feu sacré,
purent fournir aux hommes de graves et précieux
enseignements, à l'aide
desquels ils purent connaître et apprécier
d'utiles vérités. Nous aussi, nous
pouvons à leur exemple revendiquer une large part des
résultats obtenus dans
les temps modernes et des conquêtes
écrites aujourd'hui dans notre droit
public et dans nos Codes ; ces résultats, nous les devons
à l'émission d'idées
vraies, de principes généraux que l'on s'est
efforcé de faire triompher
sagement. «
Continuons notre
oeuvre, TT\ Ch\ FF\, et poursuivons la
réalisation de tous les progrès
possibles dans l'ordre moral. On vous l'a dit avec cette chaleur
d'âme et cette
conviction profonde que nous serions heureux de rencontrer dans tous
les
hommes, que nos orateurs pouvaient se permettre quelques
excursions dans le
domaine de la politique. Je suis de leur avis, mais je ne veux dans nos
loges
que ce que vous y voulez tous, c'est-à-dire de la politique
dégagée des petites
influences du moment ; des principes généraux
réduits à l'état de pure
théorie,
dont nous pouvons affirmer ou nier que l'application soit profitable au
bonheur
de l'humanité.— Car nous ne devons pas
oublier que c'est à l'intelligence
surtout que la Maç\ a le droit de parler, mais qu'elle
doit éviter avec le
plus grand soin de s'adresser aux passions en faisant des applications
erronées, des allusions injustes dont le moindre
inconvénient serait de
troubler la bonne harmonie et l'union si
nécessaires pour donner à nos travaux
de satisfaisants résultats. «
Toutes ces
vérités que je ne fais qu'effleurer, ont
trouvé de dignes interprètes dans les,
FF\ que vous, venez d'entendre; qu'il me soit donc permis de le dire
encore
une fois, mes FF\, parce que je me complais dans cette
idée. La Maç\ est
généralement bien comprise , et comptant dans son
sein tant d'hommes de mérite
qui travaillent à la propager, elle a encore de
beaux jours à se promettre et
de nombreux succès à espérer. «
J'ai long-temps
été tenu sous le charme par les
brillants orateurs qui se sont succédé
à cette
tribune. J'avais besoin de soulager mon cœur avant que la
parole fût accordée
aux nobles talents dont se glorifie, la Loge des Vrais
Zélés— Lyonnais,
vous le savez, cette loge a été
relevée par un homme qui a pris, naissance dans
notre ville, qui là aussi, a reçu l'initiation et
l'éducation maç\, nous
l'avons compté comme un des ornements de nos At\
Pouvait-il propager d'autres
principes que les nôtres? Devons-nous être surpris
qu'il y ait simultanéité
d'efforts et unité de vues entre cette Loge et nous ? Aussi,
Vrais
Zélés, la
Maç\ lyonnaise suit-elle avec satisfaction les
succès brillants de votre
At\ naissant, et vient-elle, par la présence d'un grand
nombre de ses enfants
, vous encourager en disant : «
Jeunes Maçons,
vous avez laissé déjà loin
derrière vous vos aînés; puisse-t-il
arriver bientôt
l'instant où toutes les Loges comprendront comme vous la
sainte mission
qu'elles se sont imposée le jour où elles ont
ouvert un temple à la sagesse et
à la vérité!! » «
TT\ Ch\
FF\., il s'est dit aujourd'hui de trop bonnes choses, nous
en entendrons encore
de trop utiles, pour que vous ne livriez pas à l'impression
le procès-verbal de
cette mémorable solennité. Je réclame
cette faveur au nom de tous les FF\ ici
présents , et disons-le au nom de la Maç\ digne
de participer aux bienfaits
et aux avantages de la publicité qui
féconde si rapidement et si, rapidement
les idées utiles\ La publicité a
manqué long-temps à la Mn\, et cependant
quelles sent les vérités qui peuvent le mieux
affronter cette publicité, si ce
ne sont celles proclamées et
développées chaque jour à nos tribunes? «
Animés du désir
de resserrer plus intimement encore le faisceau maç\,
pénétrés de la
nécessité de vulgariser »ni principes
et nos opinions sur une foule de question
de la plus haute portée, nous avons fondé un
journal (La Revue Maçonique)
, chargé de remplir cette mission. Vous seconderez nos
efforts, TT\ Ch\
FF\, et vous vous associerez à notre oeuvre, car nous
comptons avec assurance
sur cette précieuse coopération. « Mais
c'est
assez vous parler de moi, j'ai hâte de quitter cette tribune
que vont occuper
si dignement vos orateurs. Je ne puis me refuser plus longtemps au
plaisir de
les entendre » |
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