GLMFMM | Bulletin : Khalam | 06/2000 |
Temps Histoire et TraditionOn
s'accorde à dire que l'Humanité opère
une fuite en
avant dans le
temps et l'espace. Le Navire et l'Horloge ont ouvert des horizons
inespéré et
inattendus en qualifiant trop vite de « Solution »
ce qui
ne relevait que d'un
Occident à l'étroit. S'ils cherchaient leur Inde,
leur
Amérique, les Christophe
Colomb désignaient aussi par là le 6eme
Continent, celui
du futur sur lequel
Thomas More bâtirait son Utopie. Ainsi naquit le futur ; un
futur
infini, sans
repères précis. L'Homme qui allait devenir
moderne
oublierait qu'il vit un jour
l'Homme Universel dans le miroir de la Renaissance. La fin des grandes
explorations au 19e a marqué les limites de cet espace soit
disant infini : il
fallut promettre des lendemains qui chantent mais aussi inventer deux
nouveaux
continents : le technique et le virtuel. D'où la recherche
effrénée de la
vitesse qui resserre dans une seule contraction à la fois
l'espace et le temps.
« Moi, tout, partout, tout de suite », tel est
l'art du
temps. C'est notre
ultime illusion de singe nu. Quand le temps immédiat met en
péril notre avenir,
il convient d'éviter que CHRONOS (le temps en Grec) ne
devienne
CRONOS,
mythique Fils du Ciel et de la Terre qui dévorait
sa progéniture ... Et pour comprendre qui nous
sommes, il
faut relire le
passé ; nous ne sommes que parce que nous sommes
les
héritiers d'une histoire et d'une tradition. Le passé
se transforme en héritage sous la conjugaison de trois
processus : La Mémoire, l'Histoire et la Tradition. La
Mémoire : Elle est
à la fois solidaire et supra-personnelle. Nous avons besoin
de
cette permanence fidèle, affective et intime. Elle est
passion. L'Histoire : Nous sommes tous
façonnés, par une histoire individuelle et
collective
qui a laissé en nous des strates successives : aucune
d'entre elles n'est un
commencement absolu ni une rupture complète avec la
précédente. Rebelle à toute
généralisation, ce n'est qu'une tentative de
distance sur les événements
puisque nous sommes tous pris dans l'histoire : les hommes
sont les seuls êtres de la nature
à souhaiter conserver la trace et le sens de leurs actes et
leurs aspirations.
Contrairement à la Tradition, il n'est d'histoire que ce qui
change. La Tradition : Il ne serait
guère vivifiant au plan spirituel de ramener la Tradition
à
la simple transmission des formes de rites, d'habitudes
d'interprétations ou de
savoir spéculatif. Son espace d'origine se situe au
delà de la nature et de la
vie. Considérons plutôt la Tradition, tell que
nous la concevons au Rite Ancien
et Primitif de Memphis Misraïm, comme la transmission du
permanent. Les
expressions peuvent varier certes, mais sans induire une mutation des
principes
qui jalonnent l'influence spirituelle qu'elle transmet. En ce sens, le
parcours
vers la Sagesse invitera à prendre toutes les
libertés à l'exception de celles
qui anéantissent la liberté elle même.
Rien n'est plus contraire qu'un fixisme
constitué de formes figées : la Vraie tradition
est vivante, immuable en
substance mais toujours à préciser pour une
meilleur approche de la vérité.
L'Homme est décidément un être curieux
qui pense l'éternité et vit dans le
temps... Entre Equerre et Compas, tâchons de maintenir
l'équilibre (imparfait)
entre le temps et l'Eternel et tendre vers la Tradition
grâce à l'audace que
confère l'initiation.
Des sociétés initiatiques ont disparu
comme le rayon vert du soleil couchant
: non sans avoir laissé des signes suffisants de leur
message de sorte que
d'autres puissent prendre le relais en temps nécessaire :
C'est ainsi que la
Tradition parvient à se faufiler au milieu d'un monde
chaotique. Ni pensée, ni
doctrine, encore moins dogme, la Tradition est un fleuve qui grossit
par ses
affluents, cumul des temps. Et c'est sous le voile des symboles et de
l'ésotérisme que la Tradition
véhiculée par notre Rite permet à
chacun et
chacune d'inventer le beau secret du temps et de l'espace. Grand Maître Adjoint de l'Obédience |
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