Pensées d'Initiés
Parmi
les auteurs
qui permettent à l'Apprenti, au Compagnon, au
Maître et même au titulaire de
tel on tel "haut grade", soit d'appréhender, soit de mieux
comprendre
le phénomène initiatique, soit encore de
fortifier les fondements de ses
propres réflexions, il y a, bien sûr, selon que l'on appartient à
tel ou tel rite :
Mircca
Eliade (1), mais aussi Roger
Caillois (2), Annick
de Souxenelle (3),
Oswald Wirth (4), fidouard Plantagenet (5), Paul Nandou (6),
Jean Torirniac (7), ou encore
Edmond
Gloton (8), Julius Evola (9). Tous
ont leurs qualités... et
leurs
défauts, dont il n'est pas
temps de discuter.
Mais
il en est un,
René Guénon (10), qui, embrassant et
dépassant tous les rites ou obédiences, le
premier, il y a trois-quarts de siècle, décida
d'extirper de sa gangue, on
l'avaient plongée tant de "grands initiés", de
faux mages, ou
d'escrocs (le toutes espèces, la perle de l'initiation.
La
liste des sujets
qu'il aborde dans ses ouvrages est trop importante pour être
détaillée ici. Je
me bornerai simplement à rechercher au sein de cette oeuvre
importante ce qu'il a pu écrire sur des notions telles que :
Le
rite - Le symbole
- Le mythe l'initiation : sans le commenter car il n'en a nul besoin.
Voici
ce qu'il a
écrit, brièvement rappelé :
-
Sur le rite
:
"Le
rite
constitue l'élément essentiel pour la
transmission de l'influence spirituelle
et le rattachement à la "chaîne" initiatique." (11)
"Les
rites ont
toujours pour but de mettre l'être humain en rapport,
directement ou indirectement,
avec quelque chose qui dépasse son individualité
et qui appartient à d'autres
états d'existence." (11)
"Le
rite porte
toujours son efficacité en lui même, a
la condition, cela va de soi,
qu'il soit accompli conformément aux règles
traditionnelles qui assurent sa
validité." (11)
"...l'efficacité des rites est entièrement indépendante de ce que vaut lui-même l'individu qui accomplit le rite ; la fonction seule compte ici, et non l'individu comme tel." (11)
"Le
rituel
n'est pas quelque chose à quoi l'on joue, il est et demeure
toujours une chose
sérieuse et réellement efficace, même
à l'insu de ceux qui y prennent
part." (l1)
"Tout
rite comporte
nécessairement un sens symbolique dans
tous ses éléments constitutifs et,
inversement, tout
symbole produit [...] des effets rigoureusement comparables
à ceux des rites
proprement dits, sous la réserve, bien entendu, qu'il y ait,
au point de départ
de ce travail de méditation
et comme
condition préalable, la transmission régulière, en
dehors de
laquelle.
d'ailleurs,
les rites
ne seraient
qu'un vain
simulacre." (12)
"Si
l'on
remonte aux origines, le rite n'est pas autre chose que "ce qui est
conforme à l'Ordre", suivant l'acception du terme sanscrit
rita. (13 )
"Le
mot
sanscrit rita est apparenté par sa racine au latin ordo, et
il est à peine
besoin de faire remarquer qu'il l'est plus étroitement
encore du mot rite : le
rite est, étymologiquement, ce qui est accompli
conformément à l'
"Ordre" et qui, par suite, imite et reproduit à son niveau
le processus
même de la manifestation ; c'est pourquoi, dans une
civilisation strictement
traditionnelle, tout acte, quel qu'il soit, revêt un
caractère essentiellement
rituel." (14)
-
Sur le symbole
:
"...le
rite et
le symbole, qui sont l'un et l'antre, des
éléments essentiels de toute
initiation, et qui même, d'une façon plus
générale, se retrouvent associés
invariablement dans tout ce qui présente un
caractère traditionnel, sont en
réalité étroitement liés
par leur nature même." (15)
"... il n'y
a
pas seulement des symboles figurés ou visuels, il y a aussi
des symboles
sonores..." (15)
"...tandis
que
le symbole visuel, une fois qu'il a été
tracé, demeure ou peut demeurer
à l'état permanent […] le symbole
sonore, par contre, n'est manifesté que dans
l'accomplissement même du
rite" (15)
"Il est aussi, pour les symboles visuels eux mêmes, un cas assez comparable a celui des symboles sonores […c’est] celui des symboles qui ne sont pas tracés de façon permanente, mais seulement employés comme des signes dans les rites initiatiques (notamment des signes de reconnaissance" ... et même religieux - le signe de la Croix, en est un exemple typique et connu de tous) : ici, le symbole ne fait réellement qu'un avec le geste rituel lui-même." (15)
"Un
cas en
quelque sorte intermédiaire est celui des figures
symboliques qui, tracées au
début d'un rite ou dans sa préparation, sont
effacées aussitôt après son
accomplissement ; (...) il en était de même
autrefois pour le "Tableau de
Loge" dans la Maçonnerie. Cette pratique ne
représente pas seulement une
précaution prise contre la curiosité profane... ;
il faut y voir surtout une
conséquence du lien même qui unit intimement le
symbole au rite, de telle sorte
que celui-là n'aurait aucune raison de subsister visiblement
en dehors de
celui-ci." (15)
"Le
symbolisme
peut être véritablement regardé comme
le "langage du silence". (16)
-
Le mythe :
"La
distinction
qu'on a voulu parfois établir entre "mythes" et "symboles"
n'est pas fondée en réalité : pour
certains, tandis que le mythe est un récit
présentant un autre sens que celui que les mots qui le
composent expriment
directement et littéralement, le symbole serait
essentiellement une
représentation figurative de certaines idées par
un schéma géométrique ou par
un dessin quelconque ; le symbole serait donc proprement un mode
graphique
d'expression, et le mythe un mode verbal" (16)
- L'initiation :
"Le
mysticisme
est "passif, tandis que l'initiation est "active" ... cela
signifie surtout que, dans le cas du mysticisme, l'individu se borne rt
recevoir simplement ce qui se présente à lui
tandis quel dans le cas de
l'initiation, au contraire, c'est à l'individu qu'appartient
l'initiative d'une
"réalisation"... (17)
Et enfin "last but not
least" :
"L’initiation
à
quelque degré que ce soit, représente pour
l'être qui l'a reçue une acquisition
permanente, an état que, virtuellement ou effectivement, il
a atteint une fois
pour toutes, et que rien désormais ne saurait lui enlever."
(II)
Celui
ou celle, qui
aura bien voulu lire de manière attentive ces trop
brèves phrases tirées de
l’œuvre de René Guénon
auront, je n'en doute pas, largement de quoi méditer
jusqu'au... prochain Khalam
I.S.R.
— IL
(1) Oeuvres de Mircea Eliade
· Aspects du mythe.
· Mythes, rêves et mystères.
· Initiation, rites, sociétés secrètes.
· Le sacré et le profane.
· la nostalgie des origines.
· Traita d’Histoire des religions.
(2) Oeuvres de Roger Caillois
· Le mythe et l'homme.
· L'homme et le sacré.
· Les jeux et les hommes.
(3) Oeuvres d'Annick de Souzenelle
· Le symbolisme du corps humain.
· La lettre, chemin de vie.
· Le Féminin de l'Etre.
· Oedipe intérieur. Oeuvres
(4) Œuvres d'Oswald Wirth
- La F\M\ rendue intelligible à ses adeptes (3 vol.)
- Traduction et commentaire du "Serpent Vert" de Goethe.
(5) Oeuvres d'Edouard Plantagenêt
· Causeries initiatiques (3 vol.)
(6) Oeuvres de Paul Naudun.
· La Tradition et la Connaissance Primordiale dans la Spiritualité de l'Occident.
· Rabelais Franc-Maçon.
· Les loges de Saint-Jean et la philosophie ésotérique de la Connaissance.
· Etc-.
(7) Oeuvres de Jean Toumiac
· Principes et problèmes spirituels ru R.E.R.
· Symbolique maçonnique et tradition chrétienne.
· Vie et perspectives de la F\M\ traditionnelle.
(8) Oeuvre d'Edmond Gloton
· instruction maçonnique aux Apprentis, Compagnons ; et Maîtres.
(9) Oeuvres de Julius Evola
· La tradition hermétique.
· Le mystère du Graal et l'idée impériale gibeline.
· Le yoga tantrique.
(10) Oeuvres de René Guénon
· Aperçus sur l'initiation.
· Initiation et réalisation spirituelle.
· Aperçus sur l'ésotérisme chrétien.
· Symboles de la Science sacrée.
· Le Roi du Monde.
· Le règne de la quantité et les signes des temps.
· L'ésotérisme de Dante.
· Etc…
(11) R. Guénon Aperçus sur l'initiation § XV
(12) R. Guénon Aperçus sur l'initiation § XVI
(13) R. Guénon Aperçus sur l'initiation § XIX
(14) R. Guénon La régie de la quantité § III
(15) R. Guénon Aperçus sur l'initiation § XVI
(16) R. Guénon Aperçus sur l'initiation § XVII
(17) R. Guénon Aperçus sur l'initiation § Ier