GLMFMM | Bulletin : Khalam | 06/2004 |
Sothis
et le 1er de l’an Egyptien Il y a quelques
temps, un F. de notre Obédience me confia le passage
d'un livre de Christian Jacq en me demandant de faire une "
petite "
recherche sur l'apparition de l'étoile Sethis dans le signe
du Cancer. A priori,
rien de difficile .... Pourtant, au fil de mes découvertes,
je me rendis compte
de l'ampleur de la tâche et surtout du
dédale d'informations dans lequel je me
suis rapidement trouvée. Sothis m'entraîna dans
les crues du Nil, les
calendriers égyptiens, l'aberration des maîtrises
planétaires, la constellation
du Grand Chien, la science astronomique Dogon et plus encore... Je vais essayer de
vous faire partager mes découvertes. En Egypte, la
première forme d'année aurait
été le mois lunaire. A cause de la
durée de la lunaison qui est de 29 jours 112 environ, ils
firent les mois alternativement de 29 et de 30 jours, et dès
lors, associèrent
ensemble deux lunaisons consécutives. Mais cette
manière de décompter le temps
était incompatible, surtout chez un peuple agriculteur. En
effet, ils avaient
l'habitude de retours fixes, dont le principal était
l'inondation du Nil, qui
ne pouvait se calculer par un nombre entier de lunaisons. La crue du Nil eut
une grande influence sur le perfectionnement du
calendrier égyptien, car elle poussa à la
détermination et à la notation d'une
année fixe. On admet comme vraisemblable que le mois, puis
le double mois
lunaire, furent assez vite remplacés par trois saisons de
quatre mois chacune,
auxquelles on donna, comme aux lunaisons, le nom d'année. On
pense qu'alors
aussi ils firent leurs mois tous de 30 jours, ce qui donna une
année de 360
jours. Or, une année de 360 jours est trop courte.
Observateurs comme ils
l'étaient, les égyptiens ne purent tarder
à s'en apercevoir. En 5 ans 1/2,
elle rétrograde d'un mois entier sur le cours du soleil, et
de toute une année
en moins de 69 ans. Comme le cycle de leurs douze mois était
déjà formé, ils se
contentèrent d'ajouter, après le
dernier, les cinq jours qui leur parurent
nécessaires pour compléter la
durée de l'année. Ce furent les cinq jours
épagomènes ou
complémentaires. Ces jours correspondaient
à la naissance des 5
Dieux : Osiris, Horus, Seth, Isis et Nephtis. Il étaient
placés à la fin de
l'année, juste avant le ler Thot, leur nouvel an. Pendant un certain
temps, ils purent croire cette année de 365 jours
enfin exacte, et y attachèrent leurs fêtes
religieuses. Lorsque plus tard ils
s'aperçurent qu'elle était encore trop
courte, ils renoncèrent à introduire de
nouveaux changements. Il n'est plus si facile de modifier les habitudes
d'un
peuple, surtout lorsqu'elles ont reçu le cachet de
la religion. Il y eut
néanmoins des tentatives faites dans ce but. Une
des plus sérieuses fut celle
connue sous le nom de décret de Canope. En 238 avant
Jésus-Christ, les chefs de l'ordre sacerdotal se
réunirent
dans le sanctuaire des dieux évergètes,
à Canope, où ils
décrétèrent la réforme
de l'ancien calendrier, dans le but de faire coïncider la
fête de Sothis avec
le jour réel du lever de Sirius. C'était
abolir du même coup l'année vague et adopter une
année plus
fixe. A cette fin, on devait, tous les quatre ans, ajouter un
sixième jour
épagomène, car la durée de
l'année étant de 365 jours 1/4 environ, les
quarts
de jour s'ajoutant chaque année les uns aux autres, il
résultait qu'après
quatre ans l'année civile était en retard d'un
jour entier sur l'année solaire,
de deux jours en huit ans, etc., etc.. Mais leur
décision resta lettre morte, et l'année vague
demeura en
usage. On voit par
là une fois de plus combien les coutumes pratiques sont
lentes à se perfectionner. Bien que lentement,
le progrès fait cependant son chemin. Après la
conquête romaine, Auguste ordonna que l'année
vague cesserait en Egypte et
qu'il n'y aurait plus que l'année fixe composée
de 365 jours auxquels on
ajouterait, chaque quatrième année, un
366è jour supplémentaire, comme dans le
calendrier julien, ce qui porterait à six le nombre des
jours complémentaires.
Encore cette réforme ne fut-elle
généralement mise en pratique que vers
le
Ille siècle de notre ère. Sothis (forme
helléniste du mot égyptien Sopt ) a
joué, avec
l'inondation du Nil, un grand rôle dans
l'établissement du calendrier égyptien. Son lever
héliaque, qui annonçait
l’époque de la crue du Nil, fut observé
avec soin comme un événement très
important. Il devint le commencement de
l'année civile fixe et fut
célébré comme une fête
très solennelle. Celle-ci
était fixée au 1er thot, qu'on croit correspondre
à notre 19
juillet. juillet - moment " caniculaire " ( voyez là encore une relation avec le Chien...). Question : la Lune
a-t-elle raison de la maîtrise du signe du Cancer ? L'idée
que chaque Signe du zodiaque est "naturellement"
associé à un astre qui le gouverne est pour la
plupart des astrologues une
telle évidence que pratiquement aucun d'entre eux
ne songe même à en préciser
ou en rappeler les fondements. Deux grandes
traditions ont nourri l'astrologie : la chaldéenne,
plus
"physique" et l'égyptienne, plus métaphysique. Il
semble que ce
soient les astrologues chaldéens qui, les premiers, ont
commencé à attribuer
des domiciles aux planètes. On peut imaginer les
raisonnements de nos lointains ancêtres chaldéens
:
le Soleil est l'astre le plus important et le plus chaud ; or c'est au
moment
du solstice d'été qu'il est le plus haut
dans le ciel et que commencent les
époques de plus grande chaleur sous les latitudes
mésopotamo-égyptiennes. Le Soleil ne
gouvernerait-il pas la période aux plus longues
durées
d'ensoleillement et la saison la plus chaude de
l'année ? Dans cette optique,
il pouvait sembler logique de penser que le Signe le
plus en affinité avec le Soleil était le Cancer.
Un certain Nigidius Figulus,
hermétiste égyptien, avait d'ailleurs fait du
Soleil le gouverneur du Cancer,
situant le domicile de la Lune dans le Lion ! L'astrologie
égyptienne accordait la plus grande importance aux
étoiles
fixes, tout en vouant un véritable culte au Soleil (Ra). De nombreux papyrus
mentionnent que le lever héliaque de Sirius
(Sothis), étoile à laquelle les
Égyptiens accordaient une importante
influence, se produisait dans la direction de la constellation du Lion. En attribuant au
Soleil un domicile en Lion, les Égyptiens faisaient
coup double, rendant hommage à la fois à
Sothis et à Ra. N'oublions pas que
c'est au cœur de l'été, lorsque les
torrides chaleurs
étaient analogues à celle de l'astre du jour, que
les inondations du Nil
battaient leur plein, amenant avec elles richesse et
fertilité... Admettons donc que
les Égyptiens aient la paternité de la
domiciliation
du Soleil en Lion par l'intermédiaire du lever
héliaque de Sirius. Pourquoi la
Lune serait-elle alors domiciliée en Cancer ? Aucune raison
naturelle ne légitime a priori cette attribution : la
Lune, astre des nuits froides, antithèse du chaud Soleil,
n'a apparemment rien
à faire dans ce Signe équinoxial où
les nuits sont les plus courtes et les
jours les plus longs. Je laisse cette
question à la perspicacité des amateurs
astrologues....mais voilà un bel exemple de
pensée analogique qui cherche et
établit, trop souvent des relations de ressemblance ou de
correspondance entre
différents êtres, objets ou situations, sans se
soucier de savoir si ces
relations relèvent de causes physiques
objectives ! Revenons au lever de
Sirius durant la période la plus chaude de
l'année
(juillet ) moment " caniculaire " ! Ici encore, on ne
peut faire l'économie intellectuelle et spirituelle de
la relation de Sirius avec Anubis et surtout de l'importance
de son rôle au
sein du panthéon égyptien.
Représenté avec la tête du Chien des
déserts, il
appartient au groupe des divinités canines. Fils
illégitime d'Osiris, Anubis aide Isis et Nephtys
à rassembler les
différents morceaux du dieu mort. Anubis participe aux
rites destinés à redonner vie au corps ; Dieu des
embaumeurs, il est responsable du défunt dans
l'au-delà. Anubis présente le
défunt à ses juges et procède
à la pesée de son cœur. Il est
l'intermédiaire entre les portes du monde
inférieur et le royaume
d'en haut ! Son sanctuaire principal se trouve en Moyenne-Egypte,
à Cynopolis,
la " Cité des Chiens " ? On ne compte plus
les mythes, légendes et histoires sur la
fidélité du
chien. Rappelez-vous de la
légende d'Ulysse, ainsi que sa présence sur les
tapis de loge des grades de perfection anciens. A son retour sur
l'île d’Ithaque, Ulysse ne fut reconnu que par son
chien. Ulysse l'avait
élevé avant de partir à la guerre et
l'animal qui l'avait
reconnu remua la queue sans arriver à bouger davantage. Le
roi le remarqua et
essuya promptement une larme qui coulait de ses yeux. Ulysse
regarda un long
moment son chien favori. Comme s'il avait attendu vingt ans ce moment,
le
fidèle compagnon pencha la tête et
expira... ". Toujours aussi
passionnantes, mes recherches m'entraînèrent sur
les
traces des Dogons. Pourquoi cette piste ? Pour le peuple Dogon,
l'étoile Sirius
est le centre de l'univers car elle est la première
des étoiles, créée par le
dieu Amma pour guider de sa lumière l'arche ayant
déposé les premiers êtres
vivants sur terre ! Les tribus
africaines des Dogons vivaient et vivent encore aujourd'hui
au Mali dans les falaises de Bandigara, au sud de la boucle du fleuve
Niger
(Dijoliba), ancien Soudan français. Les Dogons
étaient en possession d'informations incroyables
concernant
le système de l'étoile de Sirius. Ils
connaissaient parfaitement " la
" principale étoile de la constellation du Grand
Chien, la plus brillante
du Ciel. L'étoile
Sirius est plus de 20 fois plus brillante que le Soleil et plus
de deux fois plus grosse. Notons au passage que dans la cosmogonie
égyptienne,
l'étoile Sothis symbolisait ISIS. L'étoile
se trouve à pas moins de 8,7 années
lumière de distance de
nous. On découvrit il y a un siècle et demi
environ que Sirius est un système
stellaire binaire avec une étoile compagnon
nommée Sirius B, ayant un
éclaircissement 10 000 fois plus faible que
l'étoile primaire, Sirius
l'originale. ( une naine blanche est une étoile qui, ayant épuisé ses réserves d'hydrogène finit par perdre rapidement son éclat ) Mais, comment les
astronomes dogon ont-ils pu, sans instrument
approprié, faire état de Sirius B, une
étoile si petite, si dense, si difficile
à percevoir à l’œil nu ? ( Le
compagnon de Sirius a été découvert
par les
astronomes en 1862 ). Il faut admettre
qu'ils possédaient une science astronomique de haut
niveau scientifique, et que cette découverte de Sirius B par
les initiés dogon,
il y a 700 ans, est une contribution majeure de l'astronomie africaine
ancestrale aux connaissances humaines des corps célestes
dans leur ensemble. Nous voulons bien
croire que l'intuition et l'expérience ont
joué ici
un rôle décisif pour aboutir à
une telle découverte !! Mais... Un bref
résumé de cette mythologie des Dogons : selon les
Dogons, le
dieu suprême, appelé "Amma", fit les
étoiles, le Soleil, la Lune et
la Terre ; cette derrière en façonnant une
gigantesque statue d'argile en forme
de corps de femme. Arrima put alors
s'accoupler sans problème avec la Terre-Femme.
Après,
il y eut un nouvel accouplement qui engendra les jumeaux
"Nommo"
moitié-hommes, moitié-serpents ; ils avaient huit
membres flexibles, sans
articulations. Ces jumeaux furent
amenés au Ciel afin d'y recevoir la sagesse de leur
père Amma. Les Nommo
donnèrent à l'homme une âme masculine
et une âme féminine, et
ces mêmes deux âmes à la femme, ce qui
fait que depuis l'origine, chaque
personne a ces deux âmes de sexe différent. Alors,
l'accouplement de ces premiers humains fit naître huit
êtres qui
étaient à la fois homme et femme, et chacun put
se reproduire à partir de
lui-même, engendrant ainsi les ancêtres des Dogons. Les hommes
créés par les huit ancêtres
étaient, au début, immortels, car
après une longue vie passée sur terre, ils
montaient au Ciel. Mais, par la suite,
ils devinrent mortels. Certains des hommes qui
étaient montés au Ciel
retournèrent sur terre pour aider leurs descendants, on
les appela les "Binu". Chacun des huit groupes d'ancêtres
adoraient
un Binu différent dans des sanctuaires où
officiaient des prêtres, les
"hogons". Encore
d'étranges relations aussi avec le Livre d'Enoch. Ce livre apocryphe
contient une longue suite de révélations et de
visions où domine l'idée du jugement dernier. Il fait aussi
état du fait que les anges (je cite : les enfants des
cieux) s'unirent aux filles des hommes et la façon dont ils
donnèrent la
révélation de " toutes choses " et de "
l'intelligence " à
Enoch. Dans la
4éme partie du Livre (chapitre 76 à 105) il est
expliqué en
détail le cycle de la lunaison, ainsi que le
découpage du temps en différents
cycles ! Par ailleurs, selon
certains textes, Enoch n'a pas connu la mort
physique, mais il aurait rejoint les cieux avec corps et âme
par la volonté de
Dieu. Que dire aussi des
versions gnostiques de la création du monde, du
Plérôme avec leurs émanations " les
Eons ", intermédiaires entre le
Dieu ultime et la création ? Dans
l'évangile de Thomas, Jésus dit que
l'être humain doit arriver par
la gnose à connaître l'innéfable
réalité Divine d'où il est issu et
où il doit
retourner". Dans l'Apocalypse de
Paul, autre écrit apocryphe, on peut lire : " Où
veux-tu aller, Paul ? " demande l'Archonte, le gardien du
septième ciel. " Je veux aller au lieu d'où je
suis venu ", répond
Paul " . Nous ne pouvons que
constater avec étonnement cette étrange
correspondance
entre l'Hermétisme égyptien, l'Astronomie Dogon
et les Evangiles apocryphes
chers aux Gnostiques. Que de choses, n'est ce pas, autour de cette " petite Sothise " ! Bonne
méditation à tous... Patricia DA-ROS
SALDUCCI Le
10 avril 2004 |
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