GLMFMM | Bulletin : Khalam | 02/2005 |
Méditation sur le ChandelierPourquoi,
dés le premier degré symbolique, un
chandelier à 7 branches
figure sur l'Autel du Vénérable, au Rite Ancien
et Primitif de Memphis-Misraïm
? - Parce que nous
construisons mythiquement, mystiquement et
symboliquement
un Temple. Le plus connu fut sans doute celui de Salomon et dans ce
dernier,
il y avait, dans la partie intermédiaire
appelé le Saint : un Chandelier ou
des chandeliers à sept branches. - Parce que le
chiffre 7 nous est très familier ! - Parce que nous
sommes appelés à tracer et à
collaborer à la
construction de l'édifice non plus,- sur le plan
matériel ( pierre brute,
cubique ) niais sur plan spirituel, sur des règles
d'agencement des
individualités vers la Communauté, vers
l'Unité Initiale. - Parce qu'il permet
de nous mettre en rapport avec le monde d'en haut
car il en vient ! Il est l'archétype de la
Création ou Emanation. Dans ce
temple, comme dans tous les autres, la présence
effective de Dieu, la
Chékinah, symbolise la Source de la Création. Sa demeure ne peut
se limiter aux dimensions d'une enceinte de pierre si
énorme, immense et grandiose soit-elle. Elle
s'étend inévitablement à tout
l'espace-temps où peut se situer la moindre
parcelle de sa manifestation c'est
à dire l'Univers tout entier. Le Temple se
présente dés lors comme une réduction
du cosmos, comme une
image du macrocosme ou ressemblance du Divin. Bâti
par ra main de l'homme,
avec des matériaux issus de la Terre, il est oeuvre humaine
et comme tout
oeuvre de l'homme, il est aussi la réduction
cosmique, l'image du microcosme
ou ressemblance du monde divin. Cette analyse nous conduit en
définitive à considérer le Temple
comme une synthèse
de la " Tri-Unité Initiale ": le Créateur, le
Cosmos, l'Homme. Celui-ci
étant le dénominateur commun entre le
Créateur et le Créé :
Tout ce qui est en Haut étant comme Tout ce qui est en Bas
et réciproquement,
afin que soit accompli le miracle de chaque chose. Notre tache de
constructeur
procède d'une cosmogonie artisanale, consistant à
réédifier sans cesse le
Temple, qui est à la fois image de l'Univers et image de la
Création du monde
dans lequel nous évoluons. Réédifier
le Temple consiste à recréer à nouveau
le
monde, parce que la Création est une oeuvre
permanente et donc, la
Construction n'est jamais finie. La
réalisation de ce temple n'étant pas possible,
cela confirme bien
l'affirmation selon laquelle l'aventure initiatique nous place hors du
temps et
de l'espace. La relation
à la Création, nous permet de nous mettre en
contact avec
diverses cosmogonies ou voies spirituelles qui proposent des chemins
différents
mais qui concourent toutes vers un même point, centre unique
de toute chose. Avant le
Début, il y avait bien quelque chose ! Cette notion est pour
l'Homme insaisissable car penser qu'un pré-existant
indéfinissable et
indéterminé aurait
précédé la Création nous
dépasse complètement. Ainsi
délimité, le cadre de notre
démarche et défini
l’œuvre à
accomplir, il reste à examiner comment pourra
s'opérer la Transmission de ce
que nous appelons l'Initiation Maçonnique. Elle n'est en
fait qu'une voie parmi
tant d'autres. Elle peut conduire
celui qui, ou celle qui a décidé de s'y engager
librement et volontairement, vers la Connaissance (cognoscere qui
signifie :
qui sait, qui peut appréhender, saisir, faire sien) Cette
étymologie
(particulièrement gnostique) paraît
particulièrement significative des
aptitudes nécessaire à avoir, pour suivre cette
voie. On
désigne généralement la Connaissance
par le terme
de Vérité, but
ultime de la Quête. La Vérité
étant
très différente des
vérités, les
nôtres,
fruits de nos facultés de perception de la
réalité
humaine et divine. L'Homme est depuis
là nuit des temps, incapable de définir la
Vérité,
puisque définir c'est déjà Savoir ou
dé moins Connaître. Par voie de
conséquence, toutes les Organisations
exo-ésotériques traditionnelles en
général et la Franc-Maçonnerie en
particulier, ont coutume de la symboliser par
la Lumière, car, peut-être, la Lumière
a été la première manifestation de la
Création. Pour
accéder réellement à cette
réalisation initiatique, il nous faut
nous séparer de la Culture, de l'Instruction, de
l'Intellect. Il faut nous
libérer de cet endormissement, de cette hypnose dans
laquelle nous baignons
depuis des Millénaires. La compréhension suffit
à la Culture ; le vécu est
indispensable à la Connaissance. La
première met en oeuvre notre potentiel intellectuel. La seconde exige
l'intervention de tous les corps physique,
éthérique et
astral de l'individu ; la mise en oeuvre des milliards de cellules qui
nous
composent, sous la baguette d'un chef d'orchestre merveilleux
qui est la Vie. Cette intervention
est directe ! La sensation se situe sur des plans de
conscience différents, car c'est par sa
conscience que l'homme se relie au
Divin. Aux mots qui, depuis Babel sont difficiles pour
transmettre un
ressenti, un vécu, une vie, les
Sociétés initiatiques transmettent des Actes,
des gestes, car il faut absolument préserver et
transmettre une Tradition qui
vient de la Nuit des temps, en fait des Origines. Tous ces actes et
gestes sont
destinés à faire vivre ce qu'il faut
réaliser en SOI. Nous pouvons donc
nous interroger si tout ce qu'il vient d'être
écrit et
pensé, ou tout ce que nous allons dire dans quelques
instants, est la
conséquence de la Pratique rituelle, de l'Action du Rite, de
l'Action des
Symboles ou en fait tout cela en est peut-être la Cause. Le Rite
engendre-t-il l'Ordre, ou c'est l'Ordre qui est
générateur du
Rite ? L'essentiel est que nous trouvions une réponse
à nos questions pour
commencer, à l'Imitation du Rite qui ordonne et
construit, à nous Ré -ordonner
et nous Re-construire. Etant en permanence
en train de nous construire, nous avons à notre
disposition dans nos Organisations, un ensemble de
possibilités de Réalisation. Nous avons
abordé, par le Symbolisme du Temple, du Rite et de la Loge (
il fallait bien nous situer...) la
Réalité de notre Transformation, qui
devient de plus en plus lumineuse ( sans jeux de mots ). Car le Rite
est le
véritable moyen mnémonique de se rappeler le
Rituel non écrit de nos origines
qui sont certainement divines. Par ce fait
là, nous permettre de Savoir d'où nous venons et
non pas
Croire en un Principe : autrement dit le gnostique Sait , il ne croit
pas. Après
être parti dans tous les sens, d'un Local fermé,
à l'immensité de
la Création, nous allons synthétiser et
concentrer le TOUT dans notre
Chandelier à sept branches avec une bougie verte au centre. UN est dans TOUT.
TOUT est dans UN. « Tu feras un chandelier d'Or pur. Ce chandelier sera fait d'or battu, son pied, sa tige ses calices, ses pommes et ses fleurs seront d'une même pièce ; Six branches sortiront de ses cotés, trois branches d'un coté et trois branches de l'autre côté, il sera tout entier d'or battu, d'or pur. Tu feras ses sept lampes qui seront placées dessus, de manière à éclairer en face. On emploiera un Talent d'or pour faire le chandelier avec tous ses ustensiles. Regarde et fais d'après le modèle qui t'est montré sur la Montagne ». L'homme et à fortiori le Maçon, qui recherche Dieu, non hors de lui mais en lui, se doit de réfléchir et de se poser souvent les questions qui n'ont pas forcement de réponse : - Comment a été pensé le modèle ? - Comment a-t-il été réalisé ? - Pourquoi ? - Que
représente-il pour
nous qui le regardons à l'Orient, devant le
Vénérable Maître? Le modèle
a peut-être été vu dans le ciel par
Moïse mais qui a demandé
aux orfèvres, aux Al - chimistes ( les adeptes de
la chimie de Dieu ) de le
construire avec 48 kilogrammes d'Or pur forgé avec des
outils plus ou moins
purs ? Le modèle
que la mémoire humaine a conservé, est,
semble-il, assez
proche de celui d'origine : le chandelier est formé de trois
parties. La base est
formée de trois gradins octogonaux analogiquement
liés aux
trois corps physique, animique et spirituel ( corps,
âme, esprit ). l'Axe central passe
par le centre de la base : c'est le feu central,
l'axe feu central cher à Martines de Pasqually. Sur
cet axe viennent se fixer
les éléments nécessaires à
la vie, Terre, Air, Eau, Feu. Mais l'on peut y faire
figurer les 4 mondes de la Kabbale : l'Action, la Formation, la
Création et
l'Emanation ou encore de manière très
traditionnelle le Vouloir, le Pouvoir, le
Devoir et le Savoir. - Trois demi-cercles sur l'Horizon
formant les bras. La construction du
Chandelier est forcement en concordance symbolique
avec la Création. C'est à
dire, l'Eclatement du 1 vers la multiplicité permanente. Si
nous
représentons le monde Réel et le monde
Irréel par un point et des cercles, nous
avons aussi une division traditionnelle et réelle en 2
parties : le Haut et le
Bas, l'Irréel et le Réel, le Visible et
l'Invisible, le Céleste et le
Terrestre. Après la
chute, la partie divine, irréelle ou céleste, a
été masquée
définitivement à l'homme. L'homme des
origines avait en lui, ou plus
exactement connaissait la plénitude de la
Divinité. Il était
Emané de Dieu, il était Unité
puisqu'il est au niveau
moléculaire et atomique, contemporain 'de la
création. Donc il a dans ses
cellules et ses atomes la mémoire de cet
événement. Le but de toute vie
initiatique, spirituelle ou religieuse, est donc,
par l'intermédiaire des clefs disponibles, de
gravir le cheminement en sens
inverse pour réintégrer la
plénitude énergétique, cet habit de
lumière, de
gagner ce défi lancé à l'homme de
retrouver le mystère des origines. Il
prendra conscience de son émanation et le retour en est donc
facilité. Le jeu consiste
à partir de la base 3 fois octogonale ( 3 fois 8 24 ) du
chandelier, car St Jean dans l'Apocalypse nous parle des 24
vieillards qui
veillent à l'exécution de la décision
divine à l'encontre de l'homme, pour le
purifier et le réintégrer en son sein. En partant du 8 ou
de l'Infini, les voies sont multiples. Il y a une
voie rapide, directe et très difficile, voie
sèche et des voies plus longues,
voie humide pour y parvenir Où nous
situons-nous en tant que membres d'une voie initiatique, en
tant que maçons de Memphis-Misraïm ? Je me garderai bien
de répondre à cette question. Nous pouvons
constater
qu'il y a beaucoup d'appelés, niais pas beaucoup
d'Elus. Un grand nombre abandonnent
en cours de cheminement, car bien souvent il est au-dessus de leurs
forces.
Notre rite est très particulier : rite
hermético-gnostique qui, par la bougie
verte du Naos et du chandelier, nous met en relation avec les sept
centres
d'énergie, que le rituel a pour but de réactiver
lors de chaque tenue autour de
l'énergie centrale, celle du cœur ; trois au 1er
degré, le reste après ! Tout ce qui est symbolique doit nous intéresser. Tout ce qui est Subtil est donc humain : les 3 S. Lors de l'allumage
du chandelier, nous avons commencé par la Bougie
centrale qui est verte, qui représente Vénus ou
le Soleil, le Père ou le Pneuma
Aegion, Marie Magdeleine ou Jésus. Cette Voie, trop
directe, trop difficile, ne peut pas être mise en
action par l'homme ou la femme. Il nous faut
louvoyer, aller de droite à gauche puis de gauche
à droite,
puis recommencer encore et encore, pour finalement se retrouver au
centre, à la
bougie verte ! Ne sommes-nous pas
assez intelligents, forts, persévérants, pour
prendre
cette voie directe de la Gnose ? Devons-nous
intégrer tous les Arcanes de la Connaissance en petite
quantité, car le Vert, comme l'Homme est tiède ? Lorsque nous
analysons le Processus Initiatique, comme il a
été fait
plus haut, nous prenons conscience que Tout, TOUT nous est
donné lorsque nous
sommes INITIES, Mais les prises de conscience sont progressives aux
moyens des
Symboles. L'ambiguïté
du chandelier et de sa bougie centrale, nous
précisent
certaines directions : l'Eternité, l'Immortalité,
la Connaissance, ( Osiris est
vert ! ). Mais aussi l'Espérance, la Force, la
Longévité, l'Eveil, le Salut, la
Sainteté. Celle promise aux " Elus ", la Justice, la
Charité ... Le Vert en
héraldique se dit Sinople ; ce terme vient du latin SINOPIS
qui signifie à la fois rouge et vert. La vertu
secrète du vert est qu'il contient en même temps
le rouge. De
même la Pistis-Sophia précise que Myriam de
Magdala sent cet Homme Intérieur en
Elle-même. La première lumière du
Chandelier nous crie au visage que pour
devenir entier, Tout Entier, l'"Anthropos", il nous faut
intégrer la
polarité qui est en nous et qui nous est
complémentaire : Vert - Rouge. J-Y
Leloup précise " afin de devenir ou redevenir
TFIEO-centré alors que nous
sommes EGO-centré sur un Moi perturbé ". Nous voyons par le
chandelier, comment, par l'intermédiaire d'une Al-
Chimie Spirituelle, nous nous sommes dissociés en Soufre,
Sel et Mercure;
DES-altères des trois principes initiaux. Puis petit
à petit nous nous réorganisons
afin de devenir un " Nouvel Homme ". Enfin, nous voyons
par ce chandelier, qu' il y a, à l'intérieur de
nous,
une Vérité, une Connaissance, une Energie, une
Emanation, un Amour, une Paix,
une Réalité. Dans les liens de
l'Ordre, Un cherchant de la
Vieille Egypte Jean-Louis Romanet, T\P\S\G\C\ |
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