GLMFMM Bulletin : Khalam 02/2006

Les vertus

Voici venu le moment de présenter mon premier travail, une première ébauche, un tracé Ô combien imparfait et épineux, beaucoup plus difficile que je ne l'aurais pensé. D'autant plus délicat que la formation en maçonnerie ne répond guère aux nécessités usuelles dans les métiers de la société profane. Ici, il n'y a pas de séminaires ou stages de formation, c'est à chacun d'entre nous qu'il appartient de percer le mystère et la réalité vivante des symboles, des emblèmes, des allégories soumis à notre entendement. La tâche paraît bien ardue devant l'immensité de cet inconnu, mais, tel un apprenti confiant en ses Maîtres, je prends mon ciseau et m'attelle à la taille de ma pierre avec la conscience de l'imperfection de mon métier et la certitude apaisante de la compréhension et de l'indulgence de mes Maîtres, mes guides si précieux dans le chantier de l'Oeuvre : le premier d'entre eux, mon second surveillant. Aujourd'hui, je vous présenterai ma planche tracée sur les vertus.

En plus du don merveilleux qu'il nous fait de sa Grâce, Dieu ne nous a pas ménagé de ses bienfaits. Il nous a prodigué ses dons surnaturels, Il nous a équipé pour le combat de la vie, de poussées et inclinaisons favorisant le bien sous toutes ses formes et qui nous permettent aussi de combattre le mal sous ses divers aspects : ces poussées et inclinaisons s'appellent les vertus.

Une vertu est une force et une disposition stable qui nous incline à faire le bien et à éviter le mal. La vertu facilite la pratique du bien. On distingue plusieurs types de vertus

• LES VERTUS NATURELLES

Elles sont également appelées vertus acquises ; ce sont celles que nous acquérons avec la grâce de Dieu par l'exercice de nos facultés natives. Ces vertus naturelles fortifient l'Ame par l'accomplissement des bonnes oeuvres naturelles. On les trouves même chez les païens.

• LES VERTUS SURNATURELLES

Elles sont appelées vertus infuses, elles se greffent pour la plupart sur les vertus naturelles, d'où l'importance de ces dernières. Elles sont comme des forces surhumaines mises dans l'Ame par Dieu pour rendre celle-ci capable de faire des actes de valeur surnaturelle. On distingue de ces vertus surnaturelles :

• LES VERTUS THEOLOGALES

Comme leur nom l'indique, ces vertus ont un rapport direct avec Dieu, elles fondent, animent et caractérisent l'agir de chaque Chrétien, elles informent et vivifient toutes les vertus morales. Les vertus théologales ne sont accessibles à l'homme que par la Grâce de Dieu. Ce sont les vertus de Foi en Dieu, d'Espérance en Dieu et de Charité pour Dieu.

• LA VERTU DE FOI

Avoir la Foi, c'est tenir pour vrai une chose dont nous n'avons pas l'évidence, la perception directe comme nous pouvon,s les avoir par une perception sensorielle. Grâce à la vertu de la Foi, nous croyons plus aisément ce que Dieu nous a révélé et à quoi il nous propose d'adhérer. La Foi est un don de Dieu qui a besoin d'être entretenu et protégé. Tout Chrétien ne doit pas seulement garder la Foi et en vivre mais encore la professer, en témoigner avec assurance et la répandre.

• LA VERTU D'ESPÉRANCE

L'espérance, c'est l'attente confiante d'une chose qui arrivera certainement et nécessairement parce que c'est Dieu qui l'a ainsi promis. L'espérance est la vertu surnaturelle par laquelle nous attendons sereinement la Grâce de dieu ; Les conditions logiquement nécessaires pour obtenir ces biens spirituels sont principalement l'intention droite, l'exercice des bonnes oeuvres et des autres vertus. Elle protège du découragement et assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes. L'élan de l'espérance préserve de l'égoïsme et conduit au bonheur de la Charité.

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• LA VERTU DE CHARITÉ OU D'AMOUR

C'est la vertu qui nous aide à préférer Dieu et ses volontés à toute autre chose, qui nous aide à aimer Dieu pour lui même, c'est-à-dire en raison de ce qu'il est et, par conséquence logique, notre prochain quel qu'il soit. La raison est que, malgré les défauts que nous pourrions lui connaître, ce prochain a été créé à la ressemblance de Dieu. La Charité est la première et la plus grande des vertus théologales. L'exercice de toutes les vertus est animée et inspirée par la Charité. C'est le lien de la perfection. La Charité est la racine de toutes les vertus et l'esprit est la somme des trois vertus théologales.

• LES VERTUS MORALES OU CARDINALES

Ce sont des dispositions stables de l'intelligence et de la volonté qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon, la raison et la foi. Les vertus cardinales sont définies comme la perfection de nos facultés naturelles. Elles sont au nombre de quatre :

• LA PRUDENCE

Elle dispose la raison pratique à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les justes moyens pour l'accomplir. C'est la vertu qui dirige toute notre action vers son but légitime et qui cherche tous les moyens convenable et les mieux appropriés à une action efficace, et qui demeure toujours essentiellement conforme à ce que Dieu veut pour notre vrai bien.

• La JUSTICE

Elle consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et à son prochain ce qui lui est dû. C'est celle par laquelle nous respectons l'équité envers et en tout domaine.

• LA FORCE

C'est la vertu qui nous rend à ce point déterminé et courageux que les adversités rencontrées ne nous arrêtent pas dans notre poursuite du bien sous ses diverses formes, quitte à affronter le martyr pour sauvegarder le plus grand bien à défendre. La force assure dans les difficultés la fermeté et la constance

dans la poursuite du bien.

• LA TEMPÉRANCE

C'est la vertu qui en vue de nous modérer et nous tempérer dans nos ardeurs, nos initiatives et nos activités, nous fait réfréner et maîtriser les désirs désordonnés afin d'en proportionner l'usage par rapport aux biens supérieurs. Elle modère l'attrait des plaisirs sensibles et procure l'équilibre dans l'usage des biens créés.

ll existe également des vertus dites essentielles comme : la docilité, l'effacement de soi et les autres vertus telles que l'abnégation, la bonté, la douceur, la droiture, la fidélité, l'obéissance, la paix, le pardon, la patience, l'esprit de pauvreté, la pureté, la sainteté, la soumission, la tolérance.

Les vertus sont le moyen dynamique et positif de grandir dans la vie morale. Les vertus définissent l'attitude intérieure e l'homme.

De la connaissance de ce qui est bien, comme ce vers quoi chacun de nous tend, dérive le principe suprême de la raison pratique. Il faut faire le bien et éviter le mal ; fuyons le vice et pratiquons la vertu, soyons vertueux.

J'ai dit, Vénérable Maître.

Georges PHÈDRE
F. apprenti de la R.L. Les Enfants d'Imhotep à l'Orient de Fort de France

Publié dans le Khalam - Bulletin N° 18 - Février 2006

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