Le Fil à Plomb

Avant toute chose, le Fil à plomb est un outil : outil de tracé et de contrôle.
Son utilisation remonte à la nuit les temps ...
Empreinte de son passage dans 'élaboration des pyramides.
Petite toupie de plomb pendue à son fil.
Utilisée dans l'élaboration de pute construction, indiquant la vertic­ale et vérifiant l'aplomb ...
Il donne une image à l'invisi­bilité de la règle qui régit l'univers - la pesanteur ‑

Mourir pour renaître et se reconstruire... Cet outil devient alors indispensable pour l'élaboration de ma construction»: l'axe essentiel sera à la verticale, unissant symboliquement le haut et le bas, le Zénith et le Nadir.

M’efforçant de construire mon édifice une pierre après l'autre dans le respect d'une parfaite rectitude.

Tel le fil d'Ariane, il devient le fil invisible, guide de la verticalité pour descendre au plus profond de moi.
L'esprit se trouve ainsi relié aux profondeurs abyssales de notre être, herchant à «entendre» son moi intéri­eur dans le silence des entrailles.
Cherchant à se regarder en face dans l'obscurité la plus totale, cherchant découvrir ses ultimes secrets.
Quelles sont ces vérités si bien enfouies au plus profond de moi ?
Dois-je m'en effrayer, oser les affronter ?

Cette quête de vérité, d’authen­ticité, est le chemin; elle m'amènera à la raie lumière. L'équilibre signifié par le I à plomb trace la direction à suivre, le entier de la rectitude.

Un lien entre cette recherche intérieure et l'attitude générale est souvent perceptible : l'aplomb se retrouve le fil à plomb dans l'assurance que l'on peut acquérir, évoquant une station parfaitement droi­te, à la verticale, les pieds sont «bien sur terre», la tête dressée vers les astres ...

Cet aplomb serait-il celui de l'homme libre ?
Cette année passée en tant qu'apprentie a imperceptiblement amorcé en silence la transformation.
Ne doit-on pas que «dans le si­lence et la solitude on n'entend plus que l'essentiel» ? (Les échos du silence - BELGUISE).
Le Fil à plomb est l'outil de la verticalité, le silence est le moyen de fai­re le vide de tout ce qui est parasitaire, permettant de conserver l'essentiel.

Débarrassée des préjugés, des a priori, du superflu, émancipée du mou­le stéréotypé de la société, oubliant la bienséance, m'efforçant d'extraire une quintessence de cet amalgame capitali­sé depuis la plus tendre enfance, depuis la petite école ...

Chaque expérience a compté, amenant une pierre à l'élaboration de la personnalité. Mais chaque pierre arrive brute, s'ajoutant anarchiquement sur les autres, construisant un édifice quelque­fois instable, souvent branlant, prêt à s'écrouler pour une pierre de trop...

L'urgence se fait : arriver à se libérer des autres, se libérer de soi-même. Nous sommes à la recherche de l'authenticité, de la vraie personnalité.

C'est sous cet amas que s'étouf­fe doucement notre «moi» profond. D'un tout petit souffle il se maintient difficilement en vie ...

Les années pesant, bientôt tota­lement enseveli, de tous petits sursauts nous rappellent son existence ou tout simplement nous alertent ... rêves, in­tuitions, révélations ... notre moi pro­fond s'épuise à communiquer.

Son langage est si différent qu'un apprentissage s'impose; un effort particulier d'attention doit se mettre en place.

Le travail d'intériorisation a fait son chemin, l'essentiel est là ... On per­çoit enfin la véritable identité, on s'ap­proche de notre lumière intérieure. Éner­gie, feu de la vie, chaleur de l'amour, chaleur du réconfort, lueur d'espoir, l'esprit enfin éclairé ... tant d'images s'associent à la lumière ...

Nous touchons à l'essentiel, puiser l'énergie de vie clans nos profon­deurs, clans notre être intérieur.

Il faut devenir à l'écoute de nous-même, perceptions, sensations, intuitions C'est enfin en apprenant à s'écouter et à se comprendre soi-même que nous saurons écouter et mieux com­prendre les autres.

J'ai dit.

Danielle PUTZU
Compagnon de la R.L. KHEPRI à l'Orient d’Aix en Provence