GLMFMM | Bulletin : Khalam | 02/2008 |
Origines
et filiations du Rite
Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm « A
vous il
a été donné de connaître les
secrets du royaume des cieux, aux autres il n'a
pas été donné de les
connaître, c'est pourquoi je leur parle en paraboles afin
que (... ), entendant, ils n'entendent pas et ne comprennent pas
».
Mathieu f XIII, 11) C'est un fait
acquis, sinon admis de tous mais intangible au regard de
l'Histoire réelle, personne ne peut aujourd'hui
légitimement se prévaloir, au
plan initiatique, des filiations ou des pseudo patentes qui ont
été délivrés au
titre de Memphis ou de Misraïm dans les lignées
familiales des Marconis de
Nègre pour le premier ou des Bédarides pour le
second ; pas plus certaines
obédiences démographiques et libérales
qui ne peuvent tout au plus justifier
que de la récupération de quelques lettres
d'archives au titre du seul Rite de
Memphis que les épigones de Robert Ambelain, lequel, c'est
démontré par le
archives de l'Ordre, n'a jamais rien « reçu
» de qui que ce soit en ce domaine
; et ce ne sont pas les anathèmes ou les rodomontades de
circonstance qui ne
manquent pas de s'abattre sur tout ce qui bouge en dehors des canons
posés par
les uns et les autres qui changeront quelque chose à la
vérité en ce domaine.
Tout au plus, quelques Francs-Maçons, beaucoup moins
nombreux que ce qui peut
être supposé, aux qualités non
discutables, peuvent-ils se prévaloir d'utiliser
certains rituels ou de mettre en oeuvre certaines pratiques
rituelliques
léguées par les deux familles
précitées; ce qui ne suffit bien entendu pas pour
assurer la transmission des arcanes d'un Rite complet, complexe et
protégé à
titre interne. À ce
jour, deux seules références peuvent
être légitimement revendiquées
par ceux qui veulent se prévaloir du Rite Ancien et Primitif
de Memphis-Misraïm
avec quelque chance de le faire fonctionner correctement. 1°) Avoir
reçu, avec la capacité de le
démontrer, les Arcanes
(ésotériques et non pas secrets) de ce qui fait
l'essence même de la Maçonnerie
de Rite égyptien qui, faut -il le rappeler, a
été inventée non pas en Egypte ou
en quelque lieu du Moyen- Orient comme certains aujourd'hui le laisse
accroire
par incompétence dans la plus grande confusion mais en
France par Alexandre
Cagliostro à partir de la création en 1 786 de la
Loge lyonnaise La Sagesse
Triomphante dans les dépôts de laquelle le
Maître, aussi incontestable
qu'oublié par l'effet d'une pensée
maçonniquement dominée par
l'allégeance au
catholicisme dominant, nous à légué
tout ce qui fait l'ésotérisme
hermétique
sur lequel fonctionne de manière irréfutable
l'initiation maçonnique dite
égyptienne et qui, en réalité, pose
les fondements de la Religion Universelle
dont beaucoup parlent sans même savoir ce que le terme
recouvre. C'est ainsi
qu'aujourd'hui certains s'autorisent à écrire au
nom du fondateur de la
Maçonnerie égyptienne, laquelle n'est pas
née en Egypte mais à Lyon, en France,
que son système maçonnique serait d'essence
purement chrétienne, voire
kabbalistique, sans se rendre compte, mais le pourraient-ils n'ayant
pas reçu et
vécu les initiations correspondantes, que la
maçonnerie d'Alexandre Cagliostro
est directement tirée de l'enseignement des temples de la
Vieille Egypte,
enseignement qui est antérieur d'au moins trois mille ans
à la venue du Fils de
Dieu sur terre, enseignement dont le Maître avait eu
connaissance par un «
mystère » que ses épigones
d'opportunité feraient bien d'essayer de résoudre
avant de s'emparer de manière exotérique, sans
droits ni titres, de son legs
qui, de toute manière, est crypte' clans les rituels qu'il
nous a légué de
telle façon que sa Réalité
n'apparaît qu'au terne d'un long processus
initiatique à ceux qui « ont des yeux pour voir et
des oreilles pour entendre
». Le docteur Marc Haven, I. M. Ragon et Daniel Nazir ont en
effet démontré que
la Maçonnerie occulte et hermétique d'Alexandre
Cagliostro, comme
l'enseignement secret des templiers avant elle, n'a rien de commun avec
un
système religieux, voire spirituel particulier mais que,
à l'opposé, elle
constitue une parfaite synthèse des mystères
ésotériques communs aux trois
religions du Livre comme les véritables Arcanes des grades
ultimes de Memphis-Misraïm
transmis de manière orale de
génération en génération
d'Initiés au Temple de
Thot-Hermès. Pour en terminer définitivement sur
ce point, il suffit d'ailleurs
de se reporter aux rituels des 87eme, 88ene, 89em" et 90éme
degrés du
régime dit de Naples et à celui du 66&"''
degré épiscopal pour y lire
qu'au delà de la transmission rituellique qui en
résulte, l'essentiel n'y figure
pas et est transmis de manière orale de Maître
à adepte à condition que
l'initiateur ait lui-même reçu cet essentiel. 2°)
S'inscrire, pour ceux qui peuvent en démontrer la filiation,
dans la
lignée du Rite Ancien et Primitif de
Memphis-Misraïm tel qu'il a été
conçu et organisé
par Jean Bricaud et Constant Chevillon à partir du Souverain
Sanctuaire de Lyon
entre les deux guerres mondiales. Car, c'est aujourd'hui
démontré à partir les
archives de Lyon, notamment, ce sont eux qui ont conçu la
hiérarchie des
initiations délivrées dans les ateliers pouvant
légitimement se prévaloir de ce
Rite, et ce sont eux qui ont donné un contenu aux
degrés essentiels qui font la
spécificité d'une maçonnerie
à la fois hermétique dans sa pratique et
gnostique
clans son contenu. C'est à Jean Bricaud que l'on doit, par
exemple,
l'intégration à Memphis-Misraïm du
28èrne degré selon le sacerdoce naturel de
Dom Pernety et la conception et l'adoption du 66'me degré
épiscopal à partir de
la tradition Égyptienne et des ordinations
chrétiennes des origines let non pas
catholiques); c'est à C. Chevillon que. l'on doit d'avoir
structuré à la fois
le Rite et l'Ordre que connaissent aujourd'hui ceux qui s'inscrivent
dans leur
authentique tradition. Point n'est donc utile d'aller chercher un
quelconque document
d'archive rattachant les deux Maîtres de Lyon à de
supposés prédécesseurs,
tels, par exemple, Reuss ou Parker qui, malgré leurs
qualités personnelles, ne
possédaient ni les dépôts ni les
compétences requises pour faire fonctionner
des grades initiatiques qu'ils n'avaient eux-mêmes pas
reçus et au contenu
hermétique et gnostique qui leur était totalement
étranger. Avant I. Bricaud et
C. Chevillon, la maçonnerie égyptienne n'avait
aucun contenu cohérent et
codifié mais fonctionnait, comme l'ensemble de la
Franc-Maçonnerie de leur
époque, par emprunts et ajouts d'origine
écossaise ou française, parfois
rectifiée, selon les loges. Pour les chercheurs
sérieux, qui ont quelques
connaissances de ce que sont l'initiation et la Franc-
Maçonnerie, le Rite Ancien
et Primitif de Memphis-Misraïm n'existait pas en son contenu
antérieurement aux
travaux du Souverain Sanctuaire de Lyon présidé
en tant que Grand Maîtres
Généraux d'abord par Jean Bricaud puis par
Constant Chevillon. Et si, comme la
Voie Mixte Française de Memphis-Misraïm, un
rattachement peut légitimement
s'opérer au Grand Maître Mondial Guiseppe
Garibaldi, c'est par respect pour un
Grand Maçon qui intégra à son action
politique pour la liberté les principes
maçonniques qu'il acquit dans les loges qu'il
fréquenta et dirigea. Je suis
persuadé que la vérité à
l'égard de ce qui précède s'imposera,
non par les pseudo Grands Hièrophantes »
égarés par erreur sur le parvis du
Temple d'Hermès, niais par l'action discrète et
silencieuse des sœurs et frères
de nos ateliers qui auront à faire eux-mêmes dans
les années à venir le tri
entre la Réalité de ce qui
précède et l'illusion des systèmes et
des structures
bizarres », comme les dénommait le
véritable Grand Maître
Général Constant
Chevillon, illusion entretenue à. des fins mercantiles ou
égoïstes. Le Grand
Maître Général Chevillon a toujours
rejeté à bon droit tous les ordres bizarres
qui ont gravité et continuent de graviter clans certaines
sphères autour du
Rite de Memphis-Misraïm et, avant d'en sourire, il
s'éleva avec véhémence
contre la « Grande Hiérophanie »
inventée par les maîtres maçons
Malinger et
Rombaut tant elle restait introuvable en son origine historique et en
son
contenu initiatique. J'ai d'ailleurs, personnellement,
été le témoin physique
de la totale incapacité de ses prétendus
titulaires actuels, car ils sont
nombreux à se prévaloir de quelque chose qui se
voudrait unique, d'en donner le
moindre commencement de réalité en ses origine et
contenu. L'Histoire, la
vraie, la grande, a d'ailleurs déjà
tranché sans que les
usurpateurs et mystificateurs de tous crins ne s'en rendent compte,
aveuglés
qu'ils sont par le reflet de leur propre image. En effet, si l'on se
réfère à
tout ce qui est écrit ou circule depuis quarante ans
s'agissant de la Franc-Maçonnerie
Egyptienne, personne, absolument personne au niveau mondial, rie peut
se
prévaloir de la reconnaissance universelle dont jouissent
aujourd'hui les
Maîtres Passés que furent Jean Bricaud et Constant
Chevillon, et cela pour une
seule raison : jamais ils n'ont triché ou cherché
à mystifier en ce domaine
toujours ils affichèrent en leurs pratique, comportement et
écrits, la réalité
de ce qu'ils disaient représenter: une Maçonnerie
ésotérique, occulte et
mystique, conçue à partir des legs en leur
possession à seule fin d'aider
l'Homme à poursuivre le chemin qui lui est tracé
dès son arrivée sur Terre.
Jamais personne ne conteste d'ailleurs leur
légitimité en ce domaine et il
serait difficile de le faire dans la mesure ou
l'honnêteté affichée, les
travaux qu'ils réalisèrent et les connaissances
auxquelles ils eurent accès,
les placent hors de portée des apprentis sorciers qui
tentent depuis un demi
siècle, mais sans en avoir les capacités
requises, de s'emparer de leur legs. Il ne s'agit pas de
nier l'antériorité et la qualité de
certains rites
confidentiels pratiqués antérieurement
à 1920 ici où la par des Loges
familiales ou d'amis, souvent chercheurs sincères mais sans
point d'encrage
initiatique puisque l'on ne peut pas transmettre ce que l'on n'a
soi-même pas
reçu. Mais dès lors qu'aujourd'hui la
Maçonnerie toute entière revendique le
Rite Anciens et Primitif de Memphis-Misraïm, il faut que tous
ses postulants
aient l'honnêteté et la décence de
reconnaître ce qui saute aux yeux du
chercheur honnête et sincère : avant les
Maîtres de Lyon précités, la
Maçonnerie égyptienne dans la
cohérence de ce qui est pratiqué du premier
degré
d'apprenti aux 66eme épiscopal n'existait pas au
delà de pratiques hétéroclites
et personnelles. Et ce n'est pas parce que des obédiences ou
des groupes épars,
quelle que soient leur puissance démographique ou
financière ou leur capacité à
communiquer, s'approprient des rituels ou qu'ils accaparent le
qualificatif
d'égyptien que leurs membres, qui n'ont pas
été initiés aux degrés
permettant
de faire fonctionner sans danger le « système
égyptien » de manière
énergétique, seront en situation de transmettre
ce qu'ils n'ont pas reçu et
surtout pas compris parce que non vécu dans les conditions
appropriées. L'Ordre
Maçonnique de Memphis-Misraïm, comme les ordres de
chevalerie
arabe et templière, dont il a d'ailleurs
intégré les principes fondamentaux en
certains de ses grades, est un ordre de chevalerie spirituelle
à la fois
occulte et ésotérique dont la seule
finalité est l'acquisition à titre
individuel de l'ultime vertu énoncée par
Maître Eckart, Jean Tauler et l'Ecole
Rhénane : le pur don de soi, laquelle Vertu inclut toutes
les autres, qu'elles
soient philosophales ou théologales.
Memphis-Misraïm est un Ordre occulte car
ne relevant que de l'Hermétisme et de la Gnose
déposés sous forme cryptée dans
ses rituels dès le degré d'apprenti, et il est
ésotérique car les Grands
Arcanes qu'il véhicule ne se révèlent
qu'aux authentiques initiés dont la
sincérité et la
persévérance ont été
« payantes » par la qualité du travail
loyalement accompli à l'intérieur et à
l'extérieur du Temple. C'est pour cela
qu'il ne permet aucune manipulation et que toute tentative
illégitime en ce
sens se retourne immanquablement à l'encontre du
manipulateur incompétent par «
l'effet retour » compensatoire bien connu des
véritables initiés. En
vérité, la mise en oeuvre du Rite Ancien et
Primitif de Memphis-Misraïm
relève de la double
hérédité chère aux adeptes
du Livre de Thot- Hermès :
l'hérédité horizontale de la famille
humaine par transmission des acquis des
successeurs à la tête de l'Ordre et
l'hérédité verticale innée
qui ne se «
redécouvre » que par l'initiation
véritable permettant de rétablir le lien
entre l'individu et le Monde d'en haut. La première est
historique et ne
confère pas plus que la possibilité de s'inscrire
dans une succession
temporelle bien limitée par la
répétition d'éléments
culturels et par des
comportements bien humain; la seconde relève de la mise en
oeuvre compétente de
rituels mais également de la transmission
secrète, de Maître à adepte, des
arcanes permettant de s'approprier, pour les transmettre en retour, les
véritables outils déposés de
manière allégorique dans les grades propres au
Rite. Seule cette double hérédité
confère la capacité de recevoir, transmettre
et conserver les connaissances et usages propres à la
véritable initiation de
la Maçonnerie Egyptienne qui n'est, in fine,
laissée à la disposition que de
quelqu'un(e)s, c'est-à-dire de ceux que le Rite en tant
qu'Egrégore vivant et
personnalité collective a lui-même choisis; mais
bien peu, y compris parmi les
Francs Maçons, le savent et c'est peut-être mieux
ainsi car c'est pour avoir
été incapables de préserver cette
vérité aussi vieille que les mystères
initiatiques eux-mêmes que ses pseudo dirigeants de
l'après guerre ont, dans
l'apparente actualité, laissé l'Ordre de
Memphis-Misraïm en si pitoyable état. Toutefois, dans la
Réalité intangible, en tant
qu’œuvre collective
destinée à la
régénération des individus pour
l'amélioration du Bien Être
Général, l'Ordre de Memphis-Misraïm est
en belle santé et se trouve en
situation de perdurer au-delà des hommes et des structures
humaines.
Heureusement. Marguerittes, 6-25
décembre 2007 Patrick-Gilbert
FRANCOZ Passé Grand Maître
Général |
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