GLMFMM | Bulletin : Khalam | 10/2008 |
Le
Rite Ancien et Primitif
de Memphis Misraïm : Une voie initiatique exigeante « Or le parvis du temple d’Hermès est encombré
de toutes sortes de faux prophètes, de baroques hérésiarques, de détraqués falots » Victor-Émile Michelet Aux
termes de la première phrase de
la
«
Déclaration de Principes » qui
précède le
texte
de nos « Constitutions et
Règlements
Généraux
» : « L’Ordre
International du
Rite
Ancien et Primitif de MemphisMisraïm a pour principal
objectif de permettre à ses membres de retrouver les
enseignements
des anciennes écoles
de
mystères
qui ont donné à l’humanité
de
grands
Adeptes (tels que Moïse,
Pythagore,
Platon,
pour ne nommer que ceux-là) qui
sont
devenus de véritables phares
pour
l’humanité
cherchante en évolution
vers sa
réintégration
dans son État
Primordial,
mais
avec toute sa Conscience ». Il
est aussi dit plus loin, aux
articles 16
et
22 de nos « Grandes Constitutions
et
Règlements
Généraux » : «
Le Rite Ancien et Primitif de
MemphisMisraïm est l’héritier
des anciennes
Traditions
maçonniques dont il a
gardé
tous
les sages principes, la force
morale
et
la discipline ». «
Les Ateliers du Rite Ancien et
Primitif
de Memphis-Misraïm
travaillent à
la
Gloire du Grand Architecte de l’Univers
ou
du Sublime Architecte des Mondes
». Le
rituel de réception au 1er
degré symbolique nous indique,
enfin, que « (...)
sans
nulle intervention providentielle, sans
quelque
mystérieuse prédestination,
il y a
peu
de chance pour que l’âme
humaine,
enténébrée,
retrouve le chemin de sa
Liberté
première. Tel est
l’enseignement
de
la Gnose... » Sommes-nous
toujours suffisamment
attentifs
à la signification de ce
qui vient
d’être
rappelé ? Ce qui est en effet
posé
là,
c’est la nature même du Rite
Ancien et
Primitif
de Memphis-Misraïm que nous
pratiquons. D’une part, le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm s’inscrit naturellement au sein de la franc-maçonnerie universelle. Il en constitue une expression tout à la fois traditionaliste, spiritualiste et profondément républicaine. Peu
de Francs-Maçons peuvent en
effet se prévaloir de la
légitimité qui est la
nôtre. Nous sommes tous les
uniques héritiers:
des Rites Forestiers de Beauchêne
et d’Alexandre la Confiance,
des Carbonari, dont
les Ventes ont toutes été absorbées
par le Rite de Misraïm, des
Rites Hermétiques
réunis en 1881 sous la
Grande
Maîtrise Mondiale de Giuseppe
Garibaldi. Nous
travaillons à la gloire du
Grand
Architecte
de l’Univers et sommes
attachés
aux
actes fondateurs de la
Maçonnerie
spéculative,
dont les Constitutions
d’Anderson. Pour
nous, il ne s’agit pas
d’opposer
Tradition
et Progrès, comme la
pensée
dualiste
qui règne en maître le
voudrait,
mais
au contraire d’affirmer une
Tradition
capable
de régénérer la
société du 3e
millénaire qui ne pourra
progresser qu’en
s’inscrivant
dans la continuité universelle,
d’où
la devise adoptée par notre Pyramide
mixte
: « Toute la Tradition au service de
l’Être
humain ». Notre
Maçonnerie porte l’espoir
d’une
véritable
ouverture sur l’altérité
et l’universalisme grâce aux travaux
exclusivement
symboliques
réalisés en loges et
dont l’objet, propre à la
pensée symbolique, est
d’extraire
l’individu de son
enfermement
égoïste. C’est
pourquoi nous sommes dépositaires
d’un très ancien devoir de vigilance
afin
de ne pas laisser se transformer cette
formidable
capacité émancipatrice en
conformisme
étriqué. Vigilance
que nos illustres
devanciers
ont
payé cher au tribut de
l’Humanité : victimes de
l’intolérance, le Grand Maître
Constant
Chevillon fut assassiné par
la
milice
de Vichy en mars 1944, et le
Grand
Maître
de Belgique, Delaive, fut
décapité
publiquement
par les nazis. La
Franc-Maçonnerie d’Égypte,
portée
par
l’ordre maçonnique de
MemphisMisraïm,
est dépositaire, d’autre part, des
Arcanes
secrets de l’Initiation occidentale
qui
se sont transmis sans interruption
jusqu’au
seuil du troisième millénaire à
partir
des écoles de mystères égyptiennes
et
grecques, puis au sein des cénacles de
druides
celtes, de la chevalerie
médiévale
et
templière et des mouvements
rosicruciens authentiques d’Allemagne et de
France. À
ce titre, elle est un maillon sûr de la
chaîne ininterrompue
assurant la transmission
de la Tradition Primordiale,
laquelle est cryptée dans
nos rituels qui
constituent un ensemble
cohérent et complet
destiné à perpétuer le patrimoine
spirituel de l’Humanité actuellement
dénaturé
et morcelé en raison des
contingences temporelles,
matérialistes
et scientistes qui prévalent aujourd’hui dans tous
les systèmes
philosophiques, religieux, et
même dans certains cercles
d’initiés. La
maçonnerie de tradition, portée
par
le
Rite Ancien et Primitif de
MemphisMisraïm, gnostique et hermétique,
véhicule l’ensemble de la Tradition
Primordiale
dans
ses rituels pour la transmettre
à ses
Adeptes
par les degrés d’initiation
qu’elle
délivre. Le
Rite Ancien et
Primitif de Memphis
Misraïm
est, par là même, une voie exigeante
pour celle ou celui qui l’emprunte. De
nature hermétique et gnostique,
ce
qui
en fait sa spécificité au sein
de la
maçonnerie
universelle, sa richesse
et sa
puissance
ne se révèlent que peu à
peu
au
fil des initiations à celles et
ceux d’entre nous qui cherchent avec conviction et
persévérance. Système
complet et cohérent, se
suffisant à lui-même, il ne doit, ni ne
peut, en
aucun
cas, être confondu avec les
différents mouvements initiatiques, groupes ou
églises
gnostiques existants, éminemment
respectables au demeurant lorsqu’ils
agissent
dans le respect des individus et
en
conformité avec les lois de la
République,
mais dont les enseignements
et
les méthodes, étant souvent différents,
sont
de nature à perturber
inutilement la
progression
des sœurs et frères non
avertis des loges bleues et suivantes alors que
le
développement de notre Ordre, sur
ses
fondements
authentiques précédemment
indiqués,
suppose la mobilisation
totale de
toutes
les compétences et énergies
qu’il
comporte. Mesure-t-on
suffisamment, de ce
point
de
vue, l’importance des officiants
opérants à tous les niveaux de notre
pyramide
qui
doivent posséder, à cet égard,
les plus
hautes
qualifications requises ainsi
que la
concentration
et la sincérité
absolues, lesquelles garantissent le respect et
l’authenticité des pratiques
traditionnelles opérées
et
communiquées dans le cadre des actions
rituelles. La
responsabilité individuelle et
collective des officiers d’un atelier
maçonnique,
de
quelque niveau qu’il soit, est
donc
immense. C’est
d’eux, de leur compétence et de
leur implication que va
dépendre la bonne
mise en œuvre du rituel,
c’est-à-dire son
efficacité proprement
magique qui permettra aux
participants d’accéder à un autre
espace-temps, d’une nature
vibratoire plus
élevée favorisant leur accès
à d’autres
champs de conscience, tant il est vrai que
« Nous
ne sommes plus dans
le monde profane
». C’est
pourquoi,
tout ce qui est susceptible d’altérer ce
processus doit être résolument
écarté. C’est
à l’aune de ces principes
qu’il me
semble
que doivent être appréhendés
les
récents
remous qui ont affecté notre
pyramide mixte du haut en bas de sa structure. Notons,
préalablement, que nos constituants avaient
néanmoins prévu, respectivement
dans les articles 90 et 146 de nos
«
Constitutions et Règlements Généraux
»,
que
: «
Pour être
éligible, un candidat à la
Présidence
du Conseil National (Président
de
la Grande Loge
Symbolique)
doit remplir obligatoirement les conditions suivantes
:
(...) Faire le choix d’appartenance
exclusive
à l’Ordre International du Rite
Ancien
et
Primitif de Memphis-Misraïm ;
Nul
Maçon du Rite, membre actif d’un
Atelier,
ne
pourra ni directement, ni indirectement appartenir
à un autre Rite sans
autorisation
du
Grand Maître National
sous
peine de mise en sommeil ». Pour
apprécier la
portée de ces articles, revenons un instant
à la « Déclaration
de
Principes »
déjà citée. Il
y est dit: «Mais comme
la lettre
TUE,
nous
rappelons aux Frères que pour
bien
interpréter ces textes il faut retrouver
les
PRINCIPES
qui sont derrière les mots,
comprendre
que plusieurs de ces clauses
ont
vu le jour à
cause de comportements
égoïstes
(ambition, orgueil, ignorance) qui
ont
occasionné
des problèmes que nous
ne
voulons plus voir répéter ». À
la lumière des principes
précédemment
exposés, et en faisant prévaloir
l’esprit sur la lettre, comme nous y invitent
leurs
auteurs, il est bien entendu
que les
articles
90 et 146 de nos «
Constitutions et
Règlements
Généraux » ne sauraient viser,
ni
de près, ni de loin, les options confessionnelles,
philosophiques ou autres
des
membres
du Rite, qui relèvent de
leur
liberté
fondamentale d’expression
mais
portent
uniquement et expressément
sur
l’exercice
des fonctions d’Ordre, et
ce,
pour
les raisons essentiellement
initiatiques déjà indiquées. C’est
d’ailleurs pourquoi le Souverain
Sanctuaire Mixte avait pris,
dès l’année
2005, un certain nombre de dispositions
en fixant notamment le principe
d’étanchéité
entre notre propre voie et les voies
initiatiques parallèles ;
le refus de toute
confusion lors des travaux du Rite et
l’incompatibilité
entre une fonction d’Ordre dans le Rite et
une fonction d’Ordre simultanée
dans une voie parallèle. Peu
ou mal appliqués, ces principes
ont
fait l’objet, cet été, d’une
ferme réitération par les soins de notre
Passé Grand
Maître
Général et par ceux de la
Présidente
du Souverain Sanctuaire
Mixte,
entraînant les remous que
chacun
connaît,
preuve, in fine, s’il en
était besoin,
de
sa pertinence. On
ne peut, bien sûr, que regretter
la
façon
dont se sont ainsi exprimés
des
désaccords
qui portent sur le fond
et non
sur
la forme, mais qui ont cependant
eu le
mérite
de mettre un terme à la
confusion
qui
régnait sur ces questions,
confusion
d’ailleurs
héritée du passé de
l’Ordre,
mais
qui ne saurait y trouver de ce
seul fait
une
quelconque légitimité. La nécessaire clarification ayant eu lieu, c’est sur un fondement affermi que les Maçons de la Vieille Égypte que nous sommes peuvent désormais s’atteler à la poursuite de l’œuvre entreprise. Jean -Pierre FIRMIN Grand Maître adjoint de
l’Obédience |
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