GLMFMM | Bulletin : Khalam | 06/2010 |
Quatrième Arcane :
L'Empereur
Cette réflexion particulière peut permettre de répondre à la question : “À quoi reconnaît-on un hermétiste accompli ?” ; elle complète le discours de la méthode que doit posséder, pour le mettre en application, le postulant aux mystères de la Vieille Égypte, donc aux Arcanes du Livre de Thot-Hermès, laquelle méthode permet de dérouler le processus hermétique de haute initiation comportant quatre phases successives et indissociables représentées et explicitées par les quatre Arcanes majeurs que sont : le Bateleur, qui nous apprend l'art de la concentration détachée, la Papesse, le silence vigilant intérieur, l'Impératrice, l'activité subconsciente inspirée, l'Empereur, l'exemple non actif de l'Essentiel ; tous quatre formant l'expérience mystique, la révélation gnostique et l'aptitude magique réunies en un : Le Pape, Arcane V du Livre de Thot-Hermès, qui représente l'hermétiste achevé capable d'agir en conformité avec les Lois Naturelles ordonnant tous les mondes (1). Les quatre premiers Arcanes apprennent au candidat hermétiste qu'il n'y a pas de clefs à découvrir dans les textes hermétiques que sont : Le Livre des morts des anciens égyptiens, l ʼApocalypse dit de Jean, la Table d'Émeraude et le Corpus Herméticum, car leur décryp‑ tage n'est possible que par la mise en œuvre opérative, la pratique au quotidien de leurs enseignements, en tant qu'exercices spirituels, pour établir en soi un état de conscience propre à recevoir et comprendre ce qu'ils conservent et transportent à travers les âges; il faut apprendre à vivre avec ces textes, à les respirer, à participer en tant Donc, s'agissant du IVe Arcane majeur, pour l'aborder, il faut se souvenir que dans le monde de la Tradition fondamentale, la loi est l'œuvre de ceux qui font autorité et non de ceux qui exercent le pouvoir, de ceux qui ne sont plus sous l'empire des illusions matérielles précaires, de ceux qui ne se réfèrent qu'à l'intangible et au nécessaire équilibre de l'Ensemble. Mais, se prenant pour l'élément essentiel de l'univers, renforcé en cette stupidité par les religions du Livre et les croyances anthropomorphiques, l'homme profane a inversé à son supposé seul profit le processus de cohabitation paisible du Tout en s'arrogeant la capacité de légiférer sur tout, de n'importe quelle manière, d'où le désordre planétaire actuel où la Terre, Mère nourricière, et les éléments naturels n'ont plus que la ressource de remettre l'humanité à sa juste place d'élément ponctuel, précaire et fractionné par l'adjonction de cataclysmes et de désastres naturels qui ne sont qu'éléments naturels de régulation des dysfonctionnements humains. L'autorité est l'apanage de ceux qui connaissent les Grands Mystères de la Nature, des personnes qui sont, qui savent et qui peuvent ; elle n'est jamais imposée par la force, mais reconnue comme telle par ceux à qui elle s'adresse, alors que le pouvoir est l'expédient de ceux qui n'ont que la ressource de la contrainte pour imposer leurs règles éphémères et, le plus souvent, inutiles, voire préjudiciables au Bien-Être Général des hommes. L'Empereur, quatrième Arcane majeur du Livre de Thot-Hermès, est dépourvu d'arme, il porte le sceptre de la Connaissance et la couronne des clairvoyants légitimés par l'en haut, il se trouve en présence de l'écu (il ne le porte pas) portant l'aigle à tête unique, aux ailes déployées, attribut des initiés aux mystères de haute magie ; il n'est pas assis, seulement adossé au trône du Droit naturel d'essence Divine ; dépourvu d'ambition personnelle, il est le symbole parfait de cette Autorité naturelle incarnée, fondement de la Loi juste parce que prenant sa source non dans les intérêts humains particuliers, mais dans le Grand Livre de la Nature, dans les valeurs immuables et intangibles de l' I H V H L'Empereur-Arcane explique que le détenteur humain de l'autorité, en raison des caractères précités, ne se substitue pas à l'autorité du Suprême Architecte de tous les mondes, mais qu'il en est le correspondant sur Terre dès lors qu'a priori il a renoncé à la contrainte et à l'arbitraire pour légiférer par l'exemple avec comme seule préoccupation l'impérieuse nécessité d'équilibre et d'harmonie de l'ensemble, et qu'il a renoncé à toute mission personnelle pour que le spirituel se manifeste dans les lois qu'il va transmettre. Sa posture montre qu'il est la sentinelle, le gardien, l'agent de la magie sacrée qui a volontairement renoncé à l'action impulsive et instinctive pour ne plus se consacrer qu'à l'énonciation de l'Essentiel. Sa tâche, comme la couronne qu'il porte, est lourde de conséquences et doit être exempte d'intellectualisme et d'intérêts individuels. Il est Empereur-Autorité parce qu'il a fait le vide en lui en renonçant à toute mission, toute action, toute vie personnelle, pour n'être que le représentant de La Source, que l'agent du divin qui peut enfin remplir le vide fait en lui par l'abandon du superfétatoire et s'exprimer de manière intelligible pour les mortels attentifs. L'Empereur porte donc les caractéristiques de Celui qui gouverne le monde, non par la force et la peur, mais par l'Autorité librement reconnue et acceptée, une Autorité qui n'est accessible qu'à celui qui est libre parce qu'il a renoncé à l'action, c'est-à-dire à l'appropriation (de la planète Terre, des biens, du pouvoir, tous attributs humains dévoyés) qui aliène par nature ; c'est une autorité qui transmet perpétuellement aux humains qui savent voir et entendre ; il incarne à lui seul les allégories de la crucifixion (de l'être subordonné au pouvoir), du renoncement (non à la vie, mais à l'aliénation de l'esprit à la matière), de la retraite (en soi et non dans un désert de sable), dont le sens véritable est celui du nécessaire dépouillement de l'inutile pour accéder à l'Essentiel (trois métaphores mystiques que les “non voyant et les non entendant” ont traduit par de pseudo réalités anthropomorphiques, sous couvert de faits historiques inventés ou mésinterprétés qui ont, durant des siècles, égaré sur d'inutiles chemins de traverse certains chercheurs pourtant sincères). Cette Autorité incarnée est traduite en l'Idéal de résurrection (des âmes et non des corps) qui est le but des hermétistes authentiques (ou Voie du salut des gnostiques), en ce qu'elle enseigne et non en ce qu'elle impose. Mais les usurpations de qualités et les mystifications de circonstances sont nombreuses, y compris dans le domaine de l'hermétisme et de la gnose, pour nous faire prendre pour des empereurs des personnages qui se croient autorité alors qu'ils ne sont qu'autoritaires, qui se disent dépouillés alors qu'ils regorgent d'orgueil à peine dissimulé, qui assurent avoir été crucifiés par la vie alors qu'ils n'ont fait que crucifier l'existence des autres, qui se prennent pour des surhommes alors qu'ils ne sont que des humains démunis ; l'Empereur nous apprend à nous défier des faux mages, des vrais gourous et des pseudo hiérophantes que l'on reconnaît aisément en ce qu'ils sont dépourvus des attributs de l'Autorité naturelle symbolisée par le port du sceptre et de la couronne, et la présence l'aigle-écu identitaires. Tous ces maîtres et pontifes auto- proclamés présentent la même caractéristique : celle de renvoyer Dieu dans les hautes sphères pour s'en approprier la représentation sur Terre, celle de renvoyer dans un ailleurs inaccessible la Grandeur Divine pour qu'elle ne fasse pas d'ombre à leur “petite grandeur” personnelle, alors que l'Empereur-autorité nous permet de comprendre que la Divinité est là, sous nos yeux, en nous, qu'elle imprègne la Création toute entière et que le vrai pont en Elle et nous, c'est notre conscience libérée et éclairée par Sa présence permanente et Ses enseignements intimes. Voilà la seule et vraie signification de l'Empereur-Autorité qui ne peut chuter parce qu'appuyé sur la cathèdre de la Connaissance, alors que les petits empereurs issus du pouvoir imposé ou des manipulations mentales mettront immanquablement en œuvre à leur détriment (et, malheureusement, au détriment de leurs affidés) la chute terrestre de l'Arcane XVI destinée, précisément, à ceux qui se sont temporairement fourvoyés. Mais l'idole de la puissance, contre laquelle l'Autorité de l'Arcane IV nous préserve, possède quelques attraits sournois en ce qu'elle suggère à son admirateur profane une identification qui laisse accroire qu'il est passé de l'état d'humain persécuté à celui de surhomme dominant. La foi controuvée de ces surhommes présupposés ne réside que dans l'attrait de la puissance du dieu anthropomorphique transposée par une pensée dévoyée qui permet une identification temporairement rassurante aussi précaire qu'illusoire. C'est par et pour ce pouvoir irréel qu'ont été commises au nom de dieu toutes les atrocités humaines passées et récentes, c'est en raison de cette puissance intermédiaire que les églises et leurs inutiles hiérarchies sacerdotales ont pu cautionner, voire susciter ou pratiquer elles-mêmes de telles absurdités, c'est parce que le pouvoir et la puissance ont été substitués à l'Autorité naturelle que le bien et le mal furent créer pour justifier l'injustifiable, alors que Dieu n'est pas plus amour qu'Il est courroux, Il se contente d'Être Origine, harmonie et équilibre, pour celui qui peut réellement l'approcher. Si le mythe de la chute de l'homme devait trouver un sens, c'est uniquement en raison de l'imbécile inversion, dans le comportement humain et pour le fonctionnement des sociétés humaines, entre Autorité et pouvoir, si la Loi naturelle universelle d'évolution possède un sens, c'est bien dans le processus de rétablissement de la hiérarchie naturelle entre Autorité et pouvoirs. C'est en cela que l'homme possède un libre arbitre résiduel, et uniquement en cela : Il peut choisir entre l'existence réelle d'une adhésion consciente à l'Autorité Divine ou l'illusion d'une vie articulée autour de son pouvoir et de celui des autres, tout aussi factice qu'improductif en quoi que ce soit ; il peut adhérer librement à l'Autorité régénératrice du Dieu régnant enseignée par le IVe Arcane majeur ou être crucifié pour l'abus d'adoration de l'idole Pouvoir; il peut gagner, seul, le paradis de la paix qui insère la particule humaine dans le Tout universel, ou construire en lui son enfer compensatoire à perpétuité, car personne ne nous envoie nulle part, que ce soit au paradis, au purgatoire ou en enfer ; paradis et enfer qui ne sont que des états d'être mentaux librement déterminés et actionnés par l'individu. L'adepte de l'Autorité Divine, à l'image de l'Empereur, est libre et indépendant dès lors qu'il ne relève plus d'aucune hiérarchie, qu'il n'existe plus dans le seul objectif d'avoir, alors que l'admirateur de l'idole pouvoir et puissance est asservi par son obligatoire adhésion aux hiérarchies humaines et démiurgiques, et par son besoin jamais assouvi du toujours plus sans être ; sans la tour de Babel, le suppôt du pouvoir, de la puissance et de la gloire n'existe pas étant tributaire du carcan physique et cérébral annihilant de cette tour infâme, et c'est parce qu'un seul des adeptes de l'Autorité, agent du quatrième Arcane, pénètre dans la tour de Babel que celle- ci s'effondre en raison, tout simplement, de ce que l'Autorité de l'Empereur place son adepte sous la seule dépendance de son âme, partie consciente de la Divinité en lui. L'admirateur du pouvoir n'est qu'un agent à la spiritualité éteinte, coupé des autres maillons de la Création et de la chaîne globale et insécable de l'Ensemble. L'adepte de l'Autorité divine est le véritable hermétiste, à la fois dégagé de toute religion particulière pour n'adhérer qu'à la Religion naturelle primitive ; cet hermétiste-là est étranger à tous les systèmes politiques humains pour ne se référer qu'à la révélation venue d'en haut, c'est un homme initié qui est à la fois mystique, gnostique, magicien des arts sacrés et philosophe idéaliste, parce qu'il a réalisé la synthèse de la mystique, de la gnose et de la magie sacrée, c'est-à-dire qui a accès à ce qui est essentiel pour la vie spirituelle, car l'hermétisme n'est pas une science ou un système ésotérique parmi les autres, mais il les comprend tous dès lors qu'il repose sur des Arcanes fondamentaux (transcrits de manière cryptée dans l'Apocalypse, la Table d'Émeraude, le Corpus Herméticum et le Livre des morts des anciens égyptiens) et non plus sur des dogmes, des symboles ou des concepts particuliers ; Arcanes principiels cryptés qui portent toutes ensemble les sciences occultes que sont la Cabbale mystique, l'Astrologie sacrée et l'Alchimie transcendantale. Dans cette entreprise de l'hermétisme, de la Connaissance par l'expérience des Arcanes majeurs, le but poursuivi par l'hermétiste est déterminant pour le résultat de sa quête, d'où l'obligation pour lui de le définir précisément, a priori, pour que le Suprême Architecte de tous les mondes puisse s'assurer que cet objectif personnel de son agent sur Terre s'inscrit en harmonie dans l'ordonnancement global de Son Grand Œuvre. Par son attitude et avec ses attributs authentiques, l'Empereur du Livre de Thot-Hermès règne sur les êtres libres en esprit par le sceptre (revêtu de la boule du Monde surmonté de la croix de la Création réalisée) et non par le glaive ; il permet de prendre conscience que l'adhésion consciente en l'Autorité Divine permet le miracle de la guérison définitive en esprit, alors que l'adoration de l'idole pouvoir (appropriation abusive du superfétatoire) est un agent de maladies mentales, de guerres, de destructions violentes en leurs effets (plus “soft” aujourd'hui, car le plus souvent par indifférence, ou par abstention, ce qui est tout aussi coupable au regard du nécessaire équilibre de l'ensemble) ; il nous permet également de comprendre la métaphore du Sacrifice Divin incarné par Jésus devenu Christ, dont la portée cosmique, plus que mystique, permet de comprendre la nécessaire libération de l'être vivant incarné par une adhésion à l'Autorité Divine plutôt qu'à la reconnaissance des hommes ; l'Empereur transmet aux hommes le message de la nécessaire construction des sociétés et des assemblées humaines organisées sur le modèle de l'institution universelle, du Sanctum Impérium dont font état tous les mystiques et ésotéristes des temps passés; l'Empereur règne donc à l'intérieur de la grande pyramide, reflet de l'univers complet et parfait, tel qu'ont voulu le transcrire sur Terre les anciennes dynasties de la Vieille Égypte en construisant leurs pyramides terrestres, dans la plus grande desquelles Pharaon-Empereur se rendait une fois l'an pour réactiver (retrouver ? se remémorer ?), par l'expérience mystique, les nécessaires principes d'abandon, de sacrifice, de renoncement et de crucifixion au sens exposé plus avant, pour mettre en œuvre la magie des profondeurs spirituelles seule capable de faire correspondre ce qui est en haut (l'Autorité céleste) avec ce qui est en bas. Là-dessus, les hommes ont cru pouvoir comprendre que les sociétés terrestres devaient être constituées autour du pouvoir temporel de rois, d'aristocraties de papes, de prêtres de toutes natures et obédience, transcrivant encore une fois de manière erronée au premier degré ce qui était pourtant un enseignement fondamental transposable à titre intime, en esprit, pour assurer la permanente conjonction de l'individuel au cosmique. L'Empereur, roi du royaume des adeptes de l'Autorité transcendantale tel que conçue par le Grand Livre de la Nature cosmique transcrit dans le Livre de Thot-Hermès, est le seul qui puisse donner leur légitimité aux gouvernants qui s'en inspirent ; par son absence, il obscurcit toute forme de pouvoir non inspiré par l'en haut universel, d'où l'absence récurrente de légitimité sur la durée, leur impermanence, leurs échecs successif, de toutes les formes de pouvoirs que les hommes ont été capables de concevoir au cours de la courte histoire de l'humanité. L'empire, la royauté, la noblesse, les institutions, dont il est question dans la “théocratie démocratique” incarnée par l'Empereur-Autorité (2) ne concernent pas des empires, des royaumes, des noblesses et des institutions physiques et sociales, mais des transpostions en esprit des colonnes célestes de la parfaite organisation occulte des mondes. La fonction d'Empereur sur Terre ne peut procéder ni du glaive-force ni de la volonté humaine, fut-elle collective, mais du choix occulte du ciel officiant à travers les cénacles d'initiés dépourvus d'ambitions personnelles et soustraits au despotisme de l'appropriation matérielle, qualités symbolisées sur notre Lame majeure par la solitude de l'Empereur, l'absence de palais et de courtisans, sa disposition au sein même de la nature dans un champ pas même “cultivé” (l'herbe touffue à ses pieds), sans autres témoins que le Ciel et la Terre, dans un environnement dépouillé, symbole parfait de l'Autorité volontairement exempte de pouvoir. La fonction Impériale, au sens de notre IVe Arcane, est donc la réalisation du Nom Divin en l'homme, elle correspond à l'état de conscience capable de faire la synthèse entre toutes les sciences sacerdotales (celles qui se rapportent à la compréhension et à la mise en œuvre des Lois Naturelles Universelles), elle correspond à ce que les Mages des anciennes civilisations appelaient l'Initiation aux grands mystères de la Nature dans lesquels l'espace et le temps sont confondus, car sans définition ni limite. Archétype de l'hermétiste ayant réalisé en lui les quatre étapes de la Haute Initiation, l'Empereur doit son autorité non à une surhumanité hypothétique, mais parce qu'il est l'Être humain accompli, parce qu'il représente tout ce qui est humain, parce qu'il est l'homme qui est plus humain que les autres ; l'Empereur concrétise en son humanité achevée le “miracle hermé tiste”, et il permet de faire la différence entre les croyants et les idéalistes de toutes tendances et les tres d'Autorité que sont les vrais adeptes de la Science de Thot-Hermès qui se distinguent en ce que : le croyant invoque Dieu sans cesse, souvent désespérément, l'hermétiste est confiant en Dieu, car il sait, non pas qu'il est Dieu, mais qu'il manifeste la Divinité sous-jacente dans celui qui est véritablement humain ; le croyant cherche à ressembler à Dieu par toutes sortes d'inutiles ascèses déshumanisantes, l'hermétiste sait que plus on est humain dans le sens des sciences sacrées, plus la Divinité est présente ; le croyant croit aux anges et aux puissances supérieures, l'hermétiste les sait réels, car il vit à leur contact ; le croyant croit aux miracles, l'hermétiste vit Le Miracle permanent ; le croyant prie pour les vivants et les morts, l'hermétiste met ses compétences, dont la magie sacrée, au service quotidien des vivants et des morts. Le miracle hermétiste permet aussi de prendre la dimension illusoire, et l'inutilité, des surhommes inventés par certains penseurs ou systèmes religieux égarés (tels l'indouisme), il permet de se méfier des hiérophantes sui generis, usurpateurs de pouvoirs illusoires au nom de systèmes sans sciences ni conscience hermétiques. Et s'il fallait trouver un symbole à cette opération de sublimation de l'Homme accompli en son humanité achevée, c'est bien à celui de la Rose sur la Croix qu'il faudrait penser, Rose+Croix caractérisant la réalisation de la nature Divine en l'Homme, d'où son importance dans le processus initiatique de la Franc-Maçonnerie de Rite égyptien. Notre Empereur, quatrième phase du processus d'acquisition de la Connaissance hermétique, est le résumé de ce que les Francs-Maçons de toutes obédiences décline à longueur de tenues en s'inspirant de l'évangile synoptique selon Luc: Demandez, et l'on vous donnera ;
(sous-entendu, à
condition d'avoir acquis les qualités requises ainsi que la
méthode des quatre
premiers Arcanes) ; il est donc l'incarnation, vivante mais
passive car modèle,
du Grand Nom Divin, autrement appelé Grand Arcane magique
par les hermétistes
et Pierre philosophale par les alchimistes ; l'Empereur est l'image de
l'Unité
retrouvée, ici et maintenant et non dans un
ailleurs impalpable et
insaisissable. Seconde passerelle temporelle entre le haut et le bas
(après
l'Impératrice), ordonnateur-législateur
de ce monde sur les Principes que lui
a communiqué le Suprême Architecte de tous les
mondes (à ne pas confondre avec
le Grand Architecte démiurgique et
limité à notre univers restreint, ni avec
le dieu anthropomorphique des religions du Livre), il n'est
pas actif, se
contentant de libérer l'Énergie et sonCherchez, et vous trouverez ; Frappez, et l'on vous ouvrira principe ; notre Empereur, image perceptible, reflet compréhensible du Suprême Architecte de tous les mondes, ne construit pas ce monde-ci et il ne cautionne pas l'organisation humaine selon des principes anthropomorphiques (car il est, à l'opposé de cette conception, l'incarnation Divine par excellence), mais il apprend aux hommes qui le souhaitent à se construire et s'organiser selon les schémas cosmiques intangibles et immuables, en raison de la compréhension acquise à son contact et par application des Lois Naturelles Universelles. Donc, l'hermétiste réalisé est celui des initiés qui pourra redevenir actif (en étant le Pape du Vème Arcane) après être passé par les quatre phases préparatoires indiquées par les quatre premiers Arcanes, celui des initiés qui peut alors rendre perceptible par l'exemple actif Le Principe gouvernant tous les mondes et devant fonder toutes les lois. Le danger, car danger il y a, est d'occulter ou de rater l'une de ces quatre étapes et de ne pas s'apercevoir que l'on est alors en présence, non d'un hermétiste accompli (d'un Pape au sens du Livre de Thot Hermès), mais d'un simple métaphysicien dont l'expérience languissante reste captive d'un intellect frustré au service d'une personnalité initiatique inachevée. Lorsque le lecteur attentif du Livre de Thot-Hermès rencontre sur son chemin l'Empereur, quatrième des Arcanes, cela lui signifie qu'il se trouve en situation d'acquérir l'Autorité naturelle par révélation, accomplissement, de la parcelle Divine en lui ; c'est un signe de détachement nécessaire et constructif, de retour vers l'essentiel, et ce peut être aussi la précision de la présence fondatrice et rassurante du Père, également frère et époux cosmiques réunis en Un, de l'acquisition de la clairvoyance transcendantale, de la capacité à “légiférer hautement” pour les autres, c'est-à-dire d'être un référent par le comportement, un meneur d'hommes par l'exemple : C'est par définition l'Arcane des avatars éclairés, non violents et non possédant. Uzès, février 2010. Patrick-Gilbert FRANCOZ, Maçon de la Vieille Égypte. (1) S'agissant des trois premiers Arcanes majeurs du Livre de Thot-Hermès : cf. les numéros 24, 25 et 28 du Khalam. (2) Cet oxymore occulte, désignant le système de gouvernance inspirée des sociétés humaines fondée sur le seul Bien-Être Général de l'humanité par transposition au plan humain des Lois Naturelles Universelles, est explicité dans l'ouvrage : “Les nouveaux Compagnons de la HiérophanieÓ, publié aux éditons Lacour-Ollé (Nîmes). |
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